Routage à la voile, qui l'utilise ?

Ma question : le routage à la voile, en course, en croisière, en convoyage, qui l'utilise ?
J'ai pu lire qu'un voilier n'est pas un autobus ? J'utilise la fonction routage sur sailgrib en croisière depuis 2 ans. J'ai naviguer environ 3000 milles nautique en utilisant le routage. Je navigue en solitaire et j'apprécie beaucoup de pouvoir planifier à l'avance un passage de front par exemple. J'attends donc les retours d'expériences.

L'équipage
23 nov. 2023
24 nov. 202324 nov. 2023

Avec le terme "utilisation du routage" j'imagine qu'on fait référence aux logiciels de traitement numérique des champs de vent/courant croisés avec les polaires du bateau, dans ce cas de mon coté non, je n'utilise pas.
Routage dans le sens de diriger le bateau en prenant en considération l'évolution météo prévue, ça pratiquement toujours.
Pour un bateau à des vitesses normales, avec un accès aux données "normal", je pense (mieux, je suis fermement convaincu) que l'avantage dérivant d'un traitement numérique du problème soit très très marginal.

24 nov. 2023

Même opinion que Roberto. Le routage logiciel type sailgrib/qtvlm/Avalon/etc... Ne restera qu'une info de plus.
Les polaires ne sont que théoriques, et les modèles, même si utiles, ne sont jamais 100% fiables. Une analyse météo ça commence par savoir lire une carte synoptique, ensuite on compare des modèles de prévisions, et ensuite si on veut on rentre les données dans la bécane pour avoir un routage qui donnera une idée.
En plus un logiciel de routage n'a souvent aucune idée des dangers locaux. Exemple, tu pars d'Andalousie vers les Canaries, un logiciel de routage te fera quasi systématiquement raser la côte marocaine, ce qui est loin d'être prudent...

25 nov. 2023

Si tu lui mets des barrières il les prend en compte donc dans ton exemple il n'ira pas plus loin que ce que tu lui demande

Le Moko

24 nov. 2023

je n'utilise jamais de logiciel de routage en navigation côtière.
je prends toujours des fichiers. je tiens compte des prévisions, des effets de site, des règles de stratégie par rapport aux changements de direction de vent, de courant, et surtout je m'adapte à ce que je rencontre pour faire une route la plus propre possible.
au large je fais tourner un logiciel.
ça me permet rapidement d'avoir les grandes lignes et de me positionner dans le temps facilement.
je suis rarement le meilleur routage. parce que je vais choisir une route plus confort, une route plus réaliste ou une route qui n'existe pas encore parce que ce ne sont que des routes optimales basées sur des prévisions et que sur du long terme (transat) on peut espérer bien souvent autre chose que les prévisions.
c'est un super outil à la condition de l'utiliser mais je déconseillerais de le suivre à la lettre.
on pourrait parler des polaires, des paramétrages du logiciel, des fichiers météos utilisés et de notre capacité à faire avancer notre bateau à 100%. tout ça étant nécessaire pour commencer à obtenir un résultat satisfaisant avec le routage machine.
quand au front ce n'est pas vraiment traité par les fichiers gribs, donc le routage n'en tient pas compte, la bascule grib arrive subitement.

24 nov. 2023

@senetosa. C'est pour cela qu'au large, je préfère les cartes des fronts ("mapa de superficie" enespagnol, je ne connais pas le terme exact en français).

24 nov. 2023

à part sur des traversées l'utilité des fichiers grib n'est pas à démontrer ,par temps orageux à grains celle du radar aussi ,
mais comme je fais rarement plus de 100mn d'un coup windy me suffit bien ,sur mon boat tout est interfaçé et je ne m'en sert jamais ,le pilote c'est on et off et le lecteur je le met en arrivant pour voir si je ne me suis pas trompé et comme généralement je reconnais le côte ,c'est plus de la déco qu'autre chose .

24 nov. 2023

C'est bien la peine...😜

24 nov. 2023

tout a été dit ... le routage pour nous plaisancier c'est un jouet de plus ni plus ni moins

24 nov. 2023

Je ne suis pas tout à fait d'accord. Pour des petites distances (inf à 100 milles), peut etre, mais sur 1000 milles, c'est différent.
Pourvoir dire "Fais moi une route avec max 35nds de vent du point A au point B" ben c'est quand même pas facile sans informatique. Evidement, sur des grandes distance, et donc des grandes durées, on remet à jour les routages avec des données fraiches ...

24 nov. 2023

Sur nos 2 traversées de l'atlantique, nous avons eu des grib d'une precision remarquable. Cette aide (routage avec qtvlm) a été trés précieux pour se positionner dans les dépressions et les moles. Idem, quoi que moins décisif pour une traversée de manche ou de golfe de gascogne. Par contre, en cotier, je n'y voit aucun interet.

24 nov. 202324 nov. 2023

QTVLM, en côtier pour aide à la décision.
Bien pratique pour choisir une option telle que "Est-ce que je passe au sud ou au nord de ce champ d'éoliennes", entre marées et courant, et changement de vent à venir.

24 nov. 202324 nov. 2023

j'ai fait un TMD en passant par la patagonie et le sud de l'australie sans presque aucune previsions meteo, c'etait le bon temps
meme avis que la majorité, je n'ai meme jamais regardé ce que ces trucs font, trop faineant , et de toute facon il faudrait etablir les polaires qui sont tout a fait theoriques..
Le routage est utilisé en course au large , mais je suis sur qu'au final c'est un etre humain ( le routeur) qui decide..et puis comme dit Senetosa on prefere choisir une route confort a une route theoriquement plus rapide, car une fois qu'on est bien naze on ne pourra pas suivre la theorie..De plus avec les orages et les phenomenes locaux..
Pour ce qui est des passages de perturbation, franchement je vois pas bien ce que ce genre de gadjets peut faire de mieux que moi..dans le genre intelligence articfielle , j'ai bien plus d'experience que ces jouets.
Passer son temps la tete dans l'informatique j'ai la flemme , a peine ai je envie parfois de regarder la meteo sur un site internet ou sur le navtex dont les previsions ne sont pas assez fiables pour les suivre aveuglement.
Au large enfin il faut ces connes de grib et ca c'est pour les riches qui paie a prix d'or la reception de données ( car il faut le faire 3 fois par 24h sinon c'est nul) nous on est pauvres mais on va vite..le routage il tourne dans ma cervelle en permanence a la lumiere du baro thermo vent etat du ciel conditions passées etat de la mer vitesse gite voilure stabilité de route travail du pilote etat de batteries presence des cargos, distance et cap theoriques restant, heure humeur etat de fatigue ou d'eveil,

24 nov. 2023

le routage fait avec nos logiciel ,je n'y croie pas par contre avoir quelqu'un a terre qui fait le routage ,oui ..car il peut prevoir toutes les options possible ,avoir de multiples info et se façonner une grosse experience ..
c'est ce que font les coureurs ...
mais bon celà reste valable pour les grandes traversées ...en cotier ou un peu plus tout le monde est bien capable de lire un bulletin meteo à 48h ou 3j

24 nov. 2023

D'accord avec Calypso. Un vrai routeur à terre est bien plus efficace que n'importe quel logiciel.

24 nov. 2023

C'est ce que je fais ou nous faisons à chaque fois, grâce à un isatphone et 160 caractères par message.

24 nov. 202324 nov. 2023

C'est amusant, tout les intervenants sauf deux n'utilisent manifestement pas de logiciel de routage à bord. Loin de moi de critiquer cette décision, c'est la liberté de chacun. Mon métier c'est l'intégration réseau informatique. Je peux comprendre que l'intégration d'un logiciel ERP en entreprise défrise plus d'un salarié... Pour en revenir au routage à bord j'utilise sailgrib qui se paramètre très facilement pour répondre à tout les composants d'une navigation à la voile. Pour en parler encore faut-il avoir essayé !

24 nov. 2023

@yves, j'utilise qtvlm pour ma part, mais comme précisé, je ne le considère que comme un paramètre de plus dans mes prises de décisions

24 nov. 2023

Au moins pour moi, ce n'est pas du tout en opposition à l'outil numérique (dans une autre vie j'ai mâché des chiffres à tout va, pour des modèles numériques d'aide à la décision sur des enjeux sans commune mesure avec des virements de bord): je crois que le supposé avantage des routages numériques par rapport à una analyse classique de la météo demande du temps et ressources qui ne se justifient absolument pas.

Petit exemple sans aucune prétention scientifique, j'ai pris deux fichiers gribs (enfin pas moi, j'ai fait travailler un copain qui utilise des trucs comme netcdf etc), un pour un passage frontal et un autre pour une condition plus mixte, sans véritable bascule de vent mais juste des changements dans les centres de pression.
On a fait le routage avec les polaires (très hypothetiques) de mon bateau, en obtenant les routes.
Puis je lui ai demandé de modifier les fichiers de façon à avoir des petits changements des valeurs vitesse/direction vent (genre +-3/4 noeuds et 10°), petites modifications dans les polaires, j'ai fait tourner des routages à chaque fois. L'idée étant de simuler des petites erreurs dans les différents sets de données, l'ordre de grandeur des erreurs est tout à fait vraisemblable. On a modifié le même fichier, donc ça ne prend bien sûr pas en compte les différences possibles avec un fichier grib dérivant d'un autre modèle météo.

Résultat, la situation météo mixte envoyait le bateau partout, dans le sens pratiquement chaque sortie de routage était différente des autres, les différents "parcours optimisés" faisaient partir le bateau presque en éventail dans plein de directions différentes, ils étaient donc essentiellement tous inutiles. Les fichiers dérivés du passage frontal par contre prenaient en compte la bascule, les différentes routes avaient une sorte d'orientation commune. Pas sûr du tout qu'on ait besoin de faire tourner un logiciel pour savoir où aller avec le bateau quand le vent va tourner avec un front. :-)
Après, si on est en course et on passe son temps à faire cela ou si on a une personne qui s'en occupe à longueur de journée, là j'imagine qu'on puisse grappiller un petit avantage comparatif, dans d'autres conditions je trouve que c'est un investissement de temps et ressources (coût données etc) pour n'obtenir pas grand chose en plus par rapport à un routage non numérique, qui se base sur une analyse météo classique.

24 nov. 202324 nov. 2023

Je suis d'accord avec toi. Le routage ce n'est pas téléguider un voilier lors d'un passage de front. Je me sers du routage pour un positionnement et une heure approximative pour le passage de front...pas plus. Cela me permet simplement d'anticiper ma navigation et donc de moins la subir. Il est évident pour moi que l'on peut bien naviguer sans routage informatique à bord. La simplicité relative de l'outil routage me séduit.

24 nov. 2023

a combien ca reviesn par jousr en communications ( au large)

24 nov. 2023

j'ai acheté un irridium go d'occasion 600€, revendu 600€ six mois plus tard.
pendant ce temps j'ai fait un aller retour, une carte sim en illimité data /sms plus un forfait appel de 150mns pour l'aller et un autre pour le retour. j'ai du payé 150€, chaque cartes.
j'ai pu faire mumuse et peaufiner ma trajectoire, pour le geste, gérer de loin une éventuelle opération d'aide en mer, puis intervenir (pour découvrir que c'était un héonaute!!! sans safran vers les acores), et surtout assurer à mes équipiers une aide médicale si besoin était!
donc 300€ pour tout ça, au vu de ce que nous coute nos joujous, ça me semble être raisonnable d'avoir ça à bord.
pas obligé de jouer et de se connecter h24. nous n'avons rien consommé en appel à l'aller et au retour je m'en suis servi quand un sms m'informait qu'un copain cherchait à me contacter pour me parler d'un bateau dans ma zone en difficulté.

24 nov. 2023

ais a parole tu deviens philantrope qu'est ce qui t'arrive , est ce l'age..ceci dit 600€ j'ai pas c'est la bouffe pour 2 mois..aide medicale si t'as pas la pharmacie ( une vraie pas le jouet reglementaire) et un minimum de connaissances t'es baisé, sauf pour un bobo....
Mon joujou il me coute pas cher, bien que trop puisque je le vends

24 nov. 2023

Aucune dépense sauf à réactualiser les gribs.

25 nov. 2023

Un SMS à 0.60$

24 nov. 202324 nov. 2023

Bonjour,
J'utilise les logiciels de routage à terre pour aider des copains.
POOur mes convoyages longue distance c'est systématique, au cas où je devrais justifier mes choix en cas de gros pépin.

Sur mon bateau, je lance une analyse rapide avec Avalon pour une navigation côtière. Cela stimule mon imagination et m'aide à partir au bon momen, prendre le bon côté pour négocier les bascules de vent locales, ou pour vérifier l'effet de courant entre 2 îles, ou le décalage de renverse entre la route à terre et au large.

Il est certain que dans le Golfe du Morbihan je ne l'utilise pas, je garde les yeux ouverts dehors.

Ce que je fais toujours avec mon épouse avant le départ chaque jour, c'est une analyse des systèmes météo en cours et à venir. La carte de frontologie est notre point de départ, plus les comparaisons des modèles météo avec Windy (licence premium)

Pour les polaires. Elles ne sont théoriques que si vous le décidez. Vous pouvez les adapter à votre bateau en jouant avec les curseurs de pourcentages, en ajoutant des voiles, en précisant le nombre de ris en cours etc ...De plus si votre installation est complète, instruments de mesures du bateau connecté à la tablette, vous pouvez affiner vos polaires en navigant. Vous profiterez de ces moment de mlesures pour ajouter votre temps de virement de bord dans les paramètres de calcul du routage

Copie d'écran d'une carte de frontologie, puis son évolution à 36h

24 nov. 2023

@courtox, windy maintenant je me méfie. J'ai remarqué plusieurs fois des différences entre les prévisions windy et d'autres sites, voir même un grib, et ce pour un même modèle.

24 nov. 202324 nov. 2023

Bonjour, oui cela arrive très souvent, simplement parce que Windy récupère bien les GRIB au temps T officiel , puis passe en gros 1/2 de calcul pour les rendre visibles sous l'application avec les animations colorées, certaines fois il y peut y avoir 1h de calcul, et des fois des loupés complets sans résultat de calcul.

Il faut toujours vérifier les heures de prévisions en cliquant sur le "i" des modèles météo.

24 nov. 2023

Même sur plusieurs jours, en vérifiant les heures, il y a des loupés chez windy

24 nov. 2023

OK, si tu vois passer une erreur, prends des copies d'écran et tu me les fait parvenir. Je pourrais les transmettre à l'équipe en charge des calculs chez Windy.com

24 nov. 2023

Salut. Windy ne fait pas de prévi météo. C'est une interface graphique
qui permet de visualiser des fichiers grib en provenance de différents modèles.

24 nov. 202324 nov. 2023

Courtox56 Merci beaucoup pour se retour d'expérience

24 nov. 2023

A l'arrivée de la transat jacques vabre Richomme dit n'avoir pas encore les bonnes polaires de son bateau.
Et même si on les avaient, les contraintes pour les tenir en croisière seraient pénibles.
Perso j'ai pris celles d'un bateau qui me semble fonctionner à toutes les allures à peu près comme le mien. A l'utilisation je sais maintenant quand je dois les dégrader ou les booster pour que le résultat soit correct. Chercher à faire mieux ne m'apparaît pas nécessaire. Ne pas oublier que le résultat n'est pas du qu'aux polaires, prévisions de vent, courant, état de la mer, équipage, jour, nuit, zone de transition météorologique...
D'où l'intérêt avec lé routage machine de privilégier une route peut être moins payante sur le papier mais sans passage à niveau, sans risque de se retrouver dans une impasse si on est un peu en retard.

24 nov. 2023

voila qui est la realité operationnelle, encore faut il connaitre trois mots de meteo, ce qui n'est pas le cas de beaucoup

24 nov. 2023

toujours pareil " instruments de mesures du bateau connecté à la tablette" , c'est un jeu de riche votre truc...s'il faut l'electronique a 15000 balles ( centrale pilote instruments ca me parait un minimum) + le commnunications, eh bien ca me paie environ 6 mois de nav a deux tout compris....
franchement vos grib c'est infernale comme manie , une carte meteo fax qui ne coute pas cher ( fax30 d'ocacs =500-1000e) ce me parait bien plus souple , d'ailleurs il me semble que tes images en sont.

25 nov. 202325 nov. 2023

Maiko, je ne suis pas certain que tu parles en connaissance de cause.
A notre époque avoir l’intégralité des capteurs sur une tablette protégée des éléments c’est quelques centaines d’euros. Moins d’un millier.
Tablette + multiplexeur + câblage.
Ça peut paraître vexant quand on a passé sa vie de navigation à faire des heures de calculs approximatifs pour avoir sa position, la météo par blu quand le signal est bon, à se demander si on va pas prendre un truc non prévu sur la gueule.
Je le sais j’ai navigué aussi avec ces moyens limités il y a 30 ans.
Je suis bien content de ne plus avoir à effectuer ce sale boulot et à pouvoir le consacrer à rigoler avec les potes autour de quelques bonnes boissons avec le temps que je gagne.
Alors évidemment je ne peux plus me la péter avec des calculs mystérieux et des grands airs de marin … je me contente juste d’être en harmonie avec mes copains.

26 nov. 2023

bien vu pepere !!!

27 nov. 2023

La Blu du pauvre, j'aime bien l'expression.

27 nov. 202327 nov. 2023

tablette a l'interieur d'une coque alu , ????ou alors force connectique par reseau nmea que je n'ai pas , donc c'est bien ce que je dit il faut comancer par mettre 10000 de centrale de nav, ce qui est totalement superflu..et je trouve ca super triste de croire tout savoir , c'est la fin de la poesie et de l'art, mais vous ne resistez pas a cette mode.
et puis franchement " des calculs pour se la peter" faut pas charrier....si personne ne sait plus faire une estime et un point astra soleil de jour...vous etes en grand danger

27 nov. 2023

« si personne ne sait faire une estime ou un point astro de jour (…) » c’est ça justement. La voile se démocratise grâce à la technologie et pour quelques centaines d’euros … pas 10000.
Maintenant des gens qui n’ont aucune formation de mathématiques de base peuvent entreprendre de belles traversées et c’est très bien.
(Et je dis ça j’ai une formation 3ieme cycle de maths applis)
Les plaisirs de la mer sont maintenant accessibles au plus grand nombre : à des rêveurs (qui accomplissent leurs rêves ) de formations littéraire, à de jeunes femmes sans force physique particulière.
Bien sûr un gars comme toi ou comme bien d’autres qui savent encore faire un point Astro et qui peuvent tirer sur des bouts comme des brutes ou qui savent régler des injecteurs sur un moteur diesel auront un indéniable avantage en cas de besoin.
Mais il y en a des centaines par an qui font de belles croisière trans océaniques sans avoir besoin de tout ça.

Je dis ça en toute cordialité. Il y a 30 ans j’en chiais pour faire une bête croisière de Bretagne Sud en Irlande sur mon écume de mer. Maintenant je fais ça avec mes potes en prenant le temps de leur faire de bons petits plats pendant la nav, on plaisante, on apprécie, on profite, on arrive à éviter les moments de stress.

Après pour répondre à ton point de détail. Si le capteur gps de la tablette ne capte pas sous l’alu, Un bête gps portable coincé sous le hublot au dessus de la table à carte et relié à ta tablette. Aucun souci. Je l’ai fait il y a 20 ans avec un bateau en acier lors d’une petite promenade Bretagne Brésil aller-retour.

27 nov. 2023

Euh! Je crois qu'au contraire elle ne sait pas du tout democratisé, voir l'inverse. Il suffit de voir les bateaux passés, ou le matos soit disant indispensable.

27 nov. 2023

@trimaran, matos indispensable, tu parles de Thermomix et machine à pain c'est ça ?

27 nov. 2023

@pepere
Quand tu dis que des gens qui n'ont aucune formation de mathématiques peuvent de nos jours entreprendre des traversées, sous entendu que les mêmes gens ne pouvaient pas le faire avant l'ère du gps, ça me fait bien rire, car je pense qu'il est difficile de trouver plus nul que moi en maths, qui n'a pas trop de ses cinq doigts pour compter, bref niveau cours préparatoire...c'est dire...et pourtant ça ne m'a pas empêché de faire quelques traversées en naviguant au sextant, et ceci sans calculatrice, juste avec des tables américaines HO249, comme quoi...par contre cela m'a demandé quelques efforts pour apprendre , efforts aujourd'hui non indispensables, puisque la navigation est maintenant à la portée de tous, non seulement aux nuls en maths, mais aussi malheureusement à tous ceux qui ne font aucun effort pour apprendre et comprendre puisqu'il leur suffit d'appuyer sur un bouton pour savoir où ils sont sans même savoir lire une carte, et pour moi le fait que la navigation soit maintenant accessible à tous sans efforts est regrettable.

27 nov. 2023

Pourquoi regretter que la navigation soit accessible à tout le monde ?
Tu voulais que ça soit un pré carré ?
Tu voulais que ça reste un entre soi ?
Pourquoi faudrait-il absolument que la navigation nécessite des efforts, des difficultés à surmonter, une chose terrible réservée à une élite au mental d’acier, un espace réservé à quelques privilégiés qui se prenaient pour zarathoustra ?
Et bien non. Terminé tout ça.
Maintenant le brave père de famille lambda peut aller traverser la manche avec sa femme et ses enfants. Après une période d’apprentissage certes.
Et ensuite il peut même faire un aller retour aux Antilles quelques années après.
Incroyable.

28 nov. 2023

@pepere, sans vouloir que ce soit réservé à une élite, le jour où tu auras croisé un platiste rentrant de transat (oui, j'ai déjà croisé ça)tu verras que tu regarderas tout ça avec un autre œil...

28 nov. 2023

Et donc ? Le platiste n’a pas le droit de naviguer ?

28 nov. 2023

C'est plus facile pour un platiste, pour les autres il faut mettre impérativement des godets dans l'hémisphère Sud pour pas tomber, ce qui fausse le routage au passage :-(

28 nov. 202328 nov. 2023

@pepere, un platiste, n'a même pas le droit de s'exprimer sur internet pour info, la propagation de fake news étant désormais punie par la loi.
Et de fait, un platiste étant limité intellectuellement, je n'ai pas forcément envie d'en croiser sur l'eau 🖖

28 nov. 2023

Tu es sûr ? Une loi pour empêcher les platistes de s’exprimer ? Tes sources ?
Et attention, à mon avis tu te trompes sur les platistes. Enfin au moins sur les leaders. Ce ne sont pas des gens limités intellectuellement. Ce sont des croyants rigoristes qui veulent propager les préceptes bibliques.
Leur credo c’est que si l’on accepte que la terre et ronde et que nous tournons autour du soleil alors ce que dit la bible est faux. C’est à dire que l’univers et la terre n’ont pas été crée par Dieu dans l’unique but de servir l’humanité.

28 nov. 202328 nov. 2023

La forme de la planète ne relève pas de la croyance. C'est un fait. Réfuter un fait avéré et prouvé simplement parce ça perturbe une croyance et va à l'encontre d'une légende, c'est être limité intellectuellement.
Et sur le volet légal, je te laisse chercher. La loi punit désormais la propagation de fausses informations, et prétendre que la terre est plate est une fausse information. Ça ne les empêche pas de s'exprimer, mais si tout fonctionnait normalement ils devraient être punis pour ça

28 nov. 2023

J'ai l'impression que le platisme était au départ un canular destiné à tester les limites de la bêtise humaine, et qui a réussi au delà des espérances de ses auteurs. Mais je peux me tromper ...

27 nov. 2023

100% d' accord avec BWV. J' ai même pas mon bac... et j' ai appris tout seul l' astro avec le bouquin d' Alain Grée "grandes traversées et point astro"!
Rendez-vous compte: le pire... j' ai toujours réussi à atterrir là où je voulais!
Merde alors, j' aurai dû jouer au loto!

27 nov. 2023

Salut gorlann, ah non ne me dis pas que tu es plus nul que moi en maths...😏😊

27 nov. 2023

"tablette a l'interieur d'une coque alu , ????" ben oui? Sans souci, pourquoi ?

27 nov. 202327 nov. 2023

@mayko. Recevoir des fax météo au 21e siècle ne coûte même pas 200€ en installation.
@pepere, je ne vois pas ce que tu reproches aux fax météo. Je n'ai jamais eu de problème de réception, et ça permet une meilleure analyse de la situation qu'un simple grib.

27 nov. 2023

Probablement que tu dois ou que tu avais une meilleure installation que la mienne.
Mais recevoir les prévisions en blu au port avant de partir, j’ai toujours eu du mal. Ondes perturbées. Il fallait que je dégage des influences des villes pour avoir une réception correcte.
Et après même en nav, dans certaines conditions il m’est arrivé plusieurs fois de recevoir des fax météo illisibles et ne parlons pas des cartes isobariques.
Mais c’est vrai qu’en majorité j’ai très souvent pu recevoir les données deux fois par jour de façon lisible.
A l’époque (au début des années 2000) je n’avais qu’une configuration minimale.
Une sangean ats909, un pc portable non marinisé ( qui m’a lâché au retour du Brésil un peu avant le pot au noir au retour direct vers les Açores en solitaire), un modem soft dans le pc et une appli dont j’ai oublié le nom qui le donnait les fréquences à utiliser et sur laquelle je lisais les réceptions.
Mon antenne était juste un fil électrique que j’avais tendu entre le mât et le pont en ayant quand même pris soin de le laisser éloigné des masses métalliques.
C’était un peu de la bricole mais malgré tout j’arrivais à recevoir les données météo émises par une station à Hambourg au delà du cap vert.

24 nov. 2023

Bonjour. La preuve que ça peut être utile en côtière, s'il n'en fallait qu'une, nous a été donnée lors de la dernière Figaro. Au large, quand les dépressions se déplacent à 15 ou 20 noeuds, il faut avoir un bateau sacrément rapide pour que ce soit utile. Je rejoins volontiers l'avis général : les GRIB oui, surtout en côtière ou semi hauturier. Le routage météo c'est un gadget en plaisance.

24 nov. 2023

15 ou 20 nds d'accord, mais si tu vois la dép arriver 3 ou 4 jours à l'avance, ce qui est le plus souvent le cas, tu peux la négocier, et je persiste, un outil de routage t'aide à te positionner.

24 nov. 2023

Oui, si elle conserve sa route pendant tout ce temps. Ceci dit, je reconnais que c'est amusant (au large, on s'emmerde).

24 nov. 2023

Pour les cartes de frontologies que je consulte systématiquement avant une navigation j'utilise l'application wetterkarten.

24 nov. 202324 nov. 2023

Bonjour,
merci,
Wetterkarten de Schwarm Technology. Ils sont très actifs. La dernière mise à jour de l'application date du 1 novembre 2023

On les regarder, les stocker et les comparer.

Les cartes viennent de la météo Deutch DWD

Ils sont toujours à la recherche de Beta Testeurs. N'hésitez pas à rejoindre l'équipe

Avec cette carte aujourd'hui on est certain qu'il faut rester au bar du YCMN à Dunkerque plutôt que de monter à Edimbourg contre ce vent de Nord
Ce que confirment tous les modèles visibles avec Windy

24 nov. 202324 nov. 2023

Et bien moi après 3000 milles nautique je tiens mes routages à mon grand étonnement. Bien entendu je les ai dégradées (-20% en moyenne la nuit, dans moins de 10 nds, dans plus de 20 nds etc...) dans le paramétrage du logiciel et cela fonctionne parfaitement ! Comme quoi...
En photo mon routage pour naviguer de la Restinga à Portimao. Il y a trois routages pour trois modèles météo différents. Lors de cette navigation j'ai géré comme souvent pour remonter des îles canaries un passage de front froid.

24 nov. 2023

Comme yvesbtz, j'utilise sailgrib WR pour avoir une indication. J'ai dégradé les polaires pour les conditions de croisière et pour arriver à des heures de point de passage à peu près aux heures calculées (à des passages à niveau tels que le raz de sein, le goulet de Brest, le golfe du Morbihan, etc ...). En gros déterminer une heure de départ.
Sur l'eau on peut ensuite comparer le vent réel et le vent prévu puis réagir en conséquence. Comme vous tous, je préfère naviguer un peu moins vite et avec un peu moins de stress qu'arriver 1/2h plus tôt mais épuisé nerveusement (je suis en DF28 Performance).

24 nov. 2023

Bonjour,
une autre appli (Android) pour les cartes
sailor surface pressure charts

24 nov. 202324 nov. 2023

Je l'ai déjà écrit. Les routages, bien qu'utilisés par 95% des régatiers lors des courses côtières, sont fréquemment des sources d'erreurs.
Mais, comme l'ont dit des intervenants, c'est une bonne indication de base. Comme Windy qui ne remplace pas les informations d'un site météo.

Lors de la dernière Route du Rhum, j'ai routé un concurrent Rhum Mono sans prétention, sans logiciel de routage.
Par deux fois, je ne comprenais pas les choix erronés du routeur bien connu de Pen Duick III. Avec le recul, habitué aux IMOCA, il se basait sur des polaires insuffisemment dégradées, sources d'erreurs.

24 nov. 2023

D'accord avec Viking

24 nov. 2023

L'intérêt et l'inconvénient de ce fil, est qu'il a éliminé quasiment l'idée d'un routage utile sur des parcours côtiers très courts. Il contient plutôt l'expérience de marins qui naviguent sur des chemin long ou assez long, souvent en solitaire.

Ce n'est pas mon cas. Je navigue essentiellement en côtier. C'est pourtant sur mes parcours côtiers où le choix de la route et de l'horaire de départ semble facile que j'ai pu vérifier l'intérêt, ou pas, du routage météo.

Je cite un exemple et un contre-exemple :
Cet été, le routage entre St-Cast et Granville nous a fait passer dans les cailloux de la zone côtière. Il faut évidemment disposer :
- des cartes du SHOM et celà suppose une grande confiance dans les données du SHOM,
- de disposer de la donnée courant dans le fichier grib.
Et nous avons :
- "oublié d'aller tout droit",
- "choisi", hors de nos habitudes, l'horaire de départ,
grâce à quoi, nous sommes arrivé, vite, et avec une précision étonnante devant Granville quant à l'horaire.

Ceci dit, à l'envers, comme le routage météo ne regarde pas la carte des fronts, un retour St-Cast/St-Quay, avec un coup de vent, annoncé vers 21h, qui est arrivé vers 16/17H sur la baie de St-Brieuc, le routage n'a absolument pas fonctionné. Le fichier grib, quoique le plus récent possible, n'était pas encore assez "à jour".

Mais, je persiste et signe, sur une distance aussi courte que les côtes d'Armor, sous réserve d'avoir une bonne cartographie et d'utiliser un fichier grib riche en données, le routage peut dire assez clairement s'il est préférable de longer la côte, dans les cailloux, ou pas, et à quelle heure il est intéressant de partir.

24 nov. 2023

De St-Cast à Granville, j'ai effectué ce parcours de nombreuses fois.
Les choix sont simples puisque dictés par l'ouverture des portes à Granville. On part donc avec le courant favorable.

Je me demande bien pourquoi il faudrait aller naviguer à la côte dans les chenaux de Dinard et St Malo, alors que le courant est favorable au large. De plus, ce n'est quand même pas vraiment compliqué si l'on sait lire une carte et particulièrement plaisant.

Pour le retour, en jetant seulement un oeil sur Windguru, je serais étonné que le front dont tu parles n'ait pas été prévu à une heure près.

Donc, "je persiste et signe, sur une distance aussi courte que les côtes d'Armor, sous réserve d'avoir une bonne cartographie" et de disposer d'un minimum de bon sens et d'expérience, une préparation de navigation rapide " indique clairement s'il est préférable de longer la côte, dans les cailloux, ou pas, et à quelle heure il est intéressant de partir".

Cela dit, en course, je vous accorde qu'il m'arrivait de passer une grande partie de mon temps à la table à carte à étudier puis actualiser les différents choix: plan A, B, C. Pas grave, j'aime cela.

karibario.blogspot.com[...]13.html

24 nov. 2023

Tout à fait d'accord. Très majoritairement du côtier, avec quelques traversées, et j'utilise systématiquement qtVlm pour préparer mes navigations à commencer par l'horaire de départ, pour optimiser en fonction des courants et des renverses. Avec des barrières dans les coins où je ne veux pas aller pour tout une série de raisons (fonds trop faible dans les conditions de mer probables, etc.) Bien sûr on peut faire du schématique, mais sans qtVlm je n'aurais jamais trouvé qu'il était beaucoup plus efficace, pour un trajet Portsmouth-Brighton, de faire le grand tour par le sud du Boulder Bank par un sud-ouest établi.
Avec le temps j'avais à peu près trouvé les coefficients par rapport à la polaire théorique qui allaient bien pour mon B32, de façon à être juste un peu pessimiste pour prendre des marges par rapport à une dégradation météo, ou une porte type passage de Raz.
Après bien sûr qu'on s'adapte en mer en fonction du temps constaté mais on a une ligne directrice et les grandes tendances en fonction de l'évolution.
Ca me rappelle des collègues de boulot qui trouvaient idiot de planifier, par exemple une production d'atelier, car la réalité change tout le temps avec des aléas. Ben oui, mais ceux qui ont réfléchi en amont à une bonne planification ont une longueur d'avance, avec la possibilité de pas tout planter et de savoir ce qu'il faut recaler pour prendre en compte l'aléa.

24 nov. 2023

En traversée j'utilise systématiquement le routage de Weather4D : sur les longues distances à l'évidence pour optimiser la route, sur les courtes (ex. Corse) aussi en testant différentes heures de départ pour essayer d'avoir le maximum de route sous voiles. En côtier, je l'ai pas mal utilisé l'été dernier, où les variations étaient souvent importantes avec une, voire plusieurs renverses dans la même journée : difficile à gérer par la simple intuition, un routage aide bien même s'il y a des erreurs.
En comparant en cours de route les données du routage et la route réelle, je suis arrivé à dégrader la polaire de façon assez précise pour que le résultat colle à peu près aux prévisions. De même, en faisant des calculs de routage avec différents modèles, je peux voir a posteriori quel a été le modèle le plus pertinent ; curieusement j'ai souvent trouvé Arpège plus fiable qu'Arôme malgré son maillage plus large. Il n'y a pas besoin de rester scotché sur son écran des heures, les calculs ne prennent que quelques secondes mais pour ma part cela fait partie intégrante du plaisir de naviguer.

24 nov. 2023

Oui je trouve que le routage fait partie de mes nouveaux plaisirs de la navigation à la voile. Intellectuellement c'est assez gratifiant d'avoir le bon timing sur l'eau au large. Ça m'enlève du stress...je trouve cela reposant. Je n'utilise pas le routage pour des navigation de 50 milles nautique.

24 nov. 2023

et un bon timing avec juste de la matiere grise ,ne serait ce pas encore plus gratifiant, est ce que une lotus Elise est plus ou moins gratifiante que le gros SUV surequipée

27 nov. 2023

J'aime les comparaisons de voiture, anodine et non citadine..

24 nov. 202324 nov. 2023

J'utilise un logiciel de routage pour mes grandes navs. Pendant l'été 2022 par exemple, j'ai ramené mon bateau des Canaries à la Bretagne. Nav facile de 600 NM/3.5 jours en solo entre La Palma (Canaries) et Santa Maria (Açores). Le routage m'a surtout aidé à choisir une bonne fenêtre de départ.

Quelques semaines plus tard, nav plus compliquée (en terme de routage) de 1200 NM / 8 jours en équipage entre Sao Miguel (Açores) et Saint-Brieuc.

Iridium GO pour mettre à jour les gribs. Routages très simples sur Weather4D.

24 nov. 202324 nov. 2023

J'ai suivi la formation météo et routage de 2 jours proposée sur stw (excellente formation, faite par un routeur pro). J'en suis revenu totalement convaincu que pour une grande traversée, c'est un vrai plus sécurité de façon indéniable. Se faire prendre au mauvais endroit au mauvais endroit dans une dépression, c'est aujourd'hui très majoritairement le résultat d'une erreur de choix de route, pas celui d'un malheureux hasard.

J'ai suivi une présentation puis une formation sur le logiciel Maxsea-Time Zéro donnée par un commercial. J'en suis revenu convaincu que c'était un puissant outil de navigation, mais pas vraiment un investissement intéressant pour moi.

J'utilise pour les traversées de plus de 24 heures (Açores-Gib; Gib Marseille, Corse, Sardaigne, Grèce).
La météo est fiable à 2 ou 3 jours, pour peu qu'on sache la corriger. Elle donne une bonne tendance jusqu'à 5 jours. Une mise à jour toutes les 48 heures suffit amplement.
On fait varier les conditions de nav souhaitées (allures, force de vent, etc), et on a immédiatement la route qui les satisfait.

On peut aussi prendre un routeur à terre. C'est ce que je ferai peut-être si je dois faire un retour de transat, par exemple. Parce que lui a du temps, de la puissance de calculs, des données plurielles (dont il ne faut pas négliger les retours directs qu'il a des bateaux qu'il suit), et un savoir-faire professionnel.

On peut bien entendu faire les calculs à la main, un peu comme on peut se passer d'une calculette pour un problème de physique, et pourquoi pas se passer de la règle à calculs. Mais bon, quand on cherche le plus court ou plus rapide chemin pour traverser la France sans utiliser les autoroutes, un calculateur ou un apps le fera bien plus rapidement et efficacement que nous. Etablir une route à la main demande du travail, le logiciel en calcule des dizaines, des centaines.
Le routage fait tous les calculs, en s'adaptant aux demandes, et en considérant les fichiers prévisionnels divers. Le résultat est immédiat.

Pour ce qui concerne le côtier, je ne l'utise absolument pas. Je ne me fais même pas de route, c'est dire si le routage m'importe peu.
Faire la course contre la machine (avoir un routage "à tenir"), ça ne m'intéresse pas; on aime être sur l'eau, on a tout ce qu'il faut à bord, et on n'a pas d'avion à prendre.
Quand un invité vient à bord, c'est lui qui vient à bord, pas moi qui vais le chercher. Et il sait avant de venir que le débarquement ne sera pas au pied de l'avion.
Et surtout, en côtier, on est sans cesse en "anomalies météo" locales... En gros et en Méd, c'est "y'a du vent" et dans ce cas il varie de 5 à 25 Bf, ou bien 'y'a pas de vent" et dans ce cas c'est entre 0 et 10. Avec parfois le "tous aux abris". Quant à la direction du vent, ben, elle aussi varie dans l'heure de + ou - 90°, quand ce n'est pas plus.

24 nov. 2023

Tout dépend de ce qu'on appelle "routage".
Si ça veut dire regarder la météo, les marées si concerné, observer la mer, le vent et son bateau, regarder le ciel pour se placer par rapport au grain, alors oui.
Si c'est pour suivre bêtement un plan de route établi tout aussi bêtement par un logiciel avec des polaires théoriques et une meteo localement changeante (surtout en côtier ou dans les zones à grain) en espérant gagner 20minutes à l'arrivée sur une nav de 100nm ou 4h sur une transat, alors non, pour moi ça n'a aucun intérêt (et je ne parle même pas de ceux qui payent un routeur pour aller du cap Vert aux Antilles...)
Bref, je fais mon propre routage sur une carte papier ou maintenant le plus souveny numerique avec les données actualisées, ma modeste experience, ma connaissance du bateau et eventuellement du coin, ainsi que des bouquins de météo.
Ça n'est sûrement pas optimal, mais je peux faire en fonction de ce qui m'importe ainsi qu'à l'équipage (la vitesse, le confort ou le plaisir, et les choix sont rarement les mêmes...), je continue d'apprendre, ça me suffit et c'est aussi pour ça que j'aime la voile et la mer.

24 nov. 2023

Bonjour,
Je te comprends, mais le routage n'a pas pour simple objectif d'aller plus vite. Tu peux aussi demander une route "sage" avec des limites de hauteur vagues, de vitesse du vent et d'angle au vent par exemple. Ou simplement une confirmation de la route que tu as prévue.

24 nov. 2023

Tu as raison Courtox, mais si j'aime bien disposer d'informations les plus fiables possibles, je me méfie beaucoup de ceux qui me disent ce que je dois en faire.
Ça n'est d'ailleurs pas que vrai pour la voile....
Mais je t'accorde que la frontière entre l'orgueil et le libre arbitre est parfois ténue et que je dois me trouver au moins aussi souvent dans l'un que dans l'autre!
😉

24 nov. 202324 nov. 2023

J'utilise le routage en cotier ( W4D )
En Manche cela permet d'ajuster l'heure de départ en fonction de la météo mais aussi des courants qui sont souvent forts.
Cela permet aussi de calculer l'heure optimum de départ pour arriver avant l'heure de fermeture des portes ou des sas des ports à marées ou l'heure de la renverse pour passer un raz.
J'ai entré les polaires calculées par iPolar que j'ai dégradées de 10%.
Cela fonctionne bien en analysant les routes proposées pour ne pas naviguer dans les cailloux et en prenant toujours une marge de sécurité pour le temps de navigation annoncé.

24 nov. 2023

J’utilise également W4D pour valider ce que je pense.
C’est un outil de plus qui ne m’empêche pas d’avoir mon libre arbitre et souvent c’est quand même assez précis.
Le logiciel me sert surtout à afficher les gribs mais c’est tellement simple de faire un routage que je ne m’en prive pas

24 nov. 2023

toute votre électronique n'ont pas la voie mélodieuse sur rfi à 0800TU que nous attendions le matin sur la blu par zones avec des noms qui font réver .
et après le nez en l'air avec le compas de rélèvement pour la méridienne 15mn avant la culmination estimée et le sextant à portée de main ...
si on en était restés là ,il y aurait beaucoup moins de monde sur l'eau ,
la baie du marin on dirait porqueroles au mois d'aout .
j'arrive au bout de mes navigations ,mais je ne voudrais pas recommencer dans ces nouvelles conditions .

24 nov. 2023

C'est vrai que la nav a perdu beaucoup de son charme c'est devenu un peu pressé bouton qui nous coupe de notre milieu et de l'environnement. Les nuages nous parlaient, le baromètre était familier,

25 nov. 2023

C'est surtout pass CB..

24 nov. 2023

oui ce serait l'interet, je pense que si on enleve tous les gadjets ( GPS , traceur etc..) on serait 100 fois moins nombreux..alors c'est fachiste comme propos, mais vous agissez pour votre pomme , les detarcteurs peuvent le faire aussi

25 nov. 2023

le nivellement par le bas à commencé depuis longtemps .
et dans tous les domaines ,que ce soit professionnel ou des loisirs ,l'accés au plus grand nombre ,et surtout moi je suis le gardien du troupeau .qui me fait très bien vivre .
forum de davos ne pas confondre avec celui de h&o

27 nov. 202327 nov. 2023

On y est. La voilà la vraie raison des détracteurs de tout ce qui facilite la navigation.
Il y a plus de monde à naviguer qu’il y a 30 ans.
Nous ne sommes plus des privilégiés, des durs, des tatoués, des mystérieux admirés par les gnolus, les terriens non avertis qui nous prenaient pour des dieux.
Maintenant on se retrouve aux Antilles avec les bidochons sur leur ben-jan-bav.
Plus possible de se retrouver entre gens de mer, entre vrais marins.

Ben si. C’est encore possible de se retrouver tranquille. C’est juste qu’il ne faut pas aller où tout le monde va parce que les destinations sont faciles.
Les Antilles, il suffit de se mettre dans un tonneau et d’attendre et on s’y retrouve !!

Et encore on parle des escales mais sur la route, même sur l’autoroute Canaries-Antilles, on ne peut pas dire qu’on soit gêné par les voisins.

On a encore tout le loisir de rêvasser devant la mer, de compter les moutons, de surveiller la ligne de traîne, de se concocter de bons petits plats avec la dernière coryphene de la journée, d’aller réveiller le pote, ou sa nana, ou un de ses grands enfants pour qu’il prenne son quart après lui avoir préparé le bon petit café qui va bien.

Le plaisir de lui expliquer les réglages qu’on a fait, le léger changement de route.
Le plaisir d’aller se remettre dans sa couchette en confiant le bateau à quelqu’un qui saura s’en occuper.
Le plaisir de se réveiller avant la fin du quart, de rester allongé en essayant de deviner aux mouvements du bateau et on son de l’eau sur la coque si on va plus vite ou moins vite qu’avant, si on a changé de direction en écoutant si les vagues prennent le bateau du même angle qu’avant.
De prendre le quart du petit matin pour avoir le plaisir de voir le soleil se lever. Ou le contraire.
De retrouver tout le monde réveillé ou presque au milieu de la journée pour raconter des conneries.
Bref. La plaisir de la nav c’est quand bien autre chose qu’une histoire d’aide à la navigation.

Cela dit je me rappelle de mes satisfactions voire même de mon autosatisfaction lors d’une arrivée pile poil sans gps.
Et bien il faut juste se dire que l’on peut encore faire ça. Mais que ce n’est plus un privilège.

24 nov. 2023

Naviguant principalement en côtier dans les anglos normandes avec souvent beaucoup de courants, j'utilise souvent Sailgrib comme une aide à la décision. Je ne suis pas à la lettre le routage, mais si le routage me conseille de passer à l'est d'une île alors que je pensais faire l'inverse, je me pose la question du bien fondé de cette option.
Parfois je réfléchis avant de lancer le routage pour rester sans apriori, parfois par manque de temps je lance le routage et je vois sa c'est cohérent.

Bien évidement si je dois juste aller à Jersey, je m'en passe, pas besoin de trop réfléchir à la route à prendre.

24 nov. 2023

Le plaisir de la navigation à la voile c'est aussi de faire de belles traces sur l'eau. Faire une belle aile de mouette en passant un front froid est très gratifiant ! Le routage permet assez facilement se genre de navigation.

24 nov. 2023

En course au large ,ils sont H 24 avec la météo affichée + les polaires précisent . j ai Starlink , du coup c est tellement facile de prévoir .

24 nov. 2023

il y a quelques années, il y avait une depression vers le nord du cap carse qui envoyait de l'est sur la route directe vers la corse ou la sardaigne ( force 8-10 en permanence) : sur heo ca discutait dur "comment faire pour partir au sud"...ben c'est pas dur fallait faire le trou par l'ouest , en partant de marseille plein sud ( meme un peu SW) travers puis vent arriere au regul , ca tourne gentiment Nw puis w 20 a 30 nds tout du long...apparemment on etait les seuls ...personne n'avait de routeur ou quoi..
.
un autre exemple dans le sens contraire : au depart de nord sardaigne calme plat ; mistral s'etablissant pour au moins 5 jours dans le nord de la nav jusqu'a 30 -35nds W a NW en arrivant sur porquerolle => y dit quoi le routeur: nous on dit moteur plein w 24h puis tout droit sans jamais faire de pres.
.
choisir le point d'arrivée: tu vas de milos (grece) vers l'ouest: tu dois decider quand partir ou t'arreter ou pas et voir ou tu peux arriver , mais ca pourra etre reggio, tarente, syracuse, malte, tunisie, aller savoir ce qui se passera dans 1 semaine..que dis le routeur , il choisi la destination aussi ????
.
je ne pense pas que ces routeurs vous conseillent du moteur , helas en med surtout dans le sens E > W sans moteur pour faire 1000 miles ca peut durer 2 mois a moins de ne faire aucune escale..dans le calme par conditions generales defavorables et instables 50 miles au moteur peuvent sauver la mise pour tout le trajet..
.
naviguer entre les orages : le routeur il n'y connait rien aux orages surtout chez nous en automne...s'il te conseille de remonter le long de la cote italienne parce que le vent est plus favorable , c'est tout faux...40 - 50nds variable en direction sous orage c'est ingerable.
.
.decider le jour du depart es ce que le truc va te dire attends 3-4 jours ou encore part tout de suite , surement pas, il fait le taf d'un point a un autre a une date etablie ( je suppose proche) , et comme la meteo a 4 jours il ne connait il ne connait pas t'es baisé.
.
bon c'est tout pour aujourd'hui , ces jours ci c'est la premiere fois que je me dechaine sur les routeur , mais franchement il y a de quoi..je me demande comment on fait tabarly et moitessier ( bon ce dernier a planté tous ses bateaux)

24 nov. 2023

Tu te trompes, tu peux faire un routage mixte voile/moteur très facilement.

24 nov. 2023

Bien sûr : c'est le B+A BA du routage que d'initialiser les paramètres.
On a vraiment l'impression que moins on connait quelque chose, plus on en parle...

25 nov. 2023

Bonjour @mayko,
les logiciels de routage te conseillent d'utiliser le moteur en fonction des indications que tu lui donne. Par exemple:

  • Démarrer le moteur si la vitesse tombe sous 2nds.
  • Vitesse moyenne au moteur 5 nds.

Le routage modifiera ta route pour te rapprocher de ta destination.

Par contre la tactique de ce décaler au moteur pendant 24h à 90° de la route directe pour aller ensuite ers la cible vent de travers. Là il faudrait que je fasse des tests.

24 nov. 202324 nov. 2023

Perso j'adore ça. Je navigue essentiellement en côtier et fais systématiquement tourner quelques routages la veille, que j'actualise juste avant de partir. Ca me permet de me projeter dans plusieurs options, de route ou de timing.
Bon, je reconnais que c'est surtout ludique. Mais la navigation de plaisance n'est-elle pas essentiellement une activité ludique... ?
Quand on arrive à faire une belle nav, dans les prévisions de son routage, avec de belles trajectoires et de bons réglages, c'est plutôt satisfaisant.
J'utilise Sailgrib, très bon outil pour ce genre d'usage.

24 nov. 2023

Je n'ai pas encore essayé Sailgrib mais un exemple avec qtVlm pour ceux qui disent qu'en Méditerranée, ça change trop pour utiliser le routage : petite navigation fin septembre pour remonter d'un sympathique mouillage à côté de Palamos au Cap Creus.
Quand j'ai regardé Xygrib au téléchargement du matin, conforme aux prévisions de la veille d'ailleurs, ça s'annonçait avec moteur moteur encore moteur, un peu de voile en milieu d'après midi vers le travers de Roses puis moteur.
J'ai demandé gentiment à qtVlm ce qu'il en pensait, sur la base du grib Arome. qtVlm m'a dit de monter au moteur cap nord-est vers le large, que j'allais enchainer dès que possible autour de 3 kt au même cap au près bâbord amure pas trop serré au début car clapot + houle d'est et pas trop de vent, que ça allait fraichir un peu, puis virement de bord en gros vers le milieu de la baie de Roses avec un vent qui allait adonner gentiment en fraichissant pour m'amener vers Cadaques où j'allais retrouver une pétole totale.
Autant essayer et ça a marché, encore mieux que la prévision car mes réglages pour la polaire sont encore un peu trop pessimiste pour mon nouveau bateau et je suis arrivé au Cap Creus avec seulement 45 minutes de moteur car j'ai pu rester à la voile plus longtemps, le bateau marchant mieux (façon de parler car c'était à la fin autour de 2.5 kt) par petit temps malgré son poids que ce que j'ai dans la polaire.
C'est quand même sympa de faire plus de voile !

25 nov. 2023

mais as t on besoin d'une machine pour faire ca, cela releve plus du jeu que de l'obligation technique

25 nov. 2023

a t on vraiment besoin d'un ordi s'il ne sert qu'à venir sur Héo répéter que les machines c'ets pas bien ?

25 nov. 2023

j'utilise aussi sailgrib, la veille, actualisation le matin, à titre indicatif pour faire un choix de route ou pour avoir une idée de la durée, mieux vaut prévoir la bonne plage horaire pour prendre les passes de la Gironde. Je navigue uniquement en côtier, maximum 60 à 70 miles pour les plus grosses navigations. Une fois quitté le port, j'oublie le routage et je me contente d'observer mer et ciel, profiter du moment présent. Le routage est plus un jeu qu'un usage réel, genre, je rallonge mais je passe au large des îles ou pas,avec dès le départ, un choix orienté, passage au large. Si je traversais le golf de Gascogne, cela prendrait plus d'utilité.

24 nov. 2023

Convaincu que c'est la peur qui nous fait nous surequiper.nous avons eu l'honneur d'être devenu amis avec un équipage de MARIN les GARDET JEAN ET ANDREE qui sur un EVASION 32....LE FRITUS... PENDANT 35 ont sillonné le globe Atlantique 9 fois, pacifique ,indien,et méditerranée et a chaque fois que je leurs demandé, et pour la météo comment faisiez vous ils nous répondaient....tu vois bien le temps qui va te tombe sur la gueule... SIMPLEMENT a méditer ...hors sujet surement

24 nov. 2023

Fritus , ils avaient gagner leurs vie en vendant des frites . Une époque ou si on voulait naviguer il fallait sortir le sextant ,pas le choix

25 nov. 2023

La question a se poser ...et que repondraient ils aujourd'hui ?des generations de marins pecheurs sont morts pour avoir juste regarder le ciel du matin

25 nov. 2023

à lire toutes les interventions il apparaitrait que pour un skipper de voilier lambda le routage numérique serait à 90% une activité ludique, c'est une bonne chose mais cela n'empiéterait-il pas gravement sur le temps consacré à ce forum hi hi hi

25 nov. 2023

Je pense que beaucoup de ces choses font plaisir et c'est leur but. Mais franchement, tu regardes une carte météo, assez rapidement, tu sais la route que tu va faire, non?
Là c'est un calcul électronique qui te le dis. Bon. OK, c'est plus sécurisant, peut être.
Mais il y a beaucoup de choses, à bord, qui sont du même genre. Un loch, par exemple. Ne peut on pas savoir notre vitesse avec l'habitude?, la direction du vent?, sa vitesse?
Les instruments, le routage, les aides sont essentiellement faits pour nous sécuriser, mais ne sommes nous pas bien assez compétents pour nous en passer?

25 nov. 2023

Question vitesse du vent, je dis à ma femme 'tranquille chérie il y a 15 kts', elle sort l'anémomètre et paf, 25 kts...🤣

27 nov. 2023

Trimaran, peut-être que tu n'avais pas précisé que c'était 15 noeuds réels, l'anémomètre donnant le vent apparent?

25 nov. 2023

Convaincu que c'est la peur qui nous fait nous surequiper.nous avons eu l'honneur d'être devenu amis avec un équipage de MARIN les GARDET JEAN ET ANDREE qui sur un EVASION 32....LE FRITUS... PENDANT 35 ans ont sillonné le globe Atlantique 9 fois, pacifique ,indien,et méditerranée et a chaque fois que je leurs demandé, et pour la météo comment faisiez vous ils nous répondaient....tu vois bien le temps qui va te tombe sur la gueule... SIMPLEMENT a méditer ...hors sujet surement

25 nov. 202325 nov. 2023

J’utilise le routage (qtvml) et sailgrig comme un outil amusant complémentaire plutôt pour des traversées de plus de 100 milles et il faut que la situation s’y prête, ça permet d’affiner la route parfois d’en découvrir. Ça permet de mieux choisir son heure de départ, d’éviter une mer trop formée, de se projeter sur la traversée en simulant plusieurs options. J’ai des polaires très proches de la réalité grâce à de nombreuses années de pratiques qui varient suivant les conditions de mer. Pour le coût, faut juste avoir un vieil ordinateur portable.
Ça reste un outil, intellectuellement ludique en plus j’ai souvent gagné environ une heure à deux heures sur une traversée de 24h et même plus sur deux trois jours en Méditerranée.
Mais je prends d’abord mes décisions selon la situation météo et le bulletins et avec une marge de prudence quand la situation est évolutive et instable et sûrement inconsciemment selon mes 20 ans de pratiques en Méditerranée.

Quand c’est pétole c’est moteur en dessous de 3 noeuds de vitesse sous voile et tracking direct sur le point d’arrivée, mais même dans ces situations, le routage peut diminuer le temps au moteur et trouver une route pour faire plus de voile en acceptant un allongement de la durée de la traversée.

25 nov. 202325 nov. 2023

Bonsoir à tous,
Bah pour répondre rapidement, moi j'utilise le routage sans parcimonie (et j'en suis fier ;-) )
Difficile de faire une réponse construite tant le domaine est vaste.
Les points positifs sur le "routage" :
1) Il est évident que correctement utilisé, le procédé permet une réduction du temps de navigation considérable, quelle que soit la vitesse des bateaux, même les plus lents. Ceux qui en doutent peuvent écouter l'interview passionnante de JYB dans Tip&Shaft (www.tipandshaft.com[...]bernot/ ).
Que ce soit au large où même en côtier la méthode est très efficace. Surtout depuis l'avènement des fichiers haute-résolution genre arôme qui voient les effets de site et de thermique avec précision. Un exemple très marquant est cet été, la triche de Benoit T dans la solitaire du figaro. Un marin qui n'est pas un champion a mis un caramel à la flotte de tous les figaristes juste en ayant téléchargé un fichier grib plus récent (ce qu'il est interdit de faire au cours d'une étape de la solitaire) et lancé un routage mis-à-jour en cours d'étape. CQFD.
Impossible manuellement de calculer avec autant de précision l'impact du courant et du vent.
Même en croisière une optimisation de la route météo permet probablement de gagner 10-15% en temps de traversée et surtout de choisir ses fenêtres en fonction de la météo.
C'est également un outil imparable, correctement utilisé, pour choisir le meilleur moment de départ d'une traversée et éviter les grosses dépressions & les calmes plats. Les routages permettent dans ce cas de visualiser avec précision et surtout une grande rapidité les conditions attendues. En quelques secondes on peut positionner le bateau sur plusieurs jours, en fonction des systèmes météo, impossible à faire au jugé.
2) C'est cher et réservé à une élite : c'est faux, QtVLM est gratuit, télécharger des fichiers GFS aux escales est gratuit et avec 500€ par an ça couvre largement une connexion iridium suffisante pour faire un routage tous les 2 jours. 500€ par an c'est le prix de nos 2 forfaits free à 20€/mois qu'on met en standby quand on navigue. On ne paye pas plus cher de communication à terre où en mer.
3) Enregistrer ses routages et avoir à postériori un regard critique sur son travail est le meilleur moyen de progresser en météorologie dans la compréhension des phénomènes, et d'apprendre de ses erreurs. Sans un historique des facteurs de prise de décision, nul moyen de progresser.
4) Avoir des polaires fiables c'est pas si compliqué, si l'on a une girouette/anémomètre ça peut se faire automatiquement (et toujours gratuitement) avec le module Polar d'OpenCPN. Sans girouette on peut retravailler une polaire de base à la main pour qu'elle matche, ce n'est pas très compliqué si l'on sait se servir d'un tableau excel...

Les points négatifs :
1) Faire un routage n'est pas simplement lancer la machine est suivre bêtement la route calculée. Cette étape n'est que le début. Il faut ensuite comprendre la route et repérer les moments charnières. Quels paramètres vont faire décider des changements d'amure par exemple. On peut également lancer plusieurs routages avec différents angles de remonté au vent, ce qui permet de savoir si l'on perd beaucoup en abattant un peu. On peut lancer un routage en spécifiant des conditions de vent max, comparer plusieurs fichiers gribs différents...
Il faut aussi avoir une connaissance des algorithmes pour comprendre comment faire varier les paramètres (isochrones, isochrones inverses, angle de recherche, limites...)
Pour que tout ceci ait un sens il faut une bonne connaissance de la météorologie marine en général. Acquérir toute cette connaissance prend du temps et nécessite de potasser un certain nombre de livres, elle ne s'apprend pas en traînant sur l'eau.
Enfin, être un bon routeur ne signifie pas être un bon météorologiste, ça signifie comprendre la météo pour prendre les bonnes décisions quand tout ne se passe pas comme prévu...
2) Le routage n'est bien entendu pas indispensable, on peut tout à fait aimer passer 10% de temps en plus en mer, et au début il y a une courbe d'apprentissage certaine. Certains navigateurs au long cours n'ont que peu d'intérêt pour la météo.
3) Pour moi un routeur à terre n'a pas d'intérêt et est même dangereux. C'est notre philosophie d'être autonome sur tout et je ne délèguerai jamais des décisions importantes à une tierce personne, je suis responsable de mon bateau et de mon équipage. J'ai des amis qui se sont fait router sur la transat retour et qui on eu de (sérieux) problèmes.

Globalement c'est donc un outil bon marché, efficace qui permet une meilleure compréhension des phénomènes météo, un gain significatif en temps et en confort s'il est correctement utilisé, et de progresser efficacement dans la compréhension du monde qui nous entoure. Il nécessite par contre une bonne connaissance de base de la météo marine et d'être à l'aise avec l'informatique. C'est probablement plus facile pour les plus jeunes d'entre nous qui ont grandi avec des ordinateurs.
C'est un outil que j'utilise quotidiennement depuis de nombreuses années.
Par exemple en avril de cet année, quand on a traversé le Golfe d'Alaska de Sitka à Kodiak, une analyse fine des fichiers GFS & ECMWF, aidée par qtVLM nous a permis une traversée rapide et globalement confortable. Autre exemple sur un retour d'Islande fin septembre, la bonne saison est passée et on était content de s'appuyer sur une analyse météo complète. Idem pour la traversée du Drake où une bonne connaissance de ces outils nous a permis de choisir une bonne fenêtre. Et des exemples comme ça j'en ai des dizaines.
Après effectivement quand tu restes dans les alizé, tu peux aussi faire cap à l'Ouest et te dire que t'es un champion parce que t'as réussi grâce à ton flair à avoir toujours du vent portant...
Pour ceux qui doutent encore, il y a toujours l'(un des) excellent livre de JYB (www.amazon.fr[...]6083707 )

25 nov. 2023

C'est probablement plus facile pour les plus jeunes d'entre nous qui ont grandi avec des ordinateurs.

Peut-être, mais c'est aussi un état d'esprit. J'ai pris mes premiers cours d'informatique en 1983 quand pas mal de lecteurs actuels d'H&O n'existaient qu'à l'état de projet 😉, et dans les années 90 j'avais depuis longtemps installé mon réseau informatique professionnel quand mes confrères (plus jeunes) ne savaient pas encore envoyer un mail. On le voit bien dans les interventions précédentes : les arguments "contre" se résument en fait à dire qu'on n'aime pas l'écran et la souris, et que par conséquent tout ce qui en sort est inutile, voire mauvais. Pas grave, chacun ses goûts !

25 nov. 2023

"au début il y a une courbe d'apprentissage certaine" .

OUI . Et, si on ne comprend pas le logiciel, ses réglages, cette phase est certainement décourageante. Et il est alors facile, comme le fait Viking, de croire d'affirmer et répéter que le routage est "fréquemment des sources d'erreurs", alors même qu'il admet en conclusion que ce n'était qu'un problème de réglage : paramètres d'initialisation du logiciel en fonction du bateau (" il se basait sur des polaires insuffisemment dégradées,").

En côtier avec Arome, cela doit bien fonctionner : le côtier français n'est pas si compliqué que ça.
Mais lorsque ça se complique un peu, en Grèce par exemple entre les îles, c'est une autre affaire. Et y'a pas d'arôme :-), mais on y a l'eau chaude et le soleil, et l'ouzo...

25 nov. 2023

Damienz, Merci beaucoup pour se retour d'expérience. Il m'inspire énormément !

25 nov. 2023

Excellent tout est dit

25 nov. 202325 nov. 2023

Bonjour,
bons exemples et bons conseils. Merci

Pour le routage à terre des bateaux sur de longues distances quand j'en fait je dis toujours que je vais fournir de l'aide et pas tous les jours.
L'avantage à terre c'est de disposer d'une ou plusieurs machines rapides pour calculer plusieurs routes théoriques, passer du temps à étudier les résultats pour choisir les points clefs et surtout les fenêtres de décisions. Quand il n'y a rien à dire mon copains sur son bateau ne reçoit qu'un petit message "A toi le soin"

Le livre de JeanYves Bernot "Les routages en courses et en croisière" n'est pas sur ma table de chevet, mais sur le bureau à côté de mon ordinateur pour m'aider à comprendre et à diminuer mon stress. Envoyer de mauvaises informations et décisions à un copain, est toujours source de cauchemars

Nota: "A VOUS LE SOIN". : Dans la Marine, ces mots sont ceux du Capitaine qui confie la navigation, au Chef de quart, pendant son repos

25 nov. 2023

Pour ne parler que de longues traversées océaniques (genre Açores -> Bretagne, sur une petite quinzaine de jours), je n'utilise pas le routage. Je suis très content de savoir intellectuellement ce que c'est, d'en comprendre le fonctionnement et surtout les limites: qualité des prévisions (grib), polaires exactes, notion de barrières, évitement des zones de fortes vagues, combinaison vents/ courants etc...
Mais établir des polaires précises pour son bateau est un très gros travail que je n'ai jamais fait. Les polaires existantes supposent par exemple l'emploi du spi aux allures portantes, alors que je me contente de tangonner le génois. Au près, je règle le génois autant en fonction de l'état de la mer que du meilleur VMG. Je n'aime pas que mon voilier tape ou vivre avec une trop forte gîte.
De plus, la qualité des prévisions diminue fortement après 4 ou 5 jours et le coût de la réception des gribs en route me semble trop élevé pour l'intérêt.

Je fais une analyse météo soignée pour déterminer une date de départ convenable (exemple, présence ou non d'une grosse bulle anticyclonique sur le trajet...) et surtout une analyse des dangers prévisibles jusqu'à 10 jours (grosses dépressions et/ou restes de tempêtes tropicales). En route, je prends les analyses de Bracknell (UKMO) avec un météofax (analyse du jour à 0h et prévis à 96 h), et reçois des infos par SMS sur Iridium de la part d'une gentille routeuse bien connue sur HeO, qui utilise Windy et veille aux dangers potentiels à moyen terme (5 à 10 jours).

25 nov. 2023

Pour illustrer ce propos, regardez ce qui se passe actuellemnt dans la Global Solo Challenge

Le bateau "le soufle de la mer" assez lent a essayé la route presque directe sans routage pour passer le cap de Bonne Espérence en provenance de l'Est du Brésil.
Tous les autres utilisent des logiciels de routage et de l'aide à terre. Ils sont donc sur une route plus longue mais plus ventée. Qui passera le premier le cCp de bonne Espèrence?

25 nov. 202325 nov. 2023

Je trouve aussi aux routages une vertue pédagogique. J’en ai fait plein, des théoriques, pour rêver (et si je partais demain de Cherbourg pour aller à Lisbonne ? Même si « demain » je serai au boulot, évidemment). Ça permet d’essayer de comprendre la météo, d’observer le passage des fronts, etc…
Pour les quelques navigations un peu longues que j’ai pu modestement réalisé (Scillys, Algarve, Canaris), les routages souffraient de modèles météo ne correspondant pas exactement à la réalité. Au final, au près par exemple, si le vent réel est décalé de 15 degrés du vent du modèle, ça change tout !
Les sources d’erreurs sont multiples et peuvent s’additionner : un modèle inexact, une polaire approximative, ce qui peut donner un résultat très aléatoire.

25 nov. 2023

tout cela est tres clair, la machine est utile pour faire travail, cependant sur le forum comment se fait il qu'il y ait autant de debat sur l'electronique , les aides informatiques ,les previsions etc...alors qu'il n'y a pratiquement pas ou tres succins enchanges sur 1) l'entretien du navire 2) la manoeuvre
l'entretien la mise a niveau de la barque c'est 100 % du temsp a terre et 10% en nav, la manoeuvre c'est donc 90% en mer.
le echange parcimonieux sur l'entretien par ex se finisse ( ou commencent ) toujours par => quel chantier, et je suis sur que la plupart de ceux qui ont toute l'armada informaique n'ont pas l'outillage ni la competence pour un entretien complet de leur bateau, et sur ce sujet on me dit a chaque fois "tout le monde ne peut pas etre pro".
Si on s'y met je suppose que jouer avec le routeur c'est ultra simple, alors que par exemple les gens recule devant " faire une videlle" ( enchange veridique sortant du forum) => c'est la bien sur un cas extreme.
.
donc ne pensez pas que je denigre ces outils , mais simplement je me desole qu'il prennent le pas sur la nav a l'etat pure, qui est un des rare espace de liberté qui nous reste sur cette terre ravagée...pour un "debutant" voulant partir loin, il semble obligatoire d'avoir tout le matos coté sans quoi il est en danger..que penser dans cet esprit de ceux qui on un tel sat pour ( entre autre) une assistance medicale , et qui n'ont pas une pharmacie et les competences de base en rapport ( ca c'est une de mes mesaventure passé avec un article, que j'ai du supprimer)..
.
beaucoup n'ont jamais vu de gros temps et esperent y echapper avec les prevision hitech , le routage etc..que se passe t il si le bazar tombe en rade ou se trompe, on lance l'erpib ??? on meurt sur place...encore deux malheureux sont aller mourrir vers le cap creus tres recemment...et rappelez vous ce lagoon vers les acores il y a quelques années

25 nov. 2023

C’est faux c’est pas parceque l’on se sert des outils informatiques que on sait pas entretenir un voilier voir faire un récit complet et qu’on s’est pas confronté au très gros temps

25 nov. 202325 nov. 2023

Cela fait bien longtemps que les pécheurs, petits bateaux ou grand bateaux, naviguent avec une informatique embarquée. Pourtant c'est rarement les premiers de la classe à l'école de la république ! Et ils savent aussi, mieux que quiconque, entretenir leurs chers navires.

25 nov. 2023

Le routage vu par Jean Le Cam.
fb.watch[...]SEVeOW/
Comment faire naviguer son Imoca de Lorient à la Martinique sur la route la plus sûr.

25 nov. 2023

C'est fou comme la technologie a pris le dessus sur nos vies de plaisancier.

25 nov. 202325 nov. 2023

C'est vrai, mais ce qui est bien dans notre activité, c'est qu'on a l'entière liberté de pouvoir utiliser, ou pas, toute cette technologie, contrairement à la technologie de la vie terrestre; à titre d'exemple, il est difficile aujourd'hui de se passer d'un téléphone portable et d'une connexion internet car la plupart des démarches se font maintenant en ligne, sans même parler de la vie professionnelle...en navigation de plaisance on a toujours la possibilité de naviguer avec sa bite et son couteau, tout comme on peut être bardé d'équipement électronique, à chacun sa conception de la navigation, y'en a pour tout le monde.

25 nov. 2023

Nous ne sommes pas tous de vieux érudits concernant la météorologie…
Pour les jeunes ; l’outil routage permet de s’initier à vos pratiques ancestrales et d’augmenter le niveau de sécurité

25 nov. 2023

J'ai l'impression que c'est assez souvent l'addiction aux écrans qui gouvernent nos modes de vie actuelle, jeunes ou vieux…

25 nov. 2023

Bonjour,
nous sommes tout petits avec nos petits logiciels de routage de voiliers purs, comparé à l'armada des outils de la navigation pour la marine marchande.

Tapez dans votre moteur de recherche:
"Advanced Adaptive Weather Routing for Voyage and Fleet Performance"

Vous verrez comment s'optimisent les voyages commerciaux pour livrer le plus vite vos colis commandés sur le net, ou à la boutique du coin qui attends la pièce qui vient de Chine ou d'ailleurs

25 nov. 2023

Un commentaire sur l'utilisation des grib au délà de 2-3 jours, que ce soit en les regardant comme prévision tout court ou bien en les utilisant dans un logiciel de calcul de route.
Sans refaire toute l'histoire, un grib est une prévision deterministe, on part d'un état initial de l'atmosphère, on applique un modèle et on obtient une prévision de l'état de l'atmosphère à un temps futur.
Le "problème" est que l'atmosphère est très sensible au chaos, donc il suffit des petites variations dans l'état initial de l'atmosphère pour obtenir des prévisions différentes, vroi très différentes, pour le même temps futur.
Les services météo font tourner leurs modèles un certain nombre de fois en appliquant soit des petites différences dans l'état initial, soit des petites différences dans la physique du modèle --> on obtient donc plusieurs prévisions pour un même temps futur, parmi ces prévisions il y a bien sûr notre grib original (appelé "control") puis toute une série d'autres grib appelés "membres". Comme exemple, le ensemble ECMWF a 50 membres, le GEFS (ensemble du GFS) en a 21 etc.
On a donc 50 prévisions différentes pour chaque interval prévisionnel.
Avec ces 50/21 prévisions on peut calculer des statistiques (moyenne, écart type, probabilité de dépassement d'une valeur, spreads, etc etc) qui essayent de qualifier numériquement la variabilité de la prévision à un instant futur donné.
Dans les horizons de prévision courts bien évidemment les membres donnent des solutions très souvent très similaires (ce qui ne signifie pas forcement bonnes), puis elles commencent à s'écarter, plus ou moins rapidement.
Utiliser un grib tout seul sur un horizon au délà de 2-3 jours signifie utiliser seulement une de ces 50/21 prévisions différentes, bien évidémment il n'y a aucune garantie que ce soit la meilleure, et on n'a aucune idée d'en quelle mesure la réalité "risque" d'être différente de cette prévision. Un grib seul permet de dire "vent prévu 20 noeuds", l'ensemble permet de rajouter "95% de chance que ce soit entre 18 et 35, ou entre 5 et 22" (eh oui, le contrôle n'a rien à voir avec la moyenne des membres).
Un pas de plus: on a les membres d'un modèle d'ensemble, on peut les prendre un par un et les mettre dans notre logiciel de calcul de routage, on obtiendra autant de routes "optimales" que de membres. Là, oh surprise surprise, la route dans laquelle on croyait, finalement on n'en sait rien si elle est la meilleure ou pas.
On trouve parfois que toutes les routes sont rélativement concordes, presque toujours dans les horizons courts, parfois on voit que le contrôle (donc notre grib) est tout seul d'un côté avec 2-3 autres membres, et les 15 autres membres partent tous d'un autre coté. Qui croire?
Quelques exemples avec luckgrib
Routage court, une transmanche avec les 21 membres GEFS, le contrôle nous fait arriver en 2jours 16h, le membre "plus rapide" en 2j2h, le plus "lent" 3j et qques. On voit bien le point de contrainte au Land's end (il ya quand même une petite option plus nord), puis ça part dans tous les sens. Dans un monde parfait, le contrôle/polaires/navigation tout parfait on arrive en 2j16h, cerise sur le gâteau on est convaincus d'être les meilleurs. Il suffit d'un petit chouia de différence pour rendre préférable partir vers l'Irlande ou au contraire pour rester coté anglais.
Routage "long", cas de concordance assez bonne entre les 21 membres, pas de quoi se prendre la tête.
Routage "long" avec grosse incertitude: le contrôle-grib GFS téléchargé nous fait en gros passer par le milieu, si je route avec le vent moyen des membres il m'envoie immédiatement avec les routes "nord", qui suivre? qui pourraît être "meilleur", le contrôle ou bien la moyenne de 21 prévisions?

Bref, tout ça pour dire que prendre un grib seul et l'utiliser pour des décisions stratégiques au délà de 2-3 jours ça peut passer, mais ça peut ne pas passer du tout du tout; chaque mise à jour ne verra que 2-3 jours en avant et entretemps l'éventail initial deviendra plus resserré. Il faut autant que possible essayer de qualifier la variabilité potentielle des prévisions, en quelle mésure ce grib seul qu'on utilise peut se tromper (et amha surtout dans quel sens); les ensembles font très bien cela du pdv numérique, l'analyse météo traditionnelle/non-grib donne aussi de très bons instruments.

25 nov. 2023

Merci Roberto pour ces brillantes explications 👍

25 nov. 2023

à mon avis quelque soit le système qui sécurise la navigation et repose l'équipage est le bienvenu ...
mais cela doit rester une aide et non pas absolument nécessaire , le SAV s'arrêtant à la sortie du port
il faut garder son libre arbitre .et surtout aquérir les connaissances nécessaires pour le remplacer avec les documents que nous devons avoir à bord .

26 nov. 202326 nov. 2023

Merci beaucoup pour ces informations précises et très claires. Par expérience, et quelques connaissances de base en météo, on peut intuitivement évaluer la solidité d'une prévision et avoir plus ou moins confiance dans les gribs d'un ou plusieurs modèles, pour ma part sur 1 à 2 jours je les utilise avec prudence pour mes routages. Cela fonctionne assez bien la plupart du temps en méditerrannée.
Dans une vie antérieure, j'ai géré l'élaboration de modèles prévisonnels et explicatifs dans le domaine économique pour des grandes entreprises. Les techniques utilisées en météo ne me sont pas complétement étrangères.

28 nov. 2023

@Roberto. Merci pour ces explications, juste une petite remarque, GEFS a 30 membres et pas 21 il me semble. Sans logiciel de routage on peut l'afficher gratuitement sur le site de la NOAA sous 2 formes. Les spaghettis et comme tu le dis la moyenne/écart-type. (mag.ncep.noaa.gov[...]rea.php )

Le fichier GFS est tout de même le plus probable des scénario calculé, les données d'ensemble étant générées en dégradant volontairement les paramètres de base et/ou le modèle.

J'utilise régulièrement les données d'ensemble à terre, le problème pour nous est la taille des données, en mer impossible à télécharger via iridium (GEFS est 30 fois plus lourd que GFS, normal c'est en fait 30 fichier grib type GFS).

AMHA un bon moyen pour avoir une idée de la prévision météo est de comparer les modèles, si GFS, ECMWF et ICON par exemple sont concordants, on a de bonnes chances que la météo soit juste. En pratique c'est rare, les modèles divergent en général après quelques jours. Ceci est facile avec l'Iridium car ne nécessite de télécharger que 3 fichiers.

L'autre point à souligner est que la fiabilité des modèles dépend du nombre de données initiales pour les faire tourner. Si dans l'Atlantique N la prévision est globalement fiable à +/- 5-6 jours (CF la tempête Ciara globalement bien analysée par les modèles 7j avant) car il y a de nombreuses stations météo & bateaux, d'expérience on ne peut tabler que sur 3-4 dans le Pacifique N (Alaska, BC) et à peine 3j dans le Sud (<40°S).

25 nov. 2023

Merci Roberto de ces explications. Par contre je n’ai pas compris un point.
Tu dis que les centres d’analyse météo partent d’une premier modélisation le contrôle et qu’ensuite ils font varier quelques facteurs et obtiennent des membres .
Mais alors quel est le modèle qui nous est diffusé à nous grand public ?
Est ce que c’est une moyenne un peu chiadée entre le contrôle et les membres ?
Est ce que c’est le contrôle uniquement ? Mais dans ce cas pourquoi faire tourner les calculateurs pour faire des membres s’ils ne servent pas à la diffusion ?
Merci de tes explications.
(PS mon père était ingénieur météo au CNES et ce sujet m’intéresse à plusieurs égards)

25 nov. 2023

Pour évaluer dans un cas donné la sensibilité aux conditions initiales ?

25 nov. 2023

Peut être. Ce qui au final servirait à nous donner les pourcentages de fiabilité jour après jour. Mais si Roberto a la gentillesse de nous expliquer ça …

26 nov. 2023

Bonjour Pepere (et matelot19001), merci pour avoir tout lu :)
Le contrôle dans la PNT (plus commun NWP, Numerical Weather Prediction) est la "prévision numérique officielle", pour nous celle qui est diffusée dans les gribs. Elle ne prend en compte aucun des membres.
Dans l'exemple plus haut, il est évident que entre un contrôle X qui envoie le bateau d'un coté, et la moyenne de 21 prévisions du même modèle qui envoient le bateau ailleurs, il y a beaucoup de matière à discuter avant de pouvoir justifier des affirmations péremptoires comme on en a lues dans ce fil.
Je suis plutôt formé/orienté système US, donc je ne sais pas en quelle mésure ce qui suit est applicable en France/Europe, mais bon: la diffusion des informations météo sensibles, en particulier au regard des autorités publiques, demande de plus en plus que l'Etat soit capables de mettre en place une réaction publique rationnelle, les services météo doivent pouvoir montrer aux autorités un éventail numérique de possibles scénarios pour savoir quand est-ce qu'on va mettre en place plan A plan B plan C jaune rouge orange etc. Donc avoir une idée du risque de combien/comment la réalité puisse être différente de la prévision officielle; une idée même d'assurance: je couvre à 30% un risque d'un événement à 30% (plus les marges :) )
Le contrôle dit "il va pleuvoir 50" (chiffres au hasard), on sait que à 55 il y a moitié de la ville submergée, à 65 des effondrements, etc etc. Si statistiquement les membres restent à 95% entre 49 et 51 est une chose, s'ils partent à 95% entre 25 et 75 toute autre, un décideur public particulièrement sensible aura un gros incentif à mettre des signaux d'alerte partout.
Le "dégré de confiance" de Anais Baydemir au JT du soir c'est cela, pas (tellement) pour se couvrir les arrières, mais plutôt pour indiquer que parfois l'atmosphère est très difficilement cernable, on peut y mettre autant de ressources qu'on veut mais à tel horizon on ne sait pas donner un chiffre précis (mais on le donne quand-même dans le contrôle), on ne peut pas avoir une indication rationnelle suffisamment précise, on peut juste indiquer une intervalle max/min. Amha c'est déjà beaucoup.

26 nov. 2023

Ah ok. On ne sais pas si la méthode que tu décris est celle appliquée par nos ingénieurs de Toulouse.
Est ce que quelqu’un sait ?

26 nov. 2023

Les 101 (aujourd'hui) ensembles de l'ECMWF sont calculées avec une grille plus grossière. Ce qui est largement diffusé, c'est la prévision déterministe (le 'contrôle') avec la grille la plus fine. Dans le cas où il y a encore des prévisionnistes humains (en voie de disparition à Météo-France), ils peuvent estimer la probabilité d'une situation météo. La moyenne des ensembles n'est guère pertinente, car elle gomme les variations (par exemple, cela diminue la 'profondeur' des dépressions). Il faut utiliser le 'spread' (l'écart-type des variations), mais ces cartes sont assez difficiles à lire.
Voir
charts.ecmwf.int[...]/

28 nov. 2023

Ces données sont intéressantes, par exemple il est possible de demander un routage respectant une limite dans les écarts-type, de façon à éviter les zones où la prévision est la moins fiable.

26 nov. 2023

question subsidiaire :
est-ce que la méteo diffusée au "grand public" ne pourrait-elle pas être "altérée" pour des raisons politico-climatiques suivant les tendances alarmistes plus ou moins motivées du moment...
enfin vous voyez ce dont je veux parler,
en cette triste période j'ai un peu de mal à avaler tout ce que l'on nous dit mais j'aimerai encore faire confiance à miss méteo ! dites moi que météo France n'est pas sous influence hi hi hi

26 nov. 202326 nov. 2023

Météo France sous influence ? L'INSEE manipuler ? Par qui ? Les biens pensants, les wokes, les escrologistes ? l'état profond ? A chacun ses plaisirs paranoïaques...

26 nov. 2023

@Quizas, intervention intempestive qui n'élève pas le débat.

26 nov. 2023

Merci Roberto pour tes explications particulièrement claires. J'avais rencontré il y a une dizaine d'années un ministe allemand (et programmeur informatique) qui s'était amusé à developper des outils de routage long-terme sur base de l'ensemble des simulations GFS. Au départ, il avait développé ces outils pour jouer sur des courses virtuelles lol! Il terminait souvent dans les premiers!

Une question tout de même: est-ce que tu sais comment la simulation de contrôle est choisie? Est-ce que c'est un choix "humain"? Ou c'est un choix automatisé?

26 nov. 2023

A ma connaissance les météorologues parlent de modèles "déterministes" (ce qui est décrit par Roberto), et de modèles "ensemblistes" (ce qu'on voit sur le site de météofrance, et de météo marine j'imagine).
Les premiers ont été très bien décrits par Roberto, c'est pour cela que quand on regarde une prévision à "long" terme sur meteociel c'est rarement fiable par exemple. Il faut faire tourner plusieurs runs pour commencer à avoir une idée.
Les modèles ensemblistes font un travail de comparaison et en extrapolent des prévisions, et des probabilités en termes de fiabilité. Comme il a déjà été expliqué, plus les membres sont éloignés les uns des autres, plus la fiabilité de la prévision est basse.

26 nov. 2023

Il n'y a pas une seule solution, personne n'empêche personne de naviguer à l'ancienne, et encore laquelle? Un sextant et une montre sont déjà des objets techniques par rapport aux méthodes polynésiennes.

Ensuite viennent le prix et l'aisance avec l'outil informatique qui peuvent être problématiques.
Mais on peut raisonnablement inférer que ceux qui sont peu curieux des outils de routage précis étaient déjà peu curieux et approximatifs dans leur observation du ciel et des éléments, se servaient mal des instruments traditionnels, ce qui n'enlève rien au plaisir de naviguer par ailleurs😅

27 nov. 2023

Absolument

27 nov. 2023

Qui se lance? Dans quelques jours, Pen Duick arrive à Auckland avec une situation météo complexe.
Après un coup d'oeil de 5 minutes, j'ai ma petite idée. Et vous?

Qui, parmi vous, osera nous proposer des routages?

27 nov. 2023

pendant des années on s'est servi de pilot charts
ce qui était une moyenne de force de vent et par secteurs sur une zone déterminée ,évidement c'était un peu la roulette russe ,mains nous n'avions que ça sur les grands trajets ,le baro et le thermomètre du bord pour les passages de fronts .et rfi .
toute cette technologie moderne permet à une majorité d'envisager des traversées qu'ils n'effectueraient pas sans .et quand ils ont les sous le voilier revient sur un cargo .
pour reprendre sa place au port d'où il ne bougera presque plus jusqu'à la vente ...ce qui permettra à d'autres d'effectuer le même parcours ....
évidement il y a une minorité qui continue ,heureusement il en faut pour alimenter you tube .

27 nov. 2023

et quand bien même ce serait cela, en quoi cela regarde ceux dont le bateau tourne autour de 3 bouées durant quelques heures le week end, ou ceux qui ne s'en servent que pour aller mettre l'ancre près de l'île en face et revenir le soir ?

27 nov. 202327 nov. 2023

La question n'est pas sextant ou routage. La question est avec les mêmes infos, vitesse du bateau, météo sur plusieurs jours, courants, tu utilises un outil informatique pour ta route ou pas. Personnellement, je n' en éprouvé pas le besoin. En plus, j'intègre dans mon routage, mes elements : par exemple, en allant me positionner hors des routes des cargos que je prends sur Marine Trafic, aussi en m'eloignant de zones où des attaques de voiliers ont eu lieu.
Je n'utilise le routage que quand je joue à virtual regata, mais n'en ai pas besoin pour nous.

27 nov. 2023

Comme vous le savez, je demande à quelqu'un d'hisseo ou d'ailleurs de me faire un routage succint, il y a eu un très bon, qui a disparu du site, la femme d'un architecte naval, etc..ce qui est rigolo, c'est l'écart entre le discours et la réalité.
Pour en revenir au routage de l'extérieur, il est parfois très surprenant et on l'entend dans la bouche des coureurs, les différences entre réalité et message.

27 nov. 2023

Tu n’en as pas besoin ED850 mais ce n’est pas pour autant qu’il faille le refuser et dénigrer ceux qui en envie de s’en servir.

27 nov. 2023

Il s'en fout, il navigue comme ton pseudo.

27 nov. 2023

On peut préférer naviguer en mode pépère, et le routage permet justement de le faire.

27 nov. 2023

Je ne vois pas en quoi le routage extérieur influe sur la façon de naviguer.
Je pense juste que je n' ai pas besoin d'un programme informatique pour me donner mon cap, mais je ne dénigre aucunement ceux qui l'utilisent.
Et sinon, si faire 2,5 fois le TDM sans avarie, c'est naviguer pépère, eh bien oui, c'est ça, pépère.

28 nov. 202328 nov. 2023

Mais quand-même, vous partez des Açores, vous avez les cartes météo sur une semaine et tous les jours, vous les avez toutes neuves, vous connaissez votre bateau, son aptitude aux différentes allures, vous savez ce que vous, vous pouvez supporter, vous avez un peu navigué et êtes capables de voir en direct ce qui se passe, que GFS est un petit peu pessimiste ou Arôme en retard. De quoi avez vous besoin qu'un logiciel vous dise où aller? C'est quoi? Manque de confiance? Besoin de se rassurer? Vous pensez vraiment que ce logiciel va faire mieux que vous? Je ne comprends pas vraiment.
Mais bon, c'est peut être ça, l'informatique fait peut être mieux que nous.

28 nov. 2023

On peut voir le problème à l’envers : tu as tout ce qu’il faut pour faire ton routage (polaire, grib, courant, etc.), et ça ne prend pas de temps en plus. Pourquoi se priver d’avoir un avis supplémentaire dans la préparation de la route ? Perso j’ai bien moins d’expérience, et le routage m’indique régulièrement des choses que je n’aurais pas vu autrement.

28 nov. 202328 nov. 2023

Pour ED, exemple pratique. Tu es aujourd'hui a Sitka (Alaska), tu veux aller à Kodiak(Alaska). 500 milles. Tu veux partir cette semaine. Voilier de 15m, mettons rapide comme un first 45. Tu veux essayer d'éviter le près dans plus de 30 nœuds fichiers et au portant tu veux éviter de naviguer dans plus de 40 nœuds fichier, car c'est pas drôle au delà. C'est nos critères usuels.
Il y a pas mal de dépressions qui se succèdent actuellement. Quand pars-tu? Moi je sais, il y a un jours où ça le fait vite et bien selon les critères(en théorie en tout cas!)
Et t’as 10 minutes parce qu’il y’a 1m de neige et les enfants veulent aller faire de la luge…
Alors?

Ce cas on l'a vécu en avril quand on a fait cette traversée. Les dép se succédaient toutes les 48h, fallait choisir la moins mauvaise. On a attendu presque 8j la fenêtre. Mais on n'a pas eu plus de 45kts de vent, et quasiment tout au portant.
C'est moi qui ai pris la décision mais l'informatique m'a bien aidé à comparer très rapidement toutes les solutions.

28 nov. 2023

Oui, c'est intéressant dans le sens où cet outil t'a servi dans des conditions exceptionnelles. Successiins de dep, loin dans le nord, neige, enfants, luge etc...
En réfléchissant par toi même, avec les mêmes informations, n'aurais tu pas pris la même décision?

Mais d'une manière plus générale, il est vrai que tous ces équipements, aides à la navigation, se multiplient et permettent à un plus grand nombre d'aller loin, mais comme on rencontre de plus en plus de sabatiques pressés, on rencontre aussi de plus de plus de "j'attends une pièce" de tous ces navigants qui ne peuvent se passer d'un équipement qui peut être jugé superflu.

28 nov. 2023

C'est exactement ça, un outil d'aide à la décision.
L'objectif en croisière est AMHA avant tout la sécurité, puis le confort, et seulement après le temps de trajet.
Je parle pour des navs qui nécessitent plusieurs jours
La sécurité et le confort c'est comme tu dis d'éviter de faire trop de près, ou de ne pas dépasser une certaine force de vent. C'est aussi d'éviter les zones dangereuses (cargos, cailloux, courants) et entre 2 routages proches en temps il est très facile de prendre la bonne décision.

Maintenant un bon routage est totalement dépendant de bonnes informations : gribs vent et courant récents, modèle avec un petit maillage, polaires au plus près de la réalité, capteurs vitesse et vent précis.
Pour les polaires c'est pas si compliqué, certains logiciels enregistrent la vitesse du bateau à toutes les allures ce qui permet de les affiner. Je suis souvent très conservateur pour les polaires. Par ex spi si max 18kt de vent, moteur à 5kt si vent portant inférieur à 8kt rééls, dégradation si carène salle ou voilier très chargé etc. etc.

Je reprends les images de routage de Roberto (merci à toi):
- Pour la transmanche la décision se fait à Land's End, donc pas la peine de se prendre la tête au départ,
c'est à la pointe de la Cornouaille qu'il faut passer du temps avec le dernier fichier météo & courants reçu
- Basse Californie : les routages sont tous similaires, le timing de la bascule se fera en fonction des conditions réelles observées. On sait à quoi s'attendre.
- Au départ d’Hawaï (merci à toi) : au début je prendrais une route plutôt médiane, et au bout d'un jour ou 2 les derniers gribs reçus éclaireront la bonne option.

Analyser des fichiers météo pour éviter le gros d'une dépression c'est assez clair, même sans routage, en revanche savoir comment bien faire le tour de l'anticyclone des Açores pour avancer sans non plus se faire secouer c'est beaucoup plus délicat, et là les aides à la décision (gribs, polaires, routages) sont très utiles dans la mesure où on compare régulièrement la réalité et ce que dit le grib. Ca, c'est pour la partie "confort", auquel l'équipage est souvent très sensible...

28 nov. 2023

Il y a un architecte naval (j'ai un doute sur le nom) qui disait que l'outil informatique ne lui permettait pas en théorie de dessiner de meilleur bateau, mais de les dessiner plus vite et parfois, avec ce temps gagner de peaufiner quelques détails qu'il ne faisait pas avant.
Je dirais que le routage c'est pareil, je préfère que ce soit l'outil informatique qui me calcule plusieurs routes pour que je détermine la meilleure. C'est toujours le skipper qui prend la décision pas l'ordinateur. Quand on fait un vrai routage correct, on ne lance pas la machine une fois et on se base dessus les yeux fermés. On fait plusieurs calculs, on regarde celui qui nous semble le meilleur, on valide avec le fichier météo est seulement à la fin on fait son choix. Ca ne reste qu'une indication sur laquelle il faut prendre une marge de sécurité.
Je préfère passer mon temps à barrer mon bateau et regarder la mer qui défile que de passer du temps à faire des calculs de courants et de vitesse de bateau.

Dernier point, je pense que plus le bateau est rapide, plus le routage est intéressant. Une différence de cap de 20° et mon bateau peut passer 7 à 10 nds et cette différence de vitesse peut me permettre de passer le raz Blanchard à temps.
Quand je vais en Angleterre du côté de Dartmouth, Sail Grib mets moins de 2 min à ma calculer la différence de temps à passer par le Blanchard et par l'ouest de la DST et ce avec plusieurs prévisions différentes. Je peux vite savoir si je vais arriver à temps pour passer le Blanchard et donc si ca vaut le coup. Si je dois faire les calculs (que je sais faire) ça va me prendre plusieurs minutes pour chaque route. Si je veux faire le calcul pour ces deux routes avec chaque une des prévisions passer mon temps à ma table à carte et ne pas profiter de l'escale. Je ne vois pas en quoi le fait que ce soit moi qui fasse ses calculs apporte quelque chose à mes navigations

La maitrise du routage demande du temps et de l’apprentissage pour comprendre comment bien régler les paramètres. J'ai passé un hiver à multiplier les routages en changeant les paramètres pour comprendre ce que cela changé. L'été suivant j'ai put tester et valider ce qui marchait et ce qui ne marchait pas. Je ne suis pas un bon routeur, mais ni meilleur ni pire à l'informatique ou sur papier.
Personnellement, je prends beaucoup de plaisir à faire ces routages à ma table à carte avant le départ, autant qu'à faire marcher mon bateau une fois parti. D'ailleurs depuis que j'utilise un logiciel de routage avec cartographie, j'ai plus de temps pour régler mon bateau en navigation. Le temps passé à la table à carte est choisi et non subit.

28 nov. 2023

+1000

28 nov. 2023

Merci beaucoup pour se retour d'expérience !

28 nov. 2023

Bonjour,

c' est marrant comment aujourd'hui, pour l' immense majorité des plaisanciers, la navigation doit être plus précise et sécure que la SNCF!

Le plaisancier du 21 ème siècle a besoin de savoir qu' il partira à telle heure, n' aura pas plus de telle force de vent (et de telle direction) et arrivera à telle heure, avec une sécurité maximale (si elle n' est pas maximale... il ne part pas!).

Il y a une notion qui me semble totalement oubliée dans tous çà... l' AVENTURE.

Pour mes navigations, j' aime bien la découverte, l' imprévu, assez souvent la complexité.

Bien-sûr, dans la mesure du possible, je prends la météo... mais le routage est pour moi à l' inverse de mes motivations nautiques.

Je pense que le routage est faussement rassurant, et qu' il vaut mieux se prendre une branlée non attendue sur un bateau bien préparé et éprouvé que de s' imaginer que çà n' arrivera jamais parce que les aides à la navigation l' ont dit.

Gorlann

28 nov. 202328 nov. 2023

C'est rigolo, j'ai failli dire dans mon message qu'il fallait considérer les routages moins précis que les horaires SNCF. Mais par respect pour le personnel de cette entreprise je ne l'ai pas fait. En revanche j'ai bien précisé qu'il fallait prendre une marge de sécurité.

L'imprévu j'adore mais pas sur certains passages de mon coin, ca peut être dangereux de se présenter avec du retard sur certaines zones.

On est sur le même type de discussion qu'avec l'AIS ou le radar, ou les réfractaires à ces systèmes sont persuadés que si on utilise ces outils, c'est uniquement pour arrêter la veille active et faire confiance à l'électronique.
On peut tout aussi bien utiliser le routage pour éviter le vent fort juste parce que ce n'est pas drôle. Ca ne veut pas dire que le bateau n'est pas préparé pour affronter ce mauvais temps, et que l'équipage n'est pas capable. Je sais ce que c'est que de naviguer (si c'est le terme) par 40nds de vent établi sur un multicoque de 8 mètres. Ca se gère mais c'est franchement on ne parle plus de plaisance car il n'y a rien de plaisant la dedans.

Vu ton Pseudo, tu dois passer par le raz de Sein de temps en temps et je serai vraiment étonné que tu le passes sans prévoir un minimum ton horaire de passage pour éviter de le passer à contre courant.

28 nov. 2023

Bonsoir tang-nard,
rassure-toi, je prépare mes navigations et ne passe pas le Raz de Sein au pifomètre.
Il est évident qu' on appréhende pas la navigation de la même façon quand on navigue en solo, en équipage voire en famille avec des enfants, mais également selon l' embarcation.
j' aime les bateaux qui vont vite, j' ai pas mal navigué sur deux Punch 8.50, dont un équipé d' un gréement de Formule 28, Corneel 26, j' ai eu un Phaéton et j' ai toujours un tri Crowther Bucaneer 33 en attente de restauration.
Seulement ce que je reproche aux multis de cette catégorie, c' est justement d' être trop dépendant de la météo d' un point de vue sécurité, et de ne pas pouvoir me permettre avec ce que je me permet avec mon vieux Brise de Mer parfaitement "rodé" au mauvais temps.

Concernant les routages, j' ai compris que pour qu' ils "tiennent la route", il faut que tous les paramètres soient le plus précis possible... dont les polaires du canote.
Hors quand je suis en mer, je n' ai pas toujours la même forme physique et mentale me permettant par exemple de porter mon grand spi symétrique jusqu' à environ 25 nds réel (je navigue en solo et sans chaussette à spi), c' est très fun mais il faut que je barre pour çà, ou je peux utiliser mon asymétrique nettement plus petit et maniable... ou le génois tangoné avec Néness (mon pilote) ou Jojo (mon régulateur) à la barre, ce qui ne donne au final pas du tout les mêmes performances.
Comment font les "pro-routage" pour gérer ces différences?

J' ai vraiment l' impression que ça fait gagner en précision ce que ça fait perdre en liberté.

Il ne me semble pas avoir vu de réponse à ces questions dans ce long fil.

Gorlann

28 nov. 202328 nov. 2023

"Comment font les "pro-routage" pour gérer ces différences?"

C'est pas une question d'être "pro" ou "anti", c'est juste une question de connaitre ce dont on parle, ou pas...

très simplement : après avoir décidé les conditions de navigation désirées (vent min/max, vitesse mini et mise en marche moteur, etc), et désigné tes polaires, tu dégrades les performances de ton voilier de x%, en fonction de ce que tu estimes de l'état de la carène, de la charge du bateau, de ta forme, etc. Tu peux bien entendu supprimer du calcul l'utilisation du spi ou du génaker, refuser la mise ne marche du moteur ou au contraire le mettre en marche si vitesse inférieure à x noeuds, etc. A l'usage, c'est très facile.
Autre chose : si en cours de route quelque chose change dans l'efficacité de ton voilier (tu exploses le spi ou le genoa,), ou que ton équipièr est décidément trop malade et que tu cherches à diminuer la pénibilité de la croisière, le recalcule de la route avec ces nouvelles condtions te demande quelques secondes à peine. Un coup d'oeil pour vérifier par toi même, et tu décides.
Mais tu as raison : cela nécessite de très bien connaitre ton voilier, de savoir utiliser le logiciel, et d'en assimiler le fonctionnement. Un bon niveau de connaissance en météo est également nécessaire.

Enfin, il en est de cela comme du reste (AIS, GPS, etc) : en dernier ressort, c'est bien toi qui décide, pas l'ordi. La seule différence, c'est que lui fait des dizaines de milliers de calculs pendant un temps qui est bien inférieur à celui que tu mets ne serait ce que pour envisager une seule route.
Tu peux donc relancer l'étude si par exemple tu retardes ou avances ton départ, de quelques heures ou d'une journée, comme tu veux, et voir immédiatement ce qui se passe à tel ou tel endroit... Tu peux le faire à la main : ça te prend juste infinimet plus de temps, et jamais tu n'envisageras autant de possibilités.

On peut faire le comparatif avec la traversée nord sud de la Frane en voiture, en prenant en considération les horaires de fort trafic à éviter, en cherchant les routes les plus courtes, les plus rapides, avec ou sans péages, etc... Ton GPS de voiture te donnera les réponses avant même que tu n'aies eu le temps de déployer la carte papier, et sera bien plus efficace...

28 nov. 202328 nov. 2023

Ce que je perçois dans les messages de ceux qui ne veulent pas utiliser le routage est surtout une crainte d’être emprisonné dans leurs choix par un algorithme.

Travaillant dans le domaine informatique, je vois souvent ce sentiment pour des personnes qui ne maîtrisent pas les outils. Ce n’est en rien une critique, chacun a ses domaines de prédilections.

Mais à partir du moment où on commence à avoir une vraie maîtrise des outils, où on sait faire varier des paramètres rapidement, où on connaît les limites de chacune de ces actions, cette impression que les choix sont dictés par une machine disparaissent, et la sensation de liberté de choix revient. À la fin, l’informatique devient un outil parmi d’autre qui permet juste de devenir un peu plus efficace. C’est vrai pour le routage, mais c’est vrai aussi pour plein d’autres aspects.

Je répète que ce n’est en rien une critique pour ceux qui ne sont pas aguerris à ces outils. Chacun a ses appétences pour des domaines différents. Et je comprends totalement que beaucoup préfèrent naviguer comme ils l’ont toujours fait, car cela leur convient ainsi. Mais je comprends aussi ceux qui utilisent le routage pour gagner quelques heures à l’apéro, sécuriser leur trajet, ou juste s’amuser un peu 😉.

28 nov. 2023

Un exemple d'intégration entre ensembles et analyse synoptique classique pour le moyen terme.
Un type de représentation des ensembles est ce "spaghetti plot", où on met tous les membres d'un ensemble. Bien évidémment on peut pas tout mettre on ne verrait plus rien alors on doit choisir un élément spécifique, en ce cas un contour spécifique de la hauteur géopotentielle à 500hPa. Le graphique montre comment cette isoligne est positionnée par tous les différents run d'ensemble du modèle, à un certain horizon. Des graphiques similaires sont ceux du ensemble spread, où on trouve la valeur moyenne d'un élément avec coloriage de l'écart type des membres, deux représentations du même truc.
Mai 2012, je regarde pour décider quand partir de Martinique pour la transat retour.
1ère image, spaghetti horizon 132h (carte de l'époque): il apparaît évident comme il y a un gros nombre de membres qui dessinent une "basse" fermée en altitude centrée sur les Açores et qui couvre 30-40° de latitude. Cette situation synoptique est une espèce d'aspirateur à dépressions qui peut rester sur place pendant des jours: on ne peut avoir aucune idée précise de quand et comment une ou des dépressions iront par là (donc les grib montreront une énorme variabilité et finalement pas de signal, aucun des membres ne sera plus representatif que les autres), on ne sait pas exactement quand mais on est pratiquement sûrs que là dedans il y aura du mauvais temps. On regarde à 132h et on voit une situation qui peut durer 3-4+jours --> c'est une zone à risque 7-10 jours dans le futur. N'ayant pas de contraintes de temps, avec une carte comme ça je ne pars pas.
En regardant plus en avant dans le temps (dix jours quand-même), les membres de cette isoligne partent pour la plupart vers le nord, plus de "basse fermée" (si, il reste un membre), là il y aura des dépressions qui traverseront l'Atlantique mais ce sera plus négociable tactiquement par rapport à aller se jeter directement dans la gueule du loup avec la première situation. Hop on part :)

28 nov. 2023

@roberto. tu es quand même un sacré poilu ! que de connaissances !
d'où viennent ces écrans ?

où as-tu appris à les utiliser ?

28 nov. 2023

Animation rigolotte des spaghetti de deux isolignes :)

psl.noaa.gov[...]nim.gif

28 nov. 2023

Même à la journée je fais un check rapide de ma nav sur sailgrib ou Avalon.
Pas quand je reste devant le port a faire des ronds, mais si je dois aller plus loin, c'est devenu une habitude. En 2 minutes je vois si ma destination est jouable, et j'optimise l'heure de départ, la route , etc.
C'est ce côté 'optimisation' qui me régale dans ces outils :)
Chacun son truc. Je suis de formation informatique, sûrement cela joue...

28 nov. 2023

Éternel débat des anciens et des modernes, qui existe depuis que l’humanité existe. Attendons un peu que l’IA s’en mêle (et le routage est une cible de choix), on n’a pas fini de rigoler.

28 nov. 2023

en fait, je trouve tous les arguments valables et tout le monde a un peu raison.
chacun trouve ce qu'il veut dans la navigation.
c'est ça l'espace de liberté de la plaisance.

Le phare du Creac'h à Ouessant, un soir d'automne (1985, image argentique, ce qui explique le grain)

Phare du monde

  • 4.5 (142)

Le phare du Creac'h à Ouessant, un soir d'automne (1985, image argentique, ce qui explique le grain)

2022