"Plutôt couler qu'être dérouté vers un port français !" ...

C'est en gros ce qu'a déclaré l'affréteur de l'Ocean Jasper après le procès qui s'est déroulé les 13 et 14 novembre devant le tribunal correctionnel de Brest, contre la société d’armement, la société affréteur, le capitaine et son second (tous deux absents).

Dans la nuit du 16 au 17 août 2007, à 60 Nq au large d’Ouessant, le cargo Ocean Jasper éperonne le caseyeur français Sokalique. Naufrage. Décès du patron. Equipage sauvé par un pêcheur arrivé sur zone.

L'affréteur ordonne au capitaine du cargo de prendre discrètement la fuite dans les eaux internationales, de reboucher le trou et de repeindre.

Pendant ce temps-là, un aviso de la Marine est en opération avec un SNLE au sud de Sein.
Le préfet maritime de Brest lui demande d'interrompre l'opération et de filer plein pot au nord d'Ouessant : 4 heures de route.
Arrivé à hauteur du cargo l'aviso le rabat dans les eaux nationales puis le contraint à gagner le port de Brest.
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L'équipage
26 nov. 2012
26 nov. 2012

quel salopard !
faudrait être plus sévère aves ces criminels des mers ... :policier:

27 nov. 2012

Je pense que l'aviso a raté une bonne occase d'essayer la précision d'un des Exocet qu'il a à bord...
on n'a pas toujours de bons moments de franche rigolade à bord d'un bâtiment de la Royale!...

27 nov. 2012

voici le rapport du BEAMER sur l'abordage
très instructif

27 nov. 2012

Ben non, justement.
Si le gars préfère vraiment perdre son navire plutôt que de répondre de ces actes devant les autorités françaises, cela implique qu'à son point de vue, il n'a pas grand chose à perdre.

Or, en dehors de toute considération morale, pour respecter une obligation quelconque, il faut y avoir plus d'intérêt qu'à ne pas la respecter.

Dans le cas, présent, l'affréteur estime préférable de perdre son bateau plutôt que se soumettre.

Le stade suivant (si les foudres de l'autorité étaient encore plus puissantes), seraient d'éliminer les témoins...

27 nov. 2012

Avec un mort, ca va quand meme faire mal. Penal?

27 nov. 2012

Réquisition du procureur (le jugement sera rendu le 22 janvier prochain) :
- 300 000€ d'amende pour l'affrêteur
- 5 et 4 ans de prison pour le capitaine et son second, interdiction à vie de commander des navires de commerce de plus de 500 tonneaux.

Le capitaine et son second étaient absents au procès : ils font l'objet d'un mandat d'arrêt international.
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27 nov. 2012

Hello,
Espérons qu'Interpol aura encore les moyens et le temps de retrouver les "gugus" en question...faut aussi retrouver P.Watson! :alavotre:

27 nov. 2012

Et dire que pour l'Erika cela a été exactement l'inverse :les autorités Francaise lui ont refusé l'autorisation de venir s'abriter dans un port...

Pour 'lOcean Jasper à 60 milles n'etait il deja pas en dehors des eaux teritoriales ? Pourquoi lui dire dans sortir ? (peut etre voulait il dire de la zone economique ?)

27 nov. 201227 nov. 2012

Jusqu'à 24 milles des côtes, seule la douane peut faire autorité :
elle dispose des droits d’injonction, d’arrêt, d’immobilisation, de visite, de poursuite des navires et de saisie des marchandises.

Au-delà c'est la ZEE. Contrôle des activités économiques : pêches, accès aux ressources, etc ....
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27 nov. 2012

Il faudrait surtout réformer le code international de la mer afin que quelque soit l'endroit du globe où ils naviguent et leurs pavillons de con-plaisance les pollueurs et autres j'en foutre (jean-foutre, gens foutre) soit poursuivis pour leur méfaits...

27 nov. 201227 nov. 2012

Moi je ferais travailler les 2 personnes sur un caseyeur plutôt que de les mettre en prison...
peut être qu'ils comprendraient mieux...
quant à l'armateur 300k€ ça doit le faire rigoler.... :non: :policier:

27 nov. 2012

Il avait proposé 500 000$ (400 000 euros ?) à la famille pour éviter un recours juridique et récupérer le bateau et surtout la marchandise.

L'état français (et la femme du pêcheur) avait refusé.

Tu peux donc ajouter à cette somme la valeur de la cargaison qu'il a perdue et qui n'est certainement pas indemnisée par les assurances.
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27 nov. 2012

normalement d'après certaines dernières études (j'ai vu ça à la télé), les eaux internationales doivent être modifiées car ils vont prendre en compte le plateau continental, cela veut dire que si la fin du plateau continental se situe à 50 mil de la cote, ce sera lui qui sera pris en compte et non pas la cote apparente, si certain on des info ce serait bien

27 nov. 2012

C'est beaucoup plus compliqué que ça.
Faire un fil sur le sujet serait passionnant mais demande un gros boulot.

Beaucoup de projets dans le bon sens actuellement en ligne.
ll n'en reste pas moins que faire évoluer le droit maritime est une tâche très lourde et très lente qui concerne plus d'une centaine de nations aux avis très partagés.

Pour t'amuser, commence à définir le plateau continental au large de la Guyane.
Plus d'un géologue s'y usent les dents.
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27 nov. 2012

demander 300KE à un armateur qui est prêt à lâcher un équipage pour ne pas perdre quelques semaines d'exploitation (il s'en fout que le capitaine soit mis en prison ou pendu, ce qui compte pour lui c'est le temps perdu), ça fait un peu tiers-monde.

27 nov. 2012

Ne pas confondre armateur et affréteur.
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27 nov. 2012

exact. Au temps pour oim

27 nov. 2012

Ce ne sont pas "les eaux internationales doivent être modifiées" à proprement parlé, mais le droit d'exploitation, ce qui est différent.

27 nov. 2012

Même si c'est un héritage d'une époque révolue, il faut faire très attention avant de modifier les limites des eaux territoriales. 12 miles, c'est peut-être très peu, mais, dans certaines parties du globe, les commissions de ad hoc l'ONU en ont encore pour des années à arrêter des frontières maritimes entre deux états sur base de cette limite.
Et dans beaucoup de ces zones où les états se disputant pour quelques km² d'espace maritime, la moindre étincelle peut mener à un conflit armé.
Donc, même si cela améliorerait notre confort juridique occidental, méfiance, méfiance avant de modifier une telle règle internationale.
Pour ce qui est de l'extension des zone économique exclusive, l'ONU avance avec une extrême prudence et un luxe (très couteux) de précaution avant de prendre position car c'est une mine à conflits pour l'avenir. Y a qu'à voir comment ça se fritte déjà entre Chine te Japon à l'heure actuelle pour des questions de zone économique...

27 nov. 2012

Souvenons nous du "conflit" avec les Gibis au sujet des Minquiers et des Ecréhous!
Nous avons frisé un épisode du genre des Malouines!!!

27 nov. 2012

Pourquoi ? Ils n'admettaient pas que c'est à nous ?

Après, on peut discuter : bretonno - normand, ou bretonno - breton, mais déjà, partons sur une base saine, que diable !!!

27 nov. 2012

Cas d'école ou prise de chou ==> la Mer Caspienne : un lac ou une mer ?

Jusqu'à la dislocation de l'URSS, le statut de la mer Caspienne était clair : l'Iran et l'URSS la voyait comme un lac séparé selon une ligne médiane.
Aujourd'hui, 5 états sont concernés, chacun cherchant à faire appliquer le régime juridique qui lui est le plus favorable.

On y trouve des gisements d'hydrocarbure très importants, des conduites vitales pour l'économoie régionale, sans parler des esturgeons ...

Si cette mer est un lac, ça signifie que sa superficie est intégralement partagée en 5 portions proportionnelles à la longueur du littoral des états et l'utilisation des ressources ne peut se faire que dans la foulée de décisions unanimes.

Si c'est une mer, elle est soumise à la Convention de Montego Bay et l'exploitation des ressources est gérée par l'état riverain dans la limirte de son plateau continental.
Le centre de la Caspienne serait alors ouverte à toute exploitation offshore.

Autre sujet en ce moment : l'ouverture de nouvelles voies maritimes dans le grand nord avec la fonte des glaces arctiques.
Il est clair qu'on verra bientôt se poser la question de la nature juridique et du régime applicable aux détroits du nouveau trajet arctique.

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27 nov. 2012

ben ! On n'est pas sorti de l'auberge !

27 nov. 201216 juin 2020

La France (St Pierre et Miquelon) et le Canada étaient en concurrence au sujet des ressources halieutiques et du potentiel hydrocarbure en Atlantique-nord.
L'histoire s'est soldée en faveur du Canada d'où la forte chute en pêche pour la France.

Mais le sujet pourrait refaire surface : le Canada demande une extension de sa ZEE dans ce coin qui est fortement enclavé.

L'histoire du gazoduc en mer Baltique : l'Estonie ne veut pas en entendre parler dans sa ZEE et la Finlande et la Suède estiment que ça porte préjudice d'un point de vue environnemental.

Le Japon : litiges multiples avec ses voisins chinois, coréens, taïwanais et russes. Le Japon relance l'idée d'agrandir sa ZEE.

Et la région de Malacca avec l'Indonésie, Singapour et la Malaisie.

Pour la France, demande d'extension des ZEE Nouvelle-Calédonie et Guyane acceptée en 2009.

Mais attention: il y a le plan d'eau (en surface), la colonne d'eau, le fond et le sous-sol.
Et faut pas croire qu'une autorisation d'agrandissement donne droit à tout type d'exploitation.

D'ailleurs, du point de vue du droit, on ne sait pas très bien ce qui se passe pour la colonne d'eau dans le cas de son exploitation.

Donc, après avoir additionner quelques cas, on peut maintenant les multiplier ... :-D

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27 nov. 201227 nov. 2012

Pour la colonne d'eau, pas la peine de s'emmerder : 5 secondes après que tu aies signé le titre de propriété, les poissecailles sont allés voir ailleurs si l'eau est plus salée, et les courants te l'ont vidée de son plancton riche en oligo-éléments...

Pour la Caspienne, faut pas non plus chercher trop longtemps : si on l'appelle mer Caspienne, c'est que c'est pas un lac. Sinon on l'appellerait Lac Caspien. Et les Cassepieds n'ont que leurs pieds pour pleurer.

Pour les eaux territoriales, revenons-en aux temps bénis où celui qui pissait le plus loin avait raison : la limite était fixée à 1 ou 2 milles, parce que c'était la portée utile des canons de l'époque. Aujourd'hui, la France (et quelques autres, mais on doit pouvoir s'entendre pour clouer le bec aux pays qui n'ont pas encore atteint le stade du missile) la France, donc, peut revendiquer la territorialité de l'intégralité des mers et océans connus. Dans cette perspective, Les USA ont d'ailleurs dépensé des fortunes pour revendiquer et obtenir l'exclusivité des ressources halieutiques, minières et éoliennes de la Mer de la Tranquillité.

27 nov. 201227 nov. 2012

Gadloo !!!!!!
A la la bataille de la Mer Jaune entre le Japon et la Russie en 1904 (navires de la fin du XIXe) les Japonais ont ouvert le feu à la portée maximale de leurs 305 mm, 8 milles nautiques.
Les petits 155 mm avait une portée de plus de 3 M.

Voir
en.wikipedia.org[...]low_Sea

27 nov. 201227 nov. 2012

Je ne conteste pas le XVIIe ou même le XVIIIe, seulement ce que tu dis sur la fin du XIXe, espèce de noyeur de poissons :-p

Merci pour l'info et tes analyses :bravo:

27 nov. 201227 nov. 2012

Pfff
Dans ton domaine, si on ne lit pas l'anglais !
Et moi, j'ai cherché dans le domaine de la royale, pas de la biffe...
J'ai eu un peu de mal, car il n'y a pas beaucoup de batailles navales dans la seconde moitié du XIXe. J'ai pensé à Tsushima et à l'amiral Togo, mais c'était pas typique...Le Jutland, c'était trop tard, sans parler du Hood et du Bismark ou du Tirpitz...

28 nov. 2012

A ce que j'ai pu décerner, les eaux territoriales étaient bornées à 3 miles (la portée d'un canon...? Non, apparamment.) par la France, les Anglais, et les Américains du 18ème au mi-20ème siècle. Les Anglais ont changé à 12 miles en 1987, d'après wikipedia. Maintenant 12 miles c'est le norme presque partout.

27 nov. 2012

Sur l'histoire de la portée du boulet de canon, j'ai un doute sérieux.
Qu'au 17ème siècle on puisse envoyer une burne à une lieu marine, soit 3 Milles soit 5 km .... :mdr:

A la fin du 19ème siècle, on arrivait péniblement à des qualités balistiques d'une portée utile de 2 500m pour les plus sophistiqués.

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27 nov. 2012

Oui, tout est allé très vite à partir de la fin du 19ème.
Mais au 17ème ???

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27 nov. 201227 nov. 2012

Je n'ai jamais noyé personne, moi Monsieur. Même pas un poisson !!!

Sous le Consulat :

"Signalons la caractéristique majeure de cette artillerie: on ne pouvait pas tirer au dessus des troupes, la flèche maxima était en effet inférieure à hauteur d'homme. L'artillerie devait être en première ligne, ou bien il fallait ménager des brèches dans les troupes amies pour que l'artillerie, placée quelques centaines de mètres derrière, puisse tirer! Les faibles portées impliquaient aussi qu'on s'avance trés prés des lignes ennemies, de 500 à 700m, ce qui rendait difficile leur retrait du front, qui en tout cas ne serait pas passé inaperçu de l'adversaire. "

rosalielebel75.franceserv.com[...]ue.html

Et ici :

"Canon de 95 modèle 1888: Ce canon fait partie du matériel Lahitolle et fut adopté en 1875. Il utilise une vis de culasse modèle Treuille de Beaulieu grosse et courte prenant appui dans un écrou en acier vissé dans le corps du canon. L'obturateur est celui de Bange.
Poids: 1400kg, projectile 12kg, vitesse initiale: 440m/s, portée: 9800m.".

rosalielebel75.franceserv.com[...]ge.html

Bon, aller, je me suis planté sur une quarantaine d'années.
On ne voit pas le temps passer.

PS Tu noteras que mes liens au moins sont en français .... :heu:

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27 nov. 2012

Ca tombe bien, 2500 m ca doit se trouver quelque part entre 1865 m et 3730 m...

La vraie règle, c'était que tu revendiquais les eaux dans lesquelles tu pouvais, depuis la côte, écrabouiller un navire pas courtois...

On disait même que l'Angleterre régnait sur toutes les eaux balayées par ses canons (terrestres ou embarqués), alors que la France ne contrôlait que celles baignées par les étriers du cheval de Napoléon...

27 nov. 2012

Pour reprendre l'histoire de l'extension des ZEE, je retrouve un papier du géophysicien Walter Roest, et comme j'ai pas de scanner ... Entre "", c'est lui qui parle.

La convention sur le droit de la mer (toujours Montego Bay) indique qu'il faut retrouver le pied de talus, la rupture de pente la plus marquée qui délimite les grands fonds et ce n'est pas si simple : au fond de la mer, une pente de 4 à 5% peut être considérée comme abrupte.

"Cela semble facile, mais c'est compliqué. Dans le golfe de Gascogne c'est assez simple. C'est une autre affaire en Guyane avec les apports sédimentaires de l'Amazone. Difficile de savoir si on est encore dans la pente ou sur les grands fonds."

Si on trouve le pied de talus, il y a deux formules si un état veut s'étendre : soit une distance de 60 milles au-delà du pied de talus ce qui n'a pas d'intérêt s'il se trouve dans la ZEE, soit un calcul à partir de l'épaisseur des sédiments ==> c'est la règle dite du 1% :
"Si à 300 km du pied de talus il y a encore une couche de 3km de sédiments, cela devient la limite extérieure du plateau.".

Mais, pour éviter que les états ne revendiquent la moitié des océans, les Nations Unies ont imposé 2 contraintes à ces possibilités :
-la zone sous juridiction ne peut excéder 350 milles
-à partir de l'isobathe indiquant 2 500 mètres de fond, la zone peut encore dépasser 100 milles, pas plus.

Quand ils présentaient leurs dossiers (clôture en 2009) les états pouvaient combiner les 2 au mieux de leurs intérêts.

C'est ensuite une commission de géologues, de géophysiciens et d'hydrographes qui se réunissent sans s'intéresser aux aspeccts juridiques ou politiques.

Pour la France il faut aller voir le dossier Extraplac sur le net qui a été rédigé par l'Ifremer (maître d'oeuvre scientifique et technique) avec l'Institut Français du Pétrole, l'Institut Polaire et le SHOM.
Ce dossier a coûté 20 millions d'euros (10 ans de travaux) à comparer avec les danois qui ont mis 60 millions sur la table.
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27 nov. 2012

Le lien Extraplac ici :
www.extraplac.fr[...]/
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Phare du monde

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2022