Mon bateau, mon rapport à l’engagement

J’échange avec Stéphane et Pascale, qui parlent de leurs vacances futures, là, chez-eux au coin du feu, en banlieue de Paris.
Elle est encore loin la mer Méditerranée puis que c’est d’elles qui s’agit pour l’an prochain, 2012.
C’est qu’on est en plein hiver.
Et le froid à raison de l’insolence.
Et le froid stoppe un peu les ardeurs des aventuriers, leur conseillant, c’est dans sa nature, au froid, la sagesse de la survie.
Alors oui, dans ces conditions, on parle des sorties de l’été, qui, vues de l’hiver, ressemblent à des exploits. Et on boit donc, …aux exploits !
Pourtant, certes, vu de loin, vu de l’hiver, elle est rude la mer, mais si l’on plongeait un instant dans l’impétuosité magique de l’été ?

Un texte pour eux.
Un texte pour l’autre de nous même, cette âme qui se transforme, souvent l’été, mais assurément à chaque fois que le coffre de la voiture se referme sur les pompes « de ville », et que l’on regarde se pieds avec les botes, ou nus.
Le coffre fermé, le marin va lever les yeux, le marin aura enfermé ses peurs, avec ses pompes, de ville !
Pourtant, la douleur est là. On le sait. Elle attend.
Et nous, on le sait, on va lui faire un tour de passe-passe, un lofing-match, on a la foi, et l’intuition !

Tant il est clair que le plaisir, de l’hiver, est à la hauteur de l’engagement, de l’été !
Que penser de cette réalité à fuir notre sécurité ?
Que penser de l’engagement ?


"Il y a cet engagement, cette folie de partir "en bateau à voile", sur la mer si bleu que l’on voudrait moins blanche
Il y a cet instant grisant qui, comme juste avant une épreuve douloureuse, vous aspire complètement, vous attire irrésistiblement, vous enveloppe dans sa vapeur anesthésique…
La drogue sublime, l’attachement parfait, comme fou, et j'y cours.

Il y aura cet après, ces instants de sagesse positive et de conscience,
Il y aura toutes ces peurs devenues pelures de pommes de terre, vite triées, vite oubliées
Ou encore ces autres peurs, douleurs voire terreurs, et larmes, vite séchées là encore, …
Il suffit de revenir,
Il suffit d’être marin, bon marin certes, mais aussi audacieux et confiant, à garder l’étoile dans sa main ferme sur la barre,
Il suffit d’un souffle de vie pour garder la vie et s’enivrer de bonheur à satiété, là, au mouillage après la mer, là au coin du feu de l’hiver qui endort la main du marin, qui laisse parler la voix du large, dérouillée par l’Islay

Il y aura le large, l’an prochain,
Il y aura la peur et la gloire, assurément. »

L'équipage
19 déc. 2011
21 déc. 2011

On n'est pas loin de José Maria de Hérédia!
Quant à la gloire????

21 déc. 2011

Un engagement à l'image de ses artères…

21 déc. 2011

Un peu de poésie dans un monde qui en a de moins en moins...Merci

22 déc. 2011

Je mets la mienne, la dernière chanson écrite :
GITANS DES MERS

On se retrouve au comptoir et on lève nos verres
A la santé de celui qui part, à l’arrivée d’un de nos frères
Sur le quai nos amarres se tendent elles vibrent dans le vent du soir
Elles tremblent de l’impatience de reprendre le large

Refrain
Et on ira danser comme l’enfer
Comme des gitans des mers
Et on ira jeter à la mer
Nos tristesses et nos misères
On ira embrasser les filles
Autant qu’on peut et on sera fier
Partager l’alcool de nos frères
Comme des gitans des mers

De nos traversées merveilleuses on se raconte les histoires
Les légendes des conteuses en cachant nos peurs le soir
On n’a pas d’autres richesses que nos vieilles coques de noix
Nos sourires et puis l’éclat qui explose nos regards

Et on ira danser comme l’enfer
Comme des gitans des mers
Et on ira jeter à la mer
Nos tristesses et nos misères
On ira embrasser les filles
Autant qu’on peut et on sera fiers
Partager l’alcool de nos frères
Comme des gitans des mers

Paroles : Rodrigue PEREZ

23 déc. 2011

Ben dis donc!!!!!

24 déc. 201124 déc. 2011

Merci pour cette complicité Rodrigue.
La technique si souvent exposée, si souvent nécessaire, si souvent rabajoie...
Le verbe poétique plus rare, à se rassasier de l'essence, nourriture sublime.
Tiens donc, le titre du fil aurait pu être "Mon bateau, mon rapport à la poésie".

Bon, maintenant que la taverne a repris du service, elle est un peu isolée, et si en plus le fil est poétique, ... ya pas grand monde qui y court !
Joyeux Noël à tous !

26 déc. 2011

Je renchérie sur mon propre fil : ya qu'à voir un fil sur la technique, qu'il soit "pro" ou "phobe", et voili voilou, le comteur des fréquentations de matelots s'envole !
Las.
J'irai ce soir sur le fil de la technique !
Et je reviendrai, dans un 6 mois, avec un peu de poésie, dérouiller le matelot technicien accro ou malgré lui, qui ne voit pas toujours le manillon de la manille qui le tient à son âme se rouiller, car tous les inox ne sont pas égaux !
Le technicien le sait bien.
Le technicien a besoin d'un coup de main, parfois, pour "sauver son âme" !

J'aime la technique au service de mon âme.

26 déc. 2011

Super, j'aime beaucoup, trop rare !

C'est sur quel air "Gitan des mers" ?

A+ Sergio
sergeetdomi.blog4ever.com[...]15.html

28 déc. 2011

Bonjour,
Un petit encouragement à faire vivre ce fil...
Bonne fête de fin d'année à tous ! ;-)

30 déc. 2011

Sergio, je ne crois pas pouvoir mettre de mp3 en direct sur le forum, je vais mettre un lien quand il sera pret. C'est une de mes compos. Je profite de ce message plus direct pour vous feliciter pour vos recits de voyage que j'ai devores..

01 jan. 2012

Merci à Moustic et autres rédacteurs amateurs de poésie et de symbolique !
Mais maintenant que la fête est passée, il faut écrire, du verbe "haut", pour faire vivre l'émotionnel !
C'est ainsi que le fil tracera sa route !

A tous les matelots,
Bonne année de navigation dans la mer de notre coeur,
Bonne année de quarts dans les aléas météorologiques des vents de notre esprit,
Bonne année de jouvence dans la richesse des escales des plaisirs de notre corps sur terre.

Trois plans,
Trois choix ?
Trois navigations ! :-)

Peniche, Portugal

Phare du monde

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Peniche, Portugal

2022