jet-ski

"Ces engins ont pris une grosse ampleur depuis cinq ou six ans, notamment parce qu’ils permettent un accès au nautisme à ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter un bateau", note le major Caunègre, commandant la brigade nautique d’Agde qui, comme ses collègues du Grau-du-Roi, a multiplié hier les contrôles en mer dans la baie d’Aigues-Mortes. Pour piloter un jet-ski, il suffit en effet de passer un permis bateau, obtenu avec deux jours de formation. "Ce sont des engins très puissants, très maniables, avec lesquels il est facile de faire n’importe quoi." Frôler les bateaux pour sauter sur les vagues de sillage, foncer trop près de la plage, sans parler du bruit et des odeurs d’essence... "Les conflits d’usage avec les voileux ou les kites sont chaud bouillants", confirme Jean-Jacques Maniez, responsable régional du syndicat des activités nautiques, et qui tient une base de location de jets à La Grande-Motte. "Beaucoup de propriétaires de jet-skis n’ont pas la fibre marine et ignorent tout des zones à respecter." Autre souci : l’impact écologique. "Un coup de turbine, ça fait un trou de 50 cm dans le sable, quatre mètres plus bas, et ça touche l’écosystème."

L'équipage
02 sept. 2012
02 sept. 2012

vant de partir, il faut s’équiper d’une radio haute fréquence. (© D.R)
Après la mort d'un homme suite à une panne de jet-ski dimanche au large de Valras, de nombreuses questions se posent quant aux règles de sécurité en matière d’utilisation de ces engins.

Au ras des flots, ce sont les responsables et animateurs de la base nautique de Valras-Palge Jet-Évasion 34, Guillaume Royer et Pascal Alignan, qui jettent un pavé dans la marre. Navrés du drame qui vient d’avoir lieu, ils insistent : "La réglementation en matière d’utilisation des jets n’est pas assez stricte. Il faut davantage de contrôles. Plus de sévérité pour tous ceux qui naviguent sans permis. Nous, les professionnels, devons sensibiliser les amateurs pour qu’ils respectent un minimum de règles de bases. Il en va de l’image de marque de notre sport qui souffre de trop de laxisme."

02 sept. 2012

"Ce sont les privés qui foutent le bordel", s'insurge Jacques Alignan, le président de la nouvelle association Motonautic 34, affiliée depuis juin à la Fédération française de motonautisme, et père de Pascal, responsable de la base nautique Jet évasion 34 ! Dans cette école de pilotage, installée depuis six ans sur les berges de l'Orb, au bord de la jetée, l'inconscience de certains, jette l'opprobre sur la pratique d'un sport nautique qui connaît un engouement certain auprès des vacanciers. Il n'y a qu'à voir la longue file de vacanciers devant la cahute, où Soleen, souriante hôtesse trilingue, les accueille pour renseigner ou les inscriptions. Déjà là, premier tri très strict sur la réglementation, la jeune femme vérifie l'âge (16 ans minimum) et l'accord des parents. "C'est un premier barrage", dit-elle.

Ensuite, vient le travail des moniteurs Pascal, Sébastien, Jessie, Loïc, tous diplômés. À chaque fois, les novices sont très attentifs au briefing, consignes de sécurité, respect des usagers de la mer et des plages, des distances de sécurité. "On n'est pas là pour faire la police, c'est une école. Alors, soit ils se plient aux règles, soit ils ne sortent pas ! Disons, ajoute Pascal, qu'ils sont coopératifs à 80 %. Et il met en garde : Il faut être conscient qu'avec un permis côtier, on peut piloter un jet ski de cent chevaux. Alors, avant de se lancer la tête dans le guidon, quelques leçons ne sont pas inutiles pour une meilleure prise en compte des dangers, des conditions météo, voire de la mécanique. Surtout en cas de chute par vent du Nord, la machine avance plus vite que l'homme qui nage d'où certaines difficultés à remonter !"

Cap Horn, Chili

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