Une histoire vraie- Merci le CROSS

Ne sachant où classer cette petite histoire, comme elle est au carrefour de plusieurs sujets en cours, la voici.

Je rencontre aujourd'hui une amie avec un énorme herpès et le visage brûlé par le soleil (nous sommes en Martinique).
Surpris de la voir là, elle était partie pour 8 jours au festival de jazz de Ste Lucie (un must à ne pas manquer dans la région chaque année, les meilleurs orchestres des CaraÎbes dans un site magnifique eu Nord de Ste Lucie).

Elle raconte l'histoire suivante - qui vous paraitra invraisemblable, mails elle est vraie.

Ils font affaire à 8 (2 couples et 4 enfants/ados avec un pêcheur du Diamant équipé d'une yole non pontée de 12 m avec 2x200 CV comme couramment ici.

Beau temps, alizé de Nord Est de 20 noeuds, mer peu agitée. Traversée du canal prévue : 2 h environ.
Ils partent tôt le matin du Diamant vers 7h et roule la galère.
Au bout de 2 h, plus de terres en vue, visi très mauvaise liée à des vents de sable.

Elle commence à s'inquiéter, étant la seule à avoir déjà fait du bateau. Elle constate que la houle vient de l'arrière, donc qu'ils font cap plein Ouest et non plein Sud. Elle s'en ouvre au pêcheur qui lui répond qu'il n' a pas de cartes et comme instrument de nav, une boussole "anglaise" dont il a bien du mal à comprendre ce qu'elle veut dire.
Le ton monte, lui est têtu, ne veut rien savoir. Elle va jusqu'à prendre une gaffe, empêchée par son mari de le frapper. Celui-ci, complètement perdu, accepte de faire demi-tour (en fait, il fait un virage de 90 degrés).
Midi arrive, tj pas de terres à l'horizon et la panique commence à gagner les passagers.
Ils continuent comme cela jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'essence.
Pour la petite histoire, il n'y avait que 3 litres d'eau douce à bord, pas de cartes, de GPS ou de VHF.

Par miracle, il y avait une balise à bord, elle prend l'initiative de la déclencher (le pêchou ne savait pas s'en servir bien évidemment).

Un téléphone portable fonctionne par intermittences, ils arrivent à joindre quelqu'un à terre pour alerter les secours. Puis plus rien.
Vers minuit, la vedette du CROSS les a trouvés à 28 Nm à l'Ouest de Saint Pierre (St Pierre est au Nord de la Martinique), et les a remorqués.

Il n'y a pas de morale à cette histoire, seulement un grand merci au CROSS de Martinique qui a très certainement sauvé 9 vies ce soir là (et à la balise qui a permis de les localiser).

RV

L'équipage
20 mai 2008
20 mai 2008

Hélas...
... classique ! :-(

Et lorsque que ça marche bien, surtout moins onéreux qu'un transport à passagers homologué ou un avion !

Sans commentaires !

_/)

21 mai 2008

c'est dingue , il y avait
un bon dieu ce jour la , la confiance en l'autre ne peut etre sans limite , elle a eu un bon reflexe a mediter

21 mai 2008

Ben si RV...
...Y a une morale...
On n'est rien sans boussole...

21 mai 2008

orientation
c'est très marin d'avoir déterminé son cap sur la houle. mais le soleil donne aussi une indication.

Pour mémoire avec une montre (à aiguilles) donnant l'heure solaire :
on vise le soleil avec la petite aiguille (celles des heures)
la bissectrice de l'angle formé par la petite aiguille et le 12 donne le sud.

Une erreur d'une heure de la montre donnera donc une erreur de 15° sur la direction du Sud.

MichelR

21 mai 2008

c'est vraiment
du bol d'avoir eu au moins une balise sur un bateau aussi peu équipé.

michelr : pas mal ton astuce pour trouver le sud, mais tu as oublié de preciser (meme si c'est évident)
il faut le faire a l'heure pile (la grande aiguille )sur le 12

21 mai 2008

Non bidule tu te trompes.
Ca marche quelque soit la position de la grande aiguille.

21 mai 2008

michelr - orientation
Mouais... pour le coup de la montre, c'est un vieux truc de scout mais avec lequel tu risques une erreur bien plus grande que 15°

Il faut d'abord que ta montre soit à l'"heure solaire de l'endroit" . A Brest qui est sous longitude ouest, s'il est midi à ta montre en été, tu pointe la petite aiguille vers le soleil (donc comme il est midi, la bissectrice se confond avec la petite aiguille et le 12.

Alors que pour le soleil, il n'est que 10 heures (sans compter l'"équation du temps")

"Ton" sud sera à peu près au cap 150, donc 30° d'erreur.

D'autre part, quand le soleil est presque au zénith, ce qui arrive aux environs du solstice d'été, ce qui est le cas à la Martinique, sujet du fil, il n'est pratiquement pas possible de déterminer son azimut.

Celà dit, la passagère a eu un excellent jugement

21 mai 2008

Nos petits pêcheurs locaux,
surtout les anciens ne naviguent pas au compas mais a vue... et au pif et à la direction du vent.

Une histoire authentique d'il y a quelques années :

  • Deux employés d'une grosse boîte de location sont chargés de convoyer un voilier du Marin Martinique à Sainte Lucie, à quelques heures de navigation.

  • Détail : on voit Sainte Lucie depuis la Martinique.

  • Alerte le lendemain, le bateau n'étant pas arrivé à destination et déclenchement des recherches par la mer et par les airs.

  • Le surlendemain recherches par un avion américain spécialement outillé, en vain...

  • Bateau retrouvé une semaine plus tard... à la Barbade !

  • Ce qu'il s'est passé : un grain au milieu du canal, plus de visibilité et le vent qui tourne : ils ont suivi le vent.

  • Au bout de trois jours, affamés ils croisent un petit cargo en Atlantique qui les ravitaillent et qui leur donne le bon cap... qu'ils ont appliqué avec... 180° d'erreur !

  • Arrivés à la Barbade les autorités ont prévenu celles de Martinique, la boîte de location a envoyé un "vrai" skipper, mais les Barbadiens en ont exigé deux pour laisser partir le bateau.

  • Réception triomphale à l'aéroport de nos z'héros qui ont expliqué devant les caméras de la télé que "la boussole" était en panne...

  • Le voilier était un Océanis 500, deux barres à roue, deux compas, un compas de relèvement...

Pfff... !

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21 mai 2008

On a les mêmes en Polynésie
A Tahiti, sur le chantier où je construits Coco'n Co, un bonitier (bateau à moteur d'une quinzaine de mètres) se prépare à rallier une îles aux centre des Tuamotu (route au 030). A 10 minutes de l'appareillage le jeune capitaine fraîchement diplômé vient me voir et me demande une règle Cras. Plutôt équipé en scie sauteuse et autres bidons d'époxy, je lui conseille d'aller en acheter une chez le premier ship à coté. Il revient une demie heure plus tard (sans règle Cras je l'apprendrai par la suite) et appareille pour une navigation prévue pour durer environ 24 heures.

36 heures plus tard, il appelle au secours (il avait une BLU en état de marche et du carburant, c'est déjà très bien) car il ne voit aucune île. Sans règle Cras ne sachant lire la route sur sa carte il a estimé qu'il fallait faire route au... 330 !!! Lui avait-on seulement dit que le haut de la carte correspondait grosso modo au nord ? Il a été repéré par un Gardian (avion de surveillance de la marine), puis récupéré par un patrouilleur. Le précédent capitaine, non content d’avoir été renvoyé quelques jours au paravent par l’armateur pour incompétence notoire, était parti avec le GPS tout neuf. Je jeune capitaine le savait mais ne voulait pas dénoncer son camarade.

J'ai un copain tahitien qui dit que les polynésiens sont de piètres navigateurs mais d'excellents naufragés.

22 mai 2008

Dans le même esprit...
Il y a une vingtaine d'années des chalutiers de Granville servaient de bateaux accompagnateurs à une course d'aviron vers Guernesey.

Un patron-pêcheur Granvillais, une "grande gueule" moustachue, sympathique et bien connue, n'était plus dans ses eaux et interrogeait ses collègues à la VHF pour savoir ou il se trouvait. Véridique. "C'est quoi, banc Desormes?" " et "la tourelle là, c'est où?"

Phare du monde

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2022