Traverser la Manche

Bonsoir,

J'ai relu récemment un vieux bouquin de navigation qui affirmait qu'au cours d'une traversée de la Manche, la dérive des courants s'annulait sensiblement sur une marée complête (12h 1/2), et qu'en l'espace d'une demi-marée (flot ou jusant), l'écart maximum par rapport à la route directe était de l'ordre de 15 milles en vive-eau, et de la moitié en morte-eau.

A votre avis, peut-on réellement raisonner ainsi si on n'a pas de GPS à bord ?

A +

Tiama

L'équipage
07 mai 2010
07 mai 2010

oula!
tu pars d'ou pour arriver ou?question primordiale en manche!

07 mai 2010

ben tu fais
comme avant ... avant que l'idée même du GPS existe : carte des courants, construction des segments, résultante... et tu prends tes responsabilités ... :-)

07 mai 2010

La Manche
Je pensais à une traversée de type Ouessant-Lizard ou Primel-Startpoint.

07 mai 2010

Cela fait un peu plus....
que 12h30 de route!
Plus facile sur Cherbourg Poole!

07 mai 2010

La Manche
Je pensais à une traversée de type Ouessant-Lizard ou Primel-Startpoint.

08 mai 2010

entièrement d'accord,
en fait les courants s'annulent plus ou moins quand tu fais un trajet en 12 heures...
avant ton départ, en fonction de la météo (portant ou près), de ton bateau (vieille guimbarde incitant le respect ou jeune course croisière vore ufo), tu dois heure par heure, avec les cartes du shom, en fonction de ta vitesse moyenne estimée, estimer (justement) heure par heure où tu seras, puis finalement estimer ta dérive finale et plus ou moins la compenser.
si tu as un bazar qui tourne à 4 noeuds de moyenne en général et que tu as 70 miles à faire (ce qui veut dire que tu n'es pas en breatgne), tu vas tout droit...
que de souveneir avec la radigonio pour chopper Ste catherine, portland, et antifer et avoir un triangle de 10miles de cotés!!!

08 mai 201016 juin 2020

c'était
pourtant un jeu d'enfant ... :jelaferme:

08 mai 2010

Tout cela rappelle de vieux souvenirs !
Mais si tu envisages une traversée Primel ou Ouessant vers la Cornouaille, c'est plutôt 120 M que 60 M, soit environ 24h à 5n, ce qui d'ailleurs ne change rien au raisonnement !

Et donc, préparation de la nav avec les cartes de courants en essayant d'anticiper la météo et donc la vitesse du canot. Comme cela a été dit précédemment, report des vecteurs de longueur et d'orientation variables d'heure en heure et -parfois - une résultante ne récompensant pas le travail fourni.

Mon meilleur souvenir ?
Un retour du Fastnet sur l'Aber Wrac'h (sans GPS, petit temps, en 48h environ), avec brume épaisse depuis le sud-ouest des Scilly et atterrissage pile sur le Libenter sans avoir modifié le cap d'un degré ! Belle nav. (avec un peu de chance aussi).

08 mai 2010

Tout cela rappelle de vieux souvenirs !
Mais si tu envisages une traversée Primel ou Ouessant vers la Cornouaille, c'est plutôt 120 M que 60 M, soit environ 24h à 5n, ce qui d'ailleurs ne change rien au raisonnement !

Et donc, préparation de la nav avec les cartes de courants en essayant d'anticiper la météo et donc la vitesse du canot. Comme cela a été dit précédemment, report des vecteurs de longueur et d'orientation variables d'heure en heure et -parfois - une résultante ne récompensant pas le travail fourni.

Mon meilleur souvenir ?
Un retour du Fastnet sur l'Aber Wrac'h (sans GPS, petit temps, en 48h environ), avec brume épaisse depuis le sud-ouest des Scilly et atterrissage pile sur le Libenter sans avoir modifié le cap d'un degré ! Belle nav. (avec un peu de chance aussi).

08 mai 2010

Nostalgie, quand tu nous tiens...
On voit que c'est du vécu, ça, ecumeur !! Ben ouais, l'apanage des "vieux"...

Et on obtenait un chapeau de triangulation qui tenait plutôt du sombréro ! mais quelle satisfaction quand l'atterrage était conforme aux prévisions ! Les temps changent...

Mais vive le GPS quand même !

08 mai 2010

Plutôt 60 milles à 5N!
A 4N, tu mettras quasiment 18h et tu devras ajouter la correction pour environ une demie marée.

J'ai connu aussi ces vastes triangles d'incertitude à l'époque où le summum de l'électronique était le SuperNavitech (je vais me faire mettre au placard par Tom pour publicité commerciale!) en bois vernis et la ferrite qui allait avec (j'en ai encore deux dans mon grenier!).
Ah! L'extase de l'extinction du signal! Et quand on en ratait un, on recommençait le tour complet, y compris ceux qui étaient inaudibles.

L'incertitude des heures vespérales ou de l'orage qui ajoutaient un parfum d'aventure!!!

08 mai 2010

Souvenirs souvenirs
Le bouquin dont je parle était de Jean Merrien ... ce qui ne nous rajeunit pas !

En fait, il préconisait de faire route "en droiture" pendant 12 heures environ, puis d'estimer le temps restant et appliquer à ce moment une correction sur le cap. La gonio n'était considérée que comme une aide à la navigation, avec une précision souvent discutable ...

Bien sûr, l'idéal serait de calculer la correction dès le départ,mais comment est-on sûr qu'un voilier fera route à vitesse constante ?

08 mai 2010

Heu....
Je ne veux pas lancer un débat...mais les bouquin de Jean Merrien (que j'ai lu quand j'avais 10 ans le soir sous les couvertures au lieu de me coucher), ils...ont bien 40 ans!
Et les techniques de nav ont évoluées (je ne parle pas du tout électronique dont je ne suis pas adepte!)

Moi je vous conseille plutot de prendre un Glénans en manuel (et si possible pas trop recent je trouve que ceux d'il y a une dizaine d'années etaient plus pédagogiques, mais ce n'est que mon avis!).

Maintenant pour moi le bouquin le plus clair et pédago jamais fait c'est celui d'Alain Grée: navigation cotière. Super simple , pédago, etc !
(Super aussi le navigation hauturière ou le sextant n'a jamais été aussi simple!)
A propos qu'est devenu Alain Gréé? Si quelqu'un à des nouvelles...dommage qu'il ne publie plus.

Mais l'idéal...c'est le copain qui vous explique cela ,in live, avec quelques petites sorties ...
La Manche: il faut bien la préparer, mais pour moi qui la traverse régulièrement le plus complexe est plutot d'essayer de bien toucher les rails si possible de jour...parce que la nuit avec une mauvaise visi+ encombrements cela peut être chaud, tres chaud!
Généralement il faut quitter son port de nuit, ce qui ne doit pas être un problème...

Amicalement

Philou

08 mai 2010

Normalement...
...en quittant l'Aber Wrach ou Batz au petit matin, tu touches le rail avant la nuit sans problème...

08 mai 2010

je me souviens
il y a 30 ans, c'est a peu près le raisonnement que l'on avait au départ du havre en allant tout droit avec un dufour 31.
Mais attention ce n'était pas plus du pif qu'aujourd'hui on travaillait avec les cartes.Ce n'était pas un dicton, c'était un résultat.
Maintenant, je fais toujours la même chose.
dans 10 jours je pars sur Plymouth, et bien je prends mes cartes, mes documents courant et je trace une route prévisionnelle qu'il faudra de toutes façon corriger en fonction du temps que l'on aura. Mon GPS ne sera qu'une vérif de ma nav.
JJ

08 mai 2010

A relire...
un article sur "la route du chien" avant de partir...
www.hisse-et-oh.com[...]cle.php

G.

08 mai 2010

Le vent
Bonjour ,
J'ai traversé plusieurs fois avec mon Etap au départ de Perros vers divers points d'arrivée et je n'ai pu traverser en direct qu'une seule fois par vent d'ouest sur Plymouth en 18h
donc peut-être que la théorie d'une marée 1/2 tient mais la plupart du temps en y allant par beau temps (donc vent No ou N)il faut tirer des bords avec un bord beaucoup plus favorable et là ce qui a été écrit ci-dessus sur les constructions géométriques prend effet en espérant qu'il n'y ait pas de rotation de ces vents pendant la traversée car tout serait à refaire . c'est très passionnant

Et de toute façon tout le sud de l'île est beau . ne pas avoir peur de se tromper un peu ; avec les décochements , falaises , rias , feux et une carte on se repère facilement même si le triangle d'incertitude est vaste . rien n'emp^èche de jeter un coup d'oeil à la position GPS
Bonne traversée
Marc

PS : en partant aux environs de 8h du matin nous arrivions sur les rails avant la tombée de la nuit et les cargos se voient mieux de nuit que de jours ( différence de hauteur des feux pour voir le sens de leur route )

08 mai 2010

oui
c'est la route que l'on suivait à l'époque un gros zig zag mais il y avait de l'eau.

08 mai 2010

Souvenirs (suite)

Pour répondre à Philou, je sais bien que les théories de J. Merrien sont dépassées (elles datent des années 50 !)... avec cependant un petit fond de vérité !

Si j'ai lancé le sujet, c'était plutôt pour évoquer l'évolution des méthodes de navigation en plaisance. Vous connaissez certainement le livre d'A Gliksman "Au large" qui donne un exemple de navigation en Manche, mais en course.

Par contre, j'avoue être un peu réticent au "tout électronique" (GPS + traceur, voire + radar), tout en reconnaissant l'intéret de la fonction "route vraie" du GPS.

Tiama

08 mai 2010

de chez nous..
de chez nous, c'est aussi plutôt 120 milles.

mais en faisant plein nord même sans s'occuper du reste, faudrait vraiment être con pour rater l'Angleterre !
:-)

09 mai 2010

pourquoi pas de GPS?
C'est par conviction ou parce que l'investissement te parait important?
Un GPS n'a probablement pas forcement besoin d'être un lecteur de carte, il suffit d'un appareil qui te donne une position, c'est à dire le premier venu des GPS de voiture qui te donnera une longitude et une latitude, la moitié des télephones portables également. Tu as toujours tes cartes, ta route, ton estime et ta route préparée soit l'ensemble des aides que de toutes façon tu prendras pour ta course. Autre solution, c'est un ordinateur portable, beaucoup en ont, et une antenne GPS sur USB qui doit tourner autour de 70 Euros.
Je n'ai pas du tout l'expérience de tous mes collègues hessiens, mais je crois que c'est plutôt comme ça que je ferais.
Amicalement,
Fever.

09 mai 2010

Oui, un iPhone avec une carte Navionics fait l'affaire

Si tu as déjà un iPhone (3G ou 3GS au minimum), la carte est peu chère. Tout l'Europe d'ouest pour CHF 28 ici en Suisse, soit environs € 20, sauf erreur.

C'est efficace et assez ludique aussi. Tu peux planifier ta route, les zones de mouillage etc à la maison.

09 mai 2010

Dans tous les cas
si tu as exactement les même courants durant 6 heures plus leur exact contraire durant six autres heures tu auras perdu du temps....contrairement à ce que beaucoup pensent
O

09 mai 2010

Ce qui compte....
c'est la route sur l'eau.
Dans l'hypothèse d'une traversée en 12/13 h, le cas typique étant un Cherbourg Poole et si on table sur une vitesse moyenne de 5N, on fait un cap compas constant, sensiblement nord.
Sur une route plus longue, il faut construire ses vecteurs de courant pour définir ce que sera ce cap constant.
C'est ainsi que l'on fera la route la plus courte sur l'eau, la route fond étant alors une magnifique sinusoïde. Si on recherche la route fond la plus courte, avec une correction permanente pour y rester, on parcourt quelque 15/20 milles de plus, soit 3 ou 4 heures de route supplémentaire.

Pour l'arrivée aux Scillys, mieux vaut éviter d'arriver de nuit car le balisage est plutôt "léger" dans ces conditions et tous les guides recommandent d'arriver de jour.

Quant aux "rails", ce n'est pas bien compliqué. En fait, en dehors des zones réglementées, les navires sont tout de même un peu plus espacés et le RIPAM s'applique. C'est facile de nuit en se repérant sur les feux blancs qui se voient de plus loin que les feux de route vert et rouge et permettent d'identifier immédiatement l'angle que fait la route du gros navire par rapport à notre yote. Il faut savoir que pour ceux qui font une veille sérieuse, ils peuvent dévier leur route de quelques degrés, suffisant pour nous éviter, sans que nous percevions ce changement difficile à apprécier. Donc, à la voile, suivre sa route et ne la changer que si vraiment elle se rapproche dangereusement de celle du gros. Eviter tout de même de leur passer sous le nez. De la passerelle, ils ont un angle mort sur près d'un mille sur l'avant.
En venant de Bretagne, on coupe donc d'abord la file descendante, large d'environ 5 milles, puis la file montante idem après un intervalle d'environ 1 mille. On retrouve la même chose le long de la côte sud de GB, mais avec beaucoup moins de trafic dont une partie vire à Land's End. Donc très peu de monde à l'approche des Scillys.

09 mai 2010

ne pas perdre de vue
que se laisser porté durant 6h dans un sens puis 6h dans l'autre sens fait qu'il y a "moins d'eau à passer sous la quille" que de vouloir suivre une ligne droite fond.

josé

09 mai 2010

Merci pour vos remarques

2 observations :

pour Fever : quand j'ai commencé à naviguer, le GPS n'existait pas ... et j'aime bien naviguer "à l'ancienne" : c'est une question de philosophie ! Ceci dit, si la visi est mauvaise, vive le GPS !

pour Calypso : je suis d'accord avec ton point de vue, à savoir que l'on va plus vite en faisant une route-surface droite et une route-fond en zig-zag.

Pour moi, le problème n°1 pour une traversée de la Manche, c'est que l'on est jamais sûr du temps que l'on va mettre (à la voile), donc que l'on se sait jamais à l'avance si le courant vous dépalera de 10 M à l'est ou de 15 M à l'ouest ...

A +

Tiama

Tranoy, Norvège

Phare du monde

  • 4.5 (196)

Tranoy, Norvège

2022