Technique d'amarrage qui peut recuperer une erreur de jugement meteo

Suite au poste d'Hermine "Attention à ce que l'on écrit !!!"

www.hisse-et-oh.com[...]n-ecrit

Ne voulant pas polluer son post j'ouvre celui ci car son histoire m'a rappelé une situation équivalente dont je me suis sorti grâce a une technique d'amarrage que je ne connaissait pas.

contexte Transat retour Bermudes Acores 12 jours de nav dans les pattes et au dernier moment le vent qui me pousse vers Corvo au lieu de Flores.
Un rapide coup d’œil et calcul sur la table à carte et les bouquins résultat 2h00 pour Corvo et 10h00 pour faire le tour de Flores.

La décision est prise il est 15h, l’apéro ce fera aujourd'hui et à Corvo!!!! et non de nuit dans 10h à Flores.

Logique NON ;-) :alavotre:

bref nous Voila dans la mini baie de Corvo le bateau amarré le long du grand mole. je passe les formalités et l’apéro qui eux se sont très bien passés.

le lendemain matin le bateau bouge pas mal, et deux pécheurs locaux m'expliquent qu'il ne faut pas rester là, que la houle va monter et entrer de plus en plus dans la mini baie.

Analyse rapide de la situation impossible de partir car :

- 1 : la houle est déjà trop grosse et mon moteur pas assez puissant pour sortir sans risque de prendre une déferlante à la pointe du quai. ( elle est vraiment petite la baie et l'ouverture vraiment étroite 50 mètres max)

- 2 : le vent et la houle ont décollé toutes les algues du fond rendant à tel point : le sondeur aveugle, les toilettes bouchés et donc le circuit de refroidissement inopérant en cas de démarrage du moteur.

bref la m_ _ _ e. :pouce:
(pour le coup tu te dis que t'aurais bien fait 10h de nav en plus et une arrivée de nuit. )

pendant cette longue réflexion la houle et le vent continuaient de monter et de s'orienter vers la baie ( en gros 20 nœuds avec une houle de 1 mètres) , le bateau tirait de plus en plus sur ces amarres que j'avais en bon méditerranéen que je suis ! bien tendues !!!

c'est la que les deux pécheurs ont pris les choses en main. Déjà en me fournissant tous les pare-battage du village, ensuite en amarrant le bateau avec DES amarres à 20 mètres devant et derrière le bateau. Ils ont laissé les amarres très très détendu afin que le bateau puisse avancer librement vers l'avant et l’arriéré et donc encaisser la houle sans tirer sur les amarres , ensuite deuxième étapes ils ont lesté les amarres de lourdes pierres 5 à 10 kg max pour jouer le rôle d'amortisseur.

CF schéma joint

Résultat bluffant d'efficacité .On est resté 48h00 bloqué de la sorte. Le bateau même pas une égratignure pourtant c’était vraiment mal partie.
Au plus fort de la galère la houle devait atteindre 1 à 2 mètres et le vent 25 établis

je remercie encore tout le village pour leur aide ce jour la.

pour vous dire leur gentillesse, ils sont même allé chercher le gros camion grue( pas la petite que l'on voit sur la photo) en me proposant de sortir le bateau, mais ils n'avait pas de sangles uniquement des amarres pour le soulever et le déposer sur le quai. j'ai décliné aimablement leur offre.

bref voila si ça vous arrive testez la méthode des pierres;
Elle marche aussi très bien quand on est amarré le long d'un quai avec marré car évite de régler les amarres sans cesse et maintient le bateau en place.

L'équipage
11 sept. 2012
11 sept. 2012

Fort intéressant. Il nous est arrivé une aventure du même ordre au printemps dernier a Monemvassia, côte est du Péloponése, ou on peut s'amarrer à différents endroits. Comme la météo prévoyait un fort vent d'ouest on s'est mis dans leport de Monemvassia, le long du quai sud, et face au quai orienté ouest, et sous la montagne qui barre l'ouest, donc a priori pas de probléme. Mais on a vu alors les pêcheurs s'affairer, déplacer Leurs barques et nous annoncer qu'ils attendaient "un coup de scirocco", c'est a dire une série de trés grosses houles venant du sud-est, faisant suite a un coup de tabac sur les Cyclades vers Santorin. Ce genre de houle avait détruit déja plusieurs ports sur cette côte l'hiver d'avant.
Il nous ont alors conseillé d s'amarrer trés lâche, afin que le bateau puisse bouger sans frotter sur le quai. Comme on était dans un coin du port, nous avons mis toutes les amarres que nous avions et aussi des ressorts que nous avions. Certains ressorts ont pété pendant la nuit. On a passé une nuit d'enfer, le coin du port entrainant un énorme ressac. Les pêcheurs étaient tous là à surveiller leurs bateaux, les garde- côtes grecs derrière nous sur le leur. Ils venaient nous remonter le moral de temps en temps, notre bateau dansant a plus d'un métre des quais, les vagues passant par dessus la digue, déversant aussi un torrent d"eau sur le quai ...Qui nous revenait dessus ensuite.
Au milieu de la nuit, un gros orage a pété et le vent a tourné complétement, passant à l'ouest comme prévu.

Moralité ce n'est pas le vent qui est dangereux mais la houle , au port ou au mouillage. On s'est trouvé dans le cas typique d'une situation locale que l'analyse de la météo ne nous a pas permis de prévoir. Elle annonçait une houle de un mètre au large ce qui n'a rien d'exceptionnel. Et on s'etait positionné dans l'attente du grand vent d'ouest du lendemain.
Nous ne connaissons pas le coup des pierres pour lester l'amarrage, mais on s'en souviendra.
L'observation des pêcheurs locaux est aussi un indice important, qui s'est révélé plusieurs fois une bonne prédiction.

Flores. D'ailleurs notre bateau s'appelle Flores en souvenir de l'île des Açores que nous aimons tant.

11 sept. 2012

Bonjour Faregos, merci pour cette contribution technique très intéressante. On va se garder ça en stock pour plus tard, si ça se présente.
Il semble que le vent et la houle venaient parallèlement au quai, exact ? et à ton avis, est-ce que cette configuration d'amarrage conviendrait avec un vent perpendiculaire au quai (portant contre le quai) ?
cordialement
Les Skol

11 sept. 2012

Au passage un truc utile aussi a quai mettre un mouillage de coté avec une patte d'oie pour écarter le bateau du quai.

tu as aussi pour les mouillage ou vent et houle ne sont pas dans la même direction la possibilité de mettre une main de fer avec une patte d'oie tu prend la pate d'oie sur un taquet avant et un taquet a l’arrière pour que ton bateau face face a la houle.
bon par contre si le vent monte fort refaire face au vent car le fardage va tirer fort sur le mouillage. Dans les zones a courant attention a cette technique car ça peu te déporter comme tu changes d'orientation le plan anti dérive.

11 sept. 2012

Très intéressant. Par contre comment étaient attachées les pierres ?

12 sept. 2012

Pour les pierres les pecheurs nous en ont preté des deja prètes avec des trous dedans, sinon encerclées dans une garcette ca fait l'affaire, et surtout pour la positionner sur l'amarre pas besoin de la forcer à etre au milieu, un noeud de chaise autour de l'amarre et la pierre se positionnera toute seul à mi distance de la bite et du taquet.

si vent perpendiculaire, c'est moins cool mais il reste la solution de jetter l'ancre en amont du vent pour ecarter le bateau du quai et pourquoi pas de lester la chaine à mi distance aussi par une pierre pour eviter de donner des a coup et la faire deraper.

mais ca j'ai pas testé.

Il y a plusieurs années partant de L R pour l'Espagne j'avais été étonné de voir le copain embarquer 2 couilles de loup et 4 grosses boites de conserves lestées de béton avec anneau.
Simplement pour S'amarrer dans les port de pêche pas de marinas a l'époque .une bte sur chaque amarre les ballons le long du quai ,amarre longue bien sûr nuit tranquille.

Phare du monde

  • 4.5 (134)

2022