T'as de beaux yeux, tu sais

De temps à autre nous aimons mettre en ligne l' image d'un bateau comique ou difforme et on nous reproche alors parfois l'immoralité du propos.
Donnant raison à nos sycophantes, je me rends compte que les nouveautés attrayantes ne font pas ici l'objet d'une rubrique très régulière, comme dans les magazines.
Il est vrai que ceux-ci ont la faculté de les essayer avant le public, mais on pourrait au moins s'en faire une idée en échangeant des jugements au vu de leurs caractéristiques.
Je pense surtout à des unités séduisantes mais accessibles.

L'équipage
10 oct. 2005
10 oct. 2005

Un toit pour Doris
Chacun sait qu'une doris est une barque pointue à fond plat de Nlle-Angleterre. Il existe une association à Cherbourg, spirituellement nommée le Tolet Général, qui en restaure:

letolet.ifrance.com[...]ans.htm

Certaines sont à bouchains vifs et sont très peu stables, surtout gréées de leur voile en "jambe-de-mouton" vaguement évocateur du grément hawaïen, mais les doris à coque ronde le sont à peine davantage.
Peut-on coiffer d'une cabine la moins nerveuse de ces barques dans le but d'en faire un petit cabinier de promenade à la journée?

Dès 1921 Alden et Crocker, nous rappelle le commentateur Ben Ho, avaient déjà tiré l'Indian, un day-boat à succès, de la doris de Swampscott dont les formes arrondies et le tableau favorisaient un tel dessin, et non du canoë indien comme on le lit parfois. Pour cela il avait allongé la quille et changé le grément.

www.woodenboatstore.com[...]nfo.asp

La yole calédonienne offre au curieux un autre point de comparaison:

mavc2002.com[...]rig.htm

Notre contemporain Tim Cox se lance dans la même entreprise, en ajoutant une cabine à la formule d'Alden.

benho2.tripod.com[...]iew.htm

Les caractères les plus marquants de son prototype manifestent le souci de conjurer par tous moyens le défaut de stabilité qui a fait la réputation des doris au bas franc-bord.

Y a-t-il réussi? Faute d'avoir pu l'essayer, peut-être pourra-t-on me répondre au vu des données communiquées dans les pages citées plus haut.

D'abord le gréement aurique a été divisé pour atténuer la gîte, ce qui rapproche la donzelle des canoës-yoles et donne une certaine stabilité au mouillage. Le foc, la grand'voile et le tapecul réunis atteignent 14,67 m2 pour une coque de 5,57 m de long et d'1,93 m de bau.
Les espars de sitka sont creux.
Une fois abaissée la dérive, le tirant d'eau passe de 35 cm à 91.

En outre, le moteur est électrique et les quatre batteries fournissent un lest de 90 kgs.
Ataraxia -mot grec qui signifie absence de trouble, ce qu'il nous faudra vérifier- déplace 765 kgs, et ne pèse 453 kgs sur remorque (ce qui donne mille livres tout rond et laisse penser que Cox s'est tenu à ce chiffre limite pour calculer la répartition des poids!).

Il me manque la hauteur du mât pour une évaluation précise, mais j'ose croire que les experts en savent désormais assez pour nous éclairer!
C'est un amoureux qui parle, qui veut tout savoir de sa belle. Il est difficile de réprimer un frisson à la pensée de cette fine coque piaffant sous la risée en attendant la poigne de son maître. Mais est-ce bien raisonnable (et même homologable) hors saison, voire en Med?

D'autres menues précisions suivent.

10 oct. 2005

Ca fait un bail (pourquoi j'en sais rien...)
que je louche sur ces yoles calédonniennes ou de Ian Oughtread, et je me pose la même question que toi: par force 5, on fait quoi ?
Et c'est vrai que la nouvelle règlementation à 6 miles a peut-être un peu diminué l'intérêt pour ces coques de camping côtier...
Mais l'Ataraxia, quel bijou !

10 oct. 200516 juin 2020

Eh, pas de honte à ça, Gilou
Ces quelques détails de reste à l'intention des germanophones, italianophones et hispanisants.
Mais il manque le creux!

Cette barque est donc faite de faux clins de contreplaqué d'acajou protégés par de la fibre de verre engluée de résine, procédé imitant la tradition mais facile à reproduire par l'amateur.
Le mât est rabattable, correspondant au programme de mise facile sur remorque, puis d'exploration côtière comprenant le passage sous des ponts.
Je ne sais pas si le boute-hors est amovible pour le transport.
La voile aurique ne remontent pas à moins de 45° au vent.
Et la petite quinzaine de mètres carrés que totalisent les trois voiles ajoutées n'a pas la même poussée qu'une seule voile, ou même deux de même surface.
La cabine comporte une couchette en V de plus d'1,80 m. La dérive se loge sur une longueur qui s'étend moitié dans la cabine, moitié dans le cockpit. Elle est légèrement décentrée sur babord pour ne pas encombrer.
Le moteur électrique remonterait-il le vent dans un coup de chien? Il fait 24 volts et donne trente-et-un kilos de poussée.

Doris?
il y eut aussi cet ancien capitaine de trois mâts qui, ayant décidé de faire un tour du monde ou une transat (je ne me souviens plus, il y a si longtemps) et connaissant le Doris mieux que tout, vu qu'il était du NE américain, décida de se faire en petit yote à partir d'un Doris et le gréa...
... en trois mats barque, car il connaissait ce gréement mieux que tout
:pouce:
Qui s'en souvient? (je crois que j'ai lu ça en son temps dans "les navigateurs solitaires" de Merrien.

10 oct. 200516 juin 2020

N'était-ce pas le "Tilikum"
du capitaine Voss ? :-)

_/)

10 oct. 2005

Le bateau de Voss
était en effet une pirogue de guerre indienne de la côte ouest du Canada, qui a été pontée et gréée trois mats aurique... de mémoire, le bateau déplace environ trois tonnes.

Il a été retapé et se trouve dans un musée maritime au Canada.

Il semble que "tilikum" signifie "ami" dans le dialecte de cette tribu ! ;-)

_/)

10 nov. 2005

Béniguet
Le dernier petit habitable de François Vivier est inscrit au carnet rose pour le début de l'an prochain, du moins sous forme de plans à construire.

www.francois.vivier.info[...]di.html

Long de 5,85 m, il complète la flottille du concepteur en se plaçant au-dessous du Méaban et existe en version promenade pure ou à cabine.
Celle-ci est très réduite au profit du cockpit, en réalité c'est un pêche-promenade à clins de contreplaqué.
Le constructeur assure qu'un couple et son enfant y passeront une ou deux nuits à l'aise, mais sur le plan ce n'est pas tout-à-fait clair.
En tout cas ceux qui attendaient un croiseur de poche seront déçus, le propos de François Vivier n'étant manifestement pas de suivre la concurrence étrangère dans ce sens.
Un tel choix semble avoir été libérateur, du point de vue des qualités nautiques qu'on peut attendre du futur marcheur, avec tout de même 20 m2 de voilure, ce qui laisse bon espoir de rentrer au port dans la plume grâce à une dérive rétractable de bonne taille. Il faudra trouver un autre prétexte si on comptait se servir de la cabine dans un but de séduction.
La dérive est en métal, ce qui pose la question de sa réalisation par l'amateur, quoiqu'il s'agisse apparemment d'une simple dérive plate.
En sus de la fausse quille longue elle devrait apporter une bonne stabilité de cap, mais aussi l'assiette car elle fournit la moitié du lest métallique.
On aurait aimé une cabine prolongée vers l'arrière mais le caractère familial du programme annoncé aurait eu alors l'inconvénient de regrouper l'équipage tout à l'arrière et risqué de déséquilibrer le canot cabinier pendant les heures de nave.
Difficile alors d'interrompre l'amorce de quille longue comme on l'a fait pour ménager un puits de moteur à l'abri des déferlantes, et qui est un des atouts de ce projet probablement bien adapté à nos côtes, y compris à celles de Bretagne et d'Ouessant où écume l'ilôt éponyme de Béniguet.
Il sera facile de saisir et d'accompagner lors d'un virement la longue bôme qui avec le petit boute-hors, donne à la silhouette du petit sloup à la corne apiquée un aspect traditionnel très équilibré, dans la tradition d'élégance de son architecte.
On dit qu'un beau bateau est un bon bateau, et selon toutes les apparences il y a lieu d'être optimiste.

sais pas
car si je lis bien le carton, c'est un canoë creusé dans un tronc d'arbre, et pas un Doris.

Et puis il n'a pas le gréement carré.
m'en vais googeler ça.

merci

25 oct. 200516 juin 2020

Meadowbird
Inspiré de la Mésange (Titmouse) de Sam Rabl, dont la cabine symétrique pouvait déplaire, il fut dessiné par Karl Stambaugh pour GFC puis CMD, sur des lignes comparables à la doris décrite plus haut, quoique dans de plus petites dimensions:

www.cmdboats.com[...]rdk.htm

C'est le mètre de moins que le précédent: 502,92 cm de long et 182,88 de bau.
34,8 cm de tirant d'eau devenant 76,2 cm dérive abaissée, un peu moins qu'Ataraxia.
La quille contient en version lestée 135 kgs de plomb qui portent le poids total à 427,5 kgs.
On peut opter pour un grément bermudien ou pour un grément divisé de yawl, proposé en faux clins de contreplaqué. A ma demande, l'aimable architecte m'avait même proposé un grément aurique sans le tapecul.
La surface vélique est un peu inférieure à celle d'Ataraxia.
Le mât se replie pour le même programme de nave, ce canot était même explicitement recommandé pour les eaux intérieures par le défunt site Databoat, tout du moins le modèle non lesté.
Un détail pittoresque est le rouf à charnières dont l'élévation donne assez de hauteur pour s'asseoir dans la cabine. Cela corrige sans doute mieux le fardage que le rouf pointu d'Ataraxia, mais en limite l'utilisation en cas d'intempéries.
Le recevoir sur la tête au cas où la crémaillère viendrait à riper ne serait sans doute pas agréable, mais pour qui a été par exemple assommé dans son enfance par un couvercle de piano à queue, le choc peut être salutaire. Il faut songer aux minorités.
Ce voilier ne reviendrait selon le fabricant qu'à quatre mille dollars, sans les voiles mais avec le sourire de la crémaillère.

c'est ca
dans le musée de l'etat de victoria par contre voss n'etait pas un tres bon "ami" car deux de ses equipiers ont disparu misterieusement !!!!!

Cape Point, South Africa

Phare du monde

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Cape Point, South Africa

2022