Stratégie au mouillage en cas d'orage

Question pour les marins expérimentés:
Vu la séquence orageuse actuelle, je me pose la question de quoi faire au mouillage en cas d'arrivée d'un orage. Pour moi, cela dépend du mouillage et surtout de son encombrement. Si je suis dans un mouillage encombré, j'aurais tendance à lever l'ancre et à filer au large pour affronter l'orage en mer, tout affalé et moteur en marche, même si c'est un peu contre-intuitif d'aller au large. Une brusque montée du vent et sa possible rotation peut générer un vaste bordel dans le mouillage et je préfère ne plus y être. Au contraire, si il y a de la place, je file le max de chaîne, je range ce qui traîne et je me prépare à démarrer le moteur pour soulager la ligne de mouillage si besoin.
Évidemment pour ça il faut pouvoir anticiper et ne pas être surpris dans son sommeil par une onde orageuse à 3h du mat...
Vous réagissez de la même façon?

L'équipage
23 juin 2022
23 juin 2022

Bonjour,
Ça ne servirait pas à grand chose d'aller au large car vous y seriez alors seul et, la foudre aimant toucher en priorité les objets fins et élevés. Votre mât, seul en mer, serait alors une cible de choix.
En cas d'orage, la priorité est d'isoler le bateau (le mettre à la terre) .
Certaines installations électriques bien pensées ont un dispositif pour cela.
Sinon, l'important est de débrancher toute l'électronique (surtout les antennes) pour éviter une surcharge sur l'électronique.
Autrefois, certains marins mettaient leur bateau à la terre en accrochant des bouts de chaînes au pied de tous les haubans (y compris étai et pataras) qu'ils faisaient plonger dans l'eau à l'autre extrémité.
Cela a pour effet de guider la foudre vers l'eau au cas où, et non pas vers l'intérieur du bateau. En quelque sorte, cela a le même effet qu'une cage de Faraday.
Mais surtout, ne laisser personne sur le pont qui puisse attirer la foudre sur lui ou elle...
J'ai vécu un épisode il y a plus de dix ans en mer d'Irlande où nous étions tous réfugiés dans le carré et seule une fille du bord était restée à la barre. A un moment donné nous avons vu une grande lueur bleue électrique l'entourer. Elle a semblé être soulevée du siège de cockpit d'une vingtaine de cm, puis retomber... Elle n'avait aucun souvenir de ce qui venait de se passer mais rien d'autre et heureusement.
Son ciré de plastique jaune semblait l'avoir protégée. La foudre l'avait entourée avant de s'échapper...
Donc, précautions...


24 juin 2022

Hello,
On peut aussi ranger tout ce qui est ordi, tablettes, dans le four...ça devrait faire office de cage de Faraday.
Pour le reste, oui, débrancher l'électronique, et compter sur la chance...la foudre a l'air de choisir ses cibles de manière aléatoire.
A la question "bouger ou pas", si on a confiance dans son mouillage, elle ne se pose pas...


Rouletaquille:On peut aussi, bien évidemment, renforcer son mouillage en mouillant une deuxième ancre par exemple...·le 24 juin 2022 13:33
24 juin 202224 juin 2022

Hello,

Je suis arrivé une fois au mouillage aux îles de Lérins, sous un fort grain avec des éclairs qui tombais au loin (à environ 200m)
Comme on était en train de mouiller, tous les instruments étaient allumés.

Le lendemain, au moment de repartir, je me suis aperçu que tous les instrument était réinitialisés à l'état d'usine, par exemple le sondeur revenu en pieds, etc ... et le pilote carrément cramé, il fonctionnait encore un peu mais sans être branché au seatalk, sinon il s'arrêtait. Finalement la carte mère était touchée, j'ai fini par le changer.

Je n'aurais pas cru que les instruments pouvaient être perturbés voir abimés même si l'orage était violent, alors que nous n'avions pas pris la foudre, il y avait juste des éclairs assez loin. Mais je ne vois pas d'autre explication que l'orage pour expliquer les dégâts...

J'avais déjà pris un gros orage à Porto Feraio (Elbe) mais nous étions déjà mouillés donc les instruments éteins et il n'y avait pas eu de dégâts.

Pour le mouillage lui même pas de soucis, à chaque fois je rallonge la chaîne et j'assure que rien ne crain sur le pont. Le bateau fait l'essui glace sous les grains et il y a des coups de boutoirs, mais tout tiens bien. Bien sur il faut être mouillé sur un fond correct, préférablement du sable (de toutes façons on s'arrange toujours pour mouiller sur du sable)


24 juin 2022

Au mouillage on reste bien ancré ds le sable et on débranche tout. on laisse le bimini car armature de fixation renforcé et on remonte l annexe(on en a vu plusieurs se retourner avec moteur sous le coup des bourrasques de vent)
En mer on affale tout. on débranche tout sauf le radar pour suivre l'évolution de orage souvent à pls endroits. on reste à intérieur avec moteur et pilote automatique.
en intérieur bonne cage de faraday on évite de toucher métal. n'empêche j'ai tjs horreur de ça. A Cabrera la falaise touchée près du château avait perdu un morceau . Br


24 juin 2022

Comme Now, on a été pris dans un orage au mouillage, mouillé sur du sable avec une bonne ancre, 50 mètres de chaine et un cablot plat pont de 12 mètres, dans 6/8 mètres d'eau. J'ai relevé 45 noeuds de vent, peut-être y a-t-il eu plus en rafales. J'avais tout rentré ce qui pouvait l'être, et arrimé ce qui restait. Débranché ce qui pouvait l'être facilement, tout éteint. Pas de séquelles, un des rares voisins qui étaient restés dans la baie a eu quelques dégats électroniques, mais je n'ai pas les détails. Il semble bien que ce qui est dans l'air suffise à crasher des appareils électroniques en marche, même sans être touché par la foudre.

Un autre jour au ponton, on a eu une tempête. Des éclairs, mais très loin, on n'entendait même pas de tonnerre. On a relevé 70 noeuds, et plus dans les rafales. Là, c'est différent : tout ce qui n'était pas triplement arrimé s'est envolé. Mon solent, pourtant bien assuré, s'est déroulé, heureusement pas le cas du génois; impossible de sortir pour l'enrouler : trop dangereux. Le petit port jonché de trucs qui flottaient. 1 barcasse coulée. Depuis, je me suis équipé de sangles 5 tonnes : elles sont larges et ne blessent pas les voiles, et ne cassent pas (mon annexe avait cassé les siennes et décidé de s'envoler pour aterrir au bout du ponton.)


24 juin 2022

de ce que je sais ou crois savoir il résulte que le mât est le seul truc (en métal bien souvent) qui dépasse de l'eau donc il peut attirer la foudre. Si on met, comme on le lit souvent, des chaines à la mer pour faciliter l'écoulement de la foudre on attire celle-ci. La meilleure protection contre la foudre serait de ne rien mettre à la masse de la mer comme ça on n'attire pas la foudre, inconvénient, si elle vous trouve elle vous grille. j'ai vu une fois la foudre tomber sur une barque au mouillage, un zef je crois, il y avait des voiliers au mouillage partout autour et des bien plus grands, et c'est lui qui a pris. Résultat un trou dans la coque par où est passé la foudre. Bateau coulé... mais pourquoi lui ?
Attention ! même si la foudre tombe ailleurs mais pas trop loin ça peut provoquer des dégâts sur l'électronique, j'y ai perdu un Navtex et une VHF; comme lu plus haut mettre l'électronique dans le four devrait être une bonne solution.
Ne pas trop compter non plus sur un dédommagement par les assurances, quand ça nous est arrivé, malgré de belles promesses, on n'a été remboursé qu'à 50 % (Helvetia) paraît qu'il ne faut pas se plaindre mais moi si !


Pat45:sur Panama, pas mal de compagnies ne veulent plus couvrir le risque lié à la foudre, ou alors avec des franchises énormes...·le 24 juin 2022 17:45
Rouletaquille:Il n'y a rien qui attire plus la foudre qu'un pieu isolé (mât par ex.) qu'il y ait des chaînes ou non qui continuent vers la surface. La nature du mat (alu ou carbone) ne change rien à l'affaire et il faut se souvenir qu'en général la foudre ne tombe pas du ciel mais remonte vers lui. Seul cas contraire les éclairs horizontaux qui passent d'une cellule à une autre. La foudre ne suit que le chemin le plus aisé pour elle. Si cela passe par votre mât ou votre tête (seule dans le cockpit), il n'y a aucune différence...·le 24 juin 2022 18:14
tiktak:Ce qui attire la foudre c'est le pouvoir des pointes qui modifie le champs électrique.C'est pourquoi la foudre tombe sur des églises des montagnes , des arbres isolés des vaches... Un truc qui dépasse attire la foudre, métal ou pas.Cela ne dit pas quoi faire en cas d'orage.·le 24 juin 2022 23:48
rati:Piquer une grosse pomme de terre au sommet de son mat 😙·le 25 juin 2022 00:21
Morteen:Démâter ?:)·le 25 juin 2022 08:40
24 juin 2022

Oui toujours d'actualité...
Nous sommes 3 bateaux sur le même ponton à avoir perdu l'usage de la girouette/anémomètre suite vraisemblablement à un coup de "statique" comme le petit cheval de G.Brassens 'il est mort par un éclair blanc...


24 juin 2022

Merci de vos contributions, elles m'aident à penser la question!
Pour l'électronique, il me semble en effet évident de tout couper et de mettre en sécurité ce qui peut l'être (le truc du four revient souvent). Ma question est plutôt est ce qu'il faut bouger ou pas en fonction de l'encombrement du mouillage et de la prévision de vents potentiellement violents. On peut être sûr de son mouillage mais pas de celui de ses voisins. Sera t-on plus en sécurité un peu au large?
J'imagine qu'il n'y a pas vraiment de protocole tout fait et qu'il faut savoir apprécier la situation...


24 juin 2022

Pour ce qui est de bouger ou pas d'un mouillage, il n'y a pas de raison valable de le quitter sauf si mouillage exposé aux éléments.
Il faut surveiller les bateaux voisins lors de l'orage ou alors bouger pour aller dans un coin sûr du mouillage avant que l'épisode orageux n'éclate. De toute façon, le risque 0 n'existe pas...


Calypso2:et organiser des quarts ·le 24 juin 2022 18:29
24 juin 2022

Ne pas quitter le mouillage, c'est aussi rester à proximité des secours. Sans être frappé directement par la foudre, subir un champ violent à proximité peut provoquer des brulures avec du métal (montre, collier, manivelle de winch à la main, se cramponner à un hauban, etc) et venir très facilement à bout de n'importe quel pacemaker. Je tiens ça d'un ancien collègue qui s'occupait de la protection des avions chez un constructeur toulousain.


24 juin 202224 juin 2022

A ma connaissance, il y a deux grandes familles d'orages, ceux liés à un front orageux (conflit entre masses d'air) et les orages de chaleur. J'ai constaté que ces derniers ne se développent pas sur la mer, aussi, quand j'en vois un, je m'éloigne de la terre. Pour la même raison, pour éviter ces orages de chaleur, quand ils sont annoncés, je choisis un mouillage sur une petite île plutôt que sur le continent, en Grèce par exempele. Mais bon...


24 juin 2022

Les deux phénomènes sont dus à la chaleur


24 juin 2022

Je fais partie des "anciens" qui laissaient pendre dans l'eau des bouts de chaîne tournés autour de chaque hauban... et qui mettaient les instruments (essentiellement le GPS) dans le four !

Les plus gros orages que nous ayons subi, c'était en effet au Panama, côté Caraïbes dans les San Blas au mouillage et ensuite le pire côté Pacifique en navigation entre las Perlas et Esmeralda (Equateur) : des nuits entières ! On y voyait comme en plein jour, des trombes d'eau. Très impressionnant. Mais on était au milieu, fallait patienter et puis voilà. Tout éteint, batteries sur Off. Rien abîmé, sauf que la foudre est tombée sur le balcon avant : on ne s'en est rendu compte qu'au mouillage suivant. En soulevant le capot de la baille à mouillage, on a constaté que les boulons de fixation du balcon avaient fondu, comme des stalagtites d'acier. Le balcon ne tenait plus que par l'opération du St Esprit ! Peur à posteriori... Mais l'étai avait été protégé par la chaîne trempée dans l'eau.


ED850:Oui, tout pareil. Les plus gros orages entre Panama et Guyaquil. Chaîne dans l'eau. Bon, on n'avait pas d'électronique, donc, on était tranquilles de ce côté là. Période ou les filles écoutaient Henry Des, "le petit bateau, que tu mets sur l'eau dans les vagues vagues vagues vaguelettes ...·le 24 juin 2022 21:37
Flora :):Moi c'était en 96-97, on venait d'acheter notre premier GPS à St Martin...·le 25 juin 2022 07:18
24 juin 2022

En cas d’orage, je mets l’échelle de bain dans l’eau et je la relie au pataras avec les 2 câbles de démarrage de secours.


24 juin 2022

en cas d'orage je dors tranquille les mats sont en bois ainsi que le bateau 😊


Sweetdream:Parce que la foudre ne tombe pas sur les arbres?·le 24 juin 2022 20:54
Calypso2:la foudre est attiré par la sève de l'arbre pas par un bois sec qui est un isolant électrique ·le 24 juin 2022 21:03
yantho:Et le dormant est il aussi en bois sec ?·le 24 juin 2022 21:42
tiktak:non cela n'a rien à voir. La foudre n'est pas attirée, la foudre est un arc électrique qui se forme du fait du champs électrique. Or celui-ci est plus fort sur une pointe. Dans un environnement chargé en électrécité statique, même du bois porte des charges...·le 24 juin 2022 23:53
Calypso2:mais biensur , ici le deuxieme degré est incompris et encore moins l'humour , pas grave ·le 25 juin 2022 11:38
24 juin 2022

Il y a mouillage et mouillage: Il n'y a pas de raison de gagner le large si le mouillage protège bien
et que la ligne de mouillage peut être déployée au maximum avec une ancre crochetée sur un fond ad hoc. Ne pas hésiter au besoin à soulager la tension au moteur. Si le mouillage parait trop encombré de gens peu fiable on peut mouiller un peu plus vers le large, ce qui permettra aussi en cas de problème ou de rupture de mouillage de dégager plus facilement ou d'avoir plus de marge si le mouillage dérape (on a citer un recule de 300m). Si le mouillage n'est pas fiable il vaut mieux partir au large quite à se faire secouer de façon très fatiguante le temps qu'il faut plutôt que de se faire jeter à la côte.
Sur ce Forum a été discuté longuement un accident dramatique en Corse conséquence d'un choix désastreux de mouillage suivant une interdiction discutable d'entrer dans un port.
Anticipation de la Météo est une des bases de la survie en mer.


Little Wing:soyons précis choix d une bouée d'un mouillage organisé que tous les occupants avaient, à juste titre, fuient, je connais j'ai eu deux saisons mon bateau à isolellace n'est pas le corps mort qui a rompu mais leurs amarres. enfin le simple bon sens a la lecture de la carte et les conseils du port les auraient conduit a passer une nuit en sécurité ou j'ai eu mon bateau, également, deux années entières sur bouée·le 24 juin 2022 23:52
Little Wing:en fond de baie après le port de l'amirautéchoix incompréhensible et dramatique, RIP·le 24 juin 2022 23:53
lolapo:@ outremer , j'aime bien ton expression : des voisins " peu fiables " !!! Il faudrait pouvoir connaitre qui est qui , pour savoir quoi faire ✊✊😇·le 25 juin 2022 01:19
Morteen:" suivant une interdiction discutable d'entrer dans un port."Pour un port de plaisance, les agents portuaires (et le maître de port) sont compétents pour faire appliquer le règlement intérieur et organiser les mouvements des bateaux dans le port (emplacements,...). Ils n'ont aucune autorité leur permettant d'interdire (ou d'autoriser) l'entrée ou la sortie du port. Aucune. Ceci vaut pour la France (dans d'autres pays, cela peut être différent) et pour les ports de plaisance (pour les ports de commerce, c'est plus compliqué).·le 25 juin 2022 12:24
24 juin 2022

Comme beaucoup ici je mets le plus possible d'électronique dans le four avec pc et smartphone.
Dans les mouillage exposés à la foudre comme San Blas et baie de Panama City j'essaie de me mettre pas loin d'un voilier qui a un mat plus haut que le mien ou mieux encore près d'un catamaran car avec leurs 2 coques écartées ils sont plus sujets aux coups de foudre.
Bien qu'ayant lu pas mal de littérature nautique américaine sur le sujet (la Floride est particulièrement exposée ) je n'ai pas réussi à me décider s'il fallait isoler les parties métalliques de la mer on non.
Selon la majorité des ecrits americains le fait de relier le mât à la mer faciliterait le passage de la foudre. D'un autre côté tous les constructeurs de bateau relient une des cadenes de hauban ou le mat à la quille. Je suppose qu'ils savent ce qu'ils font.
PS : dans les coins à foudre j'utilise une appli gratuite appelée Blitzortung très utile pour suivre la progression des impacts de foudre dans des endroits comme Panama ou sans doute la Floride.


24 juin 2022

Il me semble avoir déjà (il y a très longtemps) participé à une discussion sur les risques de foudroyage. Quand j'ai acheté mon bateau, j'avais trouvé dans un coffre un bidule constitué de ce qui ressemblait à un fusible de 3-4 cm de long et 5 mm de diamètre relié d'une part à la quille, de l'autre à l'ensemble des tresses de masses venant du haubanage, du moteur ainsi que du moins du circuit électrique
J'avais mesuré au Métrix la résistance de ce truc : RIEN.
Après recherches le "truc" était un éclateur qui permettait d'isoler le circuit entre la mise à la terre (quille) et le mat, haubans, etc mais permettait en cas de foudroyage de faire passer l'énergie de l'éclair à la quille. Vues les dimensions de cet éclateur, il aurait certainement été proprement vaporisé en cas de foudre. J'avais donc mis en parallèle avec ce 'machin' un système d'éclateur en grosse ferraille susceptible de laisser passer quelques milliers d'ampères : vis de 8 mm opposées par leurs pointes avec un écartement d'à peine 1 mm le tout enfermé dans une sorte de cage métallique pour éviter d'incendier le canote 'au cas où'.
Jamais testé.....!


24 juin 202224 juin 2022

Ancre de miséricorde, même si je ne pense plus que cela fasse partit des armements communs de nos jours
.


24 juin 2022

Bien que le sujet de ce fil n'est pas la foudre, j'ai lu ici un certain nombre d'affirmations qui me semblent pas correspondre aux données de la science ou simplement aux observations faites depuis des siècles :

  • les bateaux en bois seraient protégés de la foudre car le bois n'est pas un conducteur ? J'aimerai bien connaître la référence qui a servi à formuler cette assertion car selon ce que j'ai lu (et vu), les bateaux en bois sont tout autant que les bateaux en composites avec un mat en alu (pour des recherches en anglais un bateau en bois peut se dire "timber boat" aussi bien que "wooden boat"). De plus le bois ne protège pas des rafales ... à mon avis
    En fait les objets élevés peuvent concentrer les ions dans l'air, que ces objets soient conducteurs ou non, d'ailleurs on pensait que les conducteurs reliés à la terre pouvaient même protéger des éclairs en diminuant la concentration d'ions mais cela n'est pas le cas

  • le problème du courant vient non pas du fait qu'il traverse des conducteurs, c'est au contraire ce qu'on recherche, espérant qu'il s'évacue vers l'eau sans dissiper de l'énergie dans le reste du bateau. Le problème des courants à très haute intensité vient de la dissipation de l'énergie quand il traverse des diélectriques ou matériaux isolants qui sont non conducteurs aux courants domestiques mais qui le deviennent quand ils atteignent leur limite diélectrique (c'est à dire quand ils claquent en langage courant). C'est ce phénomène qui peut perforer une coque ou griller l'insertion d'un passe-coque en cas d'impact de foudre. De plus l'énergie se dissipe en provoquant des courants induits, parfois très loin de leur source, c'est ce qui explique que l'électronique de Now ou Kaj a pu griller à une distance considérable d'un impact de foudre. Le fait d’être dans un environnement isopotentiel (un exemple en est la cage de Faraday) protège des courants directs liées aux différences de potentiel mais pas particulièrement des courants induits. Heureusement les courants induits sont beaucoup plus faibles que les courants directs mais suffisamment intenses pour abîmer des circuits. Il existe bien des exemples d'électronique endommagée à l'intérieur d'une voiture voire d'un avion frappé par la foudre bien que les dommages apparaissent en général pour des éclairs de forte intensité seulement. Cela dit je place mon électronique mobile dans le four comme tout le monde !

  • la chaleur n'est pas à l'origine des orages, c'est l'échauffement qui en est l'un des moteurs. Dans certaines conditions, quand l'atmosphère est rendue instable soit par des contrastes de masses d'air en altitude (c'est les orages liés à un front froid), soit par un excès d'échauffement dans les basses couches (les orages dits de chaleur à proximité des reliefs plus souvent qu'en plaine) que des peuvent s'établir qui eux sont le moteur principal de la genèse des orages. Dans le cas d'orages liés à un front froid ce serait amha une mauvaise idée de quitter un mouillage abrité pour le large. C'était, je pense, l'idée de la contribution de CapCool.

  • les éclairs ne vont ni de bas en haut ni de haut en bas, mais la plupart du temps dans . En fait ce qui se propage en premier ainsi c'est le canal précurseur. Après le courant peut être du bas vers le haut ou inversement et être positif ou négatif.


tiktak:Merci pour ce commentaire scientifiquement éprouvé, car malheureusement on lit beaucoup de fausses croyances.·le 24 juin 2022 23:56
rati:Je vous livre un récit de foudre tout en poésie (revue interne du CEV 1987 sans les dessins), vécu à l'occasion d'une des nombreuses missions de tir de missiles aux large des Açores depuis le CEL... que je viens de découvrir récemment, écrit par feu mon père, pilote d'essai qui a sûrement été le plus actif en France à rechercher à se faire foudroyer avec son avion et à pénétrer certains nuages plein d'eau ou de glace aux limites de la casse... pour les études françaises sur la foudre et les nuages, la météorologie en générale : " Les nombreuses heures passées en vol, un peu partout et quelques soient les conditions météo m’ont permis de bénéficier de spectacles peu ordinaires. L’un d’entre eux m’a particulièrement frappé, impressionné même au sens photographique du terme car j’en revois encore tous les détails comme lorsque j’y étais. Cela s’est produit au cours d’une classique mission au large des Açores. Lever à deux heures du matin, bref petit déjeuner avalé en se forçant – ce n’est pas l’heure – écoute des dernières nouvelles données au cours d’une première vacation HF dans la petite salle radio de “Marguerite“, la station de Santa Maria, toute bruissante de la musique synthétique que composent les ondes. L’essai étant confirmé, nous nous retrouvons dans notre avion pour préparer le vol. Installé sur le siège on se sent enfin chez soi, bien éveillé, plus question de se frotter les yeux en somnolant, même si c’est le deuxième ou troisième jour que ce scénario recommence. Toute l’attention possible est indispensable à tous les participants. Rien de spécial aujourd’hui, sinon la nuit particulièrement opaque et le plafond très bas. Les faisceaux du phare de rappel de l’aérodrome en éclairant la base des nuages forment comme les grandes ailes d’un vaste moulin à vent qui tourne en modulant son indicatif. Décollage normal dans la lumière presque trop forte du balisage de piste et, brutalement, on se retrouve comme plongé dans de l’encre de Chine. Heureusement les instruments sont là, on ne peut vraiment s’empêcher de leur marquer quelque reconnaissance. Aujourd’hui, la noire opacité ambiante est particulièrement accentuée. Pas question d’apercevoir l’une des rares lumières, bateaux ou habitations des iles que nous devons survoler. Ce lien ténu avec l’humanité est totalement coupé. Comme d’habitude, l’avion chargé au maximum monte très péniblement et l’altitude mini nous permettant de survoler Sao Miguel est tout juste atteinte lorsque nous passons à la verticale de la balise. Cap sur Lajes, nous sommes toujours dans les nuages. Ils doivent certainement monter très haut, pour que l’obscurité soit si grande. Là, c’est du pilotage de routine. On peut se laisser aller à rêver. Le silence dans les divers circuits d’écoute n’est troublé que par cette musique sidérale de la HF. Tous les “pôles“ de l’opération restent muets, on sent que tout le monde s’affaire pour mener à bien les derniers préparatifs et on imagine les acteurs dans leur activité. Le jour doit commencer à poindre sur Biscarosse. Pour nous, les trois heures de décalage horaire permettront d’arriver sur le bateau juste à l’aurore. Sur place depuis plusieurs jours, les malheureux marins ont dû se faire baratter copieusement et certainement s’ils s’en étaient douté à temps, ils auraient choisi l’aviation ! Je le leur ai d’ailleurs souvent suggéré en voyant le pont de leur bateau apparaître et disparaître dans l’écume blanche. Le message de position transmis par le navigateur me ramène plus près de mes réalités. Il n’y a pas ou très peu de turbulence, seule une pluie fine vient marteler le pare-brise. Nous venons de passer Lajes à notre altitude de croisière, tout baigne… Les tops de synchro sont donnés de temps en temps par Biscarosse, le gros du trafic radio passe sur la HF, l’interphone reste silencieux. Le deuxième avion a décollé une demi-heure après nous et de temps en temps, nous échangeons quelques mots sur “notre“ fréquence, j’allais dire notre fréquence fétiche, le 122.9 , car nous avons tous eu l’occasion d’apprécier son aide efficace en beaucoup de circonstances. Cela a commencé par l’apparition de petites étincelles bleutées à l’impact de chacune des gouttes de pluie sur le pare-brise. Le pointillé dense ainsi provoqué est très curieux. C’est encore de la routine, à plusieurs reprises j’ai déjà observé ce phénomène lors de vols précédents. Cela dénote toutefois de “l’électricité dans l’air“. La confirmation ne tarde pas à venir, les “atmosphériques“. Ce sont des bruits variés qui apparaissent dans les circuits d’écoute, crissements dont l’intensité ondule et la durée varie, rendant les silences qui les séparent d’autant plus profonds. Les impacts de gouttelettes sont de plus en plus denses et lumineux. Dans la radio le volume sonore augmente en intensité, les craquements sont de plus en plus fréquents. Ce ne sont plus maintenant des crissements mais plutôt des bruits de déchirement. Dans ces circonstances, en général l’un d’eux va continuer à s’intensifier jusqu’au coup de canon produit quand l’éclair final intervient. La bande dessinée, seul moyen d’expression permettant de représenter les bruits, montrerait dans la bulle correspondante une spirale de diamètre croissant composée de Z jointifs tout petits et pâles au départ, se fonçant et grandissant pour, au sommet, entourer un énorme BANG en forme d’étoile, je dis bien un BANG, pas un FLAC ou un SPLATCH, car il y a vraiment du supersonique dans ce coup de canon, vous pouvez me croire ! Le déchirement devient presque insoutenable dans les écouteurs. Quand il arrive à son paroxysme, par réflexe, on baisse le plus possible les yeux en regardant vers l’intérieur de l’habitacle pour limiter au maximum l’éblouissement mais cette fois, rien ne s’enchaîne. Un regard furtif vers l’extérieur et j’aperçois les hélices, les moteurs et l’aile nimbés d’une luminescence bleuâtre qui se concentre localement en aigrettes plus lumineuses, sans qu’elles soient encore tout à fait des étincelles. Elles semblent courir le long du bord d’attaque et se déplacent vers l’extrémité en marquant de temps en temps quelques hésitations. Vers les hélices, le spectacle est encore plus curieux. Les aigrettes font le même manège que sur l’aile mais avec la rotation elles forment vers l’avant des sortes de cylindres transparents continus, emboités les uns dans les autres. Leur longueur augmente et diminue alternativement tandis que leur section oscille du cône à l’extrémité des pales. Je n’avais encore jamais vu cela. C’était une véritable illumination, mais sous forme d’une luminescence, d’un halo rendu particulièrement visible par l’obscurité. Il n’y avait pas d’étincelles, c’était simplement, si j’ose dire, une électricité surabondante, prête à émigrer vers on ne sait où. Le bruit dans les écouteurs ne permettait pas d’en juger, mais je gage que tout le monde se taisait dans l’avion, captivé par ce spectacle grandiose. Je ne peux dire le temps que cela a duré, sans doute près d’une minute, c’est très long une minute… La tentation de regarder dehors était très forte. Je n’y cédais que très fugitivement, craignant l’illumination qui allait inéluctablement suivre et restais entre temps paupières baissées vers l’intérieur du cockpit. Par chance, c’est à un de ces moments que l’éclair s’est déclenché. Parler de coup de canon accompagnant le flash lumineux est sûrement atténuer la réalité. La simple réflexion lumineuse à l’intérieur de l’habitacle m’a fortement ébloui malgré mes yeux à demi fermés. A ce moment précis nous sommes sortis du nuage et du “volume électrique“. Aussitôt un énorme silence relatif s’est établi, troublé seulement par des claquements qu’une de nos antennes dorsales, coupée par la fusion de son attache arrière, provoquait en fouettant le fuselage. Ce bruit allait nous accompagner tout le restant du vol, une quinzaine d’heures ce jour là, puisque rien dans les fonctions essentielles de notre avion n’avait, par chance, été touché. A l’atterrissage, seuls quelques légers bosselages et un peu de peinture éraflée témoignaient de l’incident avec bien sûr notre antenne posée en serpent sur le bitume du parking.Dans les vols effectués par la suite, durant lesquels nous recherchions la foudre, je n’ai jamais observé de phénomène semblable. Les nombreux foudroiements subis n’ont jamais eu la même intensité ! Je pense que cette fois là nous étions à un pôle, ou même étions l’un des pôles de la décharge, alors que dans les vols de recherche systématique, nous avons toujours été entre les pôles de l’éclair, simplement sur son passage, on ne “bénéficiait“ donc que d’une faible partie de l’énergie mise en jeu. Et ce fut peut-être une chance ! C’est en tout cas un domaine dont l’étude est passionnante ! "·le 25 juin 2022 02:31
CapCool:Je confirme :s'éloigner de la terre en cas d'orages de chaleurmais je n'ai pas d'opinion tranchée en cas de front orageux·le 25 juin 2022 06:31
Fregoli:Récit intéressant qui rappelle les "Feux de Saint Elme" souvent vus sur les grands voiliers...·le 25 juin 2022 07:06
Little Wing:Ou sur les petits, connu en 76 aux baléares ·le 25 juin 2022 07:35
Little Wing:Très beau récit très bien écrit, on peut savoir le type d’appareil? L année?·le 25 juin 2022 07:56
flokke:Merci pour ta contribution rati ! Ca rappelle qu'un grand nombre des connaissances que nous avons à propos de la physique et chimie des orages ont été accumulées par les mesures effectuées par des hommes hors du commun, que ce soit par leur connaissances que par leur courage à effectuer des prélèvements in situ. Il n'y a que peu de pilotes capables d'affronter de tels monstres, leurs récits sont toujours prenants comme celui de ton père. Sans lui, sans eux, nous n'en serions qu'à spéculer !·le 25 juin 2022 11:24
Fregoli:Vu le récit, l'avion devait être un DC7 AMOR...·le 26 juin 2022 07:43
25 juin 2022

La question de la conduite à tenir vis à vis de la foudre est une question non tranchée dans le milieu de la plaisance nautique.

Même le guide des géants est évasif sur le sujet

En fait il semble bien que nos navires de plaisances ne soient pas bien armés pour y faire face.

Personnellement je doute que des liaisons douteuses entre un hauban, une chaine et l'eau puisse évacuer un coup de foudre direct efficacement.

Bref, il faut essayer d'éviter les orages et surveiller le potentiel convertif via l'indice CAPE.

La foudre n'est pas le seul problème, le vent est certainement aussi très problématique.
Je me rappelle avoir pris un orage très violent à boulogne sur mer., la basse ville avait été inondée et une rafales à 137 km/h avait été enregistrée.

Heureusement nous avions renoncé à prendre la mer. Au port des bateaux de 50 pieds étaient gités comme sous voiles. Très impressionnant. Nous aurions été en train de sortir d port nous aurions assurément fait côte...

Bref l'orage est vraiment un phénomène météo dangereux en général et particulièrement préoccupant en mer.


25 juin 2022

En août ou septembre , fin d'été et très chaud . les orages étaient nombreux cette nuit là. J'étais dans un appartement.👍.
Le lendemain , au port de Toga ( Bastia) le mat d'un gros voilier gisait en travers. Sur le ponton , l'équipage triait ce qui avait brulé ou pas. Triste , mais un orage , c'est dangereux....


christophe74:Oui, un orage c’est dangereux et, effectivement, le mieux est de l’éviter quand cela est possible ! Sur mon plan d’eau habituel, le Léman, on a un système d’alerte de vents forts au moyen de flashs à l’entrée des nombreux ports des côtes françaises ou suisses. Quand ça flashe, on va se mettre à l’abri. En mer, je suis bien moins serein pour gérer un phénomène météo violent comme un orage d’où ma question de départ. Je retiens de mettre l’électronique portable dans le four, de renforcer le mouillage quand c’est possible, de ranger tout ce qui est susceptible de s’envoler, de se mettre à l’intérieur du bateau en évitant les parties métalliques et, si on est croyant, de prier son Dieu préféré. Soulager le mouillage au moteur est également une chose à faire si ça tire trop sur la ligne. ·le 25 juin 2022 08:22
25 juin 2022

Pour revenir au post d'origine 2 expériences :
Il y a quelques années au mouillage à Capri, un énorme orage déboule à 2h du mat, la rotation du vent nous met cul à la côte et la mer se lève très vite. Nous avons tous levé l'ancre en urgence gros Yatch y compris. Nous avons passé 3 heures à naviguer au point mort moteur entre 3 et 6nd dans le canal entre Capri et la côte. ce soir là j'ai relevé 68 nd.
L'année dernière à Cala Turqueta à Minorque orage à minuit. Il est passé un peu plus loin (sur san saura) pas de rotation du vent durant l'épisode, seulement à la fin avec la pétole qui se réinstalle. 45 nd relevé. nous sommes resté au mouillage en veille.
Finalement pas de règle, chaque cas est différent mais je regarde maintenant le plus souvent possible les cartes de nébulosité avec mon abonnement météo et Squid.


25 juin 2022

"Finalement pas de règle, chaque cas est différent."
C'est évident.


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