Quille pivotante et centre de gravité

Petite question sur les impacts de cette architecture sur le comportement du voilier :

dans le cas d'une quille pivotante (genre Pogo, mais il y en a d'autres), le gros du lest se trouve au bout de la quille.
Le voilier est censé pouvoir naviguer quille relevée, et j'imagine que cela doit être apprécié au portant dans le gros temps.

Sauf que ... Une quille qui pivote vers l'arrière va énormément déplacer le lest vers l'arrière du voilier :
l'arrière va s'enfoncer, l'étrave se rehausser.
Par ailleurs, le centre du plan anti-dérive va aussi se déplacer vers l'arrière (mais faiblement), et évidement, le CdG va remonter, comme sur n'importe quelle quille relevable.

Ces comportements semblent être autant d'avantages au portant, mais qu'en est-il en pratique ?

(généralement, quand on parle de reculer le lest de pas grand chose sur un voilier pas prévu pour, c'est plutôt l'indignation et l'ordre d'en informer l'architecte .. Là, on parle de le reculer d'un bon 10% de la taille du voilier ..)

L'équipage
18 avr. 2014
18 avr. 2014

Je ne pense pas que dans les pogo on puisse naviguer quille relevée; mieux je reformule: j'ai parlé avec P. Roséo -qui en dessine les intérieurs et qui entre autre a un 10.50- et il m'a dit qu'il est strictement interdit de naviguer quille relevée, au moins sur son modèle :alavotre:

22 avr. 2014

Bon, ben, du coup, je suppose que cela réponds à la question :
on ne sait pas si c'est bien ou pas, mais c'est fortement découragé par les architectes :D
(j'imagine qu'ils n'ont pas envie que l'on dise que leur bateau ne tient pas à l'endroit)

22 avr. 2014

La recherche d'un petit tirant d'eau et d'un CG le plus bas possible conduit à plusieures solutions. A moins que l'architecte ait choisi une solution mixte avec répartition des lests , pour le quillard avec un lest complètement concentré très bas dans la quille, le relevage de la quille, si en plus la coque ne fait pas bénéficier se la stabilité de forme, entraine une forte diminution de la stabilité de lest et rend hasardeuse certaines navigations. A l'inverse dans la solution DI vraie le lest est dans la coque, avec un surpoids important, la dérive légère ne participe pas à la stabilité statique et le bateau garde sa stabilité dérive relevée (la dérive devant ètre relevée en conditions très difficiles).
Le DL essaye de se situer entre ces deux extrèmes.

22 avr. 201422 avr. 2014

Il y avait des propriétaires de Malango sur le forum. Ils ont peut-être un avis?

22 avr. 2014

Alors que sur un First 27.7 quille relevable verticalement avec bulbe en bas ,il ne faut pas naviguer à la voile quille relevée ,sur un First 260,25.7 quille pivotante on peut naviguer quille relevée et même les propriétaires sont étonnés que ça marche bien.

Je suis étonné que les propriétaires de ces navires le soient...étonnés.
J'ai eu le plaisir de naviguer sur F25 durant quelques années, et, sans aucune équivoque, naviguer sous voile quille relevée était absolument contreproductif, inconfortable et induisait des angles de roulis dangereux. :litjournal:

22 avr. 2014

le lest quille relevé reste plus bas que la plupart des DI mais bien plus légé

voir les expériences des first spirit 210, class 8 ...
ce type de quille n'est pas nouveau, la concentration du lest ne fait qu'amplifier un peu le phénomène (et encore vu la taille de certains)
pour les perf la quille en bas ou presque en bas selon les conditions
pour changer de mouillage par petit temps on peut aussi laisser la quille dans sa position haute (surtout si ça se fait à la main)
j'ai bien navigué 1 semaine en spirit 210 mais mes souvenir sont trop flous pour te donner un retour d'expérience

23 avr. 2014

il faut comprendre

la force de redressement du bateau doit etre importante lorsque la force de chavirage est forte , et elle est forte lorsque le bateau reçoit le vent au pres ou de travers .

donc sur ces allures le cdg doit etre le plus bas possible donc le lest le plus profond possible .

Par contre au grand largue ou vent arriere celà est moins vrai par le force "chavirante" dans les voiles est moins forte voir nulle ,d'ou le cdg peut etre remonter .

23 avr. 2014

Il y a stabilité de lest ET stabilité de forme. Les voiliers classiques (non très élargis sur l'arrière) à quille profonde classique ayant une stabilité de forme un peu réduite, remonter le CG quille ne va pas dans le bon sens. En dynamique quille relevée, le CG quille haute, la période de rouli est raccourcie et en plus il n'y a plus d'effet de frein du voile de quille, en rotation.

Sur la courbe de stabilité on peut passer de 125° à 135° souhaitable à 90° (on peut se consoler en se disant que les anciens voiliers se contentaient de moins) et le couple de redressement inverse est aussi réduit). Un quillard conçu quillard doit ètre utilisé comme quillard, pour sa tranquillité d'esprit.

23 avr. 201423 avr. 2014

Je pense aussi qu'il est plus simple au portant de s'autoriser de relever la quille, puisque les besoin de rappel autant que de plan anti-dérive sont moindre.

Par contre, aucun d'entre vous n'a abordé le fait que l'assiette serait fortement impactée dans le cadre d'une quille pivotante (et non dans le cas d'une quille droite).
En clair, en relevant l'assiette (mettre le voilier sur les fesses), cela devrait nettement avantager le voilier au portant (meilleur planning, moindre enfournement)

Par ailleurs, cela déplace aussi légèrement la position du plan anti-dérive vers l'arrière : cela devrait transformer un voilier équilibré en voilier super-mou, là encore assez pratique au portant.

23 avr. 2014

en plus de transformer le voilier de quille courte (mais profonde) à quille longue
donc de favoriser la stabilité de route
mais de réduire la manœuvrabilité dans les port
et d'augmenter le roulis au mouillage
pourtant c'est généralement au port et au mouillage qu'on lève la quille pour profiter des places à faible tirant d'eau

23 avr. 201423 avr. 2014

@Peuwi,
Lors de la conception et dessin du plan de voilure d'une unité, l'architecte place "généralement" son CV (centre de voilure THEORIQUE) à +- 10/15 % en avant du CD (centre de dérive des œuvres vives), question de ne pas risquer un voilier trop ardent (CV passant en arrière du CD) au près essentiellement...

Son expérience intervient, notamment suivant le type de carène !
Maintenant, il existe le CV réel... en tenant compte d'un moindre rendement pratique de la surface des voiles plus spécialement situé le long de leur guindant.
Pour un génois important un bon 12% et pour une GV 10%...

Nous ne parlons pas d'exigence de stabilité de l'unité ici.
Naviguer avec sa quille relevable en position haute est aberrant si pas dangereux, le but de cette facilité n'est intéressante que pour profiter d'un TE réduit (ports.. échouages...).

Ce que tu soulignes à la fin de ton post est intéressant, au portant, remonter un peu sa quille pivotante rapprochera le CD du CV, apportant un plus de confort... à tâtonner suivant le voilier. Mais pour reprendre l'objet du fil, la remonter entièrement.. jamais !!!

23 avr. 2014

Ah, non justement, si le CDerive est en arrière du CVoilure, alors pivoter (vers l'arrière) le plan anti-dérive va au contraire l'éloigner vers l'arrière, le rendre bien moins ardent ... Ce qui devrait être du bonus au portant.

23 avr. 2014

Sans doute me suis mal exprimé.. Au près, avec la voilure adoptée, si ton unité présente un comportement "ardent", c'est que le CV passe derrière le CD (effet girouette). Dur à la barre et désagréable, le fait de remonter ton lest (quille relevable dans ce cas) amènera ton CD un peu en arrière de celui-ci, d'où regain de confort de barre.
Note, en vent ARR, prends une coquille de noix, place-lui un mat, une voile, elle avancera toujours.
La "difficulté" quant au bon équilibre ou confort de barre se présente généralement en remontant le vent.

02 fév. 2016

Bonjour

Je découvre le fil de cette discussion.

Idbmarine a adopté depuis 9 ans les quilles pivotantes pour ses modèles.

Peut on naviguer quille relevée ?

Oui - la stabilité est encore importante et on peut tout à fait naviguer entre les îles sous GV ou au moteur. Cependant la carène n'est pas dans une assiette normale (le bateau est un peu sur le "cul") et il n'est évidemment pas question de navigation optimum à la voile !

Doit on remonter la quille au portant sous voile ?

Non - comment indiqué précédemment la carène est dans ses lignes quille en bas. J'ai un souvenir d'une descente sous spi sur un Malango : le bateau peinait à partir au planning et je me suis rendu compte que la quille était à moitié relevée. Dés que je l'ai descendue, le bateau a décollé...
Maintenant dans la grosse brise je relève de 10° max la quille pour déplacer le centre de gravité vers l'arrière, mais pas plus.

Cordialement

05 fév. 2016

Bonjour,
&nbps;
merci pour cette réponse précise et détaillée !
&nbps;
Je retiens donc : envoyer un voilier sur les fesses n'aide pas spécialement à le faire au planning ...
&nbps;
Par contre, si j'admet le constat factuel, je n'en comprends pas les causes.
En fait, j'ignore ce qui fait qu'une forme va pouvoir aider au portant, ou non. (le fait de trainer de l'eau à l'arrière à cause d'un tableau droit qui s'enfonce trop profondément ?)
A partir de ce constat, l'architecte pourrait prévoir que la ligne "sur les fesses" soit justement favorable au portant.

05 fév. 2016

Bonjour

Le problème de l'architecte est le compromis des formes qui doivent être équilibrées à toutes les allures.

Ensuite il y a quille pivotante et quille pivotante... sur les bateaux que nous produisons le CG est assez bas sur les quilles (qui sont bulbées) et le rapport de lest est très important : 40 % (1400 kg) sur un 999 (3500 kg). Du coup balancer la quille de 2m70 de profondeur à 1m change radicalement les choses côté lignes d'eau puisque le bulbe se déplace de 2 m vers l'arrière !

Donc il faut ajuster le raisonnement à chaque bateau en fonction de ses formes, de son lest, etc....

Ce qui est vrai c'est qu'au portant dans la brise on a intérêt a reculer les poids. Mais par expérience on s'aperçoit que nos voiliers sont bien souvent chargés sur l'arrière plus que sur l'avant!

Ça me donne envie de faire un tour de largue dans la brise tout ça ! :)

02 fév. 2016

Tout est dit.

une chose cependant, mon tres petit voilier dispose d'une quille en fonte pivotante quart de rond, et je suis surpris que ce procédé ne soit pas repris sur plus de modeles.
Car:
-A mon humble avis, plus facile à remonter qu'une quille profilée.
-Le profil du lest ne change pas en fonction de la position (sauf bien sur quand il est completement rentré)
-et quelque soit la position de la quille, le centre de gravité du lest est plus ou moins le meme, en longitudinal. Il change seulement dans l'axe vertical.
bien sur, inconvénient, cela suppose un lest moins bas.
Pas de solution parfaite.

02 fév. 201602 fév. 2016

Mln35, tas une photo de la quille de ton "très petit voilier" ?
.
Si c'est un Joli Morgann, la "quille" n'est-il pas simplement une "dérive secteur", comme Philippe Harlé en a dessiné sur des dizaines de bateaux ?
Contient-elle tout le lest ?
Car elle remonte vraiment haut (au dessus du pont) et si c'est le cas, l'équilibre devient sans doute un peu sommaire.
.
P.S. : tu m'emmèneras en ballade dans la baie l'été prochain ?

03 fév. 2016

Salut vincent,

Non, sur le joli morgann, c'est bien une quille et non une dérive. Un bon bloc de 180kg de fonte, coulés dans un moule en une fois, jusqu'au jard qui permet de la relever.
Bien sur, une fois relevée completement, je ne m'aventurerait pas à continuer la route sous voiles. Par contre, au vent arriere, tu peux la relever un peu pour gagner quelques pouiemes, comme sur un deriveur, et cela ne change rien à son comportement.
Si ce n'est qu'il faut encore faire plus attention au départ au tapis.
Pour le tour c'est quand tu veux, avec un bémol: je suis en cours de montage d'une boite, et je vais peut etre avoir besoin de liquidités.
Cela me donnerait mal au ventre et la larme à l'oeil de le quitter celui ci...

03 fév. 2016

j'ai navigué sur deux petits voiliers à dérive pivotante: un microcupper et un First 24.J'ai trouvé que ce type de dérive était idéal du moins pour ces voiliers.
Pas de gros problème en cas d'échouage. Facilité de transport et mise à l'eau.
Par gros temps, le fait de relever partiellement la dérive rétablit l'équilibre sous voiles aux allures portantes. La barre est plus facile à contrôler.
Par vent arrière, cela retarde le départ au lof sous spi.
J'ai souvenir de plusieurs bords sous spi force 6 à 7 sur mon microcupper avec une stabilité étonnante sous pilote et surfs à plus de 10 noeuds.
Pas trouvé d'inconvénient à reculer le CG dans ce cas ,bien au contraire.

03 fév. 2016

Petite précision, le FIRST 24 a une QUILLE relevable et non une dérive.
Personnellement mon port d'attache est envasé. (Valence 26000).
J'ai la flemme de descendre la quille à chaque sortie d'une heure. Je navigue donc à la voile quille à moitie relevée. Par petit temps çà va, mais des que le vent monte sa gite au lieu d'accélérer et on a l'impression de chavirer. Vite un ri.....

03 fév. 2016

Pour moi, le meilleur systeme jamais pondu (du moins dans sa théorie, et, malheureusement, pas forcément dans sa réalisation), c'est celui des deux quilles profilées pivotantes de martin defline ( je crois que c'est lui qui l'a inventé. Si je me trompe, pardon au vrai créateur)
On les trouve sur les kerkena, heol, ...
Diviser le lest en deux, c'est :
deux fois moins de poids à monter sur chaque systeme
la possibilité d'échouer bien à plat sur le bord d'attaque des quilles, avec du coup, le fond de coque bien protégé car un peu surélevé
moins de tirant d'eau
Moins de hauteur sur la remoruqe pour les bateaux transportables
....
Dommage que ce systeme ne se soit pas généralisé. Je ne lui trouve que des avantages.

03 fév. 2016

C'est vrai que la solution est séduisante : un biquille relevable !

Ceci dit c'est plus de trainée et deux systèmes hydrauliques.

Le poids a remonter n'est pas franchement un problème et je préfère une quille qui se replie dans un plan vertical à deux quilles qui se replient dans un plan incliné.

Certes un bateau ne peut pas échouer sur sa seule quille relevée.... mais avec des béquilles intégrées cela devient beaucoup plus facile : le Kelt 707 avait déjà compris cela il y a bien longtemps !

C'est là tout le charme des voiliers.... l'art du compromis !

Bientôt on verra des foils apparaître !

03 fév. 201616 juin 2020

Ca s'est fait: l'Oceanis 300
À partir du First 310 Beneteau avait sorti l'oceanis 300 (pte et gréement raccourci)
Et puis ils fait la version biquilles et bisafrans. Un nombre limité à été construit.

Phare d'Artrutx Minorca 2022

Phare du monde

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