Osmose pour les nuls

A la construction, un bateau en GRP est composé de résine polyester et de fibre de verre ou autre mat (environ 70% de résine pour 30% de fibre dans les années 70-80).

Le mélange est rarement homogène, même dans les coques soigneusement construites. Il reste souvent des micro bulles. Ces bulles peuvent contenir divers composants qui n’ont pas réagi correctement à la construction, comme des solvants et autres produits.

En l’absence d’un revêtement étanche (p.ex un bon recouvrement époxy) toute coque va absorber de l’humidité. Cela peut aller jusqu’à 2%. Cette humidité va ressortir lors des mises à sec prolongées, ou même parfois s’évaporer progressivement à l’intérieur du bateau. Malheureusement, cette humidité peut aussi au passage réagir avec les composants présents dans les micro bulles. Ce processus d’hydrolyse va produire entre autre de l’acide acétique, de l’acide hydrochlorique et du glycol.

Bien que ce soit l’acide acétique qui trahisse le processus, c’est en fait le glycol, fortement hygroscopique qui attire de l’eau dans les bulles. A un certain point, le processus d’osmose s’enclenche car la concentration/pression dans la coque devient supérieure à celle de l’environnement. La quantité d’humidité absorbée augmente et l’hydrolyse en présence de l’acide atteint les parties saines.

Les premiers indices en surface sont les cloques, signes d’hydrolyse juste sous le gel-coat, mais c’est dans la masse du polyester que la délamination s’entame. C’est là qu’une coque roulée à la main dans de bonnes conditions se comportera mieux que celles réalisées hors saison ou moins soigneusement, car les défauts qui permettent la propagation de l’hydrolyse seront moindres.

A ce stade, on peut dire qu’une vieille coque qui contient beaucoup d’humidité, mais ne présente aucune trace visible d’hydrolyse est relativement saine. L’humidité en elle-même n’affecte pas les propriétés mécaniques du polyester, et les réactions chimiques restent de faible ampleur, sans doute grâce à un curing complet au moment de la fabrication. Pour une coque plus récente, il est impossible de se prononcer quand à l’avenir, et il est prudent de penser à un traitement préventif.

L'équipage
06 jan. 2005
06 jan. 2005

merci kiwi
merci pour ces eclaircicements....
as on une idee de la vitesse du phenomene? j'aimerai savoir si il faut traiter tres rapidement ou pas!
a plus

vitesse
pour l'hydrolyse de surface, j'ai connu un speedboat qui avait des cloques dans le mois de sa livraison neuf (non! je dirai pas la marque ;-)). les dégats dans la masse prennent du temps à s'installer, mais peuvent déja être bien présent lors de l'apparition des cloques, surtout si un petit malin a fait un camoufflage juste avant une vente.

Sur un bateau neuf ou récent, je dirais qu'il faut traiter préventivement le plus vite possible. Une peinture epoxy deux primer, deux finish pour un 10 mètres coute environ 1000 roros.

Sur une vieille coque, je crois qu'il ne faut pas se prendre le choux tant qu'il n'y a pas de traces visibles. Lors d'un hivernage, prendre qqs mesures d'hygrométrie sans racler, et dès que ça ne diminue plus, appliquer une couche de deux composants bon marché (qui avait parlé de jotamastic?) voire deux couches de primocon sous l'antifouling.

Par contre, dès que l'hydrolyse est présente, il faut racler le gel coat.

07 jan. 2005

et si......
bon, le responsable d'un (gros) chantier me dit (vu la valleur absolue du bateau (environ 17000 euros) et le fait que les nombreuses petites cloques ont mis 30 ans a venir) que je peux, apres avoir gate l'antifouling, poncer la coque avec une ponceuse obtilale, de maniere a bien lisser et faire eclater les bulles, et puis apres rincage et court sechage passer une epoxy puis antifoulin. C'est sur que economiquement c'est mieux pour moi, et aussi au niveau nav: le bateau serait immobilise 2 mois au lieu de 8 a 12.
mais vu ce que dit Kiwi, j'ai des doutes......
que faire?????

06 jan. 2005

Merci Kiwi

Intéressant l'influence du mode de construction.

Mais que penser du procédé de diffusion de la résine par aspiration sous vide ? C'est meilleur ?

06 jan. 2005

j'ai résolu mon probleme d'osmose.....
sur mon bateau, je suis certain de ne jamais plus avoir d'osmose.
seul le roof etait en polyester et je l'ai viré pour en faire un en cp comme le bateau. zou, plus de risques d'osmose...

bon d'accord, j'ai les soucis de pourrissement du cp maintenant, mais l'osmose prtttt!
jpierre rigolard

Vacuum bagging
en théorie, c'est meilleur que le roulage à la main car moins sujet à la maladresse de l'ouvrier...

Mais, c'est quanfd même sujet aux conditions de mise en oeuvre, et puis en fin de lot, il peut y avoir des modif de proportions (genre pas bien raclé le fond du pot de durcisseur, zut, pas envie d'aller chercher celui qui manque au magasin, pas bien nettoyé la mélangeuse, saloperies dans le sac etc...)

en fin de course, on peut aussi bien bacler une coque aspirée sous vide qu'une roulée à la main.

07 jan. 2005

encore un nul qui ne sait trop quoi faire avec l'osmose......
Apparement je ne sait pas trop me servir du forum, et du coup mes messages sont ranges au milieu d'autres, plus anciens, je recolle donc le message de tout a l'heure, poue etre sur d'etre lu!
merci aux bonnes ames qui pouront prendre le remps d'eclairer ma lanterne!

bon, le responsable d'un (gros) chantier me dit (vu la valleur absolue du bateau (environ 17000 euros) et le fait que les nombreuses petites cloques ont mis 30 ans a venir) que je peux, apres avoir gate l'antifouling, poncer la coque avec une ponceuse obtilale, de maniere a bien lisser et faire eclater les bulles, et puis apres rincage et court sechage passer une epoxy puis antifoulin. C'est sur que economiquement c'est mieux pour moi, et aussi au niveau nav: le bateau serait immobilise 2 mois au lieu de 8 a 12.
mais vu ce que dit Kiwi, j'ai des doutes......
que faire?????

07 jan. 2005

merci a kiwi et a django
merci,
je vais m'attaquer a ces cloques des demain, je vous tiendrais surrement au courant! J'espere que je saurais juger du degres d'avancement de la pouriture: quels sont les signes d'un polyester ateint par rapport a un sain????
a plus!

07 jan. 2005

limite porno
celle-ci!!! :-D :-D

11 jan. 2005

des news de varicelle!
bon, j'ai graté dur ce we, et j'ai percé les cloques: il y en a des bien profondes (5/6 epaisseurs de tissus....) c'est vrai que la difference entre le bon et le pouri est bien visible.....
mais vu les degats qu'il y a sur la coque, je crain d'etre oblige de virer tout le gel coat. Il parait qu'il y a des machines pour faire ca, qui sait ou ca se loue??????
bonne soiree a tous, et bon vent a ceux qui n'ont pas fait la connerie d'acheter un boat tout bouffe par l'osmose!

12 jan. 2005

rabot electrique
et y a il mieux que le rabot electrique?????

12 jan. 2005

bon, j'vais reflechir
et apres, du coup, le boulot de reagreage doit etre assez long aussi?

12 jan. 2005

quelle taille?
pour un grand toba, le rabot elec c bien, plus petit l orbital avec du gros grain...le secret pour les petites bourses c pa du pornotu ne mets pas du papier velcrotrop chermais t achetes le papier au m et apres tu decoupes aux ciseaux et tu colles a la néo sur le plateau:-)je ne sais pas trop en france mais ca divise d ordi par 10 le cout..bien-sur y a pas d aspi..mais on s en fout :-) :-)

07 jan. 2005

t'as raison
la mise en oeuvre du polyester n'est pas evidente ,il y a trop de parametres qui entrent en jeu et le coup de main du stratifieur qui n'est pas toujours qualifié et apres le controle qualité?? que fait on d'une belle coque mal ebullée?comment vieilli t elle?
mais il ne faut pas non plus se prendre la tete sinon on ne vit plus

il n'a pas forcément tord
Au perçage/grattage, tu verras rapidement si certaines des cloques sont profondes. Tu ponces les plus profondes(à la disqueuse et au gros grain, c'est mieux) pour voir où tu retrouves du GRP bien homogène et sain. C'est là que tu sauras si c'est loin ou pas, mais si c'est pas trop grave, ça t'évite de racler tout le gel coat.

Tu laisses sècher impérativement jusqu'à ce que le degré d'humidité ne baisse plus. Tu répares les cavités au mastic époxy... si il y en a de vraiment profondes, au mat + polyester.

Comme c'est une coque de 30 ans, si tu avais un problème structurel en profondeur, les dégats seraient sans doute plus visibles.

Puis, peinture à l'époxy et antifouling.

07 jan. 2005

si je peux te rassurer
c est ce que je fais sur mon plan harle 10x3,5 depuis 13 ans...cad poncage a nu a l orbital, en virant la M... et bouchage avec epoxy+poudre, et apres minimum 4 couches d epoxy...satisfaisant...3 fois en 13 ans, en martinique, en N-Z, en Thailande...le prix varie selon les pays, le moins cher est la Thailande avec les produits jotun, en france on a sicomin qui est 4 a 5 fois moins cher que les produits vendus chez les ships...a votre service...

différence:
sain, il est dur, homogène, comme une coque raclée quoi.

atteint, il présente des trous, est plein de liquide gras qui sent le vinaigre, si tu pousses dessus, ça s'enfonce ou ça joue, t'inquiète, tu verras tout de suite

11 jan. 2005

les machines en question
ne sont en fait que des rabots électriques.
très fastidieux à faire

12 jan. 2005

c'est ce que les chantiers utilisent
en tout cas.

j'ai décapé toute ma coque comme ça.
(coque en bois moulé de 8.5m plastifiée et recouverte de gel coat)

long , fastidieux et sale...

12 jan. 2005

je ne peut pas te le dire
je ne l'ai jamais fait.

en indiquant la taille de ton bateau , peut être auras-tu une réponse d'un autre.

12 jan. 2005

Projeté !
Depuis une quinzaine d'années les grands chantiers sont passé à la technique du projeté:
cad, une bonne partie des couches de mat est remplacée par des fagots de fibres imprégnées projetés par un flux d'air comprimé dans le moule.
Fini le laminage manuel, donc grosse economie de M/O mais plus de matiere pour obtenir la même resistance qu'avec du mat tissé.

Ma question :
Quelqu'un a t'il vu une coque fabriquée avec ce procedé, osmosée? et quid du traitement ?

Pour ceux que ça interesse mais qui connaissent pas, jetez un oeil sur les carottes de passe coques des bateaux modernes.

10 mars 2005

les cloques sont de retour
Mon canote acheté neuf en 87 a été traité curativement en 98 (pelage, séchage, etc. procédé Gelshield). Depuis il est hiverné au sec 3 à 4 mois par an. Cette année, surprise désagréable, en divers endroits présence de petites cloques (1 à 3 mm de diamètre) ne semblant pas contenir d'acide acétique (parfois une micro-goutelette mais n'ayant pas la saveur 'acide').
Mesure de l'humidité sur toute la coque après 3 mois au sec : le 'Sovereign' pourtant étalonné le plus sévèrement possible (sur la paroi du roof sous la bâche) n'atteint pas la zone orange (20 %), restant presque partout en-dessous 10 %, et les cloques ne sont pas localisées là où l'humidité est la plus 'forte'.
S'agit-il d'une mauvaise application de l'époxy (6 ans sans souci qd mm), d'un manque de rinçage après rabotage avec une réaction acide aujourd'hui ? ou...?
En tout état de cause, que faire ?

deux possibilités:
il y a eu un twist à l'application de l'epoxy et il restait des impuretés. tu le sauras tout de suite si les cloques sont entre l'epoxy et le GRP massif, mais que le GRP n'est pas attaqué.

Dans ce cas il suffit de tirer et tu arraches une "pelure" d'epoxy.

Soit suite aux frottements (sangles, algues, objets divers etc...) l'epoxy s'est abimé, et l'humidité à fini par passer.

En tout état de cause, la mesure d'humidité brute n'est pas significative. Je te conseille de mettre ta carène, ou au moins les parties cloquées à nu. Ensuite, tu prends des mesures sur la coque tous les 15 jours, que tu écris au feutre sur place. Si tu constate une baisse légère dans les deux semaines puis une stabilisation, ç'est pas la mort (une semaine s'il fait vraiment chaud et sec, plus long en bretagne maintenant)...

Par contre, si tu constates une baisse importante, tu laisse descendre jusqu'à plus... ça va te prendre une partie de la saison, puis tu re-époxy. (à moins de passer par les ships et les systèmes vacu-machin...)

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