Naviguer par gros temps : cape sèche

Bonjour à tous,
Je viens de lire "Mémoires du large" de Tabarly. Petit livre autobiographique passionnant.
Je suis étonné déjà par le nombre de démâtages qu'il a subit avec ses bateaux mais j'imagine que c'est propre aux prototypes de courses.
Une question me taraude: l'usage de la mise à la cape sèche (sans voiles) en cas de vent de force 10-11, qui semble être la solution à tout sur ses bateau. Il dit que le bateau "bouchonne" mais flotte bien. Pas d'eau embarqué, pas de déferlante qui casse tout.
Pourtant je pensais qu'il fallait au moins mettre une ancre flottante pour que le bateau ne parte pas en travers.
Est ce que la cape sèche est applicable à un bateau de plaisance de 10-12m ?
Merci pour vos retours d'expérience

L'équipage
09 oct. 2023
09 oct. 2023

La cape se prend par mauvais temps, foc à contre, GV très réduite bordée à plat, barre sous le vent. L'objectif étant de dériver gité à 70/80° du vent pour présenter un franc bord avant assez haut, réduire la force anti dérive et créer un remous au vent qui abat les vagues.
Quand le vent dépasse une certaine force, le même résultat peut être obtenu uniquement avec le fardage de la coque et du mat. A sec de toile, vent au delà de 50 kn, barre sous le vent, le bateau est légèrement gité et dérive en créant cette "protection" au vent.


apzo22:Comment toi, sauf que je laisse la GV libre. Je ne sais pas l'influence sur la dérive des deux méthodes.·le 09 oct. 13:58
ED850:La cape avec grand voile libre est la méthode enseignée en dériveurs pour arrêter le bateau par beau temps en attendant le moniteur. Par contre, si tu veux conserver ta GV plus d'une demie heure sans qu'elle ne se déchire dans du mauvais temps, il faut qu'elle soit réduite et bordée plat. Du coup, non seulement elle se préserve, et n'est pas propulsive, mais elle fait giter le bateau ce qui est un des facteurs de survie puisqu'il dérive alors plus vite en présentant un franc bord plus élevé et en créant une zone protégée par ses remous au vent.·le 09 oct. 14:10
Hubert, de Cherbourg:"le bateau est légèrement gité"par vent de tempête, le bateau n'est pas que "légèrement gîté" quand il est vent de travers.·le 09 oct. 15:30
Bernard56:Comme la barre est arrimée, il faut jouer avec la surface de la voile d'avant pour placer le bateau correctement; pas assez de toile, il ne présente pas bien son franc-bord, trop et il est en travers. La GV entre bien sûr dans l'equation, bordée à plat. Une fois le bon équilibre trouvé, je trouve qu'on se sent très bien à l'intérieur du bateau. En revanche je n'ai jamais eu de conditions qui m'amènent jusqu'à la cape sèche.·le 09 oct. 17:58
09 oct. 2023

Vu le CV du marin qui a écrit le livre, peut-on lui faire confiance ? C'est quoi son pseudo sur hisseo ?


Ratafia1:T as bien raison de te mefier... ...J ai vaguement entendu parler de ce Monsieur, mais personnellement, je prends ses conseils avec des pincettes : Un type qui prends sa bôme dans la gueule, sans gilet, et sans doute ivre mort (puisque demi breton), ne m inspire que modérement confiance quand il parle de sécurité.Alors là Trimaran, tu m as régalé, et j oublie volontier tte les fois où je me suis dit que tu battais la campagne! 😂😂😂. Superbe. Merci. 😂😂😂·le 09 oct. 15:07
09 oct. 2023

Nos voisins d'Outre Manche utilisent aussi une ancre flottante frappée vers la moitié de la plage avant (fonction des qualités du voilier).
Ainsi le voilier dérive en biais


09 oct. 2023

nous avons tenu la cape séche pendant 7H puis nous sommes passés dans l'oeil et quand le vent est revenu dans l'autre sens partis en fuite ,retour à madère .
cyclone DELTA


09 oct. 2023

J'ai tenté la cape séche, c'est à dire GV et génois affalés, dans un méga coup de mistral en remontant de Monaco vers Antibe. C'était, pour une fois, sur un Romanée, c'est à dire un coffre fort en alu. Il faisait nuit, c'était en novembre, la mer était vraiment forte (enfin pour la med, c'est à dire 3 m de creux). On en avait marre de se prendre les embruns dans la gueule sans vraiment arriver à remonter (on était donc au près). On avait choisi, je ne sais plus pourquoi, de tirer au large.
Vers une heure du mat, on a donc tout affalé, amarré la barre (sous le vent). Tout le monde est allé dormir, on restait à 2 dehors pour la veille.

Franchement tranquille. Effectivement, le voilier se cale grosso modo bon plein en dérivant à 2nds. On n'était pas mouillé.

Bon, il faut de la place pour dériver. Et il faut accepter de perdre ce que l'on avait gagné durement au vent en tirant des bords carrés. Et surtout admettre de n'être plus du tout manœuvrant.

Bon, je recommencerait pas tous les jours quand même. On a renvoyé la GV avec 3 ris dans la matinée, quand il faisait jours.

Et comme c'était en med, on a fini au moteur à 18h.


Michel79:"Et comme c'était en med, on a fini au moteur à 18h." :-))·le 09 oct. 16:00
Flora :):Mais tu te trompes pas ? Pour aller de Monaco à Antibes ? On suit la côte au plus près avec vent de terre, 15 milles...C'était pas plutôt un coup de SW ?·le 09 oct. 17:30
Erendil:Nan, en vrai on voulait aller à St Raphael pour rendre le bateau qu'on avait loué. On s'est fait surprendre par la force du coup de mistral qui était bien annoncé. Je ne sais pas pourquoi on est parti au large. Je pense que, comme c'était parti pour une nav de nuit, on a choisi de s'éloigner des cotes. Je n'étais pas le skipper, mais je me rappelle bien qu'on s'est jamais posé la question de rester à la côte. Après, c'est vite devenu le grand bordel. On devait être à 10 milles du littoral.C'était il y a longtemps. Je me rappelle du matin, un spectacle incroyable. Il avait neigé la veille sur les montagnes, et la mer déferlait autour de nous, on avait quasi l'impression d'avalanches de neige qui venaient des montagnes.Depuis je me demande toujours ce que j'aurais fait dans la même situation avec Erendil, cata léger de 33'. La cape séche ne m'apparait pas une solution dans ce cas. Mébon, maintenant, je ne me met plus dans ce genre de conditions.·le 09 oct. 18:11
Flora :):Ah d'accord, je comprends mieux ! ;-)·le 09 oct. 18:23
09 oct. 202309 oct. 2023

la cape seche c'est tres cool mais ce n'est "confortable" qu'a partir de force 10, sinon il faut un bout de grandvoile bordée a plat.
dans le vent fort "modéré (8 a 9) en particulier lorsqu'on ne peut plus tenir le pres meme tres mauvais je mets 3 ris bordée a plat barre sous le vent ..le bateau fait un genre de tres mauvais pres tout seul mais ne perd pas sous le vent, c'est tres confort .
Mon experience de reel gros temps date de 1986 sur un trinidad ( 14.5m) avec 70-80nds etablis et plus de 10 m ( les vagues les plus hautes semblaient faire 12 a 14m) de houle deferlante, dans le golfe de gascogne en novembre..et bien le bateau est calme on ne se fait plus branler, , l'eau passe sur le pont mais on n'a jamais ete couché..cependant a cette allure la derive est tres importante ( 2 a 3 nds) et il faut avoir de l'eau a courir ..si le vent est dans le bon sens c'est bien sinon il faudra regagner au vent plus tard sauf si le vent tourne favorablement


10 oct. 2023

Merci pour vos réponses !


Les Eclaireurs près d'Ushuaia, Argentine.

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