naufrages :faites nous parts de vos erreurs

la hantise de tout plaisanciers, voir meme de tout marins, est le naufrage,
pourtant j'ai tres peu connaissance de naufrage que s'est il passé ?,pourquoi,? comment ? a cause de quoi, ? de qui ? comment vous en etes vous tiré ?quelle sont les statistiques des cas les plus frequents ?
la collision, cargo, container,tempete, voir cyclone,, haut fond, erreur de nav,....
plus de gens teimoignent de leur naufrages ou incident grave,moins cela se reproduira, faites nous part de vos experience

L'équipage
28 mai 2004
28 mai 2004
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naufrages et frayeurs retrospective
J'me souviens d'un force 5 en fuite a 02 miles du port,a la barre et le copain qui me dit de passer entre le caillou de gauche et la terre pour virer a tribord et rentrer au port(en Grece).
Mon sens marin déja émoussé par nos compagnes pressées et nos gorges sèches m'oblige a passer justement ou fallait pas!!!
C'était quoi de faire le tour,10/15mn de plus mais bon...
J' ai vu arriver sur moi à env 7/8ND un caillou surgi du Diable vauvert et qui s' est jeté violemment sur la quille,il a surgi comme une sirène ou plutot une Charribde,je l'ai vu monter du fond de l'océan et me suis accroché a la barre!!! et j'ai du passer au dessus a peut etre 20.30cm.(sans toucher)
J' en rève encore,ça fait 10 ans.

28 mai 2004
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mauvaise nav et mauvais pilote
Bonjour de mon côté deux expériences, une vécue l'autre malheureusement un ami y est mort.
La première : nav autour des Chausey, retour de Jersey un peu embrumé, régate à deux bateaux, et hop on veut gagner en rasant les cailloux et c'est la rencontre coque en bois et rocher, le bareur vol plané au fond du bateau (c'est le premier qui sentira l'eau et qui nous a dit qu'elle n'était pas trop fraîche !) personnellement la personne qui m'a écrasée l'épaule contre le rouf ne l'a certainement pas fait exprès. Dégat une latte de la coque défoncée, l'eau a gros bouillon, écope avec seau et tout ce que l'on peut, blocaque de la fuite avec matelas. Retour comme on peut jusqu'à la plage des Chausey, on pose le bateau sur le sable (du bon côté) réparation avec planche de bois sur la plage et chambre à air sur la plage, comme quoi les déchets servent aussi et clous que le curé nous a fourni. Retour de nuit sur Granville (1 seau d'eau), levé du bateau et retour Paris.
La deuxième (pas vécue) sortie d'un first 30 du port de Maginaccio (Cap Corse) pour retour continent, deux marins à bord, il est minuit, on hisse les voiles, la grande voile est haute, et une vedette (SNSM) rentre plein pôt vers le port, appel VHF, lumière dans la voile et boum elle monte sur l'avant du voilier qui coule, le capitaine Jean Pierre est envoyé dans le fond de son bateau sous le choc (nous espérons tous qu'il mourrut à cet instant) la deuxième perssonne, Vincent, est éjectée et récupérée par cette même vedette (ce qui est la moindre des choses.
Le corps de Jean Pierre a été remonté 8 jours après ....
Enquète, procès et .......
C'était un de mes meilleurs ami.

28 mai 2004
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un bouquin la dessus
j'ai trouvé par hasard chez un marchand de livres au rabais un bouquin qui traite des naufrages il date de 1989 mais bon la plupart des cas sont toujours malheureusement d'actualité

édition filipacchi
collection survivre
auteur xavier maniguet
titre naufragés comment survivre en mer

personellement je l'ai lu et relu en espèrant n'avoir jamais à me rappeler ce qui est écrit dedans !

amicalement, pierre

31 mai 2004
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Une référence
Xavier est toubib, militaire et il a potassé le sujet pour la Royale.
Les tuyaux qu'il donne ne sont pas percés ;-)

28 mai 2004
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V&V ca vous est arrivé
voiles & voiliers publie dans son magasine une rubrique "ca vous est arrivé" qui donne la parole aux personnes ayant subit les affres de la mer suivi d'un commentaire sur le sujet.
je trouve cela plutot intéressant comme article.
le probleme de V&V est qu'il devient un catalogue, il y a autant de page de pub que de page traitant de voile. cela fait beaucoup de page a tourner pour trouver celle qui intéresse.

didier

28 mai 2004
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hors sujet... en réponse à dicra
Dica a écrit
&gtle probleme de V&V est qu'il devient un catalogue, il y a autant de page de pub que de page traitant de voile. cela fait beaucoup de page a tourner pour trouver celle qui intéresse.

résultat=&gt c'est pour cela que j'ai résilié mon abonnement à V&V il y deux ans et que je ne renouvellerai pas mon abonnement à "bateaux" qui est dans la même configuration.

Cordialement

Alain

28 mai 2004
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a mon avis
Bateau est même pire que Voile.
Ils devraient rajouter "location" au titre!!!
Il n'y a que les loueurs et leurs clients qu'ils peuvent interesser.

Actuellement j'achète avec plaisir Voile Magazine

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Oui voile magazine..
C'est la derniere revu relativement interrssante,j'ai aussi conservé presque tous les Loisirs Nautiques depuis 1980 environ j'y retourne souvent avec plaisir. J'ai les "Bateaux" du salon depuis 1989 cela fait des références. J'ai même des exemplaires du fugace "Foc" édité au moment du salon. Bref question revue il 'y plus rien de réellement interressant. Pour revenir au sujet je n'ai pas d'expérience personnelle mais je suis en attente de celle des autres et tout particulièrement les fortunes de mer liées à la conception des bateaux.
Cordialement
JC

28 mai 2004
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la presse c'est un autre fil
merci pour ces premiers teimoignages,
j'espere qu'il y en aura d'autres
c'est vrai que v&v ont une rubrique du meme genre, le probleme c'est qu'il faudrait les lire tous, et je ne les ai pas tous,et aussi toutes ne passent pas dans v&v, c'est pourquoi, je lance ce fil.
en ce qui concerne la presse specialisé :
qu'en pensez vous ? je vais lancer ce fil avant que ca deborde sur celui ci

28 mai 2004
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et voilà
çà dérive sur un autre sujet déjà traité
c'est pas compliqué tout de même de répondre au sujet principal

28 mai 200416 juin 2020
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et si on revenait au sujet............
qui est d'ailleurs fort interessant....

29 mai 200416 juin 2020
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La chance
La chance.

Canal de Beagle, décembre 90.

Rangement et nettoyage au programme. On a de la chance, pas un souffle, la première fois depuis trois semaines. Vingt et un jours exactement depuis Buenos Aires avec un petit stop merveilleux juste avant la Baie Buen Successo. Trois semaines agitées pour s'arrêter respirer Un mouillage au milieu du kelp en attendant que le courant de marée nous soit favorable pour embouquer le détroit de Lemaire. On a appris plus tard qu’on pouvait entrer dans l’étang qu’on apercevait au-delà de la rivière qui débouche juste au plus creux de la Baie Tranquille. Bien sûr, pour jouer aux explorateurs on a fait un petit tour en annexe en oubliant ce qu’on avait lu sur le kelp, cette algue géante qui vient chercher la lumière à la surface et dont les pieds s’accrochent par des fonds de plus de 20mètres.

La tige mesure environ 10mm de diamètre et assurément plus solide que les traits d-un attelage. Les cinq chevaux mécaniques Yamaha n'ont pas résisté trois minutes enserrés dans leur harnais de kelp, la goupille de l’hélice de notre vaillant hors bord chevaux. Nous rentrâmes à bord, penauds, en se tirant sur les kelps, les deux pagaies s’empêtrant dans les algues s’étant aussi inclinées face aux destriers. De toute façon, à deux contre cinq elles n’avaient aucune chance. A trois heures du petit matin, la chance nous attendait encore, le vent s’est levé dans le dos au droit de Buen Successo, avec la marée favorable, pile nord-est. On a descendu le détroit de Lemaire en train.

Finalement, le vent est tombé à l’entrée du Beagle juste après le tournant à droite, et nous avons cheminé au moteur toute la nuit.

Je range et nettoie le bateau, un peu anxieux tout de même dans cette zone de vent permanent d’Ouest. On s’occupe pour ne pas trop penser. Et puis on a rendez-vous à Ushuaia avec Jacqueline et les enfants qui arrivent aussi aujourd’hui.

J’avais prévu 15 jours pour faire le voyage Buenos Aires – Ushuaia. On a vu que le vent se joue des programmes précis. Mais la chance encore, nous sommes là au moteur, à vingt miles d’Ushuaïa, et pas à nager au milieu des cinquantièmes.

Allez, astiques matelot ! Parce qu’on a eu encore une sacré chance cette nuit. On remontait paisiblement le Beagle au moteur dans la nuit noire afin de profiter du calme. Quelques bouées éclairées jalonnent le chenal entre les murailles titanesques qui nous entourent. Dans la nuit noire, les collines qui bordent le canal, se confondent avec les sommets en arrière. Lorsque la paupière tombe, que Morphée t'enlaces pour quelques secondes, le retour sur mer te précipite devant l’écran radar, le cœur à cent à l’heure pour discerner la côte noire dans le noir de la nuit.

« Put… j’aurais du mouiller à la tombée du jour ! »

Lapalisse disait souvent :

« Lorsqu’une bouée lumineuse est éteinte, elle n’est plus lumineuse »

Heureusement, Maxwell avait lu notre Champollion des évidences, et nous a montré les ondes électromagnétiques. Et un peu plus loin, vive le radar ; pratique pour ceux qui prennent des risques, il voit les bouées noires dans le noir.

« Bon, Loulou à toi »

J’ai tiré sur mon quart un peu plus de 6 heures d’affilée, je m’endors en pointillé. Mais je voulais arriver dans la section rectiligne avant de passer le manche.

« Ecoutes, Loulou, tu suis les bouées lumineuses, normalement c’est tout droit pour 4 ou 5 heures, y’aura peut-être un phare à gauche, mais comme le précèdent était éteint, probable que celui-là aussi. Si t’as un doute, radar ou tu m’appelles, OK ? »

« Ouaipp ! »

« C’est incroyable, sorti d’Europe le nombre de feux qui ne fonctionnent pas ; allez dans 3 heures, au plus tard ! »

Faudrait se méfier de ceux qui n’aiment pas l’électronique en particulier, le modernisme en général et sont toujours tranquille. Trop tranquille. Comme si on pouvait être tranquille en voilier, la nuit par 55° Sud, avec des montagnes à une pincée de miles sur chaque bord ! Même par vent nul.

Je me couche bruyamment bercé par le ronflement du Volvo.

Tu dors, le temps passe, paradoxalement le temps n’a pas de vitesse pour le dormeur. Soudain tu te retrouves les yeux grand ouverts dans le noir. Le moteur tourne toujours. Ai-je dormi 5 minutes ou 3 heures ? A part le moteur, c’est tranquille. Trop.

Qui a dit trop ? Qui a dit trop ? Voilà je suis obligé de me lever juste pour un mot de trop ! Seulement une heure et demi de sommeil.

Coup d’œil dehors…Putain on fonce à 5 nœuds droit sur la côte, je bondis sur le radar. Encore deux miles et on descend à pieds.

  • Loulou, où vas tu ?

  • Ben, sur la bouée, droit devant !

  • Tu trouves pas qu’elle un peu en l’air la bouée ?

  • Ouaip,….t’as raison

  • Ca fait longtemps que tu la vises ?

  • Facile demi-heure, droit devant, c’est facile.

  • Remarques Loulou, c’est plus tout à fait le même cap, t’as vu ?

  • Ouaip, c’est marrant.

  • LOULOU, on va droit sur le phare, bor..l ! Bon, je m’énerve un peu. C’est l’émotion, sûrement.

  • …….. ?, mais t’avais dit que le phare serait éteint !

  • Peut-être Loulou, j’avais dit peut-être.

Finalement, les vrais terriens ont tellement besoin de certitudes, qu’en leur absence, ils en fabriquent. Le bon marin, ne croit pas en grand chose de stable de par ce monde, même pas en ce qu’il voit parfois. J’ai vu, bien vu de mes yeux grands ouverts, à la fin des quarts longs et glacés, des cargos croisant notre route. Le clignement de paupières suivant, j’étais face à la mer noire. J’ai même vu un camion une fois, si si, il roulait tranquillement sur l’océan entre Salvador de Bahia et Buenos Aires, en route vers l’Afrique du Sud.

Vous savez la question ?

  • Incroyable, un camion ici en pleine mer, je me demande ce qu’il transporte ?

Dans ce cas là, il est temps d’appeler votre collègue pour continuer le quart.

  • Bon allez Loulou, remplace-moi jusqu’au jour.

Je range, je nettoie toujours, c’est fou ce que trois semaines de mer accumulent comme crasse sur un bateau. Ce n’est pas de la saleté au sens terrien, car il n’y a pas de terre, ni de vapeur de gasoil et d’essence, ni ces miasmes que fabrique notre monde hygiénique. C’est simplement la cuisine qu’on nettoie vaguement ou pas vaguement d’ailleurs car pas du tout. Un peu de gras par-ci par-là, quand on a graissé une poulie ou fait une vidange, la poisse qui s’installe au fil des jours car fatalement on se fait tremper à l’eau de mer, on oublie un panneau ouvert. L’humidité salée de mer poisse les vêtements, les ustensiles, le bateau.

Vive le sopalin, l’ami du marin !. Voilà pourquoi il faut un grand bateau, pour stocker un maximum de sopalin !

Finalement on voit Ushuaia, là-bas dans le fond. Le bateau est propre enfin. Je veux dire propre au sens masculin du terme, bien sûr !

Il fait beau, pas de vent, marée basse. On finit cette étape au moteur. Au fond ce n’est pas plus mal, car on n’a pas la carte détaillée. Aux jumelles, quelques voiliers sont entassés un peu à gauche de la ville. Bon, marée basse. Pas un souffle. La chance est avec nous.

  • Loulou, on va aller se poser sur la plage à côté de ces voiliers la bas. On descend et après on verra où s’amarrer.

Pourquoi ne mouille-t-on pas, à ce moment là? Cette interrogation fera partie des ces milliers de questions de l’après.

Une évidence, la chance il ne faut l’évoquer qu’après. Avant et pendant, chhhhuut ! Tu ne dis rien, tu ne penses rien, tu profites du don du ciel, mais SURTOUT t’en parles pas. Ensuite, tu pourras avouer au bistrot, - ouais on a eu de la chance quand même ! –.

  • Bon, je vais lever la quille.

Facile avec le treuil électrique et un mouflage huit brins de lever une quille de trois tonnes. Alors moteur en route, sortir la broche qui la maintient en place en navigation, démarrer le moteur, sortir la commande à main sur le pont pour contrôler le levage et hop !

  • Loulou, fais route vers les bateaux, au fond là-bas.

  • Ouaipp !

Loulou, il fait pas grand chose, mais au moins on se casse pas la tête et puis pour l’instant y casse pas grand chose. C’est luxueux comme équipier. Je vais le rebaptiser Mister Ouaipp !

Ça grince, ça couine, faudra que je re-graisse tout ça. Faudrait pas que le câble de relevage que j’ai pas changé à Buenos Air…., trop tard le doute est là. Le doute qui te fait monter sur le pont la nuit, le doute qui tord les tripes, qui à la fin comme une balle qui claque .. BANG !!

Un claquement puis un boum énorme, le câble a cassé, la quille est tombée d’un mètre et s’est plantée dans le puits. Vite voir, je jaillis à l’intérieur. L’eau aussi, mais pour remplir !

Faut penser juste et vite…

  • Loulou à fond sur la plage, vite.

  • Ouaip ! C’est grave ?

  • Un peu, on coule.

Tant pis, je lance un mayday sur la VHF, Ushuaia est a deux miles, y’aura bien quelqu’un sur le 16.

  • Mayday mayday, Aqui barco velero verde que se va par fundo !

  • Mayday mayday, green sailing boat sinking in front of Ushuaïa

  • Mayday mayday, voilier vert français en train de couler à 2 miles d’Ushuaia!

Je répète, et retourne sur le pont gonfler l’annexe. L’eau monte vite. Les pompes de cales sont ridicules. Et l’eau est froide.

Moitié gonflée, je redescends pour tenter de colmater, les trous sont derrière le moteur, pas moyen, trop de pression !

Je relance les messages. L’eau passe les planchers, je relève le capot moteur pour pouvoir le stopper avant qu’il n’aspire l’air, j’enlève les filtres d’aspiration pour gagner du niveau.

Allez finit le beau voyage, les larmes me montent aux yeux, mais ya Loulou là dehors, le capitaine tient, tout le monde tient en plus, j'ai promis de le débarquer à Ushuaia, la plage est un bon endroit. Je remonte finir de gonfler l’annexe, installer le moteur, la nourrice, les pagaies. Faites pas la course, je vous bats tous aujourd’hui en lancement d’annexe. Jamais été aussi vite.

Je redescends lancer le message puis ensuite j’arrêterai, on pourra toujours arriver au bord avec l’annexe. Faut préparer l’évacuation. L’eau monte.

Retour dehors,

  • alors Loulou, on se traîne !

  • Je suis à fond, on commence à être enfoncé, quand même.

  • Ouaipp, comme tu dis !

  • Bon Loulou, j’ arrête le bourrin, l’eau est quasiment aux aspirations, on tirera la bateau avec l’annexe autant qu’on peut, on devrait arriver pas loin de la plage.

  • Ouaipp !

Trois minutes après, moteur de l’annexe à fond on bouge même plus sur la mer d’huile. Une mer d’huile à Ushuaia, c’est pas tous les jours. Couler non plus remarque.

Je lève le moteur, la goupille est cisaillée, une branche de kelp encore entortillée.

J'entends mon copain Ulysse du haut de ciel:

  • Hé, mon pote après Charybde, Scylla ha ha ha !

  • Bons dieux, je croyais pas qu’elles étaient si proche!

Tiens d’où y sort celui-là ? un petit bateau à moteur nous tourne autour avec un Argentin à bord.

  • Que pasa ?

  • Nos vamos par el fundo, tenemos un hueco en el casquo !

  • Que quiere hacer ?

  • Vamos a remorquer le bateau hasta la cote…bon mon espagnol m’abandonne aussi.

Du petit bateau à moteur, l’Argentin me crie :

  • No te préoccupa , la prefectura naval se viene, yo los llama.

Promis craché juré, plus jamais je n’appellerai un bateau comme ça un promène-couillon ! Croix de bois croix de fer, si je meurs, je vais en enfer !

Effectivement, sur la gauche, à fond, avec une moustache à l’étrave de deux mètres, un petit bateau blanc grossit à vue d’oeil, la fumée qui le suit en dit long sur son régime moteur : A FOND !

En deux minutes il est sur nous, le petit bateau est grand vu de près, environ 25metres , en grosses lettres énormes sur sa coque blanche : PERFECTURA NAVAL ; un gars moustachu aux yeux d’océan m’interpelle de sa passerelle, comprend au premier coup d’œil.

Je traduis tout en français :

  • Je vous passe une amarre, crie-il.

  • Non t’embête pas, j’en ai une déjà prête, je te l’envoie.

Il me regarde en souriant malicieusement :

  • Non, c’est la mienne fait-il dans un signe.

  • OK. Je sais à cet instant que j’abandonne mon bateau.

Bon ça ou aller au fond, au fond hein ! Et puis deux miles à la pagaie c’est long.

On attache la remorque en vitesse ; il m’envoie un homme pour tenter de colmater les brèches pendant qu’on remorque le plus vite possible vers le quai. Et nous voilà parti à dix nœuds, toute l’eau embarquée, se déplace d’un coup vers l’arrière, et le cul s’enfonce dangereusement. On crie, on braille, on vocifère, heureusement, le voisin sur le petit bateau à moteur, signale au commandant qui ralentit un poil, on a le tableau à ras de l’eau.

Bon ! Croix de bois croix de fer, même si je mens, je vais en enfer !

Déjà à quai, on amarre, une grosse pompe me tombe sur le pont, Ulysse nous filerait-il un coup de mains ? Ulysse il ressemble vachement au patron de la vedette de la préfecture aujourd’hui.

Pas de rallonge électrique, pour aller jusqu’au bateau d’Ulysse, je sors ma rallonge de 50m, sauvé !

On commence à pomper, un type arrive habillé en hommes grenouille, d’où il sort celui-là ? On lui explique, et plonge avant qu’on ait terminé, ressort et gueule la barbe à ras de l’eau des trucs que j’arrive plus à suivre. Ya du monde sur le quai. On se retrouve avec le commandant.

  • T’en fais pas , on s’occupe à pomper et l’autre là-bas court chercher ce qui faut pour que le plongeur colmate. Qu’est qu’il faut faire ?

  • Faudrait sortir la quille !

  • ….. ? on sort la quille des voiliers, maintenant ? Bon !

  • Oui, par-dessus avec une grue.

  • OK, bouge pas.

Au bout du quai, une grue déplace des colis tranquillement pour un futur chargement. Le commandant est déjà sur le grutier. C’est houleux.

  • Faut sortir la quille de ce bateau.

  • J’ai du boulot, pas le temps, on verra ce soir, faut voir le patron.

Là, mon commandant vire au rouge, saisit le bonhomme par le col, yeux dans les yeux, et lui dit (ou crie ?) à deux centimètres du visage :

  • Fortune de mer, tu aides c’est la loi de la mer !

On est à cinquante mètres et on entend bien.

Le grutier capitule, et se déménage vers nous, au trot. Quelques instants plus tard, le plongeur dans l’eau attend avec son système, et gueule qu’on la sorte enfin cette putana de quille. Il se les gèle dans l’eau ! Nous, on va doucement, trois tonnes, c’est trois tonnes. Le commandant lui jette un regard, le plongeur ne crie plus ; Ulysse me fait un clin d’œil en souriant: t’as vu, il a plus froid dis donc !

  • Moi c’est Tito et toi ?

  • Jean-Pierre, écoutes..

  • Pousses-toi, on va poser la quille sur le quai, et le bonhomme avec le bateau à moteur, il va te remorquer jusqu’au quai du yacht club au fond de la baie; ça te vas ?

  • Comment fait-on pour tout ça ?

Il me serre la main d’une main chaleureuse et ferme, du marin qui a vu beaucoup de mer

  • On verra plus tard, t’en fais pas. Il y a ta femme et tes enfants qui sont à l’hôtel, on ne leur a pas que tu étais arrivé ! Toute la ville est au courant sauf eux.

Je suis planté là, sur le quai comme un rond de flan, le plongeur est déjà parti, le grutier est retourné à son rangement. Il s’est passé deux heures depuis qu’on a touché le quai. J’ai le cœur qui commence à déborder. Par les yeux. Tito me tape dans le dos :

  • allez file, il t’attend pour la remorque. A bientôt amigo.

Quelques minutes plus loin, on est amarré au ponton, au milieu des voiliers de charters cinq ou six. Une bonne femme est sur la plage, avec deux petits gars qui dansent. Il me faut quelques minutes pour reconnaître le grand Alex. Je suis parti depuis quatre mois, et ils ont poussé terriblement. Les retrouvailles sont douloureuses, les enfants si contents de retrouver le bateau, rentre dans un bateau humide mouillé, avec un peu de graisse qui a maculé l’intérieur. Assis sur la couchette trempée, je craque.

Pause.

Après demi-heure sur le quai, grâce à ma blonde, on se retrouve à l’intérieur, et on essaie d’occuper les enfants en rangeant un peu. Tout mon beau rangement de ce matin : à l’eau ! Quel cauchemar !

Puis le silence s’installe, j’ai perdu un peu mon ressort, malgré les encouragements de Jacqueline. Finit l’Antarctique et les beaux rêves d’aventure. Jacqueline a lâché l’hôtel, faudra du budget si on veut réparer. Je ressasse, taciturne. La nuit n’est pas loin, on va pas avoir chaud.

  • Toc toc, on peut entrer ?

Bon, pas la peine de répondre, il est déjà dedans.

Un argentin est là, on se parle mi-argentin et mi-gestuel chaque fois qu’il me manque un mot, beaucoup de gestes en somme:

  • Ben dis donc, effectivement…..Mais où allez vous dormir cette nuit ?

  • Ben là tu vois, cette grande couchette elle n’est pas tout à fait mouillée, on va se serrer.

  • Quoi ? Les enfants vont dormir là aussi ? Ah non ! C’est pas possible ! Non non c’est pas possible.

  • Ben faudra bien, la nuit tombe.

  • Bon, vous bougez pas dans la prochaine demi heure ?

  • ….. ?

  • Ok, je connais quelqu’un…Bon OK.

Et il disparaît. On ne sait pas comment il s’appelle, on l’a jamais vu. Ni non plus encore aucun des voileux qui sont sur les huit bateaux charter autour. Finalement huit. Amusant, non ? On ne les verra pas de plusieurs jours d’ailleurs.

  • Toc toc on peut rentrer ? Les jambes commencent à apparaître, puis une Robe.

    • J’ai vu mon ami, dit –elle en jetant un œil autour… Effectivement. Bon, les enfants peuvent pas dormir là ! Je m’appelle Ada !
    • Jacqueline Alex Ben , moi c’est Jean-Pierre.
    • Bon, j’ai rendez-vous excusez-moi, je ne peux pas rester, voilà la clé de la chambre 6, oui, j’ai un petit hôtel. Vous vous installez là-bas. Tout ce que je vous demande, c’est dans quinze jours la saison touristique qui commence, j’aurais besoin de la chambre mais je vous trouverai quelque chose.
    • Merci Ada, mais vous comprenez, on a un petit budget, et l’hôtel peut-être qu’on pourra p…

Elle me tranche d’un regard qui dit vous m’insultez ou quoi et les mots qui sortent de sa bouche sont :

  • Vous êtes mes invités c’est avec plaisir. De toute façon, vous n’avez pas le choix, vous avez intérêt à être demain matin au petit déjeuner à l’hôtel pour me raconter l’histoire.

  • Oui madame. Regard qui tue. Pardon, oui Ada, merci Ada, mais elle est déjà partie en me laissant la clé dans la main.

Ce soir les enfants on dort à l’hôtel !.

Mer chagrine, nuit câline. Le moral revient. J’ai parlé d’abandon, de la fin. Dix ans que ce projet me trotte dans la tête. Mais ce matin on recommence. Grâce à Tito, grâce à Ada, grâce a Guillermo . C’est le patron du petit bateau à moteur, son ami. Pardi !. On a prit ensemble le meilleur petit déjeuner du monde. Celui qui te sort la tête hors de l’eau. Qui te remplit d’abord le cœur !

C’est demain, appelons-le aujourd’hui puisqu’il est là, nous retrouvons le bateau.

Jacqueline attaque le nettoyage, j’attaque le moteur.

  • Toc toc on peut rentrer ?

Je lève la tête du fond du moteur, le type est déjà au pied de la descente.

  • Ah ouais d’accord ! Au fait j’ai vu mon copain Guillermo, tiens qu’est-ce que tu fais ?

  • Ben je démonte d’abord le démarreur, il a pris un bon bain, ensuite j’attaquerais l’alternateur etc…

  • T’es mécanicien ?

  • Non, mais bon je viens bien y arriver.

  • Bon, parce que moi, je suis mécanicien ! Tiens pousses-toi, fais-moi un café et passes moi la clé de 17. A pipe, si tu as.

Le temps que le café percole:

  • Bon, si je te le rapporte dans trois jours ça te va ? Parce que j’ai un peu de boulot tu comprends.

  • Ben, je …

  • Allez salut, au fait tu bouges pas dans la demi-heure qui vient ?

  • Ben non, on n’a pas mal de truc à faire et…

Loulou lui a retrouvé sa petite amie qui l’attend pour traverser la Patagonie à cheval. Son rêve à lui. Il va décaler son départ de quelques jours pour nous aider au nettoyage.

  • Toc toc, on peut rentrer ?

Je jette un coup d’œil à la montre, demi-heure pile ! Jacqueline va vers la cuisinière et sort déjà du café, je suis pas fort en café.

  • Bonjour, j’ai vu mon copain, je suis électricien. Où il est cet alternateur ?

    • Ben, j’allais attaquer.
    • T’es électricien ? Bon passes moi une 13 à œil. Hum, il sent bon ton café !

Je ne hurle pas Viva Argentina, mais je me retiens.

  • Bon dans trois jours ça te va ? Comme ça tu l’auras en même temps que le démarreur !

Le gars disparaît l’alternateur à la main. Le sien, car maintenant c’est devenu une affaire personnelle, entre lui et l’alternateur on va voir ce qu’on va voir.

  • Jacqueline, un jour je raconterai ça tellement c’est incroyable. Viva Argentina.

    • Jean-Pierre, on met tout sur le quai, il n’y a pas de vent on ira plus vite.

Toc toc on peut rentrer ?

  • Ben oui, assieds-toi. Là, c’est pas mouillé. Tu prends du café ?

  • Merci, j’ai vu mes copains là, fait-il en montrant le quai. Je m’appelle Igor.

Un géant avec une barbe rousse impressionnante, regard ciel bleu ! Je jette un coup d’œil à Jacqueline. J’y crois pas. Deuxième jour à Ushuaïa !

  • Dis-moi, comment tu vas faire pour tes réparations, tes achats, et promener ta famille. Tu sais y’a plein de coins sympa autour.

  • Ben, on va prendre le bus, et le taxi, il y a bien des taxis ici.

  • Non, ça va pas, c’est pas pratique. Bon, écoute dit-il en se levant pour partir. Voilà les clés de ma voiture. C’est un 4x4 orange, je l’ai mis au bout du quai.

  • Igor écoute, c’est pas possible un truc pareil.

  • Ouais t’as raison, je te demande une chose alors, si j’ai besoin de ma voiture, tu me la prêtes d’accord ? Et il s'en va le bougre, en laissant la clé dans ma main.

    • IGOR ! Igor !
  • Hé, au boulot mon vieux. T’as pas mal de boulot si tu veux aller en Antarctique cette année ! A plus.

Tellement incroyable ce pays !

La chance c'est les autres.

Le doute, l'épreuve.

A suivre

Et si on devait refaire le parcours pour éviter les fautes. Eh bien c’est pour cela qu’on embarque la cisaille obligatoire.

29 mai 2004
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Merci JP
de nous avoir raconté cet aventure.
Tres touchant.
C'est quand la sortie du livre?

31 mai 2004
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Je suis trés heureux de voir que l'ambiance d'Ushuaïa n'a pas changé
Ca me rajeunis de 30 ans.
Je n'avais pas d'avarie alors mais ça reste une escale mémorable

02 juin 2004
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La chance
Bravo. J'en ai encore la larme à l'oeil et quant on pense que "l'homme est un loup pour l'homme" il existe DES exceptions et cela fait chaud au coeur. Bon nav et good luck.

07 juin 2004
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Igor
bonjour
pour avoir vécu assez longtemps à Ushuaia mais avant ton arrivée (je suis partie fin 86) j'ai connu un certain Igor (qui avait un superbe ketch en bois de 18 m environ), d'origine italienne, on l'appelle aussi el Tano, était-ce lui (son voilier était bleu et je crois qu'il l'a repeint en rouge et était amarré dans la baie d'Ushuaia

29 mai 2004
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waou!!!!!!!!
putain de moine...........c'est top"......

merci mes,et ......encore.......

ps.fait vite un bouquin,je le veux...

gg.

29 mai 2004
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bravo
bravo et merci
c'est une belle aventure de voile mais surtout humaine.
il n'y a pas que des tordus au monde mais ils sont de plus en plus dans des coins très repliés.
effectivement fait vite un livre de tous tes voyages c'est bon

29 mai 2004
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Merci Jean- Pierre
:-p

30 mai 2004
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Jean-Pierre,
Serais-tu d'accord pour mettre ton texte en article sur HEO ? On appellerait ça "La chance" ou bien "Le pire n'est jamais certain", ou autre chose si tu veux.

Si tu es d'accord je fais le boulot à ta place, sous ta signature évidemment ... SI en plus t'as une photo ce serait génial :-)

Robert.

01 juin 2004
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Robert
Merci,
Sympa, car je ne sais pas placer les photos dans le texte, j'en ai mis 4 dans mon album qui ne sont pas sur le site.

AH tout est vrai sonon cela n'aurait aucun intérét, j'ai omis certains détails peu flatteurs, ex les voiliers de charters pésents "m'ont tous entendu (VHF 16) mais entre lacher les amarres, les clients etc..." dixit (xxxx) Bon on supposera que tout le monde n'était pas à bord... Viva Argentina!

Bon merci pour les commentaires, mais pas encore de bouquin, on repart dans 10 jours, disons pour faire un peu plus de matière.

Si Robert il m'explique comment on enchasse les photos, je recopie un article sur les quarantièmes et la Révolution!
Merci à tous,
Bon vent

Tiens faudrait trouver un joli truc en Français comme la devise de Seven Seas :
Fair winds and following seas

JP

01 juin 2004
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Alors là! c'est trop beau!
Merci JP de nous faire vibrer comme cela
La solidarité existe-t-elle encore aujourd'hui? à te lire oui , cela fait chaud au coeur et redonne beaucoup d'espoir merci
Ecrit vite un bouquain c'est ttrop bien!!

01 juin 2004
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ça aurait pu mal finir . . .
pas de grande traversée au large dans les nièmes rugissants, mais :
sur la Rance, de nuit (23h), temps calme, eau plate, retour vers mon mouillage à La Richardais venant de Plouer.
Je connaissais bien le coin depuis des années
A quelque centaines de mètres de l'arrivée, bien fatigué et somnolent , je vois une perche balisant un récif, je sais pourtant qu'il faut le passer par la droite, et je fonce juste à côté.
A 5 N au moteur, 1 quille butte sur le récif à fleur d'eau, le bateau s'arrête net, l'avant plonge et cogne sur les cailloux, je me trouve projeté dans le cockpit, ma femme endormie dans la descente est projetée en bas contre la table.
On peut se dégager en 2 minutes (marche AV-AR), je regarde vite dans les fonds, apparemment pas d'eau, et vite direction le mouillage echouant tout près.
Bilan de jour et à sec le lendemain :
perforation du dessous de l'étrave, env 10 cm de coque mâchée, et petite infiltation dans un coffre avant, et une belle entaille dans le profil d'attaque de la fonte de la quille.
Moralité : pourquoi bêtement prendre la mer (ou plutôt la rivière) de nuit, alors qu'on pouvait faire autrement, en plus très fatigué et somnolent ?
Je n'ose pas imaginer par mauvais temps, malades, dans un secteur inconnu, etc ...
A méditer !

01 juin 2004
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IL EN EXISTE DONC ENCORE
De ces gens ou le mot solidarité n'est pas simplement orthographié mais une philosophie de vie.
Merci J.P de nous permettre de croire qu'il existe encore ce genre de gens.

01 juin 2004
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C'est fait ...
Jean-Pierre ...

Voir dans les top5 nouveautés ...

Robert

01 juin 2004
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hé bé
j ai faillit zaper le super texte d argonaute, puis quand j ai vu les commentaires, je me suis dit que ca vallait surement le coup de perdre quelques minutes malgré mes yeux qui cherchent le sommeil, et bien maintenant j ai tout lu, ca fait vibrer cette affaire là !!! ( je vai devoir prendre un exomil si ca continue )

J espere que ces gens de mer existent encore quelque part en europe ( pas sur la cote d azur, c est certain .... )

Je connais aussi une malheureuse histoire de mer, elle est tres simple, tres " conne", le skipper en a pleurer : j explique :

Fleuve guadalquivir ( espagne ) nous sommes deux au mouillage, le ketch noir n a personne a son bord, ses proprios ont ete faire un tour a terre quelques jours....
Visiblement, ca n a pas plu au bateau qui s' est ouvert les vannes ( rupture ??? ) une nuit tout seul comme un grand, resultat, au petit matin il ne reste que le roof de visible, les gens du coin arrivent quand meme a attrapper le bateau, à amener une pompe et à pomper.
Une heure plus tard le proprio arrive sur place, le bateau recommence doucement à flotter, mais tous ses souvenirs ont pris l eau, c etait sa maison, il s etait emmerder plusieurs années a le construire et tout s est envolé en fumée ( on va dire vapeur pour rester marin )

Il est resté longtemps assis sur le roof, les deux mains sur le visage, avant de tout sortir pour faire secher le bateau.

Bilan, pas besoin de grandes causes pour avoir une fortune de mer....

02 juin 2004
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c'est pas ushuaia, mais..
en remontant la garonne aprés bordeaux, on marche plein pot , sans avancer beaucoup, cause le courant de 3nds, on voit un panneau bizarre sur la berge , puis des gens nous font des grands signes.. on les salue aussi, bien sur, et BANG!

On vient de se payer le seuil rocheux de Cadillac

On tombe en vrac dans le cockpit, le bateau rebondit deux trois coups en craquant et le courant nous renvoie vars l'aval..

voie d'eau à la quille, seaux , pompe, puis mise a sec d'urgence au chantier de lagoiran, trés serviable

moralité: si vous prenez la garonne, révisez le code des voies interieures, car le panneau bizarre était trés explicite (aprés relecture) et la regle sur la berge indiquait en plus le tirant d'eau possible!
et partez de bordeaux a la marée montante! vous irez nettement plus vite...

05 juin 2004
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naufrage de "TANGAROA"
qui a lu le livre de Jules BECCERA
"TANGAROA" ou "les aventuriers de l'Arche perdue" édité à compte d'auteur en 2001 ?

J'ai toujours le coeur serré lorsque je relis votre livre Jules et Edith.
J'ignore ce que vous êtes devenus mais je pense souvent à vous.
Peut être allez vous sur HEO vous aussi ?
Peut être qu'un habitué vous connait et me donnera de vos nouvelles ?

Bouteille à la mer

Chantal,

08 nov. 2008
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tangaroa les aventuriers de l'arche perdue
bonjour je connais les becerra depuis les année 1980 et j'ai vu construire leur bateau dans le jardin.
Céline leur fille était copine avec la mienne avant leur départ.
maintenant elle demeure a hendaye sa maman est dcd voila 2 ou 3 ans.
j'aimerai trouver leur livre j'ai beau chercher sur internet rien!!!bye

09 nov. 2008
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ton message m'attriste profondément

Je savais que Lydie avait été soignée pour un cancer du sein juste avant leur départ.

Décidément, ils n'ont pas eu de chance !
Après avoir construit leur bateau pendant des années et sur le point de larguer les amarres, Jules a besoin d'une intervention cardio-vasculaire. Départ remis !

Quand Jules est à nouveau sur pied, le projet de voyage reprend forme et c'est Lydie qui apprend qu'elle a un cancer du sein. Départ à nouveau repoussé mais toujours un optimisme inébranlable au sein de ce couple fusionnel.

Ils sont enfin partis, en profitent bien.
Cela est superbement raconté dans leur livre mais terminent leur voyage en faisant naufrage près des côtes espagnoles, éperonnés par un cargo qui ne s'arrête pas. C'est un autre bateau qui faisait route avec eux qui leur portera secours.

Tu ne trouveras pas le livre sur le net. Il était édité à compte d'auteur. Je l'ai prêté récemment. Quand je le récupère, je te donnerai les coordonnées de l'éditeur.

Je me souviens particulièrement d'une conversation téléphonique avec Jules alors que nous allions entamer le sablage de Boulal. Il me conseillait de ne pas le faire nous-même ou du moins pas seul comme Jacky l'a fait. Il avait gardé un très mauvais souvenir de son propre sablage.
Trois semaines après, je l'ai rappelé pour lui confirmer qu'il avait raison et ça resterait un très mauvais souvenir pour nous aussi.

J'aimerais beaucoup avoir de ses nouvelles si tu peux en avoir par sa fille.

PS : je t'aurais envoyé leur livre avec grand plaisir si je n'y étais pas aussi attachée,désolée

Amicalement,
Chantal

05 juin 2004
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au barcares
il y a quinze jour dans l'entre du port on a contouner la boue par tribord et on s'est echouer dans la vase. le bateau tire 1.60.
Heureusement le vent souflait du nord et en remetant le genois on s'est devase ( le moteur ne sufisait pas)
Il faut serre la jete exterieure (babord en rentrand)
Demnader a la capitainerie s'il on drager la passe serai plus prudant
Ce n'etait pas mon bateau qui tire 1.90 sa aurai fait bisare?

07 juin 2004
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barcarés
le dragage est en cours, enfin, car la passe ne faisait plus que 10m de large!

07 juin 2004
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Pas dramatique mais instructif
On rentrait le soir avec l'intention de dormir dans la rivière de Lannion (légué) qui avait l'air charmante.

La carte montre une belle langue de bleu qui permet d'y rentrer a n'importe quelle heure de la marée.

Et justement, l'heure qu'on choisit, c'est la fin du jusant...:-(

On revoit trois fois nos alignements, nos relèvements. Le vent et la mer sont calmes on y va a 2 noeuds tranquille avec un oeil sur le sondeur.

Et pis evidemment on se plante...

Revérification (alignements, relevements, gps), on est bien dans la bande bleue de la carte, on est censé avoir 1m d'eau sous la quille.

Pas grave, dans 3/4 d'heure c'est la basse, on repart dans une heure et demi. on va mouiller avec l'annexe et taper l'apéro pendant que le boat prends gentiment 10 degrés de gite...

2 problèmes vont survenir. Problème n°1 un grain se lève et lève avec lui un vilain petit clapot dans l'estuaire. Problème n°2 1hr et demi plus tard, la nuit est tombée. Hors de question de rentrer dans l'estuaire ni même d'en sortir d'ailleurs car on y voit goute.

On s'est donc désensablé en dansant sur la quille pendant au moins 10 minutes :-( (Heureusement, pas de dégat structurel apparent)
Et on a été contraint de passer la nuit a l'ancre dans l'estuaire.

Pas tres spectaculaire tout ca mais quand même quelques lecon a tirer

-Quand on veut rentrer le soir fatigué, on prends parfois des mauvaises décisions (et rentrer dans un tel estuaire au jusant en était une)

-Les estuaires sont des saloperies et les cartes ne rendent pas compte des bancs de sable qui bougent...

-Les conditions météo changeant vite, il faut pouvoir quitter rapidement un mouillage peu abrité quelque soit l'heure du jour et de la nuit...

08 juin 2004
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alors personne...........
n'a lu "TANGAROA"

personne qui sache ce que ce sont devenus Jules et Lydie BECCERA après leur naufrage (sorry Lydie, je me suis trompée sur votre prénom dans mon post précédent)

Aux dernières nouvelles ils étaient retournés vers HENDAYE

merci

Chantal,

10 juin 2004
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erreur de nav : talonnage
Témoignage de talonnage (erreur de nav)

Bonne idée d’échanger nos (mauvaises) expériences de nav pour rappeler que la rigueur est de mise à bord et que l’on ne peut pas se permettre de naviguer à vue dans des eaux inconnues, ni d’abattre ou lofer (donc modifier son cap) sans avoir fait un point au préalable.
Voici ce qui m’est arrivé l’année dernière dans les eaux sardes (date du sinistre : fin mai)

Nous étions 3 adultes (dont le skipper) et 3 enfants sur un yawl en bois de 15 mètres, 15 tonnes (important pour la suite).

Nous sortions du golfe d’Olbia (NE Sardaigne) pour continuer notre route vers le sud. Après avoir contourner l’isola Tavolara et un autre rocher, nous voici cap sud jusqu’à notre prochaine étape (Cala Gonone). Il y avait un petit vent d’ouest agréable mais le skipper a voulu faire gonfler les voiles et a demandé à la barreuse (et oui, une femme !) d’abattre un petit peu pour monter d’un petit noeud. En aucun moment, avant de donner l’ordre ou après, il n’est descendu à la table à carte pour faire un point, modifier son cap, le tracer, enfin, ce qui devrait se faire systématiquement avant ou juste après chaque modif de cap. A moins d’un mille après ce « léger » changement, nous nous rapprochons d’un rocher émergé (los 3 hermani) et le skipper a un petit doute, le sondeur affichant une profondeur anormale. Il envoie une des équipières à l’avant pour vérifier les fonds ! mais c’est déjà trop tard, avec un génois déroulé à fond, la grand-voile complètement hissée, vent de travers, l’équipière ne peut que dire au skipper qu’elle voit le fond avec des roches : on entend un crac puis d’autres, bref, on est sur les rochers. Le skipper donne aussitôt l’ordre d’enrouler le génois, d’affaler la grand-voile et essaye de faire marche arrière mais le temps de mouliner ce pu....de génois, d’affaler bien mal la grand-voile (mais on s’en fout), avec ce vent de travers et une mer qui commençait à se former, la marche arrière arrivait trop tard. Sur notre bâbord, des rochers émergés assez hauts (2,50m que l’on avait d’ailleurs vu avant de talonner, d’où la demande du skipper à ce moment d’envoyer quelqu’un à l ‘avant) se rapprochaient car les vagues nous poussaient vers eux. A ce moment, un petit bateau à moteur (un pêcheur sarde du coin) arrive et nous lance une aussière : mais comment tirer un 15 tonnes ! l’aussière casse, s’enroule autour de l’hélice, le voilier n’est plus manoeuvrant, c’est la cata. Je lance un pan-pan mais les secours mettent énormément de temps à venir (plus d’une heure) après avoir appelé plusieurs fois auparavant le canal 16, donné les infos nécessaires pour l’envoi d’un remorquage, etc. Le skipper panique (alors que nous pouvions enjamber le bateau et nous retrouver saufs sur les rochers) et nous demande de quitter le bateau. On saute donc pour rejoindre le bateau à moteur qui ne pouvait pas s’approcher du rocher (à cause de la houle qui s’était levée). Là, moment de panique pour mes enfants (ils savaient nager mais j’avais peur car le premier n’avait pas de bouée, pas de bout et a dû nager 25 mètres avec des vagues , pas facile pour un gamin de 10 ans !)
L’eau commence à entrer dans les cales, le skipper casse le fond de la couchette avant pour accéder à l’entrée d’eau mais n’y arrive pas. Je quitte à mon tour le bateau et attendons la guardia costera. 15mn plus tard le remorquage arrive et nous voici à couple du voilier qui n’arrive pas à évacuer toute l’eau qui entre. La guardia costera lui passe une super pompe et la société de remorquage l’amène dans une anse près de l’île Tavolara, à l’abri du vent pour essayer de colmater tant bien que mal le trou dans la coque, afin de le remorquer jusqu’au port d’Olbia.
Par contre, de voir le danger que courait le voilier était terrible car le skipper l’avait construit de ses propres mains, après 7 ans de labeur et le risque de le perdre était bien réel.
Le soir, une fois au sec, enfin, plus ou moins, le spectacle du carré éventré, de la couchette avant détruite (par des coups de masse donnés pour essayer d’accéder à l’entrée d’eau de l’intérieur), des petites entrées d’eau qu’il fallait évacuer, éponger toute la nuit, nous a réellement mis devant la réalité de l’ampleur des dégâts et de la fragilité de notre projet (nous devions faire cap sur le détroit de Messine pour aller en Grèce et y repartir fin juin avant le meltem et continuer pendant 3 mois notre croisière) : là, tout s’écroule d’un seul coup, le skipper aussi craque. Le lendemain, au moment où l’on lève le bateau, et que l’on voit l’étrave du bateau, on se dit que celui-ci a eu de la chance d’être hors de l’eau, les coups qui ont été portés étaient impressionnants, le travail fait par les plongeurs aussi d’ailleurs.

Moralité de cette histoire : tout ceci pour rappeler à toute personne qui monte dans un bateau, qu’elle connaisse ou pas le skipper ou les équipiers, qu’elle ait déjà ou pas navigué, doit être vigilante à tout changement de cap et rappeler au « responsable » son devoir de faire le point avant tout changement et d’étudier bien le parcours avec le nouveau cap sur plusieurs milles afin d’être sûr de ne pas passer sur des hauts-fonds mentionnés sur les cartes ! heureusement que ceci nous est arrivé de jour, c’est un peu moins flippant que de nuit, surtout avec des bambini à bord.

La superstition aussi était là (car nous avions failli par 2 fois nous prendre des cailloux (à Toulon puis dans les écueils de Lavezzi), jamais 2 sans 3 (c’est ce que j’ai pensé tout de suite quand je suis montée à bord de la guardia costera !) : un gri-gri que nous avions tous au poignet (sauf l’autre équipière) a peut-être été le porte-bonheur du bateau !

Petit débat à lancer aussi (certaines contributions existente déjà sur le site): les assurances (car il y a eu non prise en charge par l’assurance des dégâts et du remorquage (je pourrai développer ceci à ceux qui sont intéressés de ne pas tomber dans le piège des assurances, en l’occurence Armanien)

10 juin 2004
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ben justement...
Ca m'interresse beaucoup cette histoire de non prise en charge par Armanien.
Je recherche un assureur pour ma prochaine escapade aux Antilles et je les ai contactes.

Tres interresante ta contribution, Chantal.

10 juin 2004
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armanien
leurs conditions générales et particulières ne font que 4 pages. quand tu penses qu'un bateau comme celui sur lequel j'étais (un yawl de 15mètres) est côté 90 000 euros (presque une maison) et que pour un contrat multirisque habitation on te donne un livret d'au moins 12 pages, c'est inadmissible de leur part. I lfaut donc bien regarder que les conditions générales et particulières te sont envoyées (ça semble bête mais dans le cas du skipper, il n'avait pas fait gaffe que les conditions générales n'étaient pas dans son dossier et ne lui auraient jamais été envoyées), bien regarder la prise en charge du sauvetage, la franchise (elle est à peu près partout pareil), demander une mondial assurance (un truc de ce genre) dès que tu laisses le côtier, savoir qu'en Italie (c'est ce que je connais), le sauvetage des personnes est gratuit mais pas le remorquage du navire, souvent fait par des sociétés véreuses qui attendent le dernier moment pour te secourir afin de changer remorquage par sauvetage (il faut le savoir !)
si tu veux en savoir plus, cela n'intéresse peut-être pas les gens qui sont sur ce site, donc, tu peux me contacter : chantaldiaz2001@yahoo.fr

10 juin 2004
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très instructives toutes ces histoires ...
pour nous rappeller que "fortunes de mer" cela rime aussi avec beau temps + soleil,

qu'un petit moment d'innatention peut avoir de graves conséquences,

et que le pire n'est jamais certain.

02 nov. 2004
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up
up

02 nov. 2004
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Et je dirais même plus...
Viva Argentina!

Eglise de Talmont  en Charente France

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