Mauritanie

En route entre les Canaries et Dakar l'hiver prochain, j'aimerai bien m'arrêter à Nouadhibou, pour passer quelque temps. un flotteur connait'il ce coin et le banc d'Arguin ? les formalités sont elles acceptables ? Le mouillage dans la baie me parait très peu abrité ? aidez-moi à éclaircir.
merci.

L'équipage
10 mars 2005
10 mars 2005

V &V de Novembre 2004

Dans le N° 405, tu as un assez intéressant reportage sur une croisière en tri dans les parages.

11 mars 2005

Bonjour Christian
et merci pour la réponse à mon mail,je ne pense pas avoir le temps de recevoir un ancien no de VV avant mon départ, mais apparemment la Mauritanie ne déchaîne pas les réponses, ce qui indique qu'elle doit rester une étape pas trop fréquentée et qu'elle a donc de l'intérêt à mes yeux.
PS : bravo pour l'article sur le pilotage du bateau par les voiles. )
Didier

11 mars 200516 juin 2020

banc d'Arguin
attention quand même,

c'est pas si sain que ça il paraît
:-p

11 mars 2005

En effet
Je vais faire très attention,car par dessus le marché, en examinant la photo je m'aperçois que ce radeau n'a même pas les feux de route réglementaires :-)

11 mars 2005

ce que je peux en dire
pour trouver une réparation ou un chantier il faut aller à Nouakchott.
fais très attention à l'eau, il faut la traiter
Nouadhibou est un port de commerce.
pas facile ce pays pour un voileux, à terre c'est différent. très beau pays pour être isolé. et voir des pêcheurs
attention bateau fouillé...
Dan

11 mars 2005

Questions
Quelle est la situation politique là-bas en ce moment ?
Je parle vis à vis des marocains ? Doit on éviter les tampons marocains sur le passeport et ne passer que par les Canaries où ça s'est assoupli un tant soit peu ?
Et ensuite, l'arrivée au Sénégal ? les tampons mauritanniens sont-ils toujours aussi mal vu ? (quoique là, ça s'arrange par les palabres habituelles :-) ).

11 mars 2005

Toujours pareil et même pire
La paix c'est pas gagné dans ce coin là !
Un des pays au monde qui permet de comprendre pourquoi il faut avoir plusieurs passeports (pour montrer les bons tampons, et cacher ceux qui fachent)

Juste un avertissement pour Voilierclaudi: si tu n'es jamais allé par là, il faut garder en tête en permanence que la Mauritanie est un des pays les plus pauvre du monde (si ce n'est LE plus pauvre), et que la vie d'un homme là bas ne vaut pas plus cher que la vie d'un moustique écrasé sur un pare brise chez nous.

Ce n'est pas un pays où l'on vit, c'est un pays où l'on tente de survivre. Et ou l'on considère qu'il vaut mieux tuer l'autre que de mourir soi même.

Tout peut très bien se passer, et on peut y rencontrer des gens extraordinaires. Mais quand un blanc se pointe, en plus avec un bateau .... ce sont deux planètes differentes qui se rencontrent.

Ceci par expérience à terre, je n'y suis jamais allé par la mer (et en fait, je n'en ai pas envie)

Je pense que ce n'est pas un pays à recommander à quelqu'un qui n'a pas déjà une bonne expérience de voyage dans des pays un peu "chauds".

12 mars 200516 juin 2020

c'est plus qu'une question de tampons
Les tampons m'ont toujours été un motif à conversation somme toute assez détendues avec les différents porte-casquettes. C'est sa propre origine qui peut poser problème: il vaut mieux avoir généralement un pavillon belge qu'américain, et un passeport de même (je me demande si je ne vais pas me faire Ecossais: un édit de Louis XIV octroie aux Français la nationalité écossaise -sur option, je pense, et réciproquement- et n'ayant pas été abrogé, par oubli, il se pourrait qu'il fût encore en vigueur ). Quasiment aucun fonctionnaire exra-européen ou américain n'a entendu parler de l'Ecosse s'il ne s'intéresse au Rugby, c'est la tranquillité assurée - au pire, on peut lui parler de Rugby.

Dans tous les pays étrangers que j'ai abordé ou parcourus, j'ai toujours considéré que les habitants n'étaient pas venus me chercher; en conséquence , je me suis toujours appliqué à apprendre leurs usages, leur façon de vivre, leurs coutumes et leurs règles de politesse et à les respecter,éviter de les critiquer ostensiblement et les choquer. C'est valable aussi pour les pays voisins. Se conduire comme un gros plouc dans un club nautique espagnol ou italien en considérant comme un dû ce qui est une marque de culture et d'hospitalité amène à être considéré comme le plus grossier des touristes; ceux qui viennent après peuvent se demander pourquoi les visages se ferment à leur approche; alors, on perd la spontanéité, la chaleur de l'accueil, les amitiés qu'on aurait pu nouer, et c'est bien fait. Les relations humaines sont au minimum bi-latérales.
Chacun apporte quelque chose; si l'on se sert et qu'on ne donne rien (attention aussi aux cadeaux qui offensent...) on finit par prendre des coups de pied au c..
Il vaut mieux aussi éviter les discussions politiques, certaines conduisent à un séjour plus ou moins prolongé dans des locaux inconfortables pleins de petites bêtes qui ne se tiennent pas tranquilles et où l'on mange mal. Quand on finit par être expulsé, ont repart avec son tee-shirt, son jean et son passeport, et encore tout heureux de partir. Ne pas non plus dire du mal de son propre pays, de ce pays c'est soi-même que les gens ont sous la main, autant dire que ce genre de critique, légitime chez nous revient dans ces circonstances à scier la branche sur laquelle on est tant bien que mal assis dans certaines contrées.
A ce prix: un effort d'attention à la situation et d'abord aux gens de l'endroit, j'ai pu prendre le café avec des miliciens chargés d'autant d'armes qu'ils pouvaient porter,dans des postes ou ils n'avaient rien d'autre à offrir -que ce café qu'on buvait dans des boîtes de conserves vides, assister, accompagné de près par le commissaire politique de l'endroit, à une séance d'un tribunal populaire pas du tout préparé exprès (je lui avais demandé impromptu si je pouvais y assister, alors que nous passions devant), et qui m'a fort intéressé (pour certaines formes de la procédure, nous pourrions nous en inspirer: les prisons se rempliraient moins - je parle des "droits communs", pas des condamnés politiques: c'est tout autre chose), et, lors d'un incident grave, en appeler au "Président" qui n'en a jamais été informé, mais dont l'évocation a calmé les ardeurs de ses lointains subordonnés (c'était eux-mêmes qui, lors de conversations, m'avaient "donné le tuyau"...)

En discutant à bâtons rompus avec l'ancien Inspecteur de la Navigation de Toulon, qui avait fait une carrière mouvementée de commandant de cargo sur la côte d'Afrique Occidentale, j'ai appris que certaines cartes de début du siècle (peut-être même jusqu'après 1918), avaient par endroit une erreur en longitude de 11 minutes. Donc, si l'on utilise des cartes anciennes (ce qui n'est pas recommandé, mais d'aucuns le font, par économie ou par amour des antiquités), prudence!

Il est bon de se renseigner de manière précise sur la question de la délinquance par vol ou racket à peu près partout; et ne pas s'échouer accidentellement: la notion du droit d'épave étant par endroit médiévale ou antérieure, voire fluctuante selon les circonstances. Dans les régions très agitées, ne pas attendre que les choses aillent très mal pour écourter les vacances si nécéssaire. Prévenir les consulats de France de la région qu'on s'y trouve: cela ne sert à rien, mais en cas de problème cela aide. Je me suis souvent trouvé bien d'établir des relations avec des commandants de navire de commerce ou de pêche ,voire des skippers de yachts anglais, gens qui connaîssent beaucoup de monde.Avec la VHF c'est facile:" bonjour,le nom du voilier, du commandant, des passagers,d'où on vient, où l'on va quelques mots", et l'on n'est plus "un objet sur la mer". Il m'est arrivé au large d'Essaouira de bavarder avec un équipage de pêcheurs bretons qui au bout d'un moment m'a demandé de lui envoyer une ligne. Il l'a renvoyée avec un morceau de filet dans lequel il y avait une vingtaine d'araignées de mer. Je l'ai renvoyée avec deux bouteilles de "Bouchard père et fils" (autre chose que le 12°5 de Brest). Et puis, dès le contact avec la terre, j'établis tout de suite la meilleure relation possible avec l'autorité de l'endroit: sourire, salutation d'usage,regard et propos franc, cadeau symbolique si je sais ou sens que cela se doit: cela permet d'éviter par la suite un cadeau moins symbolique. Bref, être "celui qui vient de la mer", en paix, en offre et en demande d'amitié, et non un touriste pas trop rassuré qui va repartir frustré, peut-être plumé et haï de surcroît.

Histoire de la photo: nous arrivons vers Minuit à Arrecife (île de Lanzarote) . Je n'ai pas envie d'explorer l'avant-port ou se trouvent précisément des récifs; je demande à un pêcheur espagnol l'autorisation de m'amarrer sur son bateau: il prend mes amarres et, tout de go, m'invite à une "fiesta" que sont en train de faire les équipages. Divinement simple: une énorme "sardinade" et du vin à volonté, mais quelle ambiance! A 4heures du matin, je rends l'invitation, et11marins-pêcheurs envahissent mon bateau, assurément moins logeable qu'un thonier( on en voit quelques-uns sur la photo, le bateau était trop petit pour avoir du champ) . Jusqu'au jour on chante, on parle, on blague, on rit...Lorsque nous nous sommes quittés pour entrer dans le port, nous connaissions la géographie de l'endroit, les bonnes adresses, ce qui était recommandé, ce qu'il valait mieux éviter, les meilleurs magasins pour le ravitaillement, et que, pour les formalités à la "Commandancia de la Marina" rien ne pressait, mais qu'il était de bonne pratique d'apporter une bouteille d'Anis del mono :-)

Phare du monde

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2022