Le point de vue de Yann Elies sur le Vendée Globe

Ceci est un RESUME d'un article complet du journal Ouest France:
"Interview du skipper de Generali, qui revient sur son accident beaucoup plus grave qu’il n’avait semblé au moment des faits, sur sa longue convalescence, et qui s’exprime sur le tour pris par ce Vendée Globe où les avaries et abandons se succèdent."

"Yann, d’abord, pouvez-vous nous donner de vos nouvelles ?

J’en ai pour un mois ou deux mois sur place, trois mois minimum pour retrouver des moyens à peu près corrects, et six mois pour a priori tout récupérer. Je ne me suis pas cassé que le fémur gauche, mais aussi le bassin et quatre vertèbres. En fait, il s’agit de petites parties des vertèbres, les apophyses transverses, ces petites cornes d’os sur lesquelles viennent s’accrocher les muscles. Le gros problème, c’est le bassin. Cela signifie que je ne peux pas me remettre d’appui avant qu’il soit consolidé.

Comment, avec de telles blessures, avez-vous fait pour vous hisser et revenir sur votre bateau ?

J’étais à l’extérieur, sur le bout dehors lorsque c’est arrivé. Je ne pensais pas arriver à surmonter une telle épreuve. Mais ce que j’ai découvert, c’est que dans une situation comme celle-là, on ne réfléchit pas trop. On prend le dessus sur le mal de chien, et on est capable de faire beaucoup de choses. J’ai découvert où était la limite entre être sur le pont et ne pas y être, et celle de la résistance à la douleur.

Que tirez-vous comme enseignement de cette histoire ?

Une semaine avant, je me battais pour la 1re place. Et je me retrouve pendouillant par-dessus bord, accroché à mon harnais. La situation évolue très vite. Autant j’avais bien pris conscience qu’il ne faut pas que la quille, ou quelque chose casse en tête de mât, autant je ne m’étais pas tant préoccupé du bout dehors. Et bien, là non plus, il n’y a pas le droit au problème. Le mien consistait juste en un cordage qui s’usait prématurément et que j’étais déjà allé changer à deux reprises. Dans la préparation des bateaux, il y a des endroits stratégiques où le droit à l’approximation n’est pas de mise. Ou on ne peut pas réparer, ou on prend des risques. J’ai sous-estimé les conditions de mer, j’étais dans une phase où je voulais remettre du charbon, ré-attaquer, regagner du terrain. Tout ça a fait que je me suis exposé.

Quel avenir pour vous, maintenant que votre bateau est perdu ?

C’est sûr que le 60 pieds, c’est terminé pour au moins deux ans. Cette année, sauf si un copain veut bien m’embarquer pour la Transat Jacques Vabre, je n’en ferai pas. Et après, une construction prend un an. Pour l’instant, je suis dans le flou.

Mon sponsor me suit cette année, m’accompagne dans ma rééducation. On parlera d’une éventuelle suite à l’automne prochain.

Justement, quel regard portez-vous sur le tour pris par ce Vendée Globe, les 17 abandons ?

Je ne vais pas dire qu’on s’y attendait, mais j’ai toujours été de ceux qui prévenaient : attention, ce n’est pas qu’une régate planétaire, mais tout de même aussi une aventure. C’est sûr que le bilan est loin d’être positif.

Après, les conditions ont été un peu exceptionnelles, et c’est bien de prendre une claque de temps en temps pour se remémorer que le Vendée Globe n’est pas une promenade de santé. Qu’il s’adresse à des gens avertis et qu’il y aura toujours des avaries et des aventures humaines comme celles vécues cette fois-ci.

Tout de même, lorsque l’on voit le nombre de prétendants au titre partis au tapis…

On vient de découvrir que le nombre de portes de sécurité, leur proximité, a considérablement changé la physionomie du Grand Sud. En fait, du cap de Bonne Espérance au cap Horn, ce n’est plus qu’une histoire de bourrins. C’est celui qui parviendra à en mettre le plus possible, et à torcher de la toile le plus loin possible, qui arrivera le premier de l’autre côté. Avant, il y avait une partie de stratégie, la négociation ou non des icebergs, la descente dans le Sud, lever le pied, contourner… Maintenant, à partir du moment où il n’y a plus d’icebergs, qu’entre les portes il n’y a plus de stratégie, il n’y a plus qu’à bourriner. On a été plusieurs à être surpris par cette physionomie de la course, qui a amplifié le phénomène de casse."

L'équipage
09 jan. 2009
09 jan. 2009

Le dernier chapitre...
...est intéressant. Soit ils allument entre les portes soit ils brûlent un cierge long comme le mat si on les autorise à prendre la route qu'ils veulent.
L'IMOCA avait commencé à faire son autocritique avant le départ du VG sur la puissance des bateaux. Il semble bien qu'on soit arrivé au maximum de ce qu'ils peuvent gérer en solo. Et pas sûr que Desjoyaux serait en tête avec un bateau comme Pindar réputé le plus puissant de la flotte.
Je pense que maintenant qu'ils sont arrivés au bout du rapport poid/puissance/solo ils vont pouvoir investir un peu plus dans les calculs de résistance et de contrainte sur le matériel dans la durée et gagner en fiabilité.
Restera les OFNI...

09 jan. 2009

3 mois
c'est le temps qu'il a fallu pour calculer le mat de tenemos...............

09 jan. 2009

heureusement que les techniciens d'Airbus ou Boeing ne pensent pas
exactement comme toi....

09 jan. 2009

Vous oubliez un truc monstrueux si vous comparez à l'avion...
Bien sur qu'il y a un test statique à la rupture pour valider les calculs.

On sait aujourd'hui qu'une aile doit résister à 4G. Et donc on vérifie sur un essai réel les 4G.

Mais il y a eu combien de morts en avion dans les années 1910, 1920, 1930 pour déterminer statistiquement qu'un avion devait resister à 4G pour être sûr. Et qu'a 3G il cassait en vol , et qu'a 5G, il était inutilement trop lourd.

09 jan. 2009

Ben oui.
Les moyens de calculs, la compréhension des phénomènes physiques est celle de 2008. Mais au niveau détermination des efforts à respecter, on doit en être au niveau aviation 1930 1940. Pas plus. Les bordés, les coque, ça va, parce tout ce qui est marine marchande ou militaire est interessé. Mais ce qui est spécifiquement voile (quille, mat) n'est que du loisir sans aucun budget état ou très grosse société.

L'aviation est aussi un gouffre à fric. Pour donner une idée, la certification d'un avion de tourisme 4 places 100 chevaux 750 kg coute aux alentour de 10 000 000 €. Cet avion n'existe qu'en construction amateur (kit), car sinon, l'amortissement de la certfication serait tel qu'il n'aurait aucun acheteur ...

Pour s'en convaincre, il suffit de compter le nombre de nouveaux modèles de voiliers sortis en france ces 10 dernières années, avec le nombre de nouveaux modèles d'avion de tourisme certifies sortis pendant cette même période (très très proche de 0).

09 jan. 2009

même avec tout les calculs du monde
si tu oublis un bout de déla. à la fab ....

09 jan. 2009

JP tu as raison,mais
pour chaque nouvelle race d'avion,une structure complete subit(jusqu'a destruction) des essais dynamiques. ce qui permet de valider ou non la "justese' des calculs et autres iterations des bureaux d'etudes

09 jan. 2009

si la course au large de 2008 est au niveau de l'aviation de 1920
il y a du souci à se faire :-D :-D :-D

09 jan. 2009

a mon avis
la classe imoca arrive comme celle de la classe orma ou ils ont découvert les limites de ces bêtes de courses . il y a une autre chose aussi ces la mentalité des skippeur d aujourd'hui qui n est plus la même qu il y a 20 ans . Maintenant ces la chasse au record au dépare a peine parti il veulent déjà être revenue en poussant les montures qui on été conçue pour ça il y a quand meme un bateau que j ai hâtes de voir dans le grand sud ces le nouveau banque pop quelle sera sont sort babas mister mais ces le sport alors bravo a tous ces skippeur . noël

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