Gréements traditionnels VS innovation technique

Bonjour,

J'espère lancer un vaste débat, mais j'aimerais qu'il ne parte pas non plus dans tous les sens, alors je vais tenter de bien définir la question.

Il y a un siècle (en gros), lors de l'apparition des moteurs, tous les bateaux étaient des voiliers.
Chaque usage avait développé des formes de carène et des plans de voilure très spécialisés selon les contraintes du métier, et nous étions arrivés au bout d'un long processus d'optimisation.
Dans les exemples qui me viennent de navires très "aboutis" pour leur usage, j'ai les clippers, les côtre-pilotes, les terre-neuvas, etc. la multitude de la petites pêche côtière, où chaque région avait développé sa carène et son gréement associé, soit pour un usage très spécifique, soit au contraire pour le plus de polyvalence possible.
Ce qui donnait une extraordinaire diversité.
Pour ne parler que des gréements, nous avions des voiles à corne, des voiles au tiers, ou encore latines, et sans parler des jonques asiatiques ou des pinces de crabe...
Le tout grée en sloop, côtre, ketch, goélette, à 2, 3, 4 mât ou plus.

Or, toute cette diversité a été mise au placard par motorisation des navires, qui a effectivement très largement simplifié le travail des marins.
De là, le seul usage de la voile qui a continué à se développer et à innover c'est la voile de plaisance, dont le cahier des charges était simple : aller le plus vite possible (l'innovation venant principalement de la régate, et la plaisance confortable s'adaptant à la première).
C'est comme ça qu'est apparu en quelques décennies la voile bermudienne que nous connaissons tous, et qui semble avoir pris la totale hégémonie sur les autres formes.

Or, la question que je me pose, c'est quelle direction aurait pu prendre l'innovation en terme de gréements, si la régate n'avait pas été l'unique objectif ?
Est-ce que nous aurions toujours des voiles auriques ou de jonque, ou est-ce que le profil moderne "aile d'avion" aurait de toutes façons pris le pas sur les autres, parce que le plus efficace pour tous les usages ?

Quand j'observe aujourd'hui les quelques expérimentations de transport de marchandises ou de pêche à la voile sur des navires de conception récente, ils choisissent tous la voile bermudienne.
Est-il donc encore nécessaire de sauvegarder le patrimoine maritime ancien, si même les anciens usages se tournent vers une seule forme de voile ?
Je me pose cette question sérieusement, puisqu'en tant que marin et formateur en voile, j'aime particulièrement faire découvrir les vieux gréements. Mais parfois, je me demande si ça a toujours un sens.

Un élément de réflexion pourrait être de voir l'innovation des matériaux.
Est-ce que la diversité du siècle dernier était due à l'absence de fibres polyester, d'espares en alu ou carbone ?
Est-ce qu'avec la technologie actuelle, un pécheur de sardines de 1920 en baie de Douarnenez aurait utilisé une chaloupe au tiers, ou un goélette bermudienne ?

À contrário, est-ce que la voile y tiers ou latine ne serait pas encore plus pertinente avec une vergue en carbone ?

Les voiles de régate les plus récentes n'ont-elles pas des cornes, comme les voiles auriques d'hier ?

Donc au final, ma question est double :

Est-ce qu'un voilier de charge (fret, pêche...) construit en 2022, pourrait privilégier une très grande surface de voilure (puissance/couple), divisée (manœuvrabilité/stabilité), donc potentiellement goélette ou côtre aurique ?

Est-ce que la voile bermudienne aurait été aussi efficace si elle était faite en lin comme les voiles d'avant le pétrole ?
Donc est ce que même sans technologie moderne, ce profil serait apparu et aurait gagné son homogénéité ?

L'équipage
12 fév. 2022
12 fév. 2022
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Il y avait déjà, au temps de l'ancienne marine à voile cette notion de régate, les bateaux pilotes
faisaient entre eux une course sans merci pour attraper en premier les navires de commerce en approche.
Jean


12 fév. 2022
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Bonjour, tu a raison Jeec,à l'époque des clippers la course du thé partait de Chine pour rejoindre Londres, le premier arrivé vendait sa cargaison plus cher, ces bateaux avaient 31 voiles, pas simple pour la manoeuvre. A lire de John Masefield (La course du thé),un magnifique moment de navigation sur c'est monstres.🤢


12 fév. 2022
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Imaginons les frais d'équipage en 2022 ?


SailCamille:C'est sûr, on ne payerait pas nos Nike et nos ordinateurs au même tarif !·le 12 fév. 2022 18:26
12 fév. 2022
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La recherche de vitesse n’est pas le seul moteur de l’innovation. Il y a aussi la puissance, la facilité et la souplesse d’utilisation, la minimisation des coûts, l’esthétique, la facilité d’entretien, l’exploration technique, le confort, etc.

Par ailleurs, les effets de mode et la facilité d’utiliser des modèles éprouvés sont parfois des freins à l’innovation.


SailCamille:Qu'entends-tu par puissance ?J'ai l'impression que si c'était un critère à l'époque (des bateaux-tracteur qui ne vont pas très vite mais tracent des filets ou autre), ça ne l'est plus du tout aujourd'hui ?Je te rejoins sur la facilité d'utilisation, qui a fait le succès du bermudien.L'esthétique et le confort n'ont pas grand chose à voir avec la forme des voiles il me semble. En tout cas pas en terme d'innovation.La minimisation des coûts, c'est clair, ça va avec la facilité d'utilisation : moins d'équipage à payer, moins d'espares,...Quant à l'exploration technique en tant que telle, elle suit forcément un but non ? Elle est orientée par un cahier des charges. ·le 12 fév. 2022 18:01
Lulu2:La puissance, ça concerne surtout la pêche aux arts traînants et les navires de charge (cf le renouveau du transport de fret à la voile pure ou assisté par des voiles).
Ce qui fait le succès du gréement bermudien , c’est surtout l’efficacité en écoulement laminaire due à l’allongement du plan de voilure, allongement qui est permis par les progrès dans les mâts et dans le haubanage. Il n’est pas vraiment adapté aux allures portantes.
Je pense que l’esthétique peut jouer un rôle, notamment pour les grands yachts conçus par des designers. Cf le À et le Maltese Falcon, p ex.
La recherche du confort peut influer sur la conception d’un voilier (de voyage, p ex) et de son plan de voilure. Pour un voyage dans les alizés, ajouter une fortune carrée à un cotre peut être intéressant.
Par ailleurs, j’oubliais un point qui a beau coup influencé les voiliers de travail, c’est la manœuvrabilité. Tape-cul et brigantine on peu de rôle propulsif, mais aident beaucoup à la manœuvrabilité et à l’équilibre.·le 12 fév. 2022 18:45
12 fév. 2022
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Les terre-neuvas se tiraient aussi la bourre pour arriver les premiers et vendre plus cher ...
J'ai visité le Sedov à Brest, il y a tout de même beaucoup de treuils sur le pont ...
Sedov
Pat_2


12 fév. 202212 fév. 2022
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Pour en revenir au sujet initial, les voiles bermudiennes sont apparues bien avant l'ère du pétrole, elles ont donc été fabriquées au départ à partir de tissus non synthétique. Leurs performances étaient donc moins bonnes qu'aujourd'hui, mais en tout cas elles permettaient un meilleur près que leurs concurrentes. C'est probablement ce facteur qui a fait par la suite leur succès.
Jean


12 fév. 2022
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Je vous rejoins sur le fait que les clippers et la plus part des autres voulaient aussi aller le plus vite possible.
Mais leur fonction première était le transport de charge.
Pour les pilotes, ils sont effectivement les ancêtres directs des voilier de régate, ils étaient manœuvrés en équipage réduit et devaient au sens propre régater entre eux pour avoir le contrat.

De quand date l'essor de la voile bermudienne ? Si elle a existé avant la vapeur, quand s'est-elle vraiment diffusée ?

Les pêcheurs côtiers bretons avaient tout intérêt à remonter au vent, pourtant ils avaient des voiles aurique (ou au tiers). Pourquoi pas bermudiennes ?


jeec:C'est apparu au 17ème (cf fr.wikipedia.org[...]rmudien ), après, il y a le poids des traditions...Jean·le 12 fév. 2022 18:23
Lulu2:Les pêcheurs bretons avaient des gréements auriques ou au tiers parce qu’on ne savait pas faire des mâts longs et solides. Porter une grande surface de toile nécessitait une vergue.·le 12 fév. 2022 18:48
jeec:C'est bien une histoire de traditions, aux Bermudes, on savait faire ce type de mâts. Jean·le 12 fév. 2022 19:07
12 fév. 202212 fév. 2022
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Conserver la meme puissance de trait sur un sloup coquillier en le gréeant bermudien, c'est plus de hauteur de mat, plus de fardage, plus de haubans, raidis plus fort, des barres de fleches.
Bref on peut raisonnablement penser que les avantages ne l'emportaient pas sur les inconvenients, que le choix etait pragmatiques. Les communautés littorales vivaient de la mer, leur niveau de vie et l'avenir de leurs enfants dependaient uniquement du produit de la peche. Rien ne permet de les penser comme des gens hostiles au progres et a l'innovation, figés dans la tradition. Je pense meme que c'etait l'exact contraire de ce diagnostic.
En une grosse centaine d'année, grosso modo de 1780 à 1920 les bateaux de peche cotiere evoluent sans cesse, du greement carré, a la voile au tiers, puis a la chaloupe puis au sloup a corne. Les carenes et les techniques et engins de peche evoluent aussi sans cesse. Le poids de la tradition là dedans, il existe sans doute mais s'il avait été a ce point determinant, la physionomie des flotilles aurait été plus stable dans le temps.


Lulu2:Bien d’accord. Il y a et il,y a eu beaucoup plus de progrès et d’innovation dans les bateaux à usage professionnel que dans la plaisance. Plaisance qui est restée et reste encore très standardisée, elle.·le 13 fév. 2022 12:41
13 fév. 2022
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Comme la Mouette, je ne crois pas qu'il soit juste d'expliquer l'absence de voile bermudienne dans le reste du monde jusqu'au XXe siècle par le poids des traditions.
Au contraire, les marins ont énormément innové et fait évoluer leurs outils de travail dans les siècles précédents.

L'explication viendrait donc d'un arbitrage bénéfices-contraintes, qui dit que la voile bermudienne est plus efficace au près, mais demande un gréement plus fragile ou difficile à fabriquer. Il est vrai que les mâts en bois actuels sont presque tous en lamellé-collé.

Aussi, les voiles quadrangulaires sont plus efficaces au travers et au portant.
Les voiliers actuels (je parle évidemment des voiliers lourds qui ne dépasseront jamais le vent réel grâce à leur propre vent vitesse) vont paradoxalement moins vite au portant qu'au près, à moins d'arborer un Spi, qui pour le coup ne me parait pas adapté au monde de travail (que ce soit pêche, commerce, guerre, exploration...).
Si je devais tracter un chalut à la voile, je préférerais certainement avoir une voile carrée à l'avant, stabilisée par une vergue.

Pour la marine de travail, l'objectif n°1 est de transporter de lourdes charges (donc grosse surface de voile). En n°2, être manœuvrant (gréement divisé). Remonter au près ne venant qu'en n°3, on conçoit que la voile bermudienne ait été laissée de côté partout où ce n'était pas nécessaire.

La question que je me pose maintenant, est la suivante :
Si le gréement marconi/bermudien est le seul à avoir bénéficié des améliorations technologiques récentes (textiles modernes, espares en carbone, ...), pour la simple raison que c'était le seul encore largement utilisé (car privilégié par la plaisance) ; que serait-il advenu des gréements "tradi" s'ils avaient suivi cette évolution.
Est-ce qu'une bisquine ou un clipper avec des vergues en carbone, un haubanage dynema et des voiles en kevlar auraient pu voir le jour, ou bien est-ce que nous aurions de toutes façons été vers des goélettes bermudiennes, comme les différents projets actuels de fret à la voile ?


13 fév. 202213 fév. 2022
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Bien sûr que les gréements autres que marconi auraient évolué au fil des progrès des matériaux !

Les gréements traditionnel actuels bénéficient des progrès techniques, ainsi que que les gréements modernes non marconi.


13 fév. 2022
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Curieusement, alors que le principe de la flottaison STATIQUE d'une coque a été bien expliqué et théorisé il y a très longtemps par le génial Archimède, ingénieur et Tyran de Syracuse, il n'y a eu ensuite en marine aucune réflexion sérieuse sur la DYNAMIQUE des fluides (liquide et air) même à l'époque moderne après les travaux de Bernouilli par exemple.
L'aviation, nécessité faisant loi, a immédiatement bénéficié des études aérodynamiques en particulier de Gustave Eiffel pour faire des progrès aussi rapides que spectaculaires alors que la marine à voile ne cherchait toujours pas à en tirer vraiment parti en dehors de quelques expérimentateurs clairvoyants et des courses de chars à voile.
Sur le simple plan intellectuel c'est consternant de constater que beaucoup de voileux s'obstinent à ne pas considérer une voile comme une aile parfaitement définie et à trouver normal qu'en pratique l'environnement de cette aile soit à ce point compliqué et perturbateur pour son rendement, et s'en satisfassent. Heureusement que les multicoques rapides et les voiliers à foils aident à ouvrir les esprits à l'aéro et l'hydrodynamique.


Lulu2:Il ne faudrait pas méconnaître les travaux de Manfred Curry sur l’aérodynamique des voiles.·le 13 fév. 2022 14:51
13 fév. 2022
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Peut-être qu'aujourd'hui un navire de charge à voile ressemblerait au Black Pearl, tout automatique dynarig, peut-être avec des mâts des deux côtés et ballast pour diminuer la taille des mats et favoriser la charge et décharge?


SailCamille:La question du ballast est intéressante. On croit souvent à tord que c'est la course au large qui a inventé le principe du couple de rappel (équipage au vent, ballast, quille pendulaire, etc.). Mais les navires de commerce déplaçaient déjà leurs marchandises pour limiter la gîte et gagner en stabilité de route.Aussi, les mâts étaient utilisés non seulement comme supports pour les voiles, mais aussi souvent comme mâts de charge pour transborder la cargaison.·le 13 fév. 2022 15:11
Alpaga:Oui, de ce que je sais un cargo vide ou "mal" chargé est ingérable, et ils ont souvent des ballasts énormes. www.marineinsight.com[...]-ships/ Les grues qu'on voit sur les cargos généralistes pourraient en effet faire office de mâts.·le 13 fév. 2022 19:13
La Mouette:Le mat et la corne de misaine des goelettes Islandaises bretonnes faisaient office de mat de charge par exemple.·le 13 fév. 2022 19:43
13 fév. 2022
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Outremer > "Heureusement que les multicoques rapides et les voiliers à foils aident à ouvrir les esprits à l'aéro et l'hydrodynamique."

Je suis bien d'accord sur le plan purement aérodynamique, mais justement, quand on parle de voiliers de travail il y a une multitude de facteurs qui font qu'on ne peut pas appréhender un navire comme une aile d'avion.

Les foils sont connus depuis plusieurs dizaines d'années, cependant leur utilisation ne sort pour le moment pas du cercle restreint de la régate et des records de vitesse.
Et à mon avis ce n'est pas prêt de changer, car dès qu'on veut propulser un navire lourdement chargé, qui soit suffisamment solide pour ne pas se briser en deux dans une mer démontée ou après un choc contre un Ofni, on se rend compte que la quille longue n'est pas si aberrante, bien que notoirement inefficace d'un point de vue hydrodynamique.

je ne crois pas que les marins aient volontairement omis les progrès de l'aérodynamisme apportés par l'aviation. Je crois que leurs contraintes sont très différentes.


Lulu2:« Les foils sont connus depuis plusieurs dizaines d'années ».
Hum ! Les premiers hydrofoils ont été expérimentés au milieu du XIXème siècle. C’est leur application à la voile de compétition qui est relativement récente, permise par les progrès en matériaux composites, même si Tabarly avait déjà exploré cette voie avec des matériaux traditionnels plusieurs années auparavant.·le 13 fév. 2022 15:20
13 fév. 2022
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le gréement était souvent fonction de la route empruntée et des conditions météo de l'endroit ou le navire était employé .
en méditerranée les carènes et les voilures étaient bien différentes de celles sur l'atlantique .
le régime des vents plus stable permettait de porter plus de voilure et ils avaient le temps de réduire .par contre en med généralement une seule voile latine que l'on pouvait affaler ou ariser rapidement ,la remontée au près était aussi nécessaire donc des coques fines et des gréement ramassés
alain


17 fév. 2022
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Est-ce que vous avez des exemples de voilier "tradi" (aurique, latine,...?) avec des matériaux modernes ?
Typiquement, un côtre aurique à corne en carbone, voile lattée ?
Je serais curieux de comparer ce profil à une voile bermudienne!


17 fév. 202217 fév. 2022
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Quelques exemples parmi une multitude d’autres :


SailCamille:Merci ! Effectivement jolis bateaux, mais sans évolution nette du gréements par rapport au siècle dernier. Bon, je crois que j'ai fini par perdre le sens de mon questionement initial...Je crois qu'au fond, j'ai besoin de me rassurer sur le fait que les gréements tradi ont encore un avenir, autre que dans les musées. J'espère trouver de réelles justification techniques (donc pas la nostalgie ou l'esthétique), qui imposent ce genre de gréement pour une utilisation particulière, là où le marconi ne serait pas adapté.Comme la pêche et le fret.Sauf que les projets de fret à la voile semblent se tourner vers le marconi /bermudien. La pêche, il n'y a pas encore assez de projets à ma connaissance pour en parler.Finalement celui qui se rapproche le plus de mon idée , c'est le méga-yacht Black Pearl. Mais est-ce un délire esthétique, ou un vrai parti pris aérodynamique ? Je serais curieux d'avoir un avis d'architecte naval ou de voilier sur ce navire.·le 17 fév. 2022 19:11
Lulu2:Tu voulais des exemple de gréements traditionnels avec des matériaux modernes. J’en ai donné …Tu imagines ces bateaux avec un gréement marconi ? What a pity !·le 17 fév. 2022 19:42
Lulu2:SailCamille, tu dis qu’il n’y a pas d’évolution dans les exemples que j’ai donnés. Que fais tu des voiles en Dacron, du gréement dormant en inox, du gréement courant en cordages modernes, des poulies à roulements à aiguilles, des espars en lamellé-collé, des enrouleurs et des emmagasineurs, etc.? N’est-ce pas des évolutions ?·le 17 fév. 2022 20:44
SailCamille:Certes !Mais finalement ce sont exactement les mêmes qu'en textile naturel et en bois plein, avec juste une mise à jour de matériaux. Je veux dire, à part la disparition des caps de mouton au profit des ridoirs (et aussi l'ajout des enrouleurs, comme tu le souligne), je ne vois pas d'innovation majeure.Toujours autant de poulies, placées aux mêmes endroits, pour les mêmes fonctions.Éventuellement un winch par-ci par-là, mais surtout pas de spinlock, on garde les cabillots.Les exemples ci-dessous donnés par Yantho sont radicalement plus contemporains, tout en utilisant une forme de voile quadrangulaire.Attention, je ne veux pas du tout déprécier les "tradi", j'en ai un moi-même, très "à l'ancienne" !Je me pose simplement la question de cette réticence envers les innovations, comme si on avait peur de dénaturer nos bateaux... Mais est-ce bien rationnel ?·le 17 fév. 2022 21:07
17 fév. 2022
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Nigel Irens
nigelirens.com[...]y/sail/
Voir Maggie B, Roxane, Farfarer
(Les mâts sont en carbone).


SailCamille:Merci !!Ils sont donc partis sur du gréement plus ou moins "au tiers", même si on est loin d'avoir un tiers de la voile en avant du mât. En tout cas sur le principe, guindant libre, point d'amure mobile, inclinaison de la vergue j'imagine mobile aussi.Le dernier se rapproche finalement beaucoup des voiles à corne les plus contemporaines en régate : on remplace la corne par des grandes lattes.Intéressant !·le 17 fév. 2022 19:40
SailCamille:Maintenant la question est de savoir si ces gréements ont pour cahier des charges l'esthétique "tradi" avant tout, ou bien si en terme de performance aéro on a quelque chose de pertinent.Je note déjà l'absence de gréement dormant (mâts auto-portés) sur les petits modèles, ce qui est un net avantage en facilité de manœuvre, d'entretien et même de circulation sur le pont.De même le gréement dormant du plus grand (Farfarer) est minimaliste : deux haubans et un étai.·le 17 fév. 2022 20:25
yantho:Un autre du même archi.
fusionschooner.blogspot.com[...]/ Il me semble que le propriétaire est français et qu'il était passé sur heo .·le 17 fév. 2022 20:29
lolapo:Je voulais citer aussi Irens.En tout cas, merci d'y avoir pensé.👍·le 19 fév. 2022 01:28
17 fév. 2022
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Perso une autre question me vient, si jamais un système de voiles type dynarig semi-rigides automatisées foire dans le gros temps, est-on prêt à risquer des vies pour aller y remédier?
ris


SailCamille:C'est vrai ça !La sécurité de manœuvre est pour le coup un vrai critère qui a largement orienté la manière dont nos gréements ont évolués.Pour le coup, le bermudien marque beaucoup de points, parce qu'aucun espar hissé en tête de mât ne risque de nous tomber sur la tête, et aucun besoin de quitter le pont (voir le cockpit).·le 17 fév. 2022 21:12
SailCamille:C'est d'ailleurs en grande partie ce qui freine le développement des cargos à assistance à voile : trop de coût de main d’œuvre pour la manipulation des voiles ou des ailes de kite, et risques supplémentaires d'accidents.Ceci dit, si on voit bientôt la fin du pétrole, il faudra certainement faire des concessions de ce côté-là...·le 17 fév. 2022 21:21
lolapo:Belle photo !! Du genre de celles que l'on voyait dans les bonnes tavernes : rhum Pusser·le 19 fév. 2022 01:27
18 fév. 2022
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Bonsoir,

Discussion interessante à plusieurs points de vue. N'y a-t-il en effet vraiment plus qu'une bonne solution pour propulser des bateaux à voile ? Pourquoi la diversité disparait-elle aussi dans les domaines techniques ? Les courses, régates, normes, jauges, n'y sont elles pas pour beaucoup dans l'uniformisation ? Les modes ? Le bizness (en particuliers les conséquences des économies d'échelles - construire 10 000 voiliers identiques coute beaucoup beaucoup moins qu'une multitudes de modèles particuliers) ?

Un gréement aurique bien foutu est quand même une sacré machine au point de vue aérodynamique. Une voile de jonque aussi, quand on veut, et cela se modernise. Et puis le près serré entre nous ...
Cunliffe dans son Hand reef and steer, malheureusement écrit dans un bel anglais de poésie marine (donc assez dur à lire pour les non anglophones), fait une belle défense du gréement aurique, pour certains usages et circonstances et et et.
Les anglosaxons de la JRA ont aussi de beaux arguments pour défendre leurs jonques. Que Le Forestier avait bien défendues en son temps. Une splendeur une jonque Le Forestier ! www.jonquedeplaisance.net[...]

Bref, défendons la diversité ! On parle souvent de la diversité biologique (même si on fait bien peu pour). Faisons vivre la diversité culturelle, et celle des gréements :-)

Tiens, je vais m'inscrire au forum de "voiles alternatives" ... www.voiles-alternatives.com[...]/

Et puis je regarde pour la millième fois ca


18 fév. 2022
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C'est vrai qu'on oublie qu'au temps des grands explorateurs européens, des jonques de plus de 100m sillonnaient l'Asie.
Technique de cloisons étanches ich.unesco.org[...]s-00321


lolapo:J'ai rencontré une navigatrice +/- née à bord d'une jonque de +/- 20 m. Navigation sans moteur. Jusqu'au boutiste... En revenant en Europe depuis les Antilles, ils sont monté très Nord , pad.loin du Groenland. Avant d'obliquer vers l'Europe . Courage et patience...Très en dehors de la qualité des navigateurs 2020...·le 19 fév. 2022 01:35
2013-07-25 - Vaeroy (Norvège)

Phare du monde

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2013-07-25 - Vaeroy (Norvège)

2022