Gouverner sans barrer

Je pense que tu fais allusion à "comment barrer au portant avec l'écoute de génois". Je me risque dans l'explication :
Il faut mettre un sandow qui tire la barre sous le vent, et accrocher un bout entre l'écoute de génois (par exemple entre l'oeil du génois et la poulie, avec un cabestan) et la barre au vent.
- voilier assez abattu ( suivant le vent entre 140 et 155 degres du vent)
- si tu abas encore, la voile d'avant se "dégonfle", l'écoute mollit, le sandow ramène la barre sous le vent et fait loffer le bateau.
- l'écoute se retend, le petit bout se tend et fait revenir la barre au vent, le bateau abat.
F

Tabarly explique ce que décrit Fripouilles dans son livre "Victoire en Solitaire".
Il avait adopté cette solution après que son régulateur d'allure ait rendu l'âme pendant la Transat 1964.
Il avait un gréement de cotre, et avait trouvé l'astuce pour faire manoeuvrer la barre par la trinquette.
Il fait arriver l'écoute de trinquette sur la barre par un renvoi de poulie côté au vent et équilibre la traction de cette écoute avec un ou deux sandows sous le vent.
Il limite le débattement de la barre à quelques degrés par des bouts tournés aux taquets du cockpit.
Ainsi quand le bateau lofe, la trinquette amène la barre au vent et le bateau revient vers son cap qu'il dépassera dans l'autre sens. L'écoute de trinquette mollit alors et le sandow tire la barre sous le vent et ainsi de suite.
Le bateau marche alors sans zigzaguer, en décrivant des courbes très allongées.
Bien entendu, la tension exercée par le sandow doit être ajustée suivant la force du vent. Quand la brise fraîchit, il faut en mettre deux.
Ce n'est pas un système de pilotage automatique, juste un dépannage pour soulager le barreur solitaire et lui permettre de se reposer quelques heures.
Fallait quand même y penser...
VdB

Le plus simple est d'avoir un bateau qui sait se passer de barreur du moins au allures entre 60-70 et le près.
Et sinon régulateur d'allure si on veut éviter le pilote qui consomme.

Une tres bonne ecole pour apprendre à equilibrer un bateau, ce sont les maquettes genre jardin des tuileries. En faisant plein de reglages, GV + ou - bordée idem foc, on arrive à comprendre et faire aller ces maquettes à toutes les allures. Après le faire sur nos bateaux semble facile.

Le soucis de ce type de plan ("sheet to tiller") c'est à mon avis de 1) qu'il faut un bateau qui d'origine se gouverne quasi tout seul du près au travers. Cette propriété a en partie disparu du moment qu'on a séparé le safran du lest à la fin des années 1960, le coup de grâce ayant été donné dans les années 1980 avec les lest rapportés et les safrans sans skeg.
2) quand on pense à ces systèmes on s'imagine généralement sur des très long bords avec une mer belle et un temps quasi infini pour "chipoter".

Dans la réalité on a souvent 1) un bateau moderne donc volage 2) la mer n'est pas nécessairement belle ni le bord nécessairement long et on a d'autres choses à faire que chipoter à l'infini un système que le moindre changement de conditions dérègle 3) un pilote auto, on en a surtout besoin quand les choses vont mal.