Défi voile: « La Longue Route 2024 » - 3

C’est un tour du monde à la voile sans notion de course, en solitaire, sans escale et sans assistance, avec un voilier n’excédant pas les 52 pieds, sans contrainte sur les équipements embarqués avec un départ au-dessus du quarante cinquième parallèle.

Un hommage à Bernard Moitessier

Le but de cette Longue Route 2024 est de créer une communauté de marins, hommes et femmes à réaliser le rêve de leur vie.
Il n’est pas exigé une catégorie de voilier spécifique, une bonne préparation suffit.

Le plaisir de naviguer par les 3 caps australs sur les traces de grands noms de la navigations. Pas de route imposée, pas de temps limite

Départ: 11 Aout 2024 ou plus tard, de Lorient ou d'ailleurs

Site Web:
Les participants:

Facebook:
Instagram:
Youtube:

Tracker: www.dolink.fr[...]te-2024

Pour suivre Susanne par son téléphone satellte

Partenaires: Voiles Sans Frontières et qtVlm

Contact: longueroute2024@gmail.com

Suite de :
www.hisse-et-oh.com[...]-2024-1
et
www.hisse-et-oh.com[...]-2024-2

L'équipage
25 jan. 2025
25 jan. 202525 jan. 2025

Dernière info au sujet de Suzanne, merci Flora.

Voilà, cette fois elle l'a écrit clairement : elle est en route pour le Cap !

Jour 193

Ven 24 janv 2025 15:11:00 GMT+0100 (heure normale d’Europe centrale)

24.01.2025, 24.317 NM. Etmal 73 NM / 30 kn. Température de l'eau 11º C.

Encore une fois à la dérive pendant plus de sept heures dans un calme total, et c'est lent dans la brise légère par ailleurs.

Aujourd'hui, c'était mon ETA pour le Cap des Aiguilles avec la vitesse habituelle de 5,5 nœuds de Nehaj !

Depuis le Horn, nous avons mis huit jours de plus que prévu à ce jour, et c'est près de mille milles jusqu'au Cap aujourd'hui.


25 jan. 202525 jan. 2025

Susanne a clairement le cap vers l'Afrique du Sud cette fois.
Elle a trouvé dans les fonds un pain sous vide oublié (depuis 18 mois !) qu'elle a fait recuire, il a plutôt bonne mine !


25 jan. 2025

Un long message de Fred sur le site, qui explique les réparations qu'il a faites avec des photos.
Il remercie tout le monde pour les messages de soutien, il a aperçu un cargo sur l'AIS, en route pour le cap Horn aussi.


25 jan. 2025

Pierre-André a passé le tropique du Capricorne.


25 jan. 2025

Les infos concernant Alfonso toujours aussi fantaisistes sur la carto !


28 jan. 202528 jan. 2025

Après la carène, Pierre-André a profité du calme pour grimper en tête de son mât : RAS !

Fresh-Herring le 27/01/2024
"21 43S 24 28W Vent WNW modéré puis ESE faible à nul jusque ce matin profite du temps calme pour grimper inspecter le gréement Maintenant alizé vers Equateur"


28 jan. 2025

Frédéric à moins de 200 milles du cap Horn : vent de NW "soutenu", normal pour la zone, qui devrait faiblir un peu à l'approche du caillou !


28 jan. 2025

Alfonso poursuit son bonhomme de chemin dans le pacifique Sud.
53S 142W au message d'hier


Flora :):Ah tant mieux, merci !·le 28 jan. 17:45
Flora :):Plus qu'environ 2.000 nm au Cap Horn. Il y sera dans une quinzaine de jours ?·le 31 jan. 14:05
31 jan. 2025

Toujours aussi énigmatique la route de Susanne : Capetown or not Capetown ?
En tout cas, elle vient d'avoir un bel orage de grêle !


kea:Je ne pense pas que son projet soit de s'arrêter à Capetown...plus vraisemblablement la tasmanie qu'elle avait bien aimé....·le 31 jan. 17:05
31 jan. 2025

Obnubilée par le VG, j'ai loupé le passage du cap Horn de Frédéric !

Man of War le 29/01/2025
Hello
Ca y est ! Il est passé ce fameux cap horn tant attendu.
Il paraît que je peux pisser face au vent maintenant.
Apres 8 jours tres sportifs, la nuit a été tout aussi difficile.
Pas dormi du tout avec des creux de 5m agressifs et 40nds de vent
Le record du bateau au surf est battu avec 22,3 nds sous pilote auto
J'ai serré les fesses très très fort et 2 ou 3 objets ont encore volé dans la cabine sur l'impact des vagues.
Mon antenne vhf se ballade un peu (conséquence du 90°) mais l'AIS fonctionne puisque j'ai croisé le navire L'Austral et j'ai conversé avec le phare du cap horn par vhf.

Fini de tourner en rond, direction le Nooooorrrŕrd


gorlann29:22,3 nds... Wahou, c'est quoi sont bateau ? ·le 31 jan. 15:10
31 jan. 2025

Le bateau de Frédéric, Man of War, c'est celui-ci :


31 jan. 202531 jan. 2025

Un beau bateau...

www.bateaux.com[...]te-2024

"C'est un ancien admiraler de 44 pieds sur plan German Frers construit en aluminium en Australie pour la Sidney Hobart 1986 sous le nom de Contractor. Il s'est alors classé 9e sur 106 participants."


gorlann29:Merci Flora,Effectivement, superbe bateau!·le 31 jan. 17:06
Sailortoun:Ça doit pas être simple à mener en solo, même si j'imagine qu'il a dû le mettre un peu à sa main.·le 31 jan. 17:14
Flora :):Oui il navigue avec depuis longtemps, en famille et en solo.·le 31 jan. 17:23
01 fév. 2025

Alfonso :
Cyrano 31 janvier
161ème jour de mer depuis Lorient 53 Sud 130 W Je ne pensais pas descendre autant vers le Sud, mais au dessus les vents sont contraires ou inexistants. Le bord inférieur de ma carte s'arrête à 51 s, je navigue en dehors de ses repères…là-bas, un peu plus loin sur ma droite, l'horizon, et derrière ?...comme une grande piscine qui déborde, on tomberait dans le vide, dans l’Espace...

Un ami m'a signalé que je ne devais être pas loin du point Nemo, loin de toute Terre...Il fait 8 degrés dans la cabine, l'eau est à 7 degrés, j'ai mis pour la première fois une combinaison chaude de docker. Heureux, bien protégé, j'ai l'air baraqué uniquement pour les albatros. Ce matin, les dauphins m'ont tenu compagnie. Bonne journée


Flora :):J'aime bien son humour ! pas stressé en tout cas...·le 01 fév. 11:00
01 fév. 2025

chacun de ses messages est rempli de poésie et on le sens en totale harmonie avec son bateau et heureux d'être là où il est...sympa ce bonhomme...


02 fév. 2025

Susanne est passée de la grêle à 18° sous la coque, grâce au courant des Aiguilles.
Elle va en profiter pour se doucher et même se couper les cheveux... poussée par un bon vent d'Ouest à 30 nds ! Pas pressée de s'arrêter en tout cas, 140 jours en mer !


04 fév. 2025

Bonsoir à toutes et tous.
MONSIEUR Pierre-André Huglo passe l'équateur ... c'est facile, C'EST TOUT DROIT !!! comme à son habitude ...
Des messages envoyés toujours bien trop longs et compliqués pour expliquer ce qu'il fait, ce qu'il voit, ce qu'il ressent, ce qu'il écoute, ce qu'il répare ...
C'est passionnant !!! WOUAFF WOUAFF WOUAFF !!!
Suzanne continue de tourner autour de la terre, c'est incroyable !!! quelle extraordinaire navigatrice !!!
Bonne soirée à vous et prenez soin de vous ... les journées s'allongent ...
c'est bon, bon , bon ...
Denis et Democrite.


04 fév. 2025

Eh oui , c'est tout de même un peu dommage le quasi silence de PA sur son tour du monde ...si tu ne veux rien communiquer pourquoi inscrire cette aventure dans un contexte médiatique précis...Sa navigation reste exceptionnelle tout de même ...
Quand à Suzanne...elle il va bientôt lui pousser des nageoires...je lui suppose un arrêt en tasmanie qu'elle avait bien apprécié ... incroyable ce sillage interminable


05 fév. 2025

Un long message de Frédéric :

Man of War le 04/02/2025
Hello à tous
Le cap horn est passé, c'est bientôt fini !!!
Mais que nenni, la remontee de l'atlantique sud n'est pas si simple en dessous des 40°S.
J'ai passé les îles faklands assez facilement soit, mais ma 1ere dépression par le nord m'a fait faire des bords carrés et cette remontee semble une succession de zones faiblement ventées suivies de dépressions devant mon etrave.
Je sais que je dois faire du NE mais ça ne sera pas si simple.
Chose positive, les températures montent tout doucement avec la latitude et j'enlève mes vêtements d'hiver couche après couche. Même le soleil tente de dire bonjour de temps en temps l'après midi et ca fait beaucoup de bien.
Demain zone de très calme prévue, je vais tenter de monter au mat pour changer l'aérien et refixer l'antenne vhf qui bouge. Tout va dépendre de la houle d'ouest qui perdure.
Le solent de régate (12 ans d'age) va rendre l'âme très prochainement dans les prochains bords de pres mais paix à son âme, c'était une belle voile très performante.
Au niveau nourriture, ça commence à être monotone avec des plats qui reviennent avec un air de déjà vu.
Une vieille chanson disait déjà à l'époque : "on est foutu on mange trop, on est foutu on mange trop, ..." mais je me verrai bien assis au Yacht Club avec un bon Burger, frites, salade et pourquoi pas un Burger de thon ...
Bon appétit
Bon vent à tous et surtout à alfonso


06 fév. 2025

Bonjour à toutes et tous.
Après les jolis et sympa messages d’Alfonso, encore un nouveau message sympa de Frederic qui nous fait rêver du grand sud.
Quels marins !!!
De véritables moments de mer partagés !
Bonne journée à vous. Denis et Democrite


Bonjour
Un long et super message de Susanne

202 jours en mer, 02.02.2025 25,482 NM 40º 49' Sud 020º 35' Est
180 – 180
Non, vous n'avez pas manqué de newsletter, le "South Atlantic number two" va bientôt arriver.
Ce matin, le cap des Aiguilles était à bâbord par le travers pour la deuxième fois au cours de ce voyage.
Naturellement, je n'ai pas vu l'Afrique du Sud à une distance de 363 milles au nord, soit environ 670 km. De plus, c'était une journée terne et grise, avec de nombreuses grosses averses de pluie. Ainsi, après 140 jours, le cercle de Nehaj autour de l'Antarctique s'est fermé pour la deuxième fois. C'est bien plus long que nos 120 jours il y a six ans avec une vitesse moyenne de 5,83 nœuds.
Le 62e jour de ce voyage, nous étions déjà là. Enfin, pas très loin, à 70 miles au nord d'ici. La boucle sur les 360 degrés de longitude est donc fermée, mais officiellement, il n'y a pas de circumnavigation tant que nous n'avons pas croisé notre propre route.
Pendant des semaines, je me suis senti déstabilisé, jusqu'à ce que je décide finalement le 180e jour (11.01.2025) de me diriger vers le cap Agulhas et de traverser ainsi l'océan Indien pour la deuxième fois. J'aime les chiffres ronds et j'ai donc été ravi que par coïncidence, ce jour-là, il y ait exactement 180 degrés de longitude devant nous, 180 - 180.
Encore une autre moitié du monde à parcourir.
Décider d'une « véritable route Moitessier » n'a pas été aussi facile qu'il y a six ans. L'approche du cap Horn a été ardue et vraiment, jusqu'alors, aucun des trois océans ne nous avait facilité la tâche. Depuis juillet 2024, la majeure partie de notre trajectoire était instable et présentait plusieurs changements de cap irréguliers, tous dus à des vents contraires étonnamment fréquents et souvent forts. Ce n'est pas que je trouve cela très amusant, ou que je sois paresseux avec les nombreux changements de voiles ou que je ne sois pas attentif à la conduite en ligne droite. Chacune de ces innombrables distractions par rapport à une route droite était causée par le vent. Soit il soufflait trop loin devant nous ou même complètement contre nous, soit parce que nous avons dû résister à des vents de force huit à 26 reprises jusqu'alors, dont cinq fois à plus de 10 Beaufort. Nehaj s'est ensuite retrouvé couché sur le « Jordan Series Drogue » à trois reprises, ou il a réussi à s'enfuir deux fois avec la tempête. En bon marin, rien d'autre n'était possible.
Pendant ce semestre en mer, il n'y a pas eu un seul jour sans événements particuliers. Par exemple, lorsque le soleil se levait après de nombreuses journées brumeuses dans les hautes latitudes, chaque pore de mon corps semblait aspirer la lumière et les couleurs qui resurgissaient, tout comme le faisaient les batteries de 420 Ah du bateau avec la charge solaire. Nous avions souvent des rendez-vous fantastiques avec des baleines et des dauphins et dans l'océan Austral, nous avions pratiquement tout le temps la compagnie d'océanites et d'albatros.
J'apprécie beaucoup cette liberté illimitée et je suis très heureux de la façon dont mon solide navire s'en est sorti. Mis à part l'usure croissante des voiles vieillissantes, tout va bien à bord. Il n'y a pas de problèmes techniques ou électroniques, il n'y a pas d'eau dans le bateau et il y a encore assez de nourriture pour des mois. Surtout, je n'ai pas été blessé et je ne suis pas tombé par-dessus bord, ce qui est la première fatalité pour les navigateurs solitaires.
D'un autre côté, la météo nous a mis à l'épreuve de manière inhabituelle. À mon avis, il y avait trop de gros temps et de tempêtes, mais il y avait aussi trop de calmes. Jusqu'au Cap Horn, j'ai dressé une liste de « temps perdu » avec un total de 24 jours, pendant lesquels je n'ai pas pu maintenir le cap à cause du mauvais temps, j'ai dû naviguer en zigzag contre le vent ou j'ai dû me laisser porter par le vent. Il y a 192 heures supplémentaires, soit huit jours complets, pendant lesquels nous avons attendu le vent dans un calme absolu avec les voiles baissées. Les quelques heures de moteur peuvent être négligées, car il s'agit plutôt d'une obligation de donner un peu de mouvement au moteur et à l'hélice de temps en temps. Cela fait environ un mois. Néanmoins, je suis heureux que Nehaj ait contourné le Cap Horn dans le même temps de navigation qu'il y a six ans.
Des amis m'ont demandé à plusieurs reprises ce que je ressentais en participant à cette « La Longue Route ».
Comme en 2018, la participation est gratuite. Une fois de plus, il n'y a pas de gagnant, pas de prix et tout cela ne sert à rien.
Le nom même de cette épreuve évoque le fait de doubler le Cap des Aiguilles, comme le grand navigateur français Bernard Moitessier avait appelé son voyage légendaire vers le Pacifique « La Longue Route ». Il devint ainsi le premier homme à faire le tour du monde en solitaire sans escale. Il était certain qu'il serait le vainqueur à son retour en Angleterre, mais dans l'Atlantique Sud, il abandonna la course et coupa sa propre route au large du Cap. À l'aide d'un arc et d'une flèche, il lança un message papier à un navire, expliquant pourquoi il avait l'intention de faire encore la moitié du tour du monde sans escale. Ce faisant, il devint une légende de la voile. Le deuxième marin à avoir réussi ce temps de mer incroyablement long à l'époque fut Sir Robin. Il retourna en Angleterre et remporta la course. Avec son courageux « Suhaili », il mit 312 jours à naviguer. Il fit don de la somme d'argent, très importante à l'époque, à la famille Crowhurst après que ce marin fut déclaré perdu en mer pendant la course. Jusqu'à ce jour, Sir Robin est actif dans le milieu de la voile et soutient tous ses aspects.
Pour le 50e anniversaire du voyage de Moitessier sur son ketch en acier « Joshua », l'événement « La Longue Route 2018 » a été organisé. L'intérêt était grand et un nombre impressionnant de 19 marins solitaires ont pris le départ de ce voyage historique. Cinq d'entre eux ont réussi sans escale ou sans abandonner le voyage. L'un d'eux est mon mari Tony sur son courageux Nicholson 32 en quatre jours de moins que Sir Robin en 1969.
Il y a six ans, j'ai été attiré par la « Longue Route » parce que j'aime les longs voyages en mer et cette unité intense avec la nature, le bateau et avec moi-même. De plus, Nehaj a les mêmes dimensions de coque et la même hauteur de mât que « Joshua », bien qu'il soit gréé en ketch. Aujourd'hui encore, elle est bien entretenue et sort de temps en temps pour naviguer.
Notre « La Longue Route » était naturellement dans l'ombre de la nouvelle édition de la « Golden Globe Race 2018 », même si je pense qu'aucun d'entre nous n'était dérangé par cela. Cette GGR à vocation commerciale et médiatique ne nous intéressait guère, même si nous étions tous en route en même temps. 17 marins ont pris part à la GGR 2018, et cinq ont également fait le voyage sans escale. Malheureusement, cinq autres yachts ont été perdus en mer et leurs marins solitaires ont été secourus dans un état spectaculaire. J'étais très triste de ces urgences, d'autant plus que celle avec Abhilash et Gregor dans l'océan Indien s'est produite non loin de là.
A l'époque, je m'attendais à ce que les dix-huit autres marins du LR aient également secrètement l'intention de faire une « véritable Route Moitessier », même si, à part Tony, je n'avais de contact qu'avec l'un d'entre eux. Le Scandinave appelé Anders voulait rentrer chez lui avec sa réplique de Joshua « Malala » où sa femme et son enfant l'attendaient. Il fut ensuite célébré pour avoir été le premier Suédois à faire le tour du monde en solitaire et sans escale.
Sa femme et ses enfants attendaient Bernard, mais cela ne l'empêcha pas de « sauver son âme ». Comme elle l'avait déjà deviné, « Madame Moitessier » a déclaré dans une interview avec toutes les femmes restées sur place peu après le départ : « Aucun de nos maris ne reviendra comme vous le connaissez. Ce voyage les changera et peut-être qu'ils ne reviendront pas du tout ».
Naturellement, la « Longue Route » actuelle est dans l'ombre de la « Vande Globe Race », une course de haut niveau, ce qui ne devrait pas nous gêner non plus cette fois-ci. De plus, nous sommes un petit groupe. Seuls six des treize marins inscrits ont pris le départ. Cette fois-ci, je n'ai aucun contact avec aucun d'entre eux, c'est un peu triste mais cela n'a pas beaucoup d'importance pour moi. Il y a juste une correspondance par e-mail avec les organisateurs, mais surtout si quelque chose se passe mal. Leur site officiel de suivi a notamment eu des problèmes à plusieurs reprises. À chaque fois, j'ai dû les prévenir avant que le problème ne soit enfin corrigé. Comme lorsque la ligne de route de Nehaj dans l'océan Indien sautait de plusieurs milliers de milles dans l'Atlantique, mes chers amis, mais aucun d'entre eux ne l'avait remarqué. Lorsque nous avons franchi la ligne de changement de date, mon cap a sauté en arrière pour la moitié du monde, en ligne droite à travers l'Amérique du Sud. Et la dernière fois, ma position n'avait pas été modifiée depuis quatre jours, bien que la date ait été mise à jour. C'est peut-être de l'humour français lorsque le rapport d'un autre marin était finalement à seulement quatre milles de notre fausse position.
Outre Nehaj, cinq autres marins sont partis de Biscaye et de la Méditerranée, tous français :
Il y a eu un départ commun de trois marins le 11 août, même le vieux « Joshua » de Bernard a participé à la célébration du départ.
1 - Pierre-André, 64 ans, qui avait participé au « LR 2018 » avec le même bateau « Fresh Herring », un Contessa 32.
2 – Alfonso, 60 ans, également avec un Contessa 32 nommé « Cyrano ».
3 – Eric, 61 ans, avec un bateau en acier de 37 pieds appelé « Merlin ».
Quelques temps plus tard, ces deux-là ont pris le départ :
4 – Eymeric, 46 ans, avec un bateau en polyester de 44 pieds appelé « Oceanis ».
5 – Frédéric, 55 ans, avec un sloop en alliage de 47 pieds au look assez sportif « Man of War ».
Eric a abandonné son voyage déjà au Brésil, ce qui m'a beaucoup attristé. Malgré des années de préparation, il a soudainement eu des doutes troublants sur la navigabilité et la stabilité de son robuste bateau en acier.
Eymeric a dû faire escale au Cap pour plusieurs réparations. Tout cela a pris trop de temps jusqu'à ce qu'il craigne d'être trop tard et d'être abandonné également.
Alfonso s'est également arrêté au Cap avec un gouvernail endommagé, mais la réparation a été effectuée rapidement et il a continué sa route. D'autres dégâts ont été bien pris en charge par des marins très engagés à Hobart. Pour le moment, il lui reste encore 2 100 milles à parcourir avec son courageux « petit bateau » jusqu'au Cap Horn.
Frédéric a fait un voyage éprouvant selon le peu que je sais. Il a dû emprunter le détroit de Bass entre l'Australie et la Tasmanie en raison du mauvais temps, mais il y a cinq jours, il a doublé le Cap Horn. Étrangement, le tracker montre qu'il a laissé le Grand Cap ainsi que l'île Hornos au sud.
Pierre-André semble être un marin aux pouvoirs magiques. Son parcours autour du monde est remarquablement rectiligne et il a navigué sans encombre sur ce petit bateau dans les latitudes dangereusement élevées de l'océan Austral. Il a doublé le Hoorn une semaine après nous. Il a maintenant presque atteint l'équateur en route vers le nord dans l'Atlantique.
Nous sommes donc un trio non-stop.
Désormais, même les non-marins me demandent comment il est possible que "Fresh Herring" navigue beaucoup plus vite que Nehaj. Il y a six ans, Pierre-André a fait le tour du monde en seulement 223 jours et n'était que douze jours plus lent que Jean-Luc, vainqueur du GGR 2018 (211 jours) sur son Rustler 36 plus grand et beaucoup plus rapide. Le chrono de "Fresh Herring" était de 85 jours complets, soit près de trois mois plus rapide que celui de son mari Tony sur un bateau pratiquement identique. À l'époque, Tony doutait que cela soit possible et nous en avons discuté. C'est pour cette raison que j'ai suivi les choses en détail cette fois-ci.
Je crois que personne ne suit la route et la météo de Pierre-André aussi intensément que moi. Depuis le départ de « Fresh Herring », j'ai dessiné sa position quotidienne et étudié ses conditions de vent pratiquement tous les jours, car « Predictwind » permet de télécharger de larges zones de fichiers Grip. En raison de notre départ matinal, Nehaj avait 27 jours d'avance, corrigé de mon départ aux Açores, c'est 35 jours. Pour la première fois, j'ai été curieux lorsqu'il a réussi à naviguer sur un parcours à bonne vitesse plein sud dans la zone de 10º N jusqu'à l'équateur contre les vents frais du sud habituels à cette époque de l'année. Comparé à Alfonso, Eric et moi-même, il a eu vraiment de la chance en termes de météo.
Dans l'Atlantique Sud, Pierre-André s'est également bien débrouillé et a contourné le cap des Aiguilles sans vents contraires ni tempêtes neuf jours plus tôt que nous. Alors que Nehaj a eu du gros temps de 40 à 45 nœuds en huit semaines dans l'océan Indien, bizarrement toujours un week-end, il semblait avoir loué son système anticyclonique privé au nord et suivi une route droite à la latitude 45º S comme si elle avait été tracée avec une règle. Les Gribs ont confirmé que « Fresh Herring » avait constamment des vents réguliers et frais, mais jamais au-dessus de trente nœuds (7 Beaufort). Il a doublé la Tasmanie avec un décalage horaire de 17 jours. Dans le Pacifique Sud, il interagissait avec la flotte du Vandée Globe dans les hautes latitudes sud, mais quel que soit le nombre de tempêtes, toutes se formaient soit juste devant lui, soit restaient juste derrière lui. J'ai même commencé à me méfier des prévisions, comment était-ce possible ?
Jusqu'alors Nehaj avait eu de nombreuses accalmies et un total de 17 jours avec un parcours quotidien inférieur à 40 milles. Avec Pierre-André, je n'ai rien tracé de tout cela et j'ai compté seulement 15 jours à moins de cent milles. Il est probablement le « roi des calmes » et parvient à maintenir son bateau beaucoup plus léger en marche beaucoup plus facilement. Lorsqu'il a doublé le Cap Horn une semaine après nous, il avait été quatre semaines plus rapide en réalité. Son kilométrage devait être d'environ 18,466 milles, alors que Nehaj avait parcouru une distance corrigée à partir d'un départ en France de 21,880 milles. Cela fait une différence de plus de 3,400 milles et en plus de mes huit jours de calmes explique cette grande différence de temps.
Depuis lors, sa magie météorologique continue, car nos huit jours de vents du Nord ont pris fin au moment où « Fresh Herring » a contourné le Cap. Sur la route difficile jusqu'à la latitude de Rio, l'arrière d'une dépression lente suivie d'un anticyclone tournant à gauche l'ont poussé dans de bons vents du Sud. Pas de calmes terribles comme c'était très courant dans la flotte Vandée qui l'entourait, aucun de leurs vents de face et aucune turbulence orageuse. En ce moment, l'Atlantique Nord est rempli de tempêtes hivernales effrayantes pouvant atteindre 120 nœuds, mais je souhaite sincèrement à Pierre-André que sa chance incroyable face à la météo lui reste fidèle jusqu'à son arrivée dans quelques semaines.
Je suis soulagé que Fresh Herring n'ait pas eu à subir le mauvais temps que nous avons eu jusqu'à présent sur le JSD. Celui qui parvient à faire le tour du monde sur un bateau classique et plutôt petit sans une seule tempête et pratiquement sans calme en moins de 200 jours mérite tout mon respect et a sans aucun doute un lien direct avec Éole, le dieu des vents.
Je souhaite également à Frédéric et Alfonso un retour sain et sauf chez eux, ou vers où ils se dirigent.
Avec mes salutations chaleureuses d'aujourd'hui, actuellement dans les eaux tièdes du courant des Aiguilles, loin des côtes de l'Afrique du Sud,
Nehaj-Susanne


Bonjour à toutes et tous.
Un très très grand MERCI à Suzanne !!!
Quelle navigatrice exceptionnelle !!!
Denis et Democrite


Exceptionnelle et modeste! Quand elle a quitté Santa Maria, au marinero qui lui demandait sa prochaine destination, elle avait répondu : "South Africa".
Étonné, il lui avait répondu : " Cabo Verde?".
" No South Africa". Visiblement, elle a oublié de s'y arrêter !


Flora :):Modeste, je dirais pas ça... elle est très critique vis-à-vis des autres tourdumondistes en général et met toujours bien en avant ces solutions personnelles. Il doit être difficile de discuter avec elle !·le 07 fév. 10:35

Non, elle est d'un abord très facile. Quand on parle technique, il est normal de mettre en avant les solutions que l'on a expérimenté avec succès. On rencontre tellement de charlots qui ont un avis sur tout, mais surtout un avis🤪


Flora :):Relis ce qu'elle a écrit à propos de Pierre-André, loin d'être un charlot...·le 07 fév. 10:48

Bonjour à toutes et tous.
Incroyable !!! Pierre-André a fait un léger virement sur bâbord . . .
Que se passe-t-il ?
Wouaf Wouaf Wouaf !!!
Comme d’hab, il va tout nous expliquer en long en large et en travers !!!
Bonne journée à vous et prenez soin de vous de vous ! Ici, à Hyères, heureusement il pleut un crachin qui ressemble à du breton !!! Denis et Democrite


Si j'ai bien compris le texte de Suzanne ci-dessus, si Pierre-André arrive à son point de départ dans un mois soit autour du 10/3/2025 il aura fait le même temps (211 jours) que Jean-Luc VDH vanqueur de la GGR 2018. Ce serait un tour vraiment rapide. Je ne me rends pas compte si c'est à portée ou on (distance qui reste par rapport au temps qui reste).


Pierre3:...entretemps j'ai fait mes petits calculs et suis arrivé à la conclusion que c'est réalisable si il maintient une moyenne d'une bonne centaine de miles par jours...En fait il n'est pas du tout à l'abri de faire un meilleur temps que JLVDH malgrès la taille inférieure de son bateau (32 pieds contre 36).·le 08 fév. 23:07
Flora :):Susanne attribue tout le mérite de ce TDM très rapide, bien plus que le sien, à la météo particulièrement clémente qu'il aurait eu tout du long ! Un peu léger quand même...·le 09 fév. 09:24

Bonjour à toutes et tous.
"nos" quatre navigateurs, chacun dans son style, sont tout à fait exceptionnels !!! Quel plaisir et bonheur de les suivre ... douillettement installé derrière son écran en rêvant d'être un albatros et de les suivre ... Ca y est, il déraille le grand-père !!!
Bonne journée. A Hyères, toujours un temps "un peu breton" ... sauf votre respect, chers héonautes !!! Wouaff Wwouaff Whouaff !!! Denis et Democrite
PS: je n'ai toujours pas compris comment Eric Beauvillain a pu se tromper autant dans le choix de son bateau pour cette "balade Moitessier" autour du monde ... comment est-ce possible ? ... d'autant que je viens de lire et même relire son livre le silence des albatros qui m'a complètement enchanté ...


mocitoo:Pour Eric, c'est une décision personnelle entre un marin et son bateau, tu ne le connais pas, tu ne connais pas son bateau et enfin tu ne connais pas les circonstances, donc c'est a prendre comme ca... :-)·le 12 fév. 19:20
Flora :):Dans "le silence des albatros", il ne s'agit pas du même bateau que celui de la Longue Route...·le 12 fév. 19:50
3j

Plutot médiocre et pas fair-play ce jugement de Suzanne sur la performance de PA...leurs manières de naviguer sont très éloignées et leurs bateaux tellement différents...un tank contre une plume...le tank souvent en mode derive avec Drogue .... la plume en mode navigation rapide pour sa taille...ce deuxième tour de PA est un modèle de régularité et prouve sans ambiguïté possible , les qualités de marin de PA et le niveau qualité de la préparation de son bateau...je regrette seulement le peu de partage mais c'était son choix au départ....


Flora :):C'est bien ce que je trouve aussi... Elle avait déjà réagi pareil à propos de la GGR.·le 10 fév. 07:25
Pierre3:Une route bien rectiligne comme celle de P.A. c'est aussi probablement le résultat d'un bateau performant au près avec l'équipage qui supporte bien de vivre à 30 degrés de gîte. Au départ P.A. disait qu'il voulait faire bien marcher le bateau, a nettoyé la coque juste avant, les indices d'une forte motivation d'aller vite étaient la. Pas autant de "chance météo" qu'elle le laisse sous entendre probablement.·le 10 fév. 10:40
B Treca:je pense qu'elle est un peu jalouse de la trace de PA ...·le 11 fév. 10:11

On voit sur la carto qu'Eymeric est reparti de Capetown, cap au NO.


StephaneMontBlanc:Nous aurons peut être des nouvelles du chat !?·le 10 fév. 16:49
B Treca:Oui il est reparti vendredi pour remonter l'Atlantique, le chat va bien ·le 11 fév. 10:14
Flora :):Ah bonnes nouvelles ! merci.·le 11 fév. 11:00

Alfonso :
Cyrano 9 février
51 Sud 106 W. 169ème jour.
Descente vers le Cap Horn. Tout va bien, nous avançons régulièrement à travers le Pacifique et allons bientôt sortir d'une zone où l'on peut rencontrer des icebergs, entre 130 et 100 W. Il reste un peu plus de 1000 milles avant le Cap Horn et nous apprécions, chaque jour, la richesse de ces Mers du Sud. Il y a une dizaine de jours, pour échapper à une zone sans vent, nous avons parcouru 153 M en 24 h, notre record. Malheureusement, le lendemain, avec les voiles qui battaient sans un souffle d'air, le vit de mulet (l’articulation qui relie le mât et la bôme) s'est cassé. C'est un système compliqué d'enroulement de la bôme avec une manivelle, qui date de 50 ans, que j'aurais dû remplacera avant de partir; le manque de temps m'en a empêché. J'ai réparé en fixant la bôme avec un brêlage de ficelles en dynema; comme le safran de mon pilote régulateur. Cela semble fonctionner, c'est l'essentiel. Ces derniers jours, j'ai fait l'erreur de lire un livre racontant les camps du Goulag: Récits de la Kolyma de Varlam Chalamov. Comment écrire l'indicible? L’infini contraste entre mon vécu, la joie d’être ici et cet enfer qu’a connu ma famille dans l’ Espagne des années 40 a entraîné mon moral en chute libre. J'ai donc arrêté cette lecture afin de préserver mes forces, et suis revenu aux scènes cocasses à Molière et à Don Quichotte pour y retrouver la vie, le rire et la santé. Chamfort avait raison (pas le chanteur...): La plus perdue de toutes les journées est celle où l'on n’a pas ri.
Bonne journée.
Alfonso


Flora :):"La plus perdue de toutes les journées est celle où l'on n’a pas ri. ";-) ·le 11 fév. 11:03

Belle photo de Susanne, toujours en route dans le sud de l'Ocean indien, proche des Kerguelen.


Alfonso pointé à 0 nds... normal ou bien ?


B Treca:Normal, on n'a pas pu mettre sa position hier tout comme Susanne ... ça va être rectifié sur la position d'aujourd'hui·le 12 fév. 14:42
Flora :):Ah oui... à 36 nds maintenant ! Bon, on espère que la position est correcte, il était à 105°W.·le 12 fév. 17:11
B Treca:étrange également pour Susanne 274 nds, on a vraiment des soucis avec Dolink ·le 12 fév. 17:51
Cape Florida Lighthouse, Key Biscayne Florida, USA

Phare du monde

  • 4.5 (119)

Cape Florida Lighthouse, Key Biscayne Florida, USA

2022