Crosière au sud de l'Italie

Voici le récit de notre dernière crosière avec des infos pouvant être utiles à d'autres.
Pendant les quatre semaines de juillet 2008, nous avons fait une très belle croisière en famille avec notre Dufour 385.
Contrairement à certains avis lus sur différents forums, nous avons été ravis de l’accueil et de la gentillesse des Italiens du Sud.
Même si nous ne parlons pas Italien, et malgré une mauvaise maîtrise de l’anglais, nous avons pu établir de nombreux contacts avec des personnes qui faisaient des efforts pour que notre séjour soit agréable. La beauté des paysages associée à des conditions météorologiques très favorables nous ont enchantées. Nous avons reçu la météo par internet mobile grâce à une clé 3G italienne. Avec surprise, nous nous sommes rendu compte de l’excellente couverture du fournisseur TIM (25 Euros pour 100 heures d’internet à utiliser pendant un mois).

Nous avons pu souvent naviguer à la voile avec généralement un vent entre 10 et 15 nds. Ce n’est que du côté ionien que nous avons été secoués par des rafales entre 25 et 32 nds. Voici quelques infos qui peuvent être utiles à des personnes voulant y aller ou éventuellement cherchant une place pour laisser leur bateau.

• Nous avons d’abord laissé notre voilier pendant le mois de juin au port touristique de Rome (750 Euros pour le mois), port très bien équipé, moderne mais assez impersonnel. Il est bordé d’un centre commercial flambant neuf et est très fréquenté le week-end par les Romains en mal d’un peu d’air. La ville où il se trouve (Ostia) est assez populaire. Possibilité de ravitaillement dans un grand supermarché (15 minutes de marche). L’intérêt est sa proximité de Rome, il faut compter environ une heure (bus puis train puis métro) et un Euro par personne pour le trajet complet.

• Après 4h de navigation dont 2h30 à la voile, nous avons fait un mouillage à Anzio. Peu avant minuit, les gendarmes nous ont gentiment demandé de déplacer de voilier d’environ 300m et nous avons pu assister, aux premières loges, à un très beau feu d’artifice. Notons que les Italiens semblent friands de spectacles pyrotechniques et nous en verrons plusieurs durant notre périple.
• Le lendemain nous sommes partis vers l’île de Ponza où nous avons fait deux nuits de mouillage aux pieds d’immenses falaises blanches (Cala Inferno) puis en face de la ville (très jolie).

• Après Ponza, nous sommes allés à l’île de Ventotene (c’est notre coup de cœur !!). Charmant petit village dans un cadre magnifique, on s’y voit bien passé une année sabbatique !!! Nous mouillons par 6m d’eau transparente, entourés d’un côté de l’île de Stephano et de son pénitencier de l’autre de l’île de Ventotene avec ses façades colorées et son très joli port romain creusé dans la roche.

• Cap sur Ischia, île très touristique, jolie mais sans intérêts particuliers, à notre goût. Malgré l’envahissement touristique, les commerçants sont agréables, accueillants et patients.

• Après une petite navigation au près (vitesse de 6 nds), nous arrivons au port flambant neuf de Procida. Nous sommes accueillis par des employés du port en pneumatique qui nous aident à nous amarrer. Tout cela à un prix qui s’élève à 86 Euros la nuit !! La ville est jolie et nous participons même à une manifestation organisée pour des ecolo locaux qui distribuent gratuitement des gâteaux faits maisons (très sympa !!!).

• Nous pointons notre étrave vers la baie de Naples dans une mer confuse, secoués par de nombreux bateaux à moteur naviguant à haute vitesse. Nous arrivons à Torre del Greco où nous resterons deux jours afin de visiter Pompéi puis Herculanum. Port, mais surtout, ville très sales mais vue magnifique du Vésuve. Nous avons trouvé une place à un ponton géré par une bande de napolitains assez sympathiques. Nous avons payé 60 Euros la nuit (négociation du prix échouée) mais aucun souci durant nos absences du bateau pendant les deux journées de visites. Unique intérêt est la proximité des sites historiques. La gare est à environ 10 minute du port et un train amène à Pompéi. Pour Herculanum, le bus est plus pratique et l’arrêt se trouve devant un supermarché près de la gare. Comme souvent, nous avons pu constater que l’entrée des sites est gratuite pour les jeunes. Compter 21 Euros par adulte pour la visite des deux sites.

• Ile de Capri la mythique. Site certes très joli mais tellement fréquenté… Nous ne tentons pas de chercher une place au port (tant mieux pour notre budget !!) et mouillons en face de la ville. Après une nuit assez agitée par un roulis incessant, nous faisons le tour de l’île avec un vent assez soutenu (15 à 20 nds) et jetons l’encre en face de la grotte Azura (fonds de 15m) qui vaut une petite visite. Mouillage encore rouleur mais site tellement joli que nous ne regrettons pas.

• Cap sur Amalfi avec un petit vent portant (nous naviguons à 6 à 7 nds avec spi). Amarrage à une place avec eau mais sans électricité (40 Euros la nuit) et entrainement assuré pour des manœuvres serrées dans petit port surchargé !!! Ville du citron et du … Limoncelle !!! Très joli église.

• C’est à la voile que nous arrivons à Agropolis, ville fondée par les grecs et perchée sur un promontoire rocheux. Grand port avec de nombreux pontons privés mais si on s’amarre juste derrière le mol à l’entrée (cul à quai, pas de pendille mais l’encre tient très bien) c’est gratuit (pas d’eau ni électricité). Ville assez vivant avec une séparation nette entre l’ancienne cité grecque et la ville moderne.

• Nous avions l’intention d’aller jusqu’à Acciaroli mais juste avant, nous avons découvert un super mouillage au sud de la Punta Licosa. Corps morts gratuits. Un de nos plus beaux mouillages : eau limpide, paysage magnifique avec une toute petite plage au fond d’une crique bien protégée. Mais attention à quelques courants d’eau froide qui font nettement accélérer le nageur !!! Surprenant, le guide Imray cite ce mouillage sans faire de commentaires élogieux.

• Traversée de nuit vers Tropéa où nous sommes arrivés après 14h de navigation. Nous mouillons en face de la ville et après un repos bien mérité nous osons gravir les 200 marches qui nous séparent du centre ville.

• Cap vers les îles Eoliennes. Nous arrivons d’abord au pied du Stromboli. Nous prenons une bouée, 35 Euros la nuit, mais il est tout à fait possible de jeter l’ancre à quelques mètres du mouillage organisé en faisant attention au fond qui dépasse rapidement les 20m. Le paysage change beaucoup, nous offrant des plages de sables noirs, belles pour certains, sinistres pour d’autres. Petite virée en voilier de nuit pour aller observer de l’autre côté du volcan ses impressionnantes explosions qui ont lieu environ tous les quart d’heures. C’est à couper le souffle.

• Avant d’arriver à Vulcano, nous faisons un mouillage à l’Isola Salino puis au port de Lipari (60 Euros la nuit). Attention à l’amarrage car le port est très ouvert et le clapot peut être violent.

• A Vulcano, nous avons d’abord mouillé sur la côte ouest, Cala Ponente, puis le lendemain nous avons été contraints de partir précipitamment car un vent de nord ouest s’est levé brusquement et la houle rendait le mouillage intenable (ces rafales de 15 à 20 nds n’ont jamais été signalées par le fichier GRIB qui notait simplement vent de nord ouest à 5 nds). Nous sommes allés nous réfugier au Porto Levante (côte est du volcan), encore là, attention avec le fond qui rapidement dépasse 20m. C’est avec courage que nous avons escaladé les 450m pour arriver au sommet du volcan et voir de près les fumerolles de soufre nauséabondes. Il ne faut pas s’en approcher de trop près car risque d’intoxication. Le lendemain, nous avons profité des vertus « radioactives » des bains de boue toujours très nauséabonds et parfois brûlants (pas de résultats probants mise à part une odeur persistante après plusieurs douches !!). Attention à la marche pieds nus car le sol peut être brulant même sous l’eau.

• Nous partons ensuite vers Sila où nous allons croiser les bateaux traditionnels pour la pêche à l’espadon. Nous attendons le lendemain pour traverser le détroit de Messine 4 heures après la marée haute de Gibraltar. Nous partons à 11H du matin à la voile et atteindrons, aidés par le courant dans le détroit, une vitesse de 11,4 nds au GPS. Nous continuons jusqu’à Le Castella (navigation de 120 Milles). Pendant la navigation de nuit, le fichier GRIB nous a encore fait une blague car il prévoyait du vent nord ouest entre 5 à 10 nds alors que nous avons enregistré des rafales à 32 nds. Après avoir été bien secoués nous sommes arrivés au petit matin au port de Le Castella. Petit port très bien protégé, mais attention l’entrée est étroite, notre sondeur indiquant 2,40 m de fond. Ville sans prétention, agréable, personnel du port très gentil, 20 Euros la nuit (eau et électricité compris). Pour manger une cuisine familiale calabraise, n’hésiter pas à aller manger à AZZURA tout près du port. Délicieux et accueil très sympathique. Le fils du patron est un passionné de bateau et un instructeur de voile.
• Nous avions l’intention de laisser notre bateau pendant une année à Sibari (2280 Euros pour un 11m) mais plusieurs personnes nous ont fait part de l’ensablement fréquent du chenal. Il semblerait même que parfois les bateaux ne puissent pas sortir à la date prévue !! On nous a proposé une place à sec à Le Castella pour 1800 Euros l’année avec sortie et retour à l’eau inclus. Nous avons été très tentés car le lieu nous a paru sûr et sympathique mais après avoir fait connaissance avec l’équipage d’un voilier italien, ceux-ci nous ont proposé d’aller visiter avec eux un chantier à Crotone. Crotone est une ville beaucoup plus grande, bien desservie en train et ayant un aéroport faisant la liaison pour Rome, Milan ou Naples (environ 80 Euros billet aller/retour Crotone/Rome, prix semblable au train pour 1h contre 9h en train ).
• Dès que les conditions météorologiques l’ont permis, nous avons quitté Le Castella avec le cœur serré et 4h plus tard, nous sommes arrivés à la voile au Porto Nuevo de Crotone où nous avons laissé notre voilier à sec dans un petit chantier bien équipé, fermé, à côté des douanes et de la police maritime !! C’est propre, sanitaire et machine à laver à disposition gratuitement. Il y a une clé pour l’accès au chantier et nous pouvons séjourner sur notre bateau sans problème. Pour un 11m, il faut compter 1700 Euros par an (tirage à terre et remise à l’eau compris). N’hésitez pas à nous contacter si besoin des coordonnées. Pour moi, Crotone constitue une très bonne base de départ pour des croisières vers la Grèce, la Croatie ou même Sicile et Malte. Merci à Marcello pour nous avoir conseillé un très bon resto de cuisine calabraise où nous avons fait connaissance avec l’équipage de YAMINA, voilier de 60 pieds amarré en face du chantier. Famille sympathique qui nous a fait découvrir les Cannoles, dessert que je vous recommande fortement !!!
• J’espère que ces informations peuvent vous être utiles et pour plus de précisions, vous pouvez me contacter à : teles.alberto@wanadoo.fr

L'équipage
03 août 2008
07 août 2008

merci

pour cette contribution.

Hormis les détails très intéressants sur les escales, nous avons relevé la confirmation de ce qu'écrivait Koala au sujet de la clé 3G TIM Italia et de son excellente couverture.

Bientôt sur Elbe, un peu d'Italie puis la Sardaigne et la Sicile, ton récit nous a bien plu.

Nous t'envoyons un mail perso pour quelques renseignements complémentaires.

Merci encore pour ce partage d'infos

Chantal et Jacky

07 août 2008

Belle navigation...
et récit sympa.
merci pour toutes ces infos.

Bernard

07 août 2008

Merci pour ce topo....
très intéressant et instructif.

Quelque part entre Sognefjord et Måløy, Norvège.

Phare du monde

  • 4.5 (76)

Quelque part entre Sognefjord et Måløy, Norvège.

2022