Catamaran et survie

Afin de prolonger les débats sur les catamarans et les survies, je vous fais partager une affaire brulante en cours au MRCC Papeete.
Il y a quelques jours, un catamaran de 9m a quitté Papeete pour rallier Raivavae aux Australes (SSE), ce qui n'est pas une difficulté en soi lorsque les Alizés d'Est soufflent raisonnablement.
Seulement, le skipper naviguait seul. Il n'avait ni survie, ni balise et son cata n'était pourvu que d'une VHF.
Sa compagne ne le voyant pas arriver, a donné l'alerte assez rapidement. Il était permis d'espérer une arrivée différée ce lundi encore.
Le MRCC a donc diffusé le signalement à l'attention des navires , mais aussi des avions de ligne polynésiens en espace inférieur. Le catamaran a été aperçu hier, retourné. Le Gardian de la marine et des moyens nautiques ont pu relever un message en partie effacé sur les coques, qui laisse à penser que le skipper se sachant à quelques milles de Tubuai, aurait tenté de rallier l'île avec son annexe.
Depuis, les recherches n'ont rien donné. Elles vont se poursuivre jusqu'à...

Voilà, cette affaire malheureusement bien réelle, devrait alimenter notre réflexion sur nos choix :
- choix du bateau et de son allure,
- choix de partir seul,
- choix des équipements,
- choix des options de survie...

Nos choix nous engagent "à mort" mais au-delà, on les imposent à une compagne, à des enfants, aux autres en général. Pas question de renoncer à nos projets, certes, alors mettons nous en situation.

L'équipage
12 jan. 2011
12 jan. 2011
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Une très bonne question !
Qui dépasse largement le cadre de la survie et du catamaran ... question qui est implicite (et explique la passion) dans beaucoup de fils sur le forum traitant de la liberté de faire ce qu'on veut et en toute liberté dans sa vie nautique :heu:

12 jan. 2011
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à l'époque de Bardiaux et moitessier les choix étaient faits en toute liberté
maintenant les services de secours recherchent les disparus avec l'énergie du désespoir et parfois se mettent en danger, donc non on est pas libre de partir sur un cata de 9 metres pas équipé hauturier

j'espere qu'il reste une chance qu'on le retrouve vivant

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Normes
Jusqu’alors les catamarans étaient réputés insubmersibles et le concepteur était tenu de trouver des volumes de flottabilité permettant au bateau de flotter à l’envers. Des trappes de secours devaient permettre de sortir sur le fond de nacelle en cas de retournement.
Les bateaux augmentant de taille, il était devenu impossible d’assurer cette flottabilité. En effet, à la louche, un cata de 10T devait avoir plus de 10m3 de volume de flottabilité. Ce volume devait être judicieusement reparti pour tenir le fond de nacelle hors de l’eau. C’est dire là ou c’était quasiment impossible dans les zones 3/4 arrière du bateau.
La norme évolue vers une obligation de stabilité en diagonale. J’ai un texte provisoire reçu dernièrement de quelques 100 pages à lire à ce sujet.
Le cata ne seront donc bientôt plus tenu à l’insubmersibilité réglementaire, ce qui est plus près de la réalité et des faits.
Ce qui implique que les catas comme les monocoques pourrons couler.

12 jan. 2011
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la séparation
IL NE FAUT JAMAIS QUITTER UN BATO QUI FLOTTE.
que ce soit un catamran ou un monocoque .
la preuve si il etait resté sur les coques il serait deja à la maison .
j'ai toujours pensé qu'on est mieux dans un bato plein d'eau que dans une survie.
combien de bato ont été retrouvés vides sans la survie ?
alain

12 jan. 2011
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Expérience
d'un cata couché sur le coté (Iroquois avec flotteur). Impossible de tenir dedans, on est resté à coté dans la survie tant qu'il faisait jour, puis on l'a laché la nuit, trop dangereux, en comptant sur la dérive pour aller à la cote des Landes. Vu le cata par la suite à l'envers : insubmersible, oui avec 30 cm de coques qui dépassaient de chaque coté, aucune chance d'y tenir, y avait pas d'étriers ni de selles.
C'est la balise qui nous a tiré d'affaire et aujourd'hui une balise perso, ca coute 300 €.
Après, on est libre de s'en passer. Je crois que chaque cas est particulier et il est difficile d'avoir une position affirmée.

12 jan. 2011
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quelques cata
sont vraiement insubmersibles .
je me pose la question du mien,j'ai 4m3 de volumes de flottabilité repartis comme suit
1m3 dans chaque etrave et 1m3 sous chaque couchette arriere il pese 2700kgs en charge
evidement si il est plein d'eau à l'endroit
je pense que l'eau n'arrivera meme pas à la nacelle mais qu'en serait'il à l'envers ,les volumes ne seraient pas dans l'eau bien que le pont et le roof soient en sandwich airex il s'enfoncerait pas mal.
effectivement la balise de detresse reste un des moyens le plus sûr de se faire reperer .
la survie active aussi qui permet de faire route c'est bon pour le moral.
une vhf portable ,mais la on rentre dans un autre débat .
je pense toujours que l'on risque moins sa vie en effectuant une transat par les alizés que de faire marseille lyon en voiture .
alain

12 jan. 2011
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On se rassure comme on peut
Les cata sont généralement insubmersibles vu les matériaux employés et absence de lests. Mais de là, à pouvoir tenir sur le fond de nacelle ou sur les coques, c'est pas gagné (voir le récit de François).
On peut prévoir de s'y attacher à condition de placer les lignes de vie en dessous, ou d'y attacher la survie à condition de surveiller les conditions jour et nuit. Il ne faut pas rejeter cette idée en équipage. C'est de la survie.

Personnellement, je ne crois pas à la survie active. Elle est beaucoup trop compliquée pour être fiable. Faire route sur une annexe, après chavirement reste une gageure. Nous le saurons peut-être un jour, mais l'infortuné a sans doute tenté de rejoindre une île (Tubuai) à la rame! c'est l'épuisement assuré. Son moteur d'annexe a dû se retrouver dans la flotte, donc inutilisable. Quant à hisser un mât et des voiles, je doute fort que les conditions s'y prêtent en général. Pour les accrocs, essayez en situation le jour où cela piaule.
C'est un "miracle" que d'avoir pu localiser les coques. Par le passé, nous avions localisé des petits bateaux de pêche type poti marara. Mais des annexes ou des pirogues, en pleine mer, je n'en ai pas le souvenir.

12 jan. 2011
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la securité
en mer,que ce soit un multi ou un mono n'a pas beaucoup de difference ,la préparation est primordiale .
un équipier doit etre capable de ramener le bato dans un port ,c'est à dire ,savoir naviguer ,manoeuvrer ,et surtout recuperer quelqu'un qui quite le bord sans autorisation,surtout au large .
quand je navigue en équipage j'ai une lampe flash
à bord la consigne est de se la passer à chaque releve de quart ,si je la trouve sur la table à carte et que celui qui est de quart n'est plus à bord je n'ai aucune chance de le retrouver par contre si il l'a sur lui ça porte à 3mn j'en ai
au moins 80% .
sur mon petit cata j'ai passé une ammare entre les deux coques que j'enleve pour du cotier .
c'est peu etre illusoire mais ça me rassure .
et le moral il n'y a que ça de vrai
alain

18 jan. 2011
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Suite et fin malheureusement
www.netfenua.pf[...]cle.jsp

Quelque part entre Sognefjord et Måløy, Norvège.

Phare du monde

  • 4.5 (31)

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