Taiwan


Taïwan, destination peu connue et qui pourtant a tout pour accueillir les plaisanciers: sourire, beauté, divertissement et accueil formidable.

Taïwan

C’est bien par hasard que nous sommes arrivé à Taïwan
Il faut dire qu’a priori ce n’est pas une destination attirante. L’image que je m’en faisais était d’une île industrielle. Je dois avouer que mon ignorance sur le sujet me faisait même croire que Taïwan était un petit havre de la Chine, un peu comme Hong-Kong.
Or, si l’on parle le Chinois à Taïwan, la situation politique est un peut plus compliquée.

Taïwan est une république, avec un président. En théorie, Taïwan est indépendante. Dans les faits, il en va, semble-t-il, autrement. La Chine ne reconnaît pas cet état indépendant, et comme nous le savons au Canada, il est difficile de résister aux influences de puissants voisins.
Cependant, pour marquer sa souveraineté, le gouvernement taiwanais ne laisse pas entrer directement les navires en provenance de la Chine. Ils doivent passer par le Japon, et cette escale se fait à Ichigaki.

Pour se venger, un touriste à Taïwan ne peut pas avoir de visas pour aller en Chine, et doit donc passer par le Japon ou Hong-Kong (mon dieu que c’est compliqué !).


Voilà donc une route maritime bien encombrée. Ouvrir l'oeil et l’oreille pendant les quarts est de mise.

Je disais donc que nous y sommes arrivé par Hasard. En premier lieu, nous avons rencontré à Ichigaki, deux taiwanais qui étaient en train d’acheter un voilier japonais pour le ramener à Taïwan Ils nous ont invité à passer les voir à Kaohsiung (côte ouest).
Mais notre plan était d’aller le plus rapidement possible aux Philippines, car nous sommes en pleine période de typhon, et cette année ils sont nombreux.

Nous quittons donc Le Japon le 1er août 2006 et faisons route sud sud ouest avec petit vent du sud est courant à contre (le Kuroshio), et grosse houle résiduelle d’est causée par le typhon passé quelques jours auparavant au centre des Philippines. Conditions de navigation très désagréables. Pour couronner le tout, ma copine et moi pris du mal de mer, et le pilote automatique qui refusait de fonctionner correctement.taiwan

48 heures de ce traitement, sans manger ni dormir. Il nous restait 4 jours de navigation pour les Philippines. J’avais besoin de me reposer (ma copine restait allongée. Même si elle dormait peu, elle pouvait se reposer un peu). Après avoir fais le point de la situation et de notre position, j’ai décidé de mettre le cap à l’ouest vers une île taiwanaise qui se trouvait à 80 milles de nous. Nous y sommes arrivé le lendemain.


taiwan Cette île c’est Lan Hsu (se prononce Lanyu). C’est une île volcanique, qui a émergé des eaux très rapidement, car à 100 mètres de la côte, le profondimètre n’enregistrait aucun retour d’échos !




Nous avons fait le tour de l’île pour trouver un port, mais nous ne voyions que de petits villages. Lorsque soudain, un bateau de pêche sort de nulle part et nous fais signe. Nous le suivons, et à une dizaine de mètres de la côte, bien cachée, se trouve enfin l’entrée du plus grand port de Lan Hsu. Merci monsieur le pêcheur.taiwan

Notre entrée n’est pas passée inaperçue. Pour bien des locaux, notre bateau était le premier voilier qu’ils voyaient. Un attroupement c’est vite organisé et nous qui rêvions d’un bon repas et de sommeil, nous avons du attendre encore un peu…
Très cordialement un agent de la garde côtière est passé à bord pour nous souhaiter la bienvenue. Nous n’avions pas d’entrée légale au pays. Celle-ci se fait à Taipe, Ki lung, Kaohsiung, et une autre grande ville dont je ne me souviens plus du nom. Cependant, il nous a offert de nous doucher dans le bâtiment de la police, et nous a permis de nous promener sur l’île. Après la douche, nous ressuscitions ! Nous nous sommes donc promené aux alentours.
(Lors de notre séjour au Japon (6 mois, en évitant les grandes îles), nous avons rencontré peut-être une douzaine de personnes parlant l’anglais. Sur cette île, la douzaine été dépassée dès les premières heures. Surprenant).

Lors de notre promenade, un monsieur nous demande (en chinois) si nous avons mangé. Nous lui expliquons que oui, mais insiste pour que nous rentrions dans son petit restaurant Karaoké pour boire une bière. Nous lui expliquons que nous n’avons pas de sous taiwanais, mais insiste de plus belle pour que nous rentrions chez lui. Ce que nous fîmes. Et c’est alors que nous fûmes adopté par cette famille.
Nous avons eu à boire à manger, même si nous avions le ventre plein.
La nourriture est délicieuse. Très variée, on y mange bien plus de viande qu’au Japon. Le gingembre est présent dans bien des plats. C’est un vrai régal !
Après les avoir remercié cordialement, nous sommes retourné au bateau, le cœur en fête, pour notre dodo tant convoité.

Lorsque soudain, quelqu’un sur le pont nous appelle.

C’est notre monsieur, avec sa femme et sa fille. On est déjà le lendemain, et nous avons dormis comme des marmottes (moi qui me réveille 15 fois par nuits !). Notre famille nous amène le petit déjeuner : 2 hamburgers 2 cuisses de poulet et 2 jus de semoule de couscous (à défaut d’autre comparatif) chaud. Puis nous disent qu’ils ont organisé un petit tour de l’île en voiture. Alors en voiture !!!


Cette île est merveilleuse. Elle est sauvage, montagneuse, avec des grottes, cocotiers sur le bord et forêt dense à l’intérieure. Des chèvres en liberté de partout. Personne ne les mange, mais je n’ai pas compris pourquoi.

taiwan Il y a un petit village sur la côte est qui est patrimoine culturel. C’est un village autochtone genre troglodyte. Les maisons sont à moitié creusées dans le sol. Pittoresque.


L’île a un statut particulier. Lorsque les locaux reçoivent les plaques d’immatriculation de leurs véhicules, ils les jettent à la poubelle. Ils ne payent pas de taxe et il semblerait que la police intervient le moins possible.





Les gens sont aimables et d’une générosité impressionnante. Notre famille d'accueil a organisé le soir même un barbecue et invité une dizaine de personnes.

L’immanquable Karaoké a été déplacé à l’extérieur pour l’occasion, et tous le monde se doit de chanter quelque chose (hélas, ils avaient aussi des chansons en anglais, donc nous avons du y aller de la glotte… )

Avec de telles qualités, nous avons décidé de visiter d’avantage Taïwan

Le 3ème jour, après promesse de revenir sur l’île, nous avons mis le cap sur Kaohsiung à 110 milles pour régulariser notre entrée, et prendre un peu de sous : à ce sujet, j’ai réussi à changer à Lan Hsu 30 $ US contre 1000 NTD (New Taïwan Dollar). Je n’ai cependant pas pU m’en débarrassé. Nous avons mangé et bu pendant 3 jours, sans jamais toucher nos provisions de bord. Nous avons été pris en charge jusqu’au matin de notre départ où, lorsque nous sortions du port, notre famille d'accueil nous fait signe de revenir. Ils nous avaient préparé un autre petit déjeuner : 2 hamburgers, 2 jus, et 2 assiettes de fruits (mangues et melons).

Nous voilà donc à Kaohsiung.

Deuxième plus grande ville de Taïwan, aéroport international, Kaohsiung ne manque de rien (il y a même un Carrefour !!!!!).
Les autorités n’ont cependant pas répondu à mes appels radio sur le 16 lors de notre entrée au port. Ils nous attendaient cependant au quai des visiteurs.
Pour régulariser l’entrée au pays d’un voilier, l’équipage doit passer par un agent. Les gardes cotes en ont appelé un et nous ont demandé de l’attendre à la marina, bassin numéro 1.
La marina est occupée par 7 voiliers (Kaohsiung est la 2ème plus grande ville de Taïwan, avec prés de 2 millions d’habitants !). Parmi ces voiliers, il y a un ketch en acier de 45 pieds qui a un tour du monde à son actif, fini en 2005, et qui est à vendre. Un voilier appartenant à un anglais de Hong Kong, un autre de course, et 4 petits de 20 à 28 pieds.
Comme services, nous avons l’eau douce, l’électricité et branchement Internet sans fil. Le tout est gratuit pour les visiteurs, mais les locaux payent 2 $ NT par jours (30 jours = 1,75 $ US). Autant dire que c’est gratuit aussi !
La marina se situe dans un basin qui abrite de par et d’autre petits restaurants, café bar et petits magasins. J’ai même trouvé une personne pour réparer mon Spi et changer les tissus des matelas !

Revenons donc à notre agent.

Il se présente quelques heures après et nous demande en anglais correct de lui laisser les papiers du bateau ainsi que les passeports.
Lorsqu’il revient le lendemain (ouf !) tout est en règle. Nous avons un visa d’un mois et une facture à lui payer (les honoraires…) de 160 $ US.
L’entrée à Taïwan se fait plus facilement que celle au Japon, ou nous devions répondre à d’innombrables questions de 2 gardes côtes, 2 agents d’immigration et 2 autres des douanes, le tout dans le cockpit et dans un anglais baragouiné. Mais ce sera peut-être dans le prochain article.

Nous voici donc légalement à Taïwan Nous sortons nos vélos et pédalons gaiement dans ce nouveau monde.

Rapidement nous remarquons l’influence chinoise. Les temples, les marchés (âmes sensibles s’abstenir) la variété des fruits et légumes. Au Japon, une mangue vaut 1000 Yens environs. C’est 10 $ US. C’est très cher et nous n’en avons pas mangé une en 6 mois ! Ici, la mangue vaut 20 à 30 $ NT, environ 1 $ US. Nous nous sommes jeté sur les fruits comme les bonites sur nos Rapalas (la pêche est bonne !).
Pour ceux qui aiment les fruits de mers, les restaurants sont une source inépuisable de découvertes. Tout se mange ! Vous choisissez autant de variété de bibittes que vous le souhaitez, puis allez vous assoir à une table. Cette table tourne en son centre de sorte que lorsqu’on y pose un plat, tous les convives peuvent y avoir accès en le tournant.
Après quelques minutes, on commence à vous amener les plats cuisinés que vous avez choisis. C’est toujours délicieux et pas cher. À titre d’exemple, hier nous avons mangé à 5 personnes (mon meilleur ami de France est venu nous rejoindre hier matin !) et bu une dizaine de grosses bouteilles de bière (vous savez, les Français sont de gros buveurs……) et ça nous a coûté 2800 NT $ soit 83 $ US environ.

taiwan Demain nous partons sur Peng Hu Tao, une île à 50 milles d’ici pour y faire un peut de plongé et visité. Il faut demander l’autorisation aux autorités portuaires. Nous l’avons fait par l’entremise de notre agent, et tous est en ordre.

Voici donc un bout du récit de notre visite à Taïwan

À bientôt,

Clément.

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