L'eau potable à bord


En mer, on est rarement à portée d'un robinet, ce qui pose déjà un problème d'approvisionnement. Secundo, l'eau que l'on trouve dans certains pays n'est pas toujours exempte de tout reproche, ce qui est susceptible d'avoir quelques conséquences néfastes sur l'humeur de certaines digestions.
Quelques solutions…


Traitement chimique de l'eau

Il suffit de délayer un peu d'eau de javel dans les réservoirs à chaque remplissage. Facile et pas cher. L'eau de javel se trouve partout. Pour éliminer le goût désagréable de l'eau ainsi traitée, on peut placer un filtre à charbon à la sortie du robinet.

Filtration

On peut placer un filtre céramique de type "Esser" à la sortie du réservoir. Fiable et peu cher (environ 80 F au Vieux Campeur). Le tout est peu encombrant, fonctionne sans énergie et produit environ une goutte par seconde, soit à peu près 24 l/heure. Il faut nettoyer le filtre de temps en temps par brossage ou cuisson. Inconvénient : son fonctionnement 24h/24 suppose des réservoirs spécialement étudiés pour cela ou un bricolage adéquat (l'eau doit être au dessus du filtre). De plus, la filtration est imparfaite (elle n'élimine pas les pesticides). Improbable.

La stérilisation à l'ozone

Une voie à explorer, à mon avis, sur laquelle j'aimerais bien avoir des témoignages. Un stérilisateur à ozone coûte environ 5000 F. La société anglaise GSG produit ce genre de matériel et en faisait de la pub dans Yachting World à une époque. Le GSG 153 T est un petit boîtier (40x22x8) équipée d'une sonde que l'on place dans le réservoir à traiter.
L'appareil produit des ultraviolets qui, par réaction avec l'oxygène de l'eau, dégagent de l'ozone. Adieu virus, bactéries, odeurs, etc. L'eau devient parfaitement potable. Ce procédé de purification de l'eau est utilisé au niveau de certaines municipalités en France. Le GSG 153 T fonctionne en 12 volts et tire environ 5 A en fonctionnement (le temps de traitement est très réduit).
Un navigateur de la Rochelle aurait, paraît-il, improvisé un tel stérilisateur en plaçant des tubes néon à ultraviolets autour de sa durite transparente de sortie d'eau. Lesdits tubes sont très utilisés en boucherie. Avantages : rapidité, silence, sûreté. De plus, l'appareil possède une " chambre d'exposition " dans laquelle on peut placer un fruit, un légume, etc, pour stérilisation. Ceux qui ont déjà eu la tourista comprendront. Inconvénient : on manque un peu de recul sur ce matériel dans la plaisance, et secundo, un tel système ne produit toujours pas d'eau !

Le désal

l eau potable a bordLe désaliniseur, le seul système qui permet de produire de l'eau facilement... quand ça marche. Cf tous les problèmes rencontrés par les coureurs du Vendée Globe. C'est la solution que nous avions choisie en partant car, même si elle nécessite un investissement important, c'est la seule qui résout théoriquement tous les problèmes d'eau potable. Notre désaliniseur était un Power Survivor : ça nous semblait adapté à notre situation (une production de 5 à 7 litres par heure).

10 000 milles plus tard… on ne s'en est quasiment jamais servi, de notre désanilisateur. Il nous fallait bien nos 8/10 litres d'eau douce par jour, et comme c'te c… ça bouffe de l'énergie, il fallait allumer le moteur. Oui, nous aussi on avait fait un bilan électrique aux petits oignons… mais en vérité vraie, il nous aurait fallu quatre heures de moteur par jour pour étaler la consommation de l'ensemble. Entre le désal et le pilote, on a choisit ! Si je remonte un jour un désal comme le Power Survivor (impossible !), je le fixerais le long de l'évier, et l'utiliserais en mode manuel : que chacun y mette de l'huile de coude avant de lever le coude !


La récupération d'eau de pluie

C'est la méthode la plus largement employée par les bateaux que nous avons rencontrés en grande croisière. Simple, efficace, elle suppose d'avoir un taud prévu à cet effet, avec un système de tuyau souvent relié directement aux réservoirs. Impeccable pour la douche, la vaisselle, la lessive... et la consommation dans bien des cas. Quelques pluies sales, comme nous avons pu le constater à Cochin par exemple.

Réflexion faite, on s'aperçoit que le vrai confort est de disposer de grands réservoirs. On a trouvé de l'eau partout, plus ou moins bonne il est vrai. Mais il est possible de vivre 6 mois aux Chagos par exemple sans désaliniseur. Si c'était à refaire, ou plutôt, quand ce sera à refaire, on économisera un desaliniseur et on se fera un taud bien prévu pour la récupération d'eau.

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