J'ai même pas fait le tour du monde ! (génèse du livre)

Au détour d'une discussion, Jean René nous a parlé de son livre qui raconte ses 25 années de navigation. Editer ses aventures n'est pas une chose facile, et JR nous présente un peu son parcours .......

Naissance de" j'ai même pas fait le tour du monde" ou comment écrire son livre et le faire éditer...

C'est une tache ardue, pas si simple, pourtant après avoir navigué durant
des années, des mois, après avoir parcouru des milliers de milles, quoi de
plus nature et d'excitant que de coucher sur papier son vécu.

Si se faire éditer par "une grande maison" relève de l'utopie, il y a
l'auto édition qui est accessible à tous.

En tout cas, j'ai réussi en 2001 à écrire et à le faire éditer; "j'ai même
pas fait le tour du monde".







ETAT D'ESPRIT
Mes aventures nautiques commencèrent en 1973 et se sont terminées en 1997
dans le détroit de Malacca, lorsqu’en route pour Madagascar j'ai fait demi-tour.
A Paris ensuite, je squattais ma compagne de l'époque et travaillais comme
garçon de café. Goudis, l'ami d'enfance, voulait qu'à son image, j'écrive mes
aventures. Il m'avait mis en relation avec son directeur de collection chez
Albin-Michel... Do it !



ACTIONS
Je balançais à celui-ci des textes salés qui mélangeaient fictions et
aventures personnelles, en forme de nouvelles. Invariablement le mec me
téléphonait et me disait: "lache toi plus, reécris". Si sans fausse modestie,
je n'étais pas emballé de raconter ma vie, j'avais dorénavant assimilé que
si je voulais entre éditer et Goudis me le confirmait: "t'es pas Joseph
Conrad, meme si tu as une "plume", raconte ta vie, vie de marin".




JE ME LIVRE
Bien logé chez ma copine, frais acquéreur d'un lap-top, alors qu'avant je tapais sur l'antique Mac qui avait pondu "Bleu Sauvage"... J'ai tapé 6 mois, 8 heures par jour sur le clavier. C'est comme une musique dont il faut trouver le rythme.
Si j'avais navigué 25 ans, je n'avais pas fait le tour du monde, j'avais
possédé 4 bateaux, j'avais vécu des aventures rocambolesques et
dithyrambiques car je me revendique iconoclaste. Tels étaient les ingrédients
d'un menu dont je n'avais gardé aucunes notes. Je jette tout ce que j'écris,
tout est dans ce qu'on a de plus précieux au monde après son corps, la
mémoire.


RECETTE
Lorsque et c'était récurrent, je calais, ma technique était de faire un
jogging: au 5e kilomètre, je sentais poindre des solutions, au 10e, j'avais
trouvé.







EDITION
Manque de bol, Arthaud, Albin-Michel, les éditeurs de clochards célestes me
répondirent qu'ils arrêtaient ce genre de récit. Heureuse coïncidence, il y
avait le salon nautique. Avec une idée derrière la tête, je me suis retrouvé
assis entre G Janichon et P Ibold sur le stand de LN en pleine discussion
avec P Benoiton qui avait lancé la collection "sillages".



REGRETS tout de même
Je savais que ça ne rapporte... pas beaucoup. Qu'importe la valeur du flacon
si on a l'ivresse. Je confirme.
Je trouve cette collection attrayante, un beau papier, G Plessis a fait une
aquarelle pour la couverture, Goudis une préface...Mes regrets portent sur
mon écriture, mon inexpérience.
Je me souviens quand je partais sans moteur, sans sextant, sans loch, sans
radio sur un cotre en bois de 1932 de 12 tonnes, c'était hummm, une vieille
histoire, c'était d'ailleurs le nom de ce bateau ou tout a commencé...Lisez
le livre!

En tout cas dorénavant, je tiens un journal que je ne jetterais pas...