A la recherche de l'annexe idéale


   J'ai toujours rêvé d'une annexe à voile  à bord d'Oboe, pour explorer silencieusement les mouillages, et J'ai longtemps cherché le mouton a cinq pattes . J'avais d'abord adapté une  voile au tiers sur une petite prame toute ronde de 1m80 de long, c'était jolie, amusant mais pas très pratique. J'ai ensuite acheté un Maora, petit trimaran de 3m en polyéthylène avec l'idée de l'embarquer à bord d'Oboe comme seconde annexe, mais l'ensemble était assez lourd, pas mal encombrant et difficile a assembler a bord. De plus le gréement  avec son mat en alu cintré en haut, était difficile a gérer a bord. Impossible de replier la voile lattée une fois qu'elle était enfilée sur le mat. Finalement je l'ai revendu et j'ai embarqué, faute de mieux, un Optimist avec son gréement pour les enfants. Mais les enfants ont grandit et l'Opti restait tout le temps sur le pont, devenu trop petit pour nos 2 ados . 

   Aux San-Blas je me suis mis à rêver à 2 kayaks qui pourraient remplacer         l'Opti sur le pont d'Oboe . Et puis m'est venue une idée pour faire accepter l'abandon de l'Opti a mes enfants: et si on utilisait 2 kayaks en polyéthylène pour fabriquer un petit catamaran qui reprendrait le gréement , la dérive et le safran de l'Opti. C'est comme ça qu'est né l'idée du KATAYAK. L'assemblage serait entièrement réversible et les 2 kayaks utilisables seuls. Le problème est de réaliser ça au Panama dans un endroit dont je ne connais pas les ressources. La technologie devra être simple pour pouvoir être construit rapidement. Heureusement j'ai accès à l'atelier de Panamarina, une petite marina tenue par Jean Paul et Sylvie, 2 français installés au Panama depuis 16 ans. La première difficulté a été de trouver 2 kayaks "sit on top" identiques, après une longue journée de recherche à Panama, nous trouvons enfin avec Pauline 2 kayaks Pélican de 3m qui peuvent correspondre. Nous les ramenons sanglés sur le toit de la voiture de location. Après avoir hésité entre l'alu, le stratifié polyester, ou le bois pour la construction de la structure, j'opte pour le bois et trouve à bon marché des planches de pin rabotées et sans nœuds , je trouve aussi ( moins bon marché!) de la colle epoxy et aussi de la polyuréthane pour les assemblages.

Les poutres d'assemblage sont faites avec 2 planches collées en T et renforcées avec des joints congés. Pour me fixer sur les kayaks j'utilise les trous d'auto vidage, le Pélican en compte 6 donc pas de problème. Une fois les poutres et les pièces d'assemblage réalisés , je fabrique un longeron qui fait banc, puit de dérive , et support pour le safran. Je rajoute une petite chaise moteur sur la poutre arrière , pour lui donner une plus grande polyvalence. La structure du pied de mat autoporté est aussi prise sur le puit de dérive .

    Le résultat final donne, après une semaine de travail, un jolie petit catamaran de 3m de Long et de 1m80 de large. 60 kg au total avec gréement, dérive et safran (chaque kayak pèse 18 kg). Ça n'est pas super léger mais avec les moyens dont nous disposions...la charge utile est autour de 200 kg ce qui n'est pas mal pour un si petit catamaran ( le Maora n'en avait que 120) résultat on peut y monter a 2 ou 3 adultes sans problème. Au moteur ça avance bien avec très peu de puissance, mon 5 cv est un peu trop lourd et trop puissant, un 2cv suffirait ou peut être un petit moteur électrique. Quand a la navigation a voile, c'est la bonne surprise, le bateau est très vivant, remonte très bien au près pour un catamaran et grâce à la dérive centrale vire sur place. On a rajouté à la GV de l'Opti un petit foc de 1 m2 sur un bout dehors, ça donne de la puissance à la GV de 3,6 m2 et améliore le près .

      On navigue confortablement à 2, chacun assis dans un kayak. Tout seul le bateau est plus nerveux dés qu'il y a un peu de vent, mais il n'est pas question de lever une coque, je ne suis pas sur que la structure résisterai . Et puis la surface de toile n'est pas délirante avec moins de 5 m2 pour 150 ou 200 kg avec 1 ou 2 équipiers. Mais les coques sont assez fines, et on atteint très vite la vitesse critique de la carène . Les performances sont supérieurs à celle de l'Opti, avec plus de capacité de charge et plus de confort. La stabilité de l'ensemble est comparable à celle d'une semi-rigide . Quand a la manœuvrabilité à la voile, avec la dérive je n'ai pas fait un seul manque a virer, et on navigue facilement dans un mouillage encombré. Le Maora ne remontait pas bien et virait très difficilement face au vent. La GV a livarde de l'Opti se révèle plus pratique qu'une voile entièrement lattée comme sur les planches ou les catas de sport, en effet il suffit de larguer le hâle bas et l'écoute pour relever la bôme et ferler la GV le long du mat, on peut laisser le Katayak ainsi, amarré a un quai et le regréer au retour facilement. A la pagaie les 2 coques offrent peu de résistance et le rendement est excellent .

   Alors j'ai peut être trouvé mon mouton a 5 pattes... Ou au moins à 2 coques!  B.Savouret 

lien avec le blog:  http://voilieroboedamore.unblog.fr/2014/09/30/annexe-a-voile-le-katayak-par-bernard/ 

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